système serait animé d’une grande vitesse relative dans notre galaxie.
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Dans le premier cas, l’exoplanète et son exolune auraient la particularité de se déplacer
librement dans l’espace interstellaire, à près de 2 000 années-lumière de nous, sans orbiter
autour d’une étoile, d’où le nom d’exoplanète flottante ou errante. Dans le second cas, l’étoile
de faible masse et l’exoplanète volumineuse seraient situées à près de 23 000 années-lumière
de nous et se déplaceraient à très grande vitesse par rapport à notre ligne de visée. Les
responsables de cette découverte estiment ne pas pouvoir trancher entre les deux
interprétations, aussi extraordinaires l’une que l’autre, mais ils pensent que la première
solution, c’est-à-dire l’existence d’un couple exoplanète-exolune qui se déplacerait librement
dans l’espace, sans être lié gravitationnellement à une étoile, ne peut pas être exclue. La
méthode d’observation utilisée, celle de l’observation de l’amplification apparente du flux
lumineux d’une étoile située à l’arrière-plan lors du passage du couple devant elle, par un effet
de microlentille gravitationnelle, a déjà été utilisée avec succès depuis plus d’une décennie
pour rechercher des exoplanètes ; elle a notamment permis la découverte d’une exoplanète de
quelques masses terrestres, en 2006 (Beaulieu et al., 2006, Nature).
Effet de lentille gravitationnelle
Les rayons lumineux d’une étoile très lointaine, par exemple dans le
centre de notre galaxie, sont déviés par un corps massif (étoile,
planète), proche de la ligne de visée. On observe une amplification
du flux de l’étoile au cours du temps. Si la lentille est composée de
deux corps massifs, il est possible de les détecter tous les deux dans des conditions privilégiées.
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D’après les mesures obtenues par plusieurs télescopes terrestres lors de l’unique période
d'observation du phénomène, en juin 2011, le rapport de masse entre les deux corps en orbite
l’un autour de l’autre est de près de 2 000, d’où les deux explications envisagées. Dans le cas
présent, le doute persistera, mais les astronomes sont à la recherche d’autres effets de
microlentilles gravitationnelles du même type et ils sont persuadés que la sensibilité de cette
méthode d'observation permettra un jour de détecter des couples d'exoplanètes-exolunes.
© Jean-Philippe Beaulieu