SOMMAIRE
NEWS
EDITO
C H ARLE R OI B RUSSEL S SOUTH
La newsletter du Biopark Charleroi Brussels South N°14 Été 2012
Le développement du Biopark consti-
tue un extraordinaire succès dont
s’enorgueillit notre Université, et que
la Wallonie est fière de présenter à ses
visiteurs du monde entier.
Ce succès est dû à l’articulation entre
une recherche de base de très haute
qualité, le développement d’outils
industriels et de coopération avec les
entreprises, et une contribution de
premier plan à la formation et à l’em-
ployabilité. Il a été porté, outre l’ULB,
par les financements publics wallons et
européens, par la mise en place de par-
tenariats privés et par la collaboration
avec l’UMONS.
Aujourd’hui, nous nous préparons
à positionner davantage encore le
Biopark au plan international.
Succès en recherche fondamentale
et dynamisme industriel
De l’excellence de la recherche té-
moignent les succès remportés dans
deux appels très compétitifs qui
viennent de se clore. En effet, des
équipes du Biopark coordonnent deux
des programmes d’attraction interu-
niversitaires (PAI) financés par le gou-
vernement fédéral (sur 47 PAI au total)
et une équipe est partenaire d’un troi-
sième pôle ; par ailleurs des équipes de
Gosselies coordonnent deux des treize
Actions de Recherche Concertées (ARC)
qui viennent d’être attribuées à l’ULB.
Pour les cinq ans à venir, ces seuls appels
en recherche fondamentale représen-
tent un financement pour les équipes
concernées de 3,5 millions d’euros !
Quant au dynamisme du Biopark en
termes de développement industriel,
il suffit de comparer l’occupation ac-
tuelle du campus avec le terrain vierge
sur lequel s’était installé l’IBMM il y a
13 ans ! Une douzaine d’entreprises,
dont de nombreuses spin-offs de
l’ULB, le centre collectif de recherche
Immune
Health, l’incubateur d’en-
treprises Biopark Incubator dont
nous venons
d’inaugurer le deuxième
bâtiment,
sans compter le rôle joué
par Biopark Formation dans la forma-
tion continuée de nombreux cadres et
travailleurs des entreprises de biotech-
nologie ainsi que la mise à l’emploi de
travailleurs peu qualifiés – voici un tissu
industriel qui non seulement accueille
dès à présent plusieurs centaines de tra-
vailleurs, mais qui constitue la base des
développements futurs.
De nouveaux projets de
développement régional
Le développement ultérieur et le
renforcement du Biopark passent
aujourd’hui par un positionnement
international fort, essentiel pour recru-
ter de nouveaux talents et renforcer
la très haute qualité de la recherche,
pour attirer de nouvelles entreprises,
et pour garantir l’accès des équipes
et des entreprises aux financements
d’excellence et aux projets européens.
À cet effet, une réflexion stratégique a été
menée dans le contexte des nouveaux
appels européens de développement
régional (Feder-FSE) en préparation
pour 2014-2020, en étroite collaboration
avec l’UMONS ainsi qu’avec l’intercom-
munale Igretec. Ses conclusions ont été
présentées au Conseil de la Recherche
de l’ULB ce 22 mai.
Ce positionnement international fort
devrait passer par la création sur le
Biopark d’un Centre Interuniversitaire
de Recherche en Immunologie,
déve
loppé en partenariat privilégié
ULB-UMONS mais associant égale-
ment des équipes d’autres universités.
Le domaine de l’immunologie bénéfi-
cie d’un support important sur le cam-
pus parmi les équipes de recherche,
ainsi que d’un riche environnement
industriel en FWB.
L’institut pourra donc se construire
en partenariat avec un grand nombre
d’acteurs publics et privés. Il s’appuiera
sur des plateformes technologiques
en imagerie (CMMI), génomique,
protéomique, bio-informatique,
métabonomique, etc., dont plusieurs
sont déjà disponibles sur le Biopark.
Le projet en préparation dégage des
perspectives puissantes en termes de
valorisation de la recherche et création
d’entreprises, ainsi que de formation.
En outre, il intègrera les dimensions
liées aux sciences humaines et sociales
dans le développement biomédical.
Pierre Marage
Vice-recteur pour
la politique académique
et la recherche
Vers de nouveaux développements sur le Biopark
SOMMAIRE
Recherche
Au rythme de la recherche 2
Inflammation.
Compétences complémentaires 3
Le PAI, un catalyseur
de collaborations 4
Le trypanosome : à la croisée
des recherches 5
Sur la trace des facteurs rhésus 6
Parcours : Alain Lamproye 7
« J’ai dit que je ne reviendrais jamais
en Belgique ! Et pourtant... »
Brèves 8
2
Pas moins de 300 chercheurs – dont
une soixantaine de doctorants – et
techniciens de laboratoire travaillent
au sein du Biopark et de ses quatre
instituts de recherche académique :
l’Institut de biologie et de méde-
cine moléculaires (IBMM), l’Institut
d’immunologie médicale (IMI), le
Centre de microscopie et d’imagerie
moléculaires (CMMI) et le Laboratoire
de biotechnologie végétale (LBV).
Ces scientifiques – parmi lesquels
on compte un Prix Francqui, un Prix
quinquennal du FNRS et deux lau-
réats du Human Frontier Science
Program – étudient, analysent, ten-
tent de comprendre les mécanismes
moléculaires fondamentaux à l’ori-
gine notamment du sida, du cancer
ou de la maladie du sommeil ; ils s’in-
téressent à l’immunologie du nou-
veau-né, aux adjuvants vaccinaux et
aux biomarqueurs immunologiques ;
ils développent des methodologies
d’imagerie de pointe ; ils étudient les
mécanismes moléculaires contrôlant
le développement végétal…
PAI, ARC
Leurs collaborations avec d’autres
laboratoires belges et étrangers
sont nombreuses et au coeur-même
de leur démarche.
Les Pôles d’Attraction Interuniversitaires
(PAI) 2012-2017 qui viennent
d’être attribués en constituent
une belle illustration. Financés
par le gouvernement fédéral,
les PAI sont des réseaux d’ex-
cellence en recherche fonda-
mentale qui constituent aussi
un levier pour la mise en réseau
des meilleures équipes belges
avec des équipes étrangères
.
Les laboratoires du Biopark coor-
donnent deux PAI et sont parte-
naires d’un troisième, comme vous
le lirez dans cette Biopark News.
Autre programme très sélectif attribué
ces dernières semaines : les
Actions
de Recherche Concertées (
ARC)
financées par la Fédération Wallonie-
Bruxelles. Là aussi, les équipes du
Biopark se classent très bien : elles
coordonnent deux ARC que vous dé-
couvrirez également dans ce numéro.
Publications, Congrès
L’actualité de la recherche au
Biopark ne s’arrête toutefois pas à
ces deux importants programmes.
Elle est faite d’avancées, de ques-
tionnements au quotidien. Elle
prend la forme d’articles publiés
dans des revues scientifiques telles
que Science, Nature, PNAS… Une
des dernières en date, un article
signé par Carine Van Lint, respon-
sable du Laboratoire de Virologie
moléculaire (IBMM) dans le Journal
AIDS. On sait que le virus du sida
est capable de rester en veille dans
l’organisme et que ces réservoirs
peuvent se réveiller à un moment
et réactiver par là même la maladie.
Dans son article, la chercheuse de
l’IBMM et ses collègues apportent
une « preuve de concept » du po-
tentiel de l’utilisation thérapeu-
tique des inhibiteurs d’histones
methyltranferases pour réduire ces
réservoirs latents chez des patients
infectés et sous multi-thérapie.
Si elle se déroule en laboratoire, à
manipuler « à la paillasse », à tester
sur une plateforme technologique
ou à plonger dans la littérature
scientifique, la recherche est
aussi faite d’échanges d’idées, de
mises en perspective, de remises
en question.
Les congrès internationaux sont un
des lieux de ces échanges et aussi
de
reconnaissance scientifique lorsque
le chercheur est invité à présenter ses
travaux ou à organiser une session,
par exemple. Là aussi, nous n’en ci-
terons qu’un parmi d’autres, le pro-
chain à l’agenda : le 9e International
Conference on Ribosome Synthesis
qui se tient cet été à Banff ( Canada).
Il est co-organisé par quatre parte-
naires américains (Scripps Institute,
University of Rochester, University
Louisville, University Texas) et
un Belge, Denis Lafontaine, res-
ponsable du Laboratoire de
Métabolisme de l’ARN à l’IBMM et
responsable de l’axe « Automation
and Quantitative Morphometry »
du CMMI. Denis Lafontaine tente
de comprendre comment le ribo-
some est fabriqué et pour ce faire, il
s’intéresse au nucléole, le comparti-
ment de la cellule où est fabriqué le
ribosome. Seul co-organisateur eu-
ropéen, il représentera par là même
des dizaines d’équipes qui tra-
vaillent en Europe sur le ribosome, la
« petite machine » dans nos cellules
qui fabrique toutes nos protéines et
qui valut le prix Nobel de Chimie en
2009, à Venkatraman Ramakrishnan,
Thomas A. Steitz et Ada E. Yonath,
pour leur découverte de la structure
du ribosome à l’échelle atomique.
Nathalie Gobbe
Au rythme de la recherche
L’actualité de la recherche a été marquée ces dernières semaines par l’attribution
des Pôles d’Attraction Interuniversitaires (PAI) et des Actions de Recherche
Concertée (ARC). Parmi les lauréats figurent plusieurs laboratoires du Biopark…
RECHERCHE
3
Quand un chimiste rencontre un im-
munobiologiste, les échanges sont
parfois très fructueux, comme nous le
montrent deux équipes de l’Institut de
biologie et de médecine moléculaires,
IBMM...
Il y a cinq ans, le Laboratoire
d’Immunobiologie travaille sur le rôle
anti-inflammatoire d’une molécule
biologique présente dans toutes nos
cellules, le nicotinamide (NAD). Les
chercheurs tentent de comprendre
comment cette molécule exerce son
rôle anti-inflammatoire. Ils découvrent
que celui-ci est lié à une cytokine, lle
TNF sur lequel travaille le laboratoire
voisin, celui de Biologie moléculaire
du gène. Les deux équipes se lancent
ensemble sur la piste du nicotinamide
et en 2009 publient leurs résultats dans
la prestigieuse revue Nature Medicine.
Nouvelles questions
L’histoire aurait pu s’arrêter là mais
c’était sans compter sur la curiosité
scientifique… En identifiant une
cible du nicotinamide, les cher-
cheurs ont soulevé de nouvelles
questions : comment précisément
le nicotinamide agit-il dans le pro-
cessus inflammatoire ? Quels rôles
jouent les enzymes sensibles au
nicotinamide dans la réponse im-
mune innée ? etc. Les deux labo-
ratoires de l’IBMM vont explorer
ces nouvelles questions dans le
cadre d’une Action de Recherche
Concertée (ARC) de la Fédération
Wallonie-Bruxelles.
« Les doctorants de ce projet for-
ment un groupe, une « bulle NAD »
en quelque sorte, au-delà des
« frontières » de laboratoires; ils tra-
vaillent tantôt chez Cyril Gueydan
ou moi, tantôt chez nos collè-
gues immunobiologistes – Muriel
Moser, Oberdan Leo, Fabienne
Andris, Guillaume Oldenhove – ;
ils viennent spontanément discu-
ter de leur recherche avec nous…
Les compétences de nos deux
laboratoires sont complémen-
taires : les chimistes s’intéressent
au mécanisme moléculaire au ni-
veau microscopique tandis que les
immunobiologistes replacent les
observations dans une perspec-
tive physiologique plus globale »
souligne Véronique Kruys, respon-
sable du Laboratoire de Biologie
moléculaire du gène.
Intérêt commun
Et de poursuivre, « Notre collabo
ra-
tion fonctionne parce qu’elle est
née d’un intérêt commun pour
une question scientifique; les
publications ont suivi, les sujets
de thèses conjoints aussi, les réu-
nions de laboratoires sont deve-
nues communes et aujourd’hui,
avec l’attribution de cette ARC,
nous voyons notre collaboration
scientifique reconnue et encou-
ragée puisque nous recevons un
financement pour 5 ans ».
Fondamentale, cette recherche
présente aussi un intérêt biomé-
dical majeur lorsqu’on évoque les
nombreuses pathologies d’ori-
gine inflammatoire et leurs dé-
gâts : arthrite rhumatoide, mala-
die de Crohn, choc endotoxique
en soins intensifs…
Nathalie Gobbe
Inflammation
Compétences
complémentaires
Après cinq années d’étroite collaboration scientifique, les laboratoires de Biologie
moléculaire du gène et d’Immunobiologie poursuivent leur recherche commune
grâce au soutien d’une Action de Recherche Concertée (ARC).
RECHERCHE
4
Le PAI coordonné par Oberdan
Leo (IMI) et auquel participe le
Laboratoire d’Immunobiologie de
Muriel Moser (IBMM) s’intéresse
à la différenciation et au rôle des
lymphocytes T dans la réponse
immunitaire, en particulier vis-à-vis
des tumeurs. Un programme dans
le prolongement direct du PAI pré-
cédent : « Lors du PAI 2006-2011,
nous nous sommes intéressés au
développement de protocoles de
vaccination anti-tumorale
»,
ex-
plique Oberdan Leo. « Nous avons
pu démontrer que ces vaccinations
provoquaient bien une réponse
immune chez les patients vaccinés,
mais que seuls 10 à 15% des cas
aboutissaient à une régression des
métastases. Nous essayons donc
aujourd’hui de comprendre ce qui
freine ce processus ». Parmi les prin-
cipaux suspects : les lymphocytes T
régulateurs, qui constituent un frein
naturel de la réponse immunitaire.
Ces globules blancs empêchent
notamment notre organisme de
réagir contre ses propres cellules.
Les tumeurs pourraient utiliser ce
frein pour se protéger et échapper
à la réponse immunitaire. Le PAI
vise donc à comprendre les facteurs
qui favorisent l’apparition de ces
lymphocytes régulateurs au détri-
ment de lymphocytes réactifs face
à la tumeur.
Le PAI favorise les échanges…
La collaboration avec les autres la-
boratoires du PAI permet d’échan-
ger savoirs et matériel pour mieux
étudier ces lymphocytes particu-
liers. L’équipe de Muriel Moser
a, par exemple, collaboré avec
l’Université de Liège : « Il y a de
nombreux gènes impliqués dans
le fonctionnement de ces lympho-
cytes T
»
, explique-t-elle. « Pour
étudier l’influence de chaque gène,
on s’est adressé à un labo parte-
naire de l’ULg, où ils savent modi-
fier le génome des lymphocytes de
manière très efficace. Nous possé-
dons aussi plusieurs lignées tumo-
rales et les outils nécessaires pour
mettre en évidence les lymphocytes
T spécifiques de ces tumeurs pro-
venant de l’Université catholique
de Louvain (UCL). Le PAI favorise
ces échanges ». L’équipe a récem-
ment acquis un FACS trieur, un
appareil capable de « scanner » et
trier les cellules selon différentes
caractéristiques. Un dispositif coû-
teux, qui sera aussi mis à disposi-
tion des membres du PAI. Mais les
collaborations ne se limitent pas au
matériel : plusieurs membres des
deux unités ont effectué des stages
dans les laboratoires partenaires
pour apprendre une technique et
la ramener au Biopark. Des mee-
tings sont également organisés
pour permettre aux chercheurs de
se rencontrer, de discuter des ex-
périences actuelles et orienter les
recherches futures.
… jusqu’en Australie
Le PAI permet donc d’instaurer
plus rapidement une relation de
confiance entre les partenaires et
d’officialiser les coopérations. Un
dispositif intéressant pour la progres-
sion des connaissances scientifiques,
selon Oberdan Leo : « Pour confirmer
une hypothèse scientifique, il faut
plusieurs compétences complémen-
taires et des approches différentes
de la problématique », explique-t-
il.
«
D’où l’avantage de rassembler
neuf laboratoires différents autour
d’un projet de recherche commun :
on augmente le nombre de com-
pétences ». Le réseau comporte
des unités situées en Flandre et en
Wallonie, mais aussi un labo des
Pays-Bas et une équipe d’Australie,
« entrée dans le réseau cette année
grâce à un contact flamand parti-
cipant au PAI précédent », précise
Muriel Moser. Le PAI est donc vrai-
ment, et avant tout « un catalyseur
de collaborations ».
Natacha Jordens
Le PAI, un catalyseur
de collaborations
Participer à un pôle d’attraction interuniversitaire (PAI), c’est avant tout officialiser
et renforcer un réseau de collaborations. Le Laboratoire d’Immunobiologie et
l’Institut d’Immunologie Médicale participent à un PAI centré sur la différenciation
des lymphocytes T. Pour ces deux labos, le but du programme consiste surtout à
partager des savoirs, des idées, mais aussi du matériel, parfois coûteux.
RECHERCHE
5
Nagana, maladie du sommeil, mou-
ché tsé-tsé et trypanosome : ce sont
les mots les plus fréquemment utilisés
par le Professeur Etienne Pays. Son
laboratoire, l’unité de recherche en
Parasitologie moléculaire (IBMM), s’in-
téresse depuis 20 ans à la compréhen-
sion des mécanismes de résistance des
trypanosomes, en particulier au méca-
nisme de variation antigénique. « Ces
parasites ont la capacité de modifier
très régulièrement leurs molécules
de surface. Or, ce sont ces antigènes
qui sont reconnus par les cellules de
notre système immunitaire », explique
Etienne Pays. « Ces trypanosomes ont
donc toujours une longueur d’avance
sur nos globules blancs. L’homme a
acquis la capacité d’éliminer certaines
souches de ce parasite, mais les trypa-
nosomes gambiense et rhodesiense
ont déjoué cette défense et sont
donc toujours capables d’infecter
l’homme ». Pour encore mieux com-
prendre les interactions entre ce para-
site sanguin et son hôte, l’unité s’est
spontanément associée avec d’autres
groupes belges spécialisés dans les
parasitoses, mais possédant d’autres
compétences. « La Belgique n’est
pas un grand pays, sourit le profes-
seur, nous ne sommes que quelques
équipes à étudier les parasitoses.
Le laboratoire de la VUB s’intéresse
plutôt aux perturbations du système
immunitaire et l’Institut de Médecine
Tropicale (IMT) d’Anvers possède une
expertise dans tout ce qui concerne
l’aspect transmission et conséquences
médicales. Nous avons donc des
approches complémentaires ».
Des découvertes surprenantes
Ces collaborations ont été « officiali-
sées » au sein d’un PAI, actif depuis
1997 et qui a permis des avancées
significatives : « Au cours d’un précé-
dent PAI, nous avons démontré que la
protéine codée par le gène SRA du pa-
rasite était impliquée dans la résistance
du trypanosome. Nous avons ensuite
mis en évidence l’élément de notre
système immunitaire inhibé par ce fac-
teur : l’apolipoprotéine L-I (apoL-I) ».
Les
chercheurs découvriront ensuite une
mutation d’apoL-I résistante au trypa-
nosome rhodesiense, une mutation
semblable à celle retrouvée dans le
génome de populations d’Afrique de
l’Ouest, résistantes à cette variante.
Mais les implications de cette décou-
verte vont encore plus loin : « En colla-
boration avec une équipe américaine,
nous avons démontré que cette mu-
tation d’apoL-I était impliquée dans
le développement de l’insuffisance
rénale terminale. Il y avait donc un lien
entre la résistance aux trypanosomes
et une maladie des reins. C’était inat-
tendu ! », s’enthousiasme le chercheur.
«
C’est vraiment un projet qui rayonne,
avec des répercussions en médecine,
immunologie, etc. ».
Science & Nature
Aujourd’hui, les membres du PAI
comptent approfondir le rôle des
apolipoprotéines (nous possédons six
variantes de cette protéine) dans notre
immunité. Le groupe tente également
de comprendre comment certains ani-
maux parviennent à contrôler le parasite
sans développer de maladies secon-
daires à l’infection, comme c’est le cas
chez l’homme. Les collaborations avec
d’autres laboratoires ont vraiment eu un
impact positif pour l’unité de parasitolo-
gie moléculaire : le groupe a récemment
publié un papier dans Science et pré-
pare deux autres articles, notamment
pour Nature. Tous en relation avec le
travail mené au sein du PAI.
Natacha Jordens
Un autre PAI coordonné par une équipe du Biopark est celui consacré aux relations
hôtes-parasites, en particulier le trypanosome, transmis par la mouche tsé-tsé et
responsable de la maladie du sommeil. Coordonné par Benoit Vanhollebeke, le projet
est un prolongement direct des collaborations précédentes. Des travaux couronnés par
plusieurs publications majeures. Retour sur ces avancées avec le professeur Etienne Pays,
chef du Laboratoire de Parasitologie moléculaire et précédent coordinateur du PAI.
Le trypanosome :
à la croisée des recherches
L’unité de recherche en Génétique et Physiologie bactériennes (IBMM) participe au projet
« Microdev », coordonné par l’Université de Gand. Ce tout nouveau PAI s’intéresse aux
mécanismes développementaux des micro-organismes pathogènes. L’unité de Laurence
Van Melderen étudie principalement le phénomène de persistance chez les bactéries.
« Il s’agit d’un mécanisme qui permet aux bactéries d’entrer en état de « dormance »,
explique-t-elle.Lorsque les bactéries subissent un stress, certains gènes provoquent un
ralentissement de leur métabolisme. Elles résistent donc aux antibiotiques, qui agissent
généralement sur des cellules en division ». Un phénomène qui serait notamment
responsable de certaines infections chroniques.
N.J.
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