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Résumé exécutif
Le Grand-Duché de Luxembourg peut se prévaloir d’un développement économique fulgurant depuis
au moins deux décennies, d’un niveau de vie des plus élevés au monde et d’un Etat actif doté de
nances ostensiblement saines. Or, il ne s’agit ici que d’une photo instantanée et apparente de
« l’état de la nation ». Sur cette photo, de nombreux détails ne sont pas perceptibles, alors que
d’autres ont été camoués. Qui plus est, une photo ne permet pas de juger du possible état futur
de l’objet qu’elle représente.
Le Luxembourg ne peut pas, et ne doit pas, miser sur une continuation éternelle de la spirale de
développement socio-économique vertueuse, ni sur la prise d’initiatives et de risques étrangers
an de continuer à alimenter son système social. Même aujourd’hui, le Luxembourg fait face à
des problèmes d’envergure de sorte que seul un effort national, cohérent, courageux et concerté
peut, le cas échéant, permettre de pérenniser le niveau de vie de ses habitants et, de manière
générale, de toutes les parties prenantes ayant soutenu son développement historique. Ces dés
peuvent être résumés à travers une formulesimple: le Grand-Duché de Luxembourg fait apparaître
des tendances économiques, écologiques et sociales qui sont non-durables.
Un développement durable doit répondre aux besoins des générations actuelles sans compromettre
la capacité des générations futures à répondre aux leurs. Au niveau national, il s’agit de préserver
les conditions nécessaires pour que les générations futures de résidents et de frontaliers puissent
satisfaire leurs besoins d’une manière équivalente aux générations actuelles. Ceci présuppose la
pérennisation d’une économie compétitive, qui rende possible le nancement d’un Etat social digne
de ce nom et une cohésion sociale élevée, tout en dégageant les moyens d’action nécessaires an
de répondre aux enjeux environnementaux considérables auxquels sont confrontés les citoyens et
les entreprises.
Le développement durable constitue un triptyque dont les trois composantes - l’économie, l’écologie
et le social - se situent sur un pied d’égalité. Tout comme les considérations écologiques doivent
être dûment prises en compte, le développement se doit d’être social. Or, pour qu’il puisse y
avoir « durabilité », il faut, en vertu du concept même de développement durable, précisément
un « développement », c’est-à-dire une certaine évolution ou une certaine croissance. Ainsi, la
« durabilité » en tant que telle n’est pas l’objectif à poursuivre, mais un caractère, une qualité
qu’il importe de donner au « développement » ou à l’évolution générale de la société qui doit être
durable, c’est-à-dire à la fois équitable, viable et vivable, et ceci à long terme.
De nombreuses tendances non-durables …
Dans un passé récent, la croissance économique au Luxembourg a, en général, été supérieure à
celle dégagée dans d’autres pays occidentaux. Faut-il pour autant en conclure que le Luxembourg
se développe durablement d’un point de vue économique ? En d’autres termes, une croissance
historique est-elle en soi garante d’une croissance future ? La réponse à cette question ne peut
être approuvée par la Chambre de Commerce :
• la compétitivité au niveau des prix et des coûts des entreprises luxembourgeoises, appréhendable
tout particulièrement à travers le coût salarial unitaire, s’effrite progressivement et
dangereusement, et ce depuis des années. Ce constat est largement documenté par des études
et des enquêtes, à la fois nationales et internationales ;