Le budget dont le poids est relativement le plus important au niveau national mais aussi en
comparaison aux moyennes européennes est celui des administrations de sécurité sociale. En
effet, en 2009 :
• Leurs recettes totales représentent 24.6 % du PIB (8.5 points au-dessus de la moyenne de
l’UE et 4.8 points au-dessus de celle de la zone euro) ; ces recettes viennent
essentiellement des cotisations sociales, versées par les salariés et les employeurs.
• Leurs dépenses totales atteignent presque 26 % du PIB (9.4 points au-dessus de la
moyenne de l’UE, 5.7 points au dessus de celle de la zone euro).
La structure et le financement des dépenses publiques
Si l’on s’intéresse plus particulièrement aux dépenses des administrations publiques, la lecture des
budgets montre l’importance respective de la production non marchande et de la redistribution. La
rémunération des salariés (premier poste de dépenses de l'État et des administrations publiques
locales) et les dépenses en consommations intermédiaires reflètent l’importance de la production
non marchande : elles représentent 37,5 % des dépenses des administrations publiques centrales
et près de la moitié des dépenses des collectivités territoriales. Le reste des dépenses publiques
est principalement affecté aux prestations sociales, qu’il s’agisse de prestations en espèces
(versements de revenus de transfert) ou de prestations « en nature » prenant la forme de services
non marchands ou de distribution non marchande de biens (pour les prestations maladie
notamment). C’est le premier poste de dépenses des administrations de sécurité sociale dont elles
représentent les trois quarts. Ces administrations sont en France principalement la Sécurité
sociale, constituée de quatre branches spécialisées correspondant à chacun des grands risques
couverts (maladie, vieillesse, famille, accidents du travail) et l’Unédic (chargée de l’assurance
chômage, en relation avec Pôle Emploi). Ces organismes ont pour fonction de préserver le revenu
disponible des ménages en cas de survenue d'un certain nombre d'aléas de la vie, appelés risques
sociaux. Toutes les branches de la Sécurité sociale sont déficitaires, surtout les branches
« maladie » et « vieillesse ». La structure des dépenses des administrations publiques révèle aussi
que les collectivités territoriales sont le premier investisseur public (leur FBCF représentait en 2009
2,3 % du PIB, c’est 3,6 fois plus que celle des administrations centrales).
Les recettes proviennent des prélèvements obligatoires et leur augmentation induit nécessairement
une hausse de ces derniers, à terme immédiat ou différé en cas de recours à l’endettement.
Représentant plus de 50 % du PIB en France, la somme des recettes des trois grandes
administrations publiques a atteint 53,2 % du PIB en 2009, soit trois points au dessus de la
moyenne de l’UE et 4 points au dessus de celle de la zone euro. Parallèlement et pour la même
année, la somme de leurs dépenses a représenté 60.8 % du PIB, soit 4,3 points au-dessus de la
moyenne de l’UE et presque 6 points au-dessus de celle de la zone euro. Le déficit des finances
publiques a donc représenté 7,6 % du PIB de la France en 2009.
L’endettement public qui découle de l’accumulation de déficits présente de lourds inconvénients s’il
devient trop important. Le service de la dette, c’est-à-dire les intérêts que l'État doit verser à ses
créanciers, constitue une dépense contrainte qui n’a pas d’effet positif sur l’activité économique. Or
ce service de la dette représente déjà le troisième poste de dépenses de l'État (les intérêts de la
dette représentaient en 2009 près de 10 % des dépenses des administrations centrales). Par
ailleurs le niveau important de l’endettement public peut rendre plus difficile le financement des
autres agents, alors victimes d’un effet d’éviction : en s’endettant, l'État augmente la demande de
fonds sur le marché des capitaux ce qui, toutes choses égales par ailleurs, augmente le niveau des
taux d’intérêt. Enfin, un endettement excessif de l'État peut mettre en péril le fonctionnement
même de l’économie du fait de la perte de confiance des prêteurs qui, craignant de ne pas être
remboursés, refusent de prêter les capitaux nécessaires ou exigent des taux d’intérêt
anormalement élevés. L’économie peut alors se trouver confrontée à une crise de la dette
souveraine, c'est-à-dire une crise trouvant son origine dans l’endettement public.
Ministère de l’éducation nationale (DGESCO) Page 2 sur 5
Sciences économiques et sociales – série ES
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