Département Relations Extérieures Service Communication Recherche Nancy Dath, T : +32 (0)2 650 92 03, +32 (0) 473 97 22 56 M : [email protected] Nathalie Gobbe, T : +32 (0)2 650 92 06, +32 (0)474 84 23 02 M : [email protected] Communiqué de presse Bruxelles, le 2 septembre 2016 Cancer du sein : améliorer la personnalisation des traitements Des chercheurs de l’ULB-Cancer Research Center (U-CRC), en collaboration avec leurs collègues de l’Institut de Bioinformatique de Bruxelles (IB)2 identifient 215 longs ARN noncodants exprimés de manière aberrante dans des tumeurs mammaires. Ils pointent notamment le rôle de marqueurs pronostics de l’évolution du cancer pour certains de ces lncRNA. Responsable d’environ 500.000 décès par an, le cancer du sein reste un problème majeur de santé publique. C’est le cancer le plus fréquent chez la femme avec plus d’1,6 millions de nouveaux cas diagnostiqués chaque année. Le cancer du sein est une maladie très hétérogène et de nombreux sous-types du cancer du sein ont été décrits. On ne parle donc plus d’un cancer du sein, mais des cancers du sein. Des thérapies particulières et adaptées à ces différents sous-types sont proposées aux patientes. Cependant, l’efficacité du traitement varie considérablement au sein de patientes atteintes d’un même sous-type de cancer et présentant des caractéristiques cliniques similaires. On comprend donc qu’une approche thérapeutique plus personnalisée est nécessaire et requiert une meilleure compréhension du cancer du sein qui passe par un décryptage de ses caractéristiques moléculaires. Ces dernières années, les avancées technologiques ont permis d’étudier l’expression des gènes à large échelle. Bien que la règle communément admise en biologie soit que notre génome, notre ADN, est transcrit en ARN, qui est lui-même traduit en protéines, les récentes études ont mis en évidence l’existence de nombreux ARNs qui ne codent pas pour des protéines. Initialement considérés comme un produit résiduel et non fonctionnel de l’expression du génome, ces longs ARNs non codants (lncRNA) sont maintenant reconnus comme des acteurs primordiaux dans le développement normal et pathologique. Alors que la fonction de la majorité des lncRNA reste inexplorée, des études pionnières ont établi le rôle de quelques-uns. Par exemple, dans le cancer du sein, un lncRNA particulier a été décrit comme un inhibiteur de l’expression de gènes « suppresseur de tumeur ». C’est dans ce contexte que des chercheurs du laboratoire d’épigénétique du cancer (Faculté de Médecine, ULB-Cancer Research Center), dirigé par le Pr. François Fuks, ont décidé d’étudier les lncRNA dans le cancer du sein. Leur objectif était de caractériser globalement les lncRNA dans le cancer du sein et d’évaluer leurs fonctions biologiques. En collaboration avec l’équipe du Pr. Sotiriou de l’Institut Bordet et le groupe de bio-informaticiens du Pr. Bontempi (Faculté des Sciences), (IB)2, ils ont identifié 215 lncRNA exprimés de manière aberrante dans les tumeurs mammaires et ont mis en évidence l’implication des lncRNA dans différentes voies de signalisation moléculaire dérégulées dans le cancer. En outre, ils ont découvert que de nombreux lncRNA peuvent servir de marqueurs pronostics de l’évolution du cancer et apportent des informations additionnelles et complémentaires aux marqueurs déjà connus. D’une manière intéressante, ces travaux ont d’ores et déjà permis d'ouvrir un nouveau chapitre des connaissances sur la complexité du cancer du sein. En démontrant l’importance biologique des lncRNAs dans le développement des tumeurs mammaires, cette découverte laisse entrevoir la mise en lumière de nouveaux mécanismes par lesquels ces ARNs particuliers, qui ne codent pas des protéines, contribuent au processus de cancérogénèse. Dans son ensemble cette étude, financée par le Télévie et par la Région Wallonne, ouvre une nouvelle approche thérapeutique en visant directement les lncRNA dérégulés, et pourrait donc mener à des thérapies plus ciblées et plus efficaces. Elle est publiée ce 2 septembre dans la revue Science Advances. Contact scientifique : François Fuks Directeur de l’U-CRC Laboratoire d’Epigénétique du Cancer, ULB Bureau : +32 (0)2 555 62 45 GSM: +32 0485 38 23 13 Email : [email protected]