Les Impacts des activités anthropiques sur l`environnement

Les Impacts des activités anthropiques sur l’environnement
L'environnement peut être défini comme « l'ensemble des conditions naturelles, abiotiques et biotiques, dans
lesquelles les organismes vivants se développent ». Il peut être apprécié à l'échelle locale, régionale ou planétaire. Il
comporte des biotopes, caractérisés par un ensemble de paramètres physico-chimiques spécifiques, qui sont occupés par
des biocénoses, constituées par des ensembles d'êtres vivants variés. Les activités anthropiques permettent à l'être humain
de satisfaire à ses besoins. Elles ont de nombreux impacts sur l'environnement.
1 Les impacts des activit és anthropiques sur les composantes écologiques abiotiques de
l'environnement
Afin de satisfaire à ses besoins, l'être humain consomme et rejette dans l'environnement de nombreuses substances qui en
modifient les caractéristiques physico-chimiques.
1,1. LES IMPACTS DES ACTIVITÉS ANTHROPIQUES SUR LES COMPOSANTES ABIOTIQUES NON CLIMATIQUES
Activité 1
Depuis les premières utilisations du feu par Homo erectus il y a plus de 400 000 ans, les activités anthropiques
introduisent dans l'atmosphère des quantités accrues de vapeur d'eau et de dioxyde de carbone issus de la combustion du
bois. Depuis l'utilisation des carburants fossiles, au cours du XVIIIè siècle, elles y introduisent en plus des oxydes d'azote,
NO2, et du dioxyde de soufre, SO2. Ce dernier se transforme dans l'atmosphère en acide sulfurique qui retombe sur le sol
sous forme de pluies acides.
Le développement de la chimie a entraîné le rejet dans l'environnement de nombreuses molécules de synthèse utilisées
par l'être humain pour couvrir ses besoins. Les conséquences de ces rejets ne sont pas toujours identifiées.
Depuis la plus haute Antiquité, l'être humain utilise des ressources extraites du sous-sol. Les activités minières qui
permettent leur exploitation sont à l'origine de rejets de matières dans les eaux des rivières et de poussières dans
l'atmosphère. Elles portent atteinte aux êtres vivants présents dans la zone d'exploitation.
Le défrichage des forêts tropicales expose la partie superficielle des sols aux agents de l'érosion. Dans le cas d'un sol
ferralitique, la disparition de la partie superficielle qui en résulte est à l'origine de la formation d'une cuirasse dure, qui
stérilise durablement le sol.
L'ozone, O3, est un gaz atmosphérique qui se forme dans la stratosphère selon le processus présenté ci-dessous.
Premi ère étape :
le dioxygène est dissocié en deux oxygènes grâce à l'énergie
apportée par les UV B ou G.
UV B ou C
02 O + O
Deuxi ème étape :
un oxygène s'associe à un dioxygène, grâce à
l'énergie apportée par les UV B ou C.
UV B ou C
O+O2 O3
Les rayons UV sont des radiations hautement énergétiques. Les UV B et C interagissent avec l'ADN, le détruisant ou lui causant des
dommages importants. Les UV C sont létaux, les UV B peuvent être à l'origine de cancers de la peau.
Les UV C et une grande partie des UV B sont absorbés par la couche d'ozone, située entre 12 et 50 km d'altitude dans la
stratosphère. En 1985, J. Farman a constaté que, depuis trois ans, les mesures effectuées au-dessus de l'Antarctique vélaient
l'existence d'une région de la stratosphère la quantité d'O3 était anormalement basse. Les CFC, halocarbures produits par l'être
humain, sont les principaux responsables de ce déficit : en étant libéré dans la stratosphère, le chlore qu'ils contiennent participe à
des réactions aboutissant à la destruction de l'ozone.
Activité 2
Depuis le début de la révolution industrielle, la température moyenne annuelle à la surface du globe terrestre a augmenté de
près d'1 °C. Cette augmentation est pour partie due à la libération dans l'atmosphère de gaz perturbant le bilan radiatif global de la
planète, ce qui entraîne une augmentation de l'effet de serre. Les principaux gaz à effet de serre sont la vapeur d'eau, le dioxyde de
carbone, le méthane, le protoxyde d'azote, l'ozone, les gaz fluorés produits par l'industrie, comme les chlorofluoro-carbures, ou
CFC.
Le dioxyde de carbone représente 74 % du total des gaz à effet de serre produits par l'être humain.
Le méthane provient pour partie des rejets liés aux décharges, aux rizières et aux élevages de ruminants.
Le protoxyde d'azote est en partie libéré lors de la combustion de matières organiques ou de combustibles fossiles. Il a un
potentiel de réchauffement 275 fois supérieur à celui du CO2. L'emploi de fertilisants azotés stimule sa production dans les
sols.
L'augmentation de la température moyenne annuelle du globe terrestre est à l'origine de la fusion des glaciers et du réchauffement
du pergélisol, ou permafrost.
Le permafrost est un sol en permanence gelé. Les processus à l'origine de la libération du carbone dans l'atmosphère, tels que la
décomposition, y sont fortement ralentis. On estime à près de 1 672 109 t la quantité de carbone stocké dans le permafrost. À mesure
que la planète se réchauffe, le permafrost dégèle et la décomposition s'accélère, libérant des gaz à effet de serre dans l'atmosphère.
L'augmentation de la température moyenne du globe terrestre entraîne un réchauffement et une augmentation de la salinité des eaux
océaniques de surface. Les courants marins de surface chauds, qui sont inter-connectés avec les courants marins profonds froids,
sont affectés par ce réchauffement. La circulation globale des courants marins s'en trouve perturbée.
2 Les impacts des activit és anthropiques sur les composantes écologiques biotiques de l'environnement
Les êtres vivants peuplant les milieux directement touchés par les activités anthropiques sont le plus souvent rapidement affectés par
celles-ci, que ce soit au niveau local ou au niveau planétaire.
2.1. LES IMPACTS DES ACTIVITES ANTHROPIQUES SUR LES BIOCENOSES
Activité 3
L'introduction directe et volontaire, ou indirecte et involontaire, d'êtres vivants offre à ces derniers la possibilité de se
développer dans des zones où ils n'ont pas, ou peu, de compétiteurs. Exploitant les ressources du milieu aux dépens des êtres vivants
autochtones, ils se multiplient rapidement, envahissent le territoire concerné et éliminent plus ou moins totalement les espèces
indigènes. Ils deviennent alors invasifs.
Les organismes génétiquement modifiés, ou OGM, contiennent des transgènes qui peuvent être transmis à des organismes sauvages.
L'application du principe de précaution limite la culture d'OGM sur le territoire français.
L'augmentation des apports en éléments minéraux est à l'origine de la dystrophisation des étendues d'eau et des cours d'eau à faible
débit. La disponibilité en dioxygène dissous diminuant en profondeur, les espèces animales et bactériennes exigeantes en dioxygène
y sont remplacées par des espèces peu exigeantes, ce qui modifie le fonctionnement des chaînes alimentaires. L'accumulation de
molécules exogènes, comme les composés organochlorés ou les métaux lourds, dans ces mêmes eaux perturbe la physiologie des
êtres vivants.
Activité 3
La biodiversité, ou diversité biologique, correspond à « la diversité des espèces, micro-organismes, végétaux, animaux,
présents dans un milieu ». Elle peut être appréciée à différents niveaux. On estime actuellement qu'il existe sur la planète 15
millions d'espèces, dont seulement 1,8 million ont été décrites.
Le dernier rapport de l'Union mondiale pour la Nature, ou UICN, montre que la biodiversité planétaire diminue à un
rythme 100 à 1 000 fois plus rapide que celui des crises biologiques antérieures. Ce diagnostic se fonde sur l'observation de 45 000
espèces iinimales et végétales réunies dans une Liste Rouge qui sert de référence. Sur ces 45 000 espèces, 16 928 sont menacées
d'extinction, soit un oiseau sur huit, un mammifère sur quatre et un amphibien sur trois. Parmi les espèces menacées, 3 246 sont «
en danger critique d'extinction », 4 770 sont « en danger » et 8 912 « vulnérables ».
Le réchauffement climatique, la destruction des habitats liée à la poussée urbaine et à l'intensification de l'agriculture, la
surexploitation des ressources minières, la dégradation des eaux, l'introduction d'espèces invasives ou d'organismes génétiquement
modifiés et les guerres restent les principales causes de l'érosion de la biodiversité.
Panda géant
Symbole de la protection des animaux, le panda géant, Ailuropoda melanoleuca, est en grand danger d'extinction :
on estime qu'il n'existe plus que 1 000 pandas géants sauvages, disséminés sur environ 15 500 km2. En 1989, le
WWF a lancé, en collaboration avec les autorités chinoises, un programme pour la protection des pandas géants.
2.3. LES INTERACTIONS ENTRE LES DIFFÉRENTS IMPACTS DES ACTIVITÉS ANTHROPIQUES
Activité 4
L'être humain rejette dans le milieu des substances toxiques qui peuvent s'accumuler dans les chaînes alimentaires,
retomber sous forme de pluies acides destructrices ou perturber la reproduction des êtres vivants. En détruisant les forêts tropicales
et équatoriales, qui absorbent chaque année plus de 1,3• 109 t de carbone et sont donc d'importants puits de carbone, l'être humain
entraîne une diminution de la fixation de carbone au niveau planétaire. En incendiant ces forêts, il génère le rejet dans l'atmosphère
de dioxyde de carbone et de vapeur d'eau issus de la combustion de la matière organique végétale.
En modifiant certaines composantes écologiques abiotiques planétaires, et plus particulièrement la température moyenne annuelle,
l'être humain impose aux êtres vivants de nouvelles contraintes environnementales qui sont fatales pour ceux qui ne peuvent pas les
supporter.
En interagissant entre eux, les impacts des activités anthropiques perturbent fortement l'environnement, que ce soit à l'échelle locale,
régionale ou planétaire. La détermination de l'empreinte écologique permet d'évaluer la pression qu'exercé chaque être humain sur
l'environnement planétaire.
Synthèse
• Les activités anthropiques ont des impacts sur les composantes écologiques abiotiques et biologiques de
l'environnement.
• Les impacts sur les composantes écologiques abiotiques n'affectent pas directement les êtres vivants. En
libérant de nombreuses substances dans l'atmosphère et dans l'eau, les activités anthropiques entraînent la
modification de la température moyenne annuelle du globe, de la composition des eaux, des courants, du régime
des pluies et de l'évolution des glaciers. Elles ont toujours un impact, plus ou moins important, sur les biotopes.
• Les impacts sur les composantes écologiques biotiques affectent directement les êtres vivants. La
dystrophisation des eaux, la destruction des habitats pour permettre la production de denrées alimentaires ou
l'urbanisation, l'introduction d'espèces exogènes ou d'OGM modifient, ou détruisent, les biocénoses.
La biosphère, la géosphère et l'atmosphère sont en perpétuelles interactions. Toute perturbation de l'une
d'entre elles a des conséquences pour les deux autres.
Mots cl és : biodiversité, déforestation, dystrophisation, empreinte écologique, effet de serre, espèce invasive,
eutrophisation, gaz à effet de serre, OGM, permafrost, peste végétale.
SCHEMA BILAN
ACTIVITES ANTROPIQUES
Modification des
caractéristiques physico-
chimiques des eauxK;
Mise à nu des sols
Exploitations minières
Activités industrielles
Libération de gaz à effet
de serre dans l'atmosphère
Déforestation
Introduction d'espèces
exogènes
Culture d'OGM
Dystrophisation des eaux
Destruction des habitats
Modification des
composantes écologiques
abiotiques non climatiques
Modification des
composantes écologiques
abiotiques climatiques
Modification des
composantes écologiques
biotiques
IMPACTS SUR L’ ENVIRONNEMENT
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