Auvergne Biocluster présentation par Frédéric Derne - 2014 Etat des lieux de la Recherche et Développement (R&D) et de l'innovation en Auvergne. Sur le plan économique, l'empreinte agricole et industrielle de la région tend à s'estomper à l'échelle européenne : l'Auvergne appartient à un ensemble de régions caractérisées par une forte spécialisation dans les services aux particuliers, la santé et l'action sociale. Par rapport à ces régions, l'Auvergne bénéficie d'indéniables atouts : un fort potentiel de recherche et d'innovation, une capacité d'accueil touristique importante. Toutefois, l'Auvergne ne se place qu'au 142e rang européen pour la création de richesses (sur 353). Avec 2,4 % de son produit intérieur brut consacré à des dépenses intérieures de R&D, l'Auvergne bénéficie d'une intensité de R&D très supérieure à la moyenne des régions européennes (1,4 %). La région s'approche ainsi de l'objectif fixé dans la stratégie de Lisbonne pour l'intensité de la R&D : 3 % du PIB consacré aux dépenses intérieures de R&D. Plus de 80 % de ces dépenses de R&D sont le fait des entreprises de la région, ce qui place la région au 32e rang européen. En complément des centres de recherche publics (universités, CEMAGREF, INRA...), l'Auvergne peut s'appuyer sur les unités de recherche des entreprises régionales (telles que Michelin, Limagrain...), ainsi que sur les laboratoires (Busi, Casimir, Adiv, Cnep...). En matière d'emploi, 1,4 % des emplois auvergnats sont occupés par des personnels de R&D (contre 0,9 % pour les régions de comparaison). Par ses efforts en matière de recherche et d'innovation (intensité de la R&D, part de l'emploi dans la R&D), la région se place dans les douze premières régions parmi celles présentant un profil économique similaire. Toutefois, par rapport aux régions de comparaison, la part plutôt faible des chercheurs dans le personnel de R&D auvergnat vient atténuer les capacités d'innovation de l'Auvergne. Le second élément de fragilité de la recherche auvergnate est le nombre encore insuffisant des dépôts de brevets auprès de l'Office européen des brevets (85 en Auvergne contre 112 en moyenne dans les régions européennes au même profil économique). Les emplois stratégiques se sont fortement développés en Auvergne, en particulier sur la plaque urbaine clermontoise. Près de sept cadres des fonctions métropolitaines (CFM) sur dix se situent dans l'une des quatre aires de celle-ci (Clermont-Ferrand, Issoire, Thiers et Vichy). Les CFM se sont toutefois diffusés sur tout le territoire auvergnat. Coopérations d'entreprises : s'unir pour gagner en compétitivité Les pôles de compétitivité constituent l'un des piliers de la nouvelle politique industrielle. Dans une économie mondiale de plus en plus concurrentielle, la France a lancé en 2004 une nouvelle politique industrielle. Les pôles de compétitivité ont été créés pour mobiliser les facteurs clefs de la compétitivité au premier rang desquels figure la capacité d'innovation, et pour développer la croissance et l'emploi sur les marchés porteurs. Il s'agit de la réunion sur un espace géographique donné d'entreprises, d'unités de recherche et développement (R&D) et de centres de formation engagés dans une démarche partenariale visant à dégager des synergies autour de projets innovants à visibilité internationale. Différents critères ont conduit à la sélection de 71 projets au niveau national : la coopération entre les entreprises et la R&D, les perspectives d'innovation et d'emplois créés, les moyens mobilisables dans les secteurs industriels retenus. En Auvergne, trois pôles ont été labellisés : ViaMeca (microtechnique, mécanique), Céréales Valley (agriculture, agroalimentaire), Elastopôle (chimie, matériaux). Des politiques volontaristes menées par les acteurs publics. (Cf étude de cas sur la région Auvergne) La région est un espace ouvert qui se recoupe et s’emboîte avec des territoires d’échelles différentes, nationale et européenne. Si la ligne grande vitesse n'est pas attendue avant 2030, la région est traversée par un axe autoroutier N/S important (A71/A75) à l’échelle nationale et européenne depuis l’ouverture du viaduc de Millau ; tandis que la transversale Bordeaux-Lyon (A89/A72) a été achevée le 19 janvier 2013. Le projet « Transline » confirme cette ouverture et le rôle de carrefour joué par l'Auvergne et plus particulièrement Clermont-Ferrand. 1ère région française couverte à 100 % par le haut débit dès 2009, l’Auvergne poursuit sa révolution numérique. En 2011, elle est devenue la terre d’expérimentation pour le déploiement du Très Haut Débit. En 2013, le conseil régional, les conseils généraux et les 6 présidents d'agglomération ont signé un contrat de partenariat public-privé avec l'opérateur Orange de sorte qu'en 2017, 40 % de la population devrait bénéficier d’un débit à 100 mégabits. Et à l’horizon 2025, les trois-quarts du territoire régional devraient être câblés en fibre optique. De façon à dynamiser l'économie et créer des emplois dans le domaine des nouvelles technologies, la région lance en 2014 un "plan ambition numérique 2030". La Région Auvergne axe une partie de son développement économique autour d’une recherche collective de l’excellence et cherche à accompagner ses entreprises et ses universités dans cette voie. Les filières matériaux, aéronautique et l'industrie agro-alimentaire ont aujourd'hui été rejointes par les bio-technologies et l'éco-industrie. La région a également accompagné la création de groupements d'entreprises de différents secteurs : 3 pôles de compétitivité nationaux, 2 grappes d'entreprises nationales (Avia dans l'Aéronautique et Le Damier -seule grappe Musique et image en France-) et 9 clusters régionaux : TIC, Pharmabiotique, Plasturgie, Eco-technologies, Nutrition, Traitement de la douleur, Thermalisme, écoconstruction et performance industrielle. La région Auvergne a du reste crée un portail d'accès aux aides publiques pour les entreprises appelé REGIONAUVERGNE.BIZ : il s'agit d'accompagner l'aide à l'installation et au développement d'entreprises en Auvergne en particulier dans le domaine de l'innovation (identifier les financements appropriés aux projets liés à l'innovation, faciliter le recrutement de personnels qualifiés, le recours à l'expertise de chercheurs ou la mutualisation des compétences et des ressources...). "Les technologies du vivant" en Auvergne. Biotechnologies, biomédical, pharmacie, beauté, alimentation, l'Auvergne mise depuis plusieurs années sur les technologies du vivant et les bio-industries, avec une thématique forte : la santé de l'être humain (et de l'animal) et la préservation de son environnement. Forte d'une industrie semencière et agroalimentaire qui bénéficie d'une image de qualité, l'Auvergne se positionne sur les créneaux de la "nutraceutique". 4 sites spécialisés, appelés biosites, accueillent les bio-industries en Auvergne : - le Bioparc Vichy-Hauterive : depuis sa création en 1996, le Bioparc Vichy est un site propice aux activités santé-beauté-forme, mais aussi du biomédical et de l’alimentation-santé. La notoriété de Vichy, ville thermale connue pour ses eaux, mais aussi la présence depuis 2001 du Pôle Universitaire et Technologique apportent une valeur ajoutée, tout comme la proximité des centres de recherche clermontois. - le Biopôle Clermont-Limagne : entreprises, organismes de recherche, universités, organismes de développement économique sont réunis au sein du biopôle et participent à l'essor d'une vingtaine d'entreprises innovantes. Biotechnologie, Microbiologie, Nutrition, Pharmacie, Conseils...sont autant de compétences développées. Un incubateur d'entreprises, des services communs...sont mis à disposition des entreprises sur les 3 sites de St Beauzire, Clermont-Ferrand et Riom. - le Naturopôle de Gannat : situé dans l'Allier, à quelques kilomètres de l'A71 en direction de Paris, il accueille toutes les entreprises de production, distribution ou de services travaillant dans le respect de l'environnement. Ce pôle s'adresse aux entreprises agricole, artisanale, industrielle ou de services produisant, utilisant ou distribuant des produits d'origine végétale. - le biopôle de la Haute-Auvergne basé à Aurillac : ce parc d'activités de 26 hectares, dédié aux activités de recherche développement en agroalimentaire, en environnement et en biotechnologie végétale bénéficie de la présence de laboratoires (INRA, ENILV, biotechnologie environnement-santé Université d'Auvergne) et d'antennes de formation universitaire (ESPE, IUT génie biologique...).