Dans un autre registre, le Gouvernement doit s’engager pleinement dans la poursuite du
développement du grand projet européen, tout en sauvegardant des marges de manœuvre et une
certaine flexibilité et en valorisant au mieux le principe de subsidiarité. Une concurrence saine,
reposant sur des règles claires et transparentes, est bénéfique au développement de tous les
Etats membres et à l’amélioration continue de leur fonctionnement. Le Gouvernement devra ainsi
adopter une stratégie politique ambitieuse afin de renforcer la position du Luxembourg au niveau
communautaire. Cela vaut pour l’influence luxembourgeoise au sein de l’appareil institutionnel
européen, par la présence de fonctionnaires et d’acteurs économiques nationaux, mais aussi par
une approche proactive sur la scène européenne et internationale dans la gestion des dossiers
stratégiques. L’appareil administratif et institutionnel luxembourgeois doit mobiliser davantage
de capital humain dédié aux questions communautaires, en particulier lors des négociations
communautaires et dans les travaux de définition des positions nationales, ceci en vue de mieux
défendre l’intérêt national. Pour ce faire, les ministères devraient implémenter une réorganisation
interne, visant à libérer des fonctionnaires qui seront en charge de la préparation, de l’exécution
et du suivi des dossiers européens.
Il est impératif de promouvoir au maximum le site d’implantation et d’investissement luxembourgeois
et d’aller à la rencontre des investisseurs potentiels, en véhiculant une image coordonnée et
cohérente à travers le monde au moyen de messages uniformes. Il est essentiel que le Gouvernement
épouse une démarche proactive en termes de communication, surtout dans un contexte où les
attaques infondées contre le Luxembourg se sont multipliées et où la réputation du pays continue
à souffrir. L’objectif doit être, à la fin de la législature, la mise en œuvre, dans le cadre des agences
« Luxembourg for Business » et « Luxembourg for Finance », d’une stratégie de communication
globale du pays, apte à éliminer les clichés sur le Luxembourg et à présenter et valoriser toutes les
facettes du pays de manière cohérente. Il serait par ailleurs utile, pour renforcer l’image positive
de notre pays, d’insister régulièrement sur l’important investissement consenti en matière d’aide
au développement. Par ailleurs, la présentation et la promotion d’une vaste offre en matière
d’événements culturels de qualité au niveau international pourra également contribuer à diffuser
une image plus variée du Grand-Duché dans le monde (cf. Philharmonie, Musées, …).
Gouvernance macroéconomique : pour une économie compétitive, diversifiée et capable de
résister aux chocs exogènes
La grande dépendance du Luxembourg à la demande internationale de biens et services lui impose
d’atteindre l’excellence en matière de compétitivité. A la fin de la législature 2009-2014, le Grand-
Duché doit figurer parmi les trois pays les plus compétitifs au niveau de l’UE dans les classements
internationaux sur la compétitivité. De même, les performances de l’économie luxembourgeoise
telles que mesurées par l’UEL dans son « Analyse de la compétitivité de l’économie luxembourgeoise
» et par l’Observatoire de la compétitivité doivent-elles s’améliorer de manière sensible au cours
des cinq prochaines années.
La diversification de l’appareil de production est devenue un enjeu majeur, en particulier en ces temps
de crise économique mondiale. Il revient aux pouvoirs publics de poursuivre la stratégie qui vise à
sélectionner des secteurs pour lesquels le Luxembourg dispose d’avantages compétitifs évidents,
susceptibles de favoriser le développement d’activités de pointe de renommée internationale.
L’enjeu est à la fois de consolider et de diversifier davantage les secteurs en place, en soutenant
les stratégies de clustering, lesquelles ont montré leur intérêt ces dernières années.
Le renforcement du secteur financier devrait se faire notamment en protégeant la sphère privée
de l’épargnant résident et non résident et en œuvrant pour un fonctionnement optimal du marché
européen de l’épargne, évitant la chasse aux sorcières et organisant le cas échéant une bonne
transition par rapport à l’accord de Feira. Des produits et des services additionnels et de nouveaux