Astrologie_Mise en page 1

Astrologie et Tradition astrologique.
« Il y a une intention dans l’organisation d’un thème astral.
Cette intention est de mener à l’être. »
Une des façons les plus répandues par une catégorie d’astrologues, afin de répondre à la de-
mande de leur client, consiste à se baser exclusivement et en premier lieu sur leur carte natale;
leur horoscope ou thème astral. Cette carte, comme nous le savons, est basée sur la configura-
tion du système solaire à la naissance. Au moment où l’enfant inspire pour la première fois et
que l’air pénètre dans ses poumons, il quitte l’univers intra-utérin et entre de tout son corps et
donc de tout son être dans l’environnement terrestre, mais également dans l’environnement
cosmique duquel il est désormais un citoyen.
Ces astrologues se serviront ensuite pour la plupart des données accumulées dans les divers
ouvrages et manuels qui existent sur le sujet pour en amalgamer une sorte de synthèse, laquelle
représente la meilleure concordance possible avec le thème natal de la personne concernée.
Cela aboutit aux analyses de thèmes que l’on retrouve un peu partout, pour ne pas dire partout
sur internet ou reprises lors de la plupart des consultations en cabinet.
On prend une carte du ciel, on y fait coïncider, se confondre les données récoltées et écrites par
divers auteurs, on brode un peu sur le plan rédactionnel et l’analyse du thème natal est bouclée.
On agglomère, on agglutine, on colle, on amasse ainsi des données-ingrédients pour en faire
une pâtisserie, pâtisserie vendue en moyenne de 50 à 120 euros, parfois plus.
On assiste de la sorte à une uniformisation informatisée de la Tradition, une standardisation.
Ainsi, en lisant différentes analyses provenant de sources différentes, on s’aperçoit des analogies
existantes entre elles. En parcourant les très nombreux livres d’astrologie, on déniche, on dé-
terre la provenance des sources. Parfois d’ouvrages qui ont plus de 20 ans. N’y a-t-il pas là dans
cette façon de procéder une terrible pauvreté de l’astrologie, un appauvrissement clairement
observable, un dénuement de substance, une absence d’âme?
« Il n'existe pas de technique ou doctrine thérapeutique d'application générale,
car chaque cas que l'on doit traiter est un individu dans un état spécifique ».
Carl Gustav Jung - Psychiatre.
En lisant un bon livre de recettes de cuisine, on fait aussi de bons gâteaux. Avec de bonnes pâ-
tissières, avec pour départ la même carte du ciel comme recette, les gâteaux finissent tous par
avoir approximativement la même couleur et le même goût. Les plus fades de ces gâteaux étant
ceux que l’on retrouve dans la rubrique horoscope de la plupart des journaux quotidiens; un
peu de pâte avec du sucre, rien d'autre. Rien à voir avec une pâtisserie du café Pouchkine. Tout
cela manque cruellement de sel!

Cela manque cruellement de sel, car comme le dit Alexander Ruperti ci-dessous on omet tota-
lement, entièrement, sur toute la ligne, d’un bout à l’autre et en tous points l’élément le plus
fondamental en astrologie, les relations planétaires c’est-à-dire l’organisation complète du Pat-
tern.
« On peut, dans un manuel, donner un sens particulier à un aspect entre deux planètes.
Mais, quand on est devant un thème particulier qui contient cet aspect, il est faux de croire
que la signification issue du manuel sera toujours la même.
Par exemple, une opposition Lune-Neptune, à laquelle le manuel donne un sens spécifique,
peut, dans un thème donné, recevoir un carré de Mars et un trigone de Mercure, ce qui mo-
difie complètement la façon dont il faut interpréter l'opposition Lune-Neptune. Si, dans un
autre thème, vous trouvez la même opposition Lune- Neptune, mais avec Mars en trigone et
Mercure en carré, le sens va de nouveau changer, et ainsi de suite.
Du point de vue existentiel, cela veut dire qu’en face d’une même situation symbolisée par
Lune-Neptune, la première personne — appelons-la A — va en faire l’expérience en fonction
d’un carré de Mars et d'un trigone de Mercure. Le sens de cette expérience sera différent de
celui que la personne B tirera d'une même situation Lune-Neptune parce que, chez elle, l'ex-
périence de l'opposition Lune-Neptune se fera en fonction d'un trigone de Mars et d'un carré
de Mercure ».
Cela revient à dire que toute existence est une manifestation de relations.
Le conseiller astrologique [1] comme le dit Dane Rudhyar ne doit-il pas avoir une connaissance
étendue de la nature humaine et des conditions sociales qui prévalent dans l'environnement
de son consultant; ne devrait-il pas également avoir un point de vue objectif? Son approche ne
doit-elle pas être exempte d’étroitesse d’esprit et de considérations personnelles ou pire que
tout de considération d’autrui?
Et, comme le laisse sous-entendre la citation de Carl Gustav Jung un peu haut, le conseiller -
ou tout autre professionnel de la santé mentale - ne doit-il pas être à l’écoute de chaque être de
façon particulière? Chaque être avec la problématique qui peut être la sienne à des particularités
propres et doit trouver en face de lui d’un point de vue éthique un professionnel capable de le
prendre correctement en charge. Que penser alors de ce que je viens d’écrire ci-dessus et de
cette façon d’apréhender l’astrologie?
Or, bien que la carte du ciel de naissance soit indissociable de la pratique astrologique, et,
comme en médecine, en pharmacie ou dans d’autres disciplines, les livres soient importants,
la pratique de l’astrologie telle que je la conçois, telle que je l’ai comprise et tel que je la pratique
repose sur une attitude toute différente, une attitude intérieure qui pourrait très bien se passer
de la carte du ciel de naissance de la personne qui demande une aide.
Beaucoup de personnes dans les milieux de la relation d’aide, les psychologues, les psychothé-

rapeutes, les psychiatres, les praticiens en psychothérapie, les assistantes sociales pour ne citer
qu’eux pratiquent d’une certaine façon et sans le savoir l’astrologie; et pourtant ces personnes
n’ont pas des cartes astrologiques sous les yeux!
Et en quoi pratiquent-ils donc l’astrologie? Et bien en ressentant notamment par empathie les
problématiques internes de ceux à qui ils apportent aide et réconfort [2]. Une problématique
interne donnée chez un individu se doit d’être perçue de façon identique par n’importe quel
professionnel de la santé psychique, quel que soit le courant dont il est issu.
Que cette problématique soit ensuite exprimée et traitée de manière différente selon le courant
d’appartenance de chacun est normal. Le sentiment de départ doit néanmoins être le même
sinon c’est la folie, le non-sens ou chacun voit alors autre chose que la réalité de l’individu et
l’on ne sait plus alors à quels seins ou saints se vouer!
Pour l’astrologue, la carte est un plus dans la mesure où elle est, comme nous le savons, la re-
présentation graphique qui renvoie à la structure archétypique et symbolique constitutive des
éléments organisateurs de la psyché: l’Horoscope [3]. Or, les personnes dont je viens de citer
les professions ci-dessus ont été particulièrement formées dans leur cursus à percevoir ces élé-
ments constitutifs de la psyché, à percevoir les problématiques internes de leurs consultants.
En effet, ressentir et percevoir l’univers de l’autre, n’est-ce pas accéder à son univers astral,
dans une certaine mesure, et jusqu’à un certain point entrer dans sa carte astrologique, dans
son ciel intérieur? Que l’on attribue une agressivité à un carré Lune Mars parce que l’on est as-
trologue ou à un problème œdipien parce que l’on est psychanalyste, l’énergie de l’agressivité
est la même et se doit, normalement, d’être ressentie de la même façon par tous.
Si l’astrologie traite du thème astral comme symbolisant la vie psychique d’un individu, le psy-
chanalyste, le psychiatre ou tout autre professionnel se doit d’y trouver la même chose. Et in-
versement l’astrologue ne peut pas trouver autre chose que ce qu’en disent les psychanalystes,
les psychiatres, etc.
On peut à ce propos lire le livre de Philippe De Bailleul, Jean-Yves Espié et Françoise Miquel:
« Un si long chemin, astrologie et psychiatrie, le destin est-il écrit? ».
Une bibliographe, un astrologue et un psychiatre racontent 4 études de cas et les correspon-
dances des analyses qui sont les leurs sont plus que pertinentes. Ce livre pourrait ouvrir le dia-
logue entre des professions qui traite de la psyché selon des points de vue différents, mais
psyché tout de même, pas psychéS!
C’est pourquoi je rêve souvent d’un astrologue qui serait capable de me traduire ma carte du
ciel depuis cette attitude fondamentale que je vais aborder. En effet, il pourrait m’ouvrir à ma
vie inconsciente sans me heurter, sans me contraindre, sans interférer avec mes propres pro-
cessus de croissance et surtout sans me retarder, sans altérer ma croissance psychique avec des
considérations intellectuelles dont je ne saurais que faire pire que je viendrais à craindre et

donc avec une forte probabilité de rejet. Il aurait le mot juste au moment juste.
Pour aller à l’essentiel avant d’argumenter plus spécifiquement un peu plus loin, il serait capable
dans un mouvement naturel, par son attitude, par son être, par l’intégration de la connaissance
inhérente à sa discipline de m’ouvrir à cette part de moi-même que j’ignore.
Partie d’ignorance qui m’empêche bien évidemment de me ressentir comme une unité, une to-
talité véritablement vivante, capable d'amour et d'action: un être entier.
Carl Gustav Jung, psychiatre et fondateur de la psychologie des profondeurs, nous a bien dé-
montré que la psyché, compte tenu de ses résistances, est comme un couple de jumeaux dont
l’un est mortel et l’autre immortel et qu’ils peinent à se réunir en un seul morceau: la totalité
de l’être.
De quoi d’autre ai-je besoin pour être heureux si ce n’est d’être libre et responsable, en pleine
capacité à assumer mes choix; liberté, choix, capacité à assumer qui ne peuvent découler que
de cette connaissance pleine et entière de mon être, de sa constitution, de ses besoins à la fois
biologiques et spirituels?
Et qui pourrait m’instruire de la sorte si ce n’est une personne capable de m’aider à gérer mes
propres problématiques internes afin que je naisse à moi-même? Qui pourrait m’aider à dé-
passer mes résistances? Qui est encore capable de ramener Eurydice des enfers?
Entre ceux qui amalgament des données glanées çà et là pour me coudre un thème astral joli-
ment emballé dans un fil qui est présenté comme de l’or et celui qui me considérera comme
une nouvelle pépite à extraire et à inventer; qui vais-je choisir?
C’est que j’ai ma personnalité et je ne m’en laisse pas conter. Le temps de ma crédulité est révolu.
Je suis un être dans un organisme en constante évolution et me limiter à ce que me dit ma carte
du ciel du point de vue de la littérature serait me réduire à la nomenclature donnée par le
constructeur. Je suis en voie d’intégration de ma totalité et non en voie de mort comme tout ce
qui porte une notice. Car, vous l’aurez sans doute remarqué, tout ce qui porte une notice expli-
cative est voué à se détraquer, à mourir. Si l’on veut rester cohérent, le thème natal ne peut
donc pas être considéré comme une notice, une base explicative, sinon c’est la mort. Aucune
personne ne se réduit à son thème et pourtant une notice explicative ne sait pas faire autre
chose que réduire, borner, limiter, restreindre, comprimer, obliger.
Tout astrologue honnête et sérieux qui se sait toujours en chemin et qui a surmonté son lot
d’épreuves vers la connaissance de soi avouera avoir dû lutter contre cette mort dès lors qu’il
s’est mis à l’étude. Il a dû refuser en bloc et de tout son être sa carte pour s’élever au-dessus
d’elle. Alors, pourquoi parler de la carte et de ce qu’elle signifie selon la littérature à des consul-
tants? Pourquoi aborder la mort dans le sens de restriction? Une notice c’est toujours restric-
tif.

Dépourvu de la lumière de l'esprit, tout ce qui est écrit est vide de sens et par conséquent vide
de vie. La lettre tue alors que l’esprit vivifie, dit Saint Paul, l’a-t-on oublié? La guérison dans
toute thérapie véritable est le fruit des échanges par la parole. La parole est la racine du sens
comme il en sera question un peu plus loin.
Nous entrons dans des temps où les êtres accèdent de plus en plus profondément à l’intégration
de leur personnalité avec néanmoins de grandes difficultés comme en témoigne tout ce que l’on
peut voir et entendre autour de soi. Et une intégration incorrectement et inadéquatement opé-
rée n’est pas libération de l’être.
En ces temps de crise, les astrologues sont comme jamais attendus sur le terrain. Je dis rapide-
ment ici pourquoi. D’abord parce que de trop nombreuses personnes échouent en psychothé-
rapie et en psychanalyse. Je le sais, car ce sont elles qui en dernier secours viennent me voir.
Ensuite des psychiatres je dirais que les personnes qui ont été suivies par eux et qui se retrou-
vent chez moi pour la même raison que celle citée ci-dessus me disent que le psychiatre leur a
dit qu’elles étaient bipolaire ou dépressive chronique, etc.
Pour exemple, une femme m’a un jour téléphoné et c’est avec une très grande énergie qu’il m’a
fallu éradiquer, je dis bien éradiquer ce que le psychiatre lui avait inculqué pour revenir à
quelque chose de vivant en elle, la petite flamme avec laquelle une nouvelle construction deve-
nait possible. Elle ne cessait devant toutes mes interventions de me dire ce que le psychiatre
disait d’elle. « Oui, mais le psychiatre a dit que… ».
Son discours devenait contradictoire au mien par psychiatre interposé! Pour la rappeler à cette
flamme j’ai passé quelques minutes par jour plusieurs jours d’affilés à méditer son thème pour
trouver les mots capables d’interpeller ce qu’elle avait d’elle-même totalement oublié. Son Moi
était totalement anesthésié par la chimie médicamenteuse. Je laisse imaginer la lutte que j’ai
menée. Elle a fini par accepter mon dire en s’entendant elle-même à travers moi et son état s’est
amélioré.
D’écrire cela me ramène en 1992, lorsque moi-même je me suis présenté chez un psychiatre
homéopathe pour entamer la résolution de ma propre équation et que je lui ai dit que le médecin
de famille m’avait prescrit du --------- (un antidépresseur). Il m’a dit: « jetez ça à la poubelle ».
Il me l’a dit avec une telle force, une telle conviction, un immense amour que j’ai mis la boite à
la poubelle dans son cabinet sous ses yeux.
J’ai eu d’emblée confiance. Puisque je parle de lui, j’en profite pour lui rendre hommage. Et
c’est doute ma propre expérience qui m’a fait appréhender le cas de la personne de l’exemple
ci-dessus comme je l’ai fait.
J’apprendrais des années plus tard l’intérêt qu’avait ce psychiatre pour l’astrologie et pourquoi
j’avais toujours le sentiment au cours du travail que j’opérais sur moi avec lui qu’il avait toujours
un temps d’avance sur mon propre développement ce qui lui donnait systématiquement l’avan-
tage. Pour lui j’étais entièrement prévisible et il m’a ramené à la maison avec une douceur et