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Septembre 2015
Rapport de visite : pôle psychiatrie CH Ariège-Couserans (deuxième visite)
SYNTHESE
En application de la loi du 30 octobre 2007 modifiée qui a institué le Contrôleur général
des lieux de privation de liberté, une visite annoncée des pôles psychiatrie adulte et psychiatrie
enfant du centre hospitalier Ariège-Couserans à Saint-Lizier a été effectuée du 7 au 11
septembre 2015. L’établissement possède globalement 444 lits et places installés (360 lits et 84
places) dont 87 lits en psychiatrie adultes et 7 lits en psychiatrie infanto-juvénile. Une première
visite de cet établissement avait été effectuée en octobre 2011.
Comme il l’a été indiqué dans le rapport consacré à cette visite, l’architecture et
l’aménagement de l’espace présentent de nombreux points positifs et s’avèrent, malgré ou
grâce à l’absence de toute structure d’enfermement ou de contrôle, très sécurisants tant pour
les patients que pour les visiteurs. Dans cet établissement, la liberté d’aller et venir est
réellement respectée : aucun patient en soins libres ne se trouve dans une unité fermée, aucun
comportement déviant ne sert de prétexte à une restriction de l’ouverture des unités ouvertes,
aucun patient n’a été vu en pyjama. Le personnel rencontré, tant en psychiatrie adultes qu’en
psychiatrie enfants, fait montre au quotidien de qualités d’écoute et de prise en charge
remarquables.
L’information des patients doit toutefois être améliorée. Aucun des documents élaborés
par la direction ne fait état des modalités de notification au patient en soins contraints des
décisions – administratives et judiciaires – qui le concernent, du recueil de ses observations
avant toute décision relative à sa prise en charge ou, de l’intervention du juge des libertés et de
la détention. Il s’ensuit qu’en pratique, les modalités d’information et de notification des
décisions sont abandonnées aux équipes de chaque unité qui, manquant de formation,
apparaissent démunies et agissent selon des modalités différentes ; il a ainsi été observé que
les patients ne disposaient pas tous des copies des décisions notifiées et n’étaient pas toujours
informés du contenu des certificats médicaux qui leur ont servi de support. L’élaboration d’un
protocole concernant l’information des patients est nécessaire
L’audience du juge des libertés et de la détention se déroule dans de bonnes conditions
en présence d’un avocat. Il y a lieu de veiller à la pérennité de ce système dont le bâtonnier a
indiqué qu’il pourrait se heurter dans le temps à la modicité des rémunérations versées aux
avocats eu égard aux charges de travail et de déplacement qu’il représente.
La qualité et la diversité des activités proposées méritent d’être soulignées.
Les locaux de l’unité d’hospitalisation complète des enfants et adolescents doivent
impérativement faire l’objet d’une réfection totale. L’ensemble de l’aménagement intérieur du
bâtiment révèle une inadéquation totale entre ces locaux et leur destination. La comparaison
avec les unités psychiatriques pour adultes, ou pire avec les locaux de l’hôpital général est
particulièrement révélatrice. On observe dans cette unité une absence de réflexion globale sur
l’agencement des services, un mobilier désuet et souvent en mauvais état, des locaux mal
éclairés, un couloir sinistre, des équipements d’un autre temps.
La sortie des patients de longue durée est souvent entravée par le manque de structures
adaptées. Le travail de concertation, qui s’opère avec d’autres structures du département et de
la ville afin de bénéficier d’appartements collectifs et individuels favorisant une sortie encadrée,
doit être poursuivi et intensifié.