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Communiqué de presse
Bruxelles, le 2 septembre 2016
Cancer du sein : améliorer la personnalisation des traitements
Des chercheurs de l’ULB-Cancer Research Center (U-CRC), en collaboration avec leurs
collègues de l’Institut de Bioinformatique de Bruxelles (IB)2 identifient 215 longs ARN noncodants exprimés de manière aberrante dans des tumeurs mammaires. Ils pointent
notamment le rôle de marqueurs pronostics de l’évolution du cancer pour certains de ces
lncRNA.
Responsable d’environ 500.000 décès par an, le cancer du sein reste un problème majeur
de santé publique. C’est le cancer le plus fréquent chez la femme avec plus d’1,6 millions de
nouveaux cas diagnostiqués chaque année. Le cancer du sein est une maladie très
hétérogène et de nombreux sous-types du cancer du sein ont été décrits. On ne parle donc
plus d’un cancer du sein, mais des cancers du sein. Des thérapies particulières et adaptées
à ces différents sous-types sont proposées aux patientes. Cependant, l’efficacité du
traitement varie considérablement au sein de patientes atteintes d’un même sous-type de
cancer et présentant des caractéristiques cliniques similaires. On comprend donc qu’une
approche thérapeutique plus personnalisée est nécessaire et requiert une meilleure
compréhension du cancer du sein qui passe par un décryptage de ses caractéristiques
moléculaires.
Ces dernières années, les avancées technologiques ont permis d’étudier l’expression des
gènes à large échelle. Bien que la règle communément admise en biologie soit que notre
génome, notre ADN, est transcrit en ARN, qui est lui-même traduit en protéines, les récentes
études ont mis en évidence l’existence de nombreux ARNs qui ne codent pas pour des
protéines. Initialement considérés comme un produit résiduel et non fonctionnel de
l’expression du génome, ces longs ARNs non codants (lncRNA) sont maintenant reconnus
comme des acteurs primordiaux dans le développement normal et pathologique. Alors que la
fonction de la majorité des lncRNA reste inexplorée, des études pionnières ont établi le rôle
de quelques-uns. Par exemple, dans le cancer du sein, un lncRNA particulier a été décrit
comme un inhibiteur de l’expression de gènes « suppresseur de tumeur ».
C’est dans ce contexte que des chercheurs du laboratoire d’épigénétique du cancer (Faculté
de Médecine, ULB-Cancer Research Center), dirigé par le Pr. François Fuks, ont décidé
d’étudier les lncRNA dans le cancer du sein. Leur objectif était de caractériser globalement
les lncRNA dans le cancer du sein et d’évaluer leurs fonctions biologiques. En collaboration
avec l’équipe du Pr. Sotiriou de l’Institut Bordet et le groupe de bio-informaticiens du
Pr. Bontempi (Faculté des Sciences), (IB)2, ils ont identifié 215 lncRNA exprimés de
manière aberrante dans les tumeurs mammaires et ont mis en évidence l’implication des
lncRNA dans différentes voies de signalisation moléculaire dérégulées dans le cancer. En
outre, ils ont découvert que de nombreux lncRNA peuvent servir de marqueurs pronostics de
l’évolution du cancer et apportent des informations additionnelles et complémentaires aux
marqueurs déjà connus.
D’une manière intéressante, ces travaux ont d’ores et déjà permis d'ouvrir un nouveau
chapitre des connaissances sur la complexité du cancer du sein. En démontrant l’importance
biologique des lncRNAs dans le développement des tumeurs mammaires, cette découverte
laisse entrevoir la mise en lumière de nouveaux mécanismes par lesquels ces ARNs
particuliers, qui ne codent pas des protéines, contribuent au processus de cancérogénèse.
Dans son ensemble cette étude, financée par le Télévie et par la Région Wallonne, ouvre
une nouvelle approche thérapeutique en visant directement les lncRNA dérégulés, et
pourrait donc mener à des thérapies plus ciblées et plus efficaces.
Elle est publiée ce 2 septembre dans la revue Science Advances.
Contact scientifique :
François Fuks
Directeur de l’U-CRC
Laboratoire d’Epigénétique du Cancer, ULB
Bureau : +32 (0)2 555 62 45
GSM: +32 0485 38 23 13
Email : [email protected]
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