Annales FLSH N° 18 (2014)
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1. Historique de l’implantation de la Banque Commerciale
Zaïroise dans le Bas-Uélé
Fondée en 1909 à Matadi, la Banque du Congo Belge établit
rapidement son siège social à Léopoldville. En 1911, elle obtint le
privilège d’émission pour le Congo belge, privilège qu’elle conservera
plus de 40 ans. L’Agence de Buta fut créée en 1917, au même
moment que l’Agence de Coquilhatville (Mbandaka).
Durant toute la période coloniale, l’économie congolaise en
général et celle du Bas-Uélé en particulier fut dominée par quelques
groupes : Société générale de Belgique avec ses filiales, dont la
BELGIKA (implantées partout dans la colonie et considérées comme
la colonne vertébrale du Congo économique), le groupe Lambert, la
Société Commerciale et Minière (Cominière), la Société des Chemins
de fer Vicinaux du Congo, La COTONCO, etc. On dénombrait aussi
des groupes non belges. C’est le cas notamment des exploitations
dépendant du Groupe Unilever – Yaligimba (à l’Equateur),
COMUELE et PLANTADEM (en Province Orientale). Toutes ces
entreprises étaient contrôlées depuis la Belgique. ( G. MOULAERT,
1934, p. 460)
Le groupe de la Société générale jouait un rôle prépondérant
dans la mise en valeur de la colonie. Les valeurs coloniales
représentaient près de la moitié de son portefeuille. La part des
sociétés du groupe dans les exportations congolaises était très élevée :
elles produisaient du cuivre, du zinc, des produits cobaltifères, de
l’argent, du diamant et du cadmium de la colonie, mais aussi : l’huile
de palme et des amandes palmistes de Yaligimba (Equateur), Dembia,
Kana, Wela (Province Orientale dans le District du Bas-Uélé) , du
cacao, du caoutchouc, du café, des fibres de coton, du bois, du maïs,
de l’or (Kilo-Moto, Baye). Sur l’ensemble des produits agricoles
exportés, le groupe en produisait près du tiers. Il en était de même
pour les minerais et métaux exportés et dont la production était de plus
de trois quarts. Le taux de profit moyen de l’ensemble des entreprises
coloniales du groupe dépassait ±30%. Mais les sociétés minières
avaient un rendement encore supérieur : il était de l’ordre de 50% à
60%. ( http. www. Wikpedia, 25 mars, 2013)
La colonie, dont la comptabilité était entièrement séparée de
celle de l’État belge, détenait une participation financière dans de
nombreuses entreprises.
En 1939, grâce à sa colonie, la Belgique était le premier
producteur mondial de radium, de diamant, de cobalt, de copal et
d’ivoire, le deuxième pour les noix palmistes, le troisième pour l’huile