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9. C’est ainsi que la CNUCED vit le jour, dans l’arène internationale, en tant qu’expression
de ce que l’Acte final dénomme «la conviction croissante» de la nécessité d’«un nouveau
programme hardi de collaboration économique internationale»2. Dans la période qui suivit, elle
eut à son actif quelques réussites importantes dans le traitement des problèmes qui avaient
motivé sa création. La mise en place d’un système généralisé de préférences, décidée en 1968
lors de la deuxième session de la Conférence, concrétisa avec succès une approche novatrice de
la question de l’accès des pays en développement aux marchés des pays industrialisés. On peut
également citer comme autre nouveauté importante ses propositions visant à résoudre les
problèmes de la dette des pays en développement, propositions formulées dans le rapport du
groupe d’experts gouvernementaux sur les problèmes de la dette des pays en développement
adopté en 1975, qui aidèrent à structurer les discussions du Club de Paris relatives à la
renégociation de la dette publique ou garantie par l’État contractée par les pays en
développement aux conditions du marché. La Convention relative à un code de conduite des
conférences maritimes, adoptée en avril 1974, contenait des dispositions destinées à renforcer
l’aptitude des pays en développement d’entretenir une marine marchande nationale. Un autre
apport important de la CNUCED fut l’identification en 1971 des pays en développment
appartenant au groupe des pays les moins avancés (PMA); la CNUCED a joué un rôle moteur
dans l’organisation des trois conférences décennales des Nations Unies sur les pays les moins
avancés et a servi de centre de liaison au sein du système des Nations Unies pour la coordination,
l’examen et le suivi de l’application des résultats des deux premières Conférences.
10. À d’autres égards, les résultats obtenus pendant cette période furent inégaux. En 1976,
à sa quatrième session, la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement
approuva le Programme intégré pour les produits de base, mais il fallut plus de 10 ans pour
négocier et ratifier l’accord posant la pierre angulaire institutionnelle de cette proposition
- le Fonds commun pour les produits de base -, accord qui n’est entré en vigueur qu’en
juin 1989; à ce stade tardif, l’idée qu’il incarnait - celle de l’intervention d’organes mixtes
producteurs-consommateurs sur les marchés de produits de base par le moyen de stocks
régulateurs - était pour l’essentiel abandonnée, et le Fonds dut se chercher un nouveau rôle, axé
sur l’objectif de la valorisation des produits de base. Toujours à sa quatrième session, en 1976,
la Conférence fut aussi saisie d’une proposition tendant à instituer des préférences commerciales
entre pays en développement, mais le Système global de préférences commerciales entre pays en
développement (SGPC) sur lequel elle allait finalement déboucher n’entra en vigueur, lui aussi,
qu’en 19893. Un code de conduite pour le transfert de technologie fut négocié sans jamais être
adopté, encore que le processus qui permit d’aboutir à l’élaboration d’un texte complet ait été
pour les pays en développement une expérience instructive et très utile.
11. Malgré tout, les deux décennies qui suivirent furent dans l’ensemble des périodes fastes
pour le développement. En dépit de ses faiblesses fondamentales, la stratégie d’industrialisation
soutenue par Prebisch, la CEPALC et la CNUCED, allait permettre au monde en développement
d’atteindre des taux de croissance jamais égalés depuis, comme le montre le tableau 1.
2 Ibid., par. 10. Une histoire de la contribution intellectuelle de la CNUCED à l’analyse des
questions de développement et à la politique du développement est en cours de préparation, sous
la forme d’un recueil annoté des documents essentiels produits au cours de l’existence de
l’organisation. Les volumes seront disponibles pour la onzième session de la Conférence.
3 Le SGPC compte actuellement 44 membres.