Etude sur les personnes en affection de longue durée :

Les assurés en affection de longue durée à fin 2007 – Assurance Maladie – 4 décembre 2008
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Point d’information
4 décembre 2008
Etude sur les personnes en affection de longue durée :
Quelles évolutions en 2007 ?
A fin 2007, près de 10 millions de personnes en France étaient atteintes d’une affection de
longue durée (ALD) et prises en charge à 100% dans le cadre de cette maladie.
Pour le Régime général seul, ce chiffre s’élève à 8 millions d’assurés, soit près d’1
assuré sur 7.
Si la progression des effectifs en ALD a ralenti depuis 2006 (+3,6% en 2006 et +4,2% en
2007 contre une moyenne de +5,7% entre 1994 et 2004), elle demeure supérieure à celle de
la démographie. Plusieurs facteurs sont connus : vieillissement de la population française qui
devient plus exposée à ces pathologies chroniques ; amélioration des traitements et de la
prise en charge permettant de vivre plus longtemps avec une affection chronique ; dépistage
plus précoce …Ainsi on observe que la mortalité cardiovasculaire a diminué de 15% entre
2000 et 2004.
Maladies cardiovasculaires, tumeurs malignes et diabète représentent plus de 5,7
millions de malades, soit plus de 70% du total des assurés en ALD. Ces trois
pathologies connaissent une croissance soutenue sur l’année (supérieure à 6,4%) et
participent ainsi à plus de 75% de l’augmentation de la population en ALD.
L’étude menée par l’Assurance Maladie offre ainsi une vision précise et actualisée des
pathologies lourdes et chroniques en France et de leurs évolutions. Ces données permettent
également de mieux comprendre l’évolution des dépenses d’assurance maladie et les
moteurs de leur croissance.
En effet, les soins liés aux affections de longue durée représentent 64% des dépenses de
l’Assurance Maladie et 90% de leur progression annuelle.
L’équilibre financier de l’Assurance Maladie est ainsi confronté à cette croissance
tendancielle de ses dépenses, compte tenu des évolutions en matière de santé : essor des
pathologies chroniques, amélioration des modalités de soins, diffusion d’innovations
coûteuses…
Ce constat renforce la cessité de rechercher une efficience maximale des dépenses de
santé. Un objectif sur lequel l’Assurance Maladie se mobilise avec l’ensemble des acteurs du
système de soins : développer la prévention des pathologies chroniques et de leurs
complications, organiser et hiérarchiser le recours aux soins, fixer les tarifs à un niveau en
adéquation avec le coût réel de production des actes, renoncer aux produits ou techniques
dont le service médical est jugé insuffisant…
Pour plus d’informations, voir Points de repère N°20 « Les personnes en affection de longue
durée au 31 décembre 2007 », www.ameli.fr, Espace Statistiques et publications.
Les assurés en affection de longue durée à fin 2007 – Assurance Maladie – 4 décembre 2008
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I – Près d’un assuré sur 7 en affection de longue durée
Une croissance des effectifs ralentie depuis 2006
A fin 2007, près de 10 millions de personnes en France sont atteintes d’une affection de
longue durée (ALD) et prises en charge à 100% pour leur pathologie
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.
Pour le Régime général seul, ce chiffre s’élève à 8 millions d’assurés, contre près de 7,7
millions à fin 2006 et environ 4 millions en 1994.
Au total, le taux de patients néficiant d’une prise en charge à 100% pour une ALD
est de 14,2%, soit près d’un assuré du Régime général sur 7.
Depuis 2006, la croissance des effectifs en ALD enregistre un net ralentissement : +3,6% en
2006 et +4,2% en 2007, après une période 1994-2004 marquée par des taux élevés : +5,7%
par an en moyenne.
Néanmoins, les effectifs d’assurés en ALD continuent de progresser plus rapidement que la
population du Régime général. Plusieurs facteurs expliquent ainsi cette hausse :
- La population française vieillit et son espérance de vie augmente (2 à 3 mois chaque
année), alors que les pathologies chroniques touchent en priorité les personnes de
plus de 60 ans.
- Grâce aux progrès techniques et aux politiques de santé publique, les maladies sont
dépistées et traitées plus précocement mais aussi plus efficacement : on vit
aujourd’hui plus longtemps avec son affection de longue durée.
- Les patients chroniques sont aujourd’hui plus souvent bénéficiaires d’une ALD,
compte tenu des coûts élevés de traitements.
L’importance de l’âge
L’âge moyen des personnes en ALD est de 61,6 ans (61,4 ans en 2006) mais il existe
d’importantes disparités selon les pathologies chroniques concernées : 70 ans en moyenne
pour les maladies cardiovasculaires, 48 ans pour les pathologies psychiatriques de longue
durée ou encore 82 ans pour la maladie d’Alzheimer.
Par ailleurs, le taux de personnes en ALD est très fortement lié à l’âge : il atteint près de 25%
de la population chez les 50-54 ans pour croître très rapidement et atteindre plus de 75%
des assurés à partir de 90 ans (cf graphique ci-dessous).
Les populations masculines et féminines sont différentes en matière d’affections de longue
durée : à âge identique, les hommes sont davantage touchés par des pathologies
chroniques et graves, notamment pour les maladies cardiovasculaires ou le diabète.
Cependant, la population féminine étant plus importante dans les âges les plus élevés (plus
de 80 ans notamment), on compte un nombre total de femmes en ALD plus important que
d’hommes.
Enfin, en moyenne, un assuré en affection de longue durée a 1,2 pathologie exonérante.
Ce chiffre tend à augmenter depuis plusieurs années (1,14 en octobre 2004).
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Estimation Tous régimes d’Assurance Maladie
Les assurés en affection de longue durée à fin 2007 – Assurance Maladie – 4 décembre 2008
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Le dispositif des affections de longue durée : rappel
Une affection de longue durée (ALD) exonérante est une maladie dont la gravi
et/ou le
caractère chronique justifie une prise en charge à 100% par l’Assurance Maladie.
Cette prise en charge à 100% est réservée aux soins et traitements liés à l’affection de longue
durée. Les traitements délivrés aux patients en ALD
qui concernent une autre pathologie* sont
remboursés aux taux habituels de l’Assurance Maladie.
Une liste répertorie les trente affections (ALD 30) ouvrant droit à une exonération du ticket
modérateur. A cette
liste s’ajoute les affections graves caractérisées hors liste (ALD 31) et les
polypathologies invalidantes (ALD 32).
La loi du 13 août 2004 a rénové le dispositif
: un protocole de soins est établi par le médecin
traitant pour tout malade entrant en ALD. Ce protocole permet d’améliorer :
-
la circulation de l’information et la coordination des soins entre le médecin traitant et les
médecins spécialistes qui suivent un patient en ALD
- l’information du malade sur les soins et des traitements pris en charge à
cadre de sa maladie.
* Hors ALD
Les assurés en affection de longue durée à fin 2007 – Assurance Maladie – 4 décembre 2008
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II – Quelles sont les principales pathologies concernées ?
Trois groupes de pathologies représentent plus de 70% du total des assurés en ALD
et concernent, pour chacun d’entre eux, plus d’1,5 million de malades
2
.
Maladies cardiovasculaires :
Sous cette famille, sont réunies 5 ALD distinctes (hypertension artérielle sévère, maladie
coronaire, insuffisance cardiaque grave, artériopathies chroniques, accident vasculaire
cérébral invalidant).
Au total, plus de 2,6 millions de personnes sont touchées par une maladie
cardiovasculaire chronique dont près d’1 million traité pour une hypertension artérielle
sévère.
Les données de l’Assurance Maladie montrent une croissance significative par rapport à
2006 (+6,4%), notamment pour les insuffisances cardiaques graves (+9,3%) et
l’hypertension artérielle sévère (+8,5%).
A noter, en 2007, plus d’un tiers de la croissance de la population en ALD est lié au
groupe des maladies cardiovasculaires.
L’augmentation des effectifs en ALD pour maladies cardiovasculaires peut être mis en
perspective avec les dernières données sur la mortalité en France : entre 2000 et 2004, la
mortalité cardiovasculaire a diminué de 15%.
Tumeurs malignes / cancers :
L’affection de longue durée « Tumeur maligne » (ALD 30) regroupe 1,6 million de
personnes à fin 2007 (contre 1,5 million à fin 2006, soit une croissance annuelle de 6,5%).
La principale pathologie demeure le cancer du sein chez la femme, avec plus de 450 000
personnes.
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er
cancer chez l’homme, l’affection « tumeur maligne de la prostate » concerne, quant à elle,
près de 280 000 assurés. Les données de l’Assurance Maladie révèlent une forte
augmentation des personnes en ALD pour cette pathologie : +11,2% en 2007 et +11% en
moyenne par an depuis 1994. Celle-ci s’explique par un dépistage plus précoce.
Il existe également pour les cancers une baisse de la mortalité entre 2000 et 2004 de 5%.
Diabète :
Le nombre de personnes en ALD pour diabète (type 1 et 2) atteint plus d’1,5 million de
personnes à fin 2007, soit une hausse de 8,2% par rapport à 2006. Cette pathologie est
celle, après les maladies cardiovasculaires, qui contribue le plus à la croissance de la
population totale en ALD.
A noter, le diabète de type 2 représente, à lui seul, plus d’1,3 million de personnes et se
classe comme la 1
ère
maladie en effectifs en France.
La part des patients diabétiques en ALD a progressé, passant de 70% en 1998 à plus
de 83% à fin 2007.
De manière générale, le classement des ALD selon leurs effectifs a peu évolué en 2007 et
ces dernières années. En parallèle des 3 principaux groupes de pathologies détaillés ci-
dessus, on compte 17 ALD 30 ayant, pour chacune, une population inférieure à 100 000
personnes.
Les affections graves hors liste (ALD 31) et les polypathologies invalidantes (ALD 32)
représentent plus de 450 000 patients.
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Ces chiffres concernent le Régime général seul.
Les assurés en affection de longue durée à fin 2007 – Assurance Maladie – 4 décembre 2008
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III – Près de deux tiers des dépenses concentrées sur les affections de longue durée
Une dynamique principalement liée aux pathologies chroniques et lourdes
Les dépenses de soins remboursées par l’Assurance Maladie sont très concentrées et
principalement liées aux affections de longue durée, qui nécessitent logiquement des soins
longs et coûteux.
Ainsi, si les patients en ALD représentent 14% des assurés, ils totalisent 64% des
dépenses. Inversement, une large majorité de la population est peu consommatrice de
soins. Au sein même des ALD, les dépenses sont concentrées sur un faible nombre de
patients : en 2004, 5% des assurés en ALD représentaient 41,5% des dépenses
remboursées aux patients dans cette situation.
Cette situation illustre ainsi le fondement solidaire de l’Assurance Maladie, qui garantit
l’accès aux soins de tous les assurés, tout au long de leur vie et quels que soient leur
situation.
Si l’on observe la croissance des dépenses d’assurance maladie, celle-ci est quasi-
exclusivement liée aux pathologies chroniques : les affections de longue durée
représentant ainsi 90% de cette croissance
3
.
Ces données permettent ainsi de mieux comprendre la répartition et la dynamique des
dépenses d’assurance maladie :
o D’une part, l’augmentation continue du nombre de patients en ALD (+3,8% par an
d’ici 2011), plus élevée que celle de la population globale, contribue à accroître
« mécaniquement » les dépenses de santé (hausse estimée à +2,1% pan an).
o D’autre part, l’amélioration des modalités de traitement (progrès techniques,
innovations thérapeutiques, dépistage et traitement précoces, etc.) se répercute sur
les dépenses..
Les dépenses de santé par patient en ALD
En moyenne, les dépenses annuelles d’un patient en ALD sont proches de 9 000
euros
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, et se situent entre 7 000 et 12 000 euros par an pour les pathologies les plus
fréquentes : près de 7 400 pour les pathologies cardiovasculaires, plus de 10 000 pour
les cancers (tumeurs malignes), 7 000 € pour le diabète.
Quelques pathologies peuvent atteindre des dépenses annuelles élevées : 27 000 € par pour
les néphropathies chroniques, près de de 14 000 pour les affections neurologiques et
musculaires, la sclérose en plaques, les infections à VIH et la maladie d’Alzheimer..
Pour mémoire, chaque assuré du régime général a perçu en 2006, en moyenne, 1 890 de
remboursements de soins.
Ces chiffres illustrent encore les valeurs fondatrices de l’Assurance Maladie, assureur
solidaire en santé.
3
Dépenses dans le champ de l’ONDAM.
4
Données 2006.
1 / 5 100%

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