
Résumé exécutif
L’Actualité & Tendances numéro 6 propose une analyse qui se veut objective et critique de
l’action du Gouvernement en place depuis les élections législatives de 2004, et ce au regard
des recommandations que la Chambre de Commerce avait formulées à destination de l’équipe
gouvernementale concernant les réformes et mesures à court, moyen et long termes prévues
par son programme au cours de la législature. Lesdites recommandations s’articulaient autour
de quatre axes majeurs définis en vue d’un développement compétitif et durable de l’économie
nationale, à savoir la diversification continue et la promotion efficace du pays en tant que terre
d’accueil et site d’investissement privilégié, la formation et la recherche, la promotion de l’esprit
d’entreprise, ainsi que la consolidation des finances publiques et de la sécurité sociale.
La Chambre de Commerce avait notamment invité le Gouvernement nouvellement formé à faire
preuve de responsabilité dans le traitement de la problématique du financement à long terme
du système de protection sociale, de la lutte contre l’inflation, le chômage et la pénurie de
logements. L’accent devait également être mis sur la nécessité d’une gestion équilibrée de
l’environnement naturel et spatial, cette dernière passant nécessairement par une protection
économiquement rationnelle de l’environnement, un aménagement proactif du territoire et
une amélioration de la gestion des infrastructures nationales.
Après cinq ans d’action gouvernementale, le présent numéro d’Actualité & Tendances expose le
bilan de la législature comme suit : celui-ci est tout d’abord abordé sous l’angle socio-économique
en décrivant l’action des pouvoirs publics relativement aux thématiques économiques et
structurelles qu’il convient de privilégier selon la Chambre de Commerce. Cette analyse comporte
inévitablement une description des effets de la crise financière et économique qui marque la
fin de la législature, ainsi que de la réponse gouvernementale à cette crise, laquelle marquera
encore profondément la législature 2009-2014. Dans une seconde étape, le bilan est élaboré à
l’aune d’une approche législative et réglementaire en rappelant quelques unes des principales
réformes lancées et/ou mises en œuvre.
S’agissant du bilan socio-économique, il faut souligner que l’action du Gouvernement s’est
inscrite dans des contextes économiques et politiques allant bien au-delà de la seule dimension
nationale. Il y a ainsi lieu de noter que, malgré la taille restreinte de son territoire, le
Luxembourg est un Etat qui compte sur la scène internationale et qui s’efforce de peser et
de tenir son rang à l’échelle communautaire. Le Luxembourg s’est fait entendre au niveau
international, que ce soit au sein des principales institutions, au cours des négociations
internationales les plus cruciales de ces dernières années (exemple des discussions sur la mise
en œuvre du protocole de Kyoto) ou encore à travers l’action de figures politiques nationales.
Sur le plan strictement européen, c’est sous impulsion luxembourgeoise qu’a été relancée et
réorientée en 2005 la Stratégie de Lisbonne et que des avancées réelles ont été enregistrées
au cours de la présidence luxembourgeoise du Conseil, par exemple en matière de justice
et affaires intérieures, de transports, d’agriculture et de coopération et développement ou
d’égalité, de jeunesse et culture.
Du point de vue communautaire, il faut également reconnaître au Gouvernement un engagement
fort sur le front du respect scrupuleux des règles du Pacte de stabilité et de croissance, des
ratifications du Traité de Rome II en 2005 (finalement non ratifié au niveau européen) et
du Traité de Lisbonne en 2008 et de l’adaptation de la législation luxembourgeoise au droit
communautaire, même si, sur ce dernier point, des progrès sensibles sont encore nécessaires
dans le futur. Quant à la transposition des directives européennes, la Chambre de Commerce
salue qu’au cours de la législature qui s’achève, le Gouvernement a fait des efforts afin de
respecter le critère « toute la directive, rien que la directive », mais ces efforts doivent être
poursuivis et renforcés.