influenza aviaire

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CHAPITRE 2.1.14.
INFLUENZA AVIAIRE
RÉSUMÉ
L'influenza aviaire (IA) est causée par des virus bien identifiés, membres de la famille des
Orthomyxoviridae et placés dans le genre Influenzavirus A. Il existe 3 genres influenza : A, B et C ;
seuls les virus influenza A infectent les oiseaux. Le diagnostic se fait par isolement et
caractérisation du virus. En effet, l'infection chez les oiseaux peut induire un large panel de signes
cliniques qui peuvent varier selon l'hôte, la souche virale, le statut immunitaire de l'hôte,
l'exacerbation par tout agent secondaire et les conditions environnementales.
Identification de l'agent pathogène : des suspensions en solution additionnée d'antibiotiques
d'écouvillons trachéaux et cloacaux (ou de fèces) prélevés sur des oiseaux vivants, ou des
suspensions de fèces ou d'échantillons d'organes en mélange provenant d'oiseaux morts, sont
inoculés dans la cavité allantoïdienne d'œufs embryonnés de poule âgés de 9 à 11. Les œufs sont
incubés entre 35 et 37°C pendant 4 à 7 jours. L'activité hémagglutinante des liquides allantoïdiens
de tout œuf dont l'embryon vient de mourir ou est moribond, est testée au fur et à mesure, ainsi
que celle de tout œuf à la fin de la période d'incubation. La présence de virus influenza A peut être
confirmée par une épreuve d'immunodiffusion révélant la réaction d'un virus concentré avec un
antisérum dirigé contre les antigènes de la nucléocapside et la protéine de matrice virale, lesquels
sont tous deux communs à tous les virus influenza A. L'isolement sur œufs embryonnés vient d'être
récemment remplacé, sous certaines conditions, par la technique de la transcription inverse
couplée à l’amplification en chaîne par polymérase (RT-PCR).
Pour sous-typer le virus, le laboratoire doit disposer d'antisérums monospécifiques préparés contre
les antigènes séparés de chacun des 16 sous-types d'hémagglutinines H1-H16 et des 9 sous-types
de neuraminidases des influenza virus A, qu'il peut utiliser par immunodiffusion. Alternativement,
les nouveaux isolats peuvent être analysés par des tests d'inhibition de l'hémagglutination et de la
neuraminidase, contre tout un panel d'antisérums polyclonaux vis-à-vis d'un large spectre de
souches couvrant tous les sous-types.
Etant donné que les termes influenza aviaire hautement pathogène et peste aviaire se réfèrent à
une infection par des souches virulentes de virus influenza A, il est nécessaire d'évaluer la
virulence d'un isolat pour les volailles domestiques. Tout isolat d'influenza aviaire hautement
pathogène est classé comme virus influenza soumis à déclaration (IAD). Bien que toutes
les souches virulentes isolées jusqu'à présent appartiennent soit à l'un ou l'autre sous-type H5 ou
H7, la plupart des isolats H5 ou H7 ont présenté une faible virulence. En raison du risque de
mutation des virus H5 ou H7 faiblement virulents en virus virulents après infection de volailles, tous
les virus H5 et H7 ont été également classés comme des virus IAD. Les méthodes utilisées pour
déterminer la virulence d'une souche pour les oiseaux, ont évolué ces dernières années, suite à
une meilleure compréhension du support moléculaire du pouvoir pathogène, mais elles impliquent
encore en première intention l'inoculation du virus infectieux à un minimum de 8 poulets sensibles
âgés de 4 à 8 semaines ; les souches sont considérées hautement pathogènes si elles provoquent
plus de 75 % de mortalité sous 10 jours ou si l’index du pouvoir pathogène par voie intraveineuse
(IPIV) est supérieur à 1,2. Il est recommandé de réaliser la caractérisation des souches virales
virulentes suspectes dans un laboratoire assurant la biosécurité adéquate. Tous les isolats virulents
IA sont identifiés comme des virus hautement pathogènes à déclaration obligatoire (IAHPD). Quelle
que soit leur virulence pour le poulet, les virus H5 ou H7 présentant un motif de clivage du fragment
HAo avec une séquence en acides aminés similaire à toute séquence déjà observée chez des virus
virulents, sont considérés comme des virus IAHPD. Les isolats H5 ou H7 qui ne sont pas
pathogènes pour le poulet et qui ne présentent pas un motif de clivage HAo avec une séquence
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Chapitre 2.1.14. — Influenza aviaire
similaire à celle de tout virus IAHPD, sont identifiés comme des virus faiblement pathogènes
soumis à déclaration (IAFPD) ; les isolats IA qui n'appartiennent pas aux sous-types H5 ou H7 et
ne sont pas hautement pathogènes pour le poulet, sont identifiés comme des virus d'influenza
aviaire de faible pouvoir pathogène (IAFP).
Épreuves sérologiques : comme tous les virus influenza A possèdent des antigènes similaires au
niveau de la nucléocapside et la protéine de matrice, les méthodes d'immunodiffusion en gélose
(IDG) sont utilisées pour détecter les anticorps qui leur sont spécifiques. Des préparations virales
concentrées contenant l'un et/ou l'autre type d'antigène, sont utilisées dans ces épreuves. Tous les
oiseaux ne développent pas des anticorps précipitants détectables. Les épreuves d'inhibition
d'hémagglutination ont été également employées dans le diagnostic sérologique de routine, mais il
est possible que cette technique puisse ne pas détecter certaines infections particulières car
l'hémagglutinine est spécifique d'un sous-type. Les méthodes immuno-enzymatiques (ELISA) ont
été utilisées pour détecter les anticorps spécifiques des influenza de type A.
Spécifications applicables aux vaccins et aux produits biologiques à usage diagnostique :
historiquement, dans la plupart des pays, les vaccins spécifiquement conçus pour contenir ou
prévenir l'influenza aviaire IAHPD ont été bannis ou déconseillés par les agences
gouvernementales, car ils pouvaient interférer avec les mesures de police sanitaire par abattage.
Au cours des années 1990, l'utilisation prophylactique de vaccins inactivés en émulsion huileuse a
été pratiquée au Mexique et au Pakistan pour maîtriser des foyers IAD largement disséminés, de
même que l'utilisation par le Mexique, le Salvador et le Guatemala d'un vaccin recombinant fowlpox
exprimant le gène HA homologue. Au cours des foyers IAFPD survenus en 1999-2001 en Italie, un
vaccin inactivé présentant une hémagglutinine identique au virus sauvage, mais avec une
neuraminidase différente a été utilisé. Ceci a permis de différentier les oiseaux vaccinés des
oiseaux infectés par le virus sauvage et a abouti à l'éradication du virus sauvage. L'utilisation de
vaccins H5 et H7, à des fins de prévention des infections IAFPD, a été mise en œuvre dans
certaines zones d'Italie et plusieurs pays d'Asie du Sud-Est recourent à la vaccination comme une
aide pour contrôler les infections H5N1 HP.
Si des virus IAHPD sont utilisés dans la production de vaccins ou lors d'épreuves expérimentales,
les locaux devront répondre aux exigences OIE de confinement de pathogènes de groupe 4.
A. INTRODUCTION
L'influenza aviaire soumise à déclaration (IAD) résulte d'une infection par des virus de la famille des
Orthomyxoviridae classés dans le genre Influenzavirus A. Les virus influenza A sont les seuls orthomyxovirus
connus pour affecter les oiseaux. Beaucoup d'espèces d'oiseaux se sont montrées réceptives à l'infection par les
virus influenza A ; les oiseaux aquatiques constituent un réservoir majeur de ces virus, mais la très grande
majorité des isolats se sont révélés faiblement pathogènes pour le poulet et la dinde, qui sont les principales
espèces d'importance économique à être affectées. Les influenza virus A présentent des communautés
antigéniques au niveau de leur nucléocapside et de leur protéine de matrice, mais sont classés en sous-types sur
la base des antigènes de l'hémagglutinine (H) et de la neuraminidase (N) (61). Actuellement, 16 sous-types
H (H1-H16) et 9 sous-types N (N1-N9) sont reconnus. À ce jour, les virus influenza A hautement pathogènes qui
induisent des signes cliniques aigus chez le poulet et la dinde, ont été associés avec les seuls sous-types H5 et
H7 (avec l'exception de 2 sous-types H10 qui auraient aussi rempli la définition précitée pour les IAHPD, bien que
les raisons de cette situation ne soient pas claires). Beaucoup de virus de sous-types H5 et H7 isolés d'oiseaux
ont montré jusqu'à présent une faible virulence pour les volailles (1). En raison du risque pour un virus H5 ou
H7 de faible virulence de devenir pathogène après mutation, tous les virus H5 et H7 ont été identifiés comme des
IAD (62).
En fonction de l'âge, du type d'oiseau et de facteurs liés à l'environnement, la maladie sous sa forme hautement
pathogène peut varier depuis une mort brutale avec peu ou pas de signes cliniques manifestes, jusqu'à une
expression plus caractéristique avec symptômes respiratoires, larmoiement excessif, sinusite, œdème de la tête,
cyanose de la peau au niveau des parties non emplumées et diarrhée. Cependant, aucun de ces signes ne peut
être considéré comme pathognomonique. Le diagnostic de la maladie repose par conséquent sur l'isolement du
virus et la démonstration qu'il remplit un des critères définis dans la section B2. L'analyse de sérums provenant
d'oiseaux suspects par des techniques de détection des anticorps peut constituer un moyen supplémentaire de
diagnostic, mais ces méthodes ne sont pas adaptées pour une identification détaillée. À des fins de contrôle
officiel, le diagnostic repose sur le sous-type d'hémagglutinine et la virulence. Celle-ci est évaluée selon des
critères reconnus et officiels basés sur des tests in vivo ou des tests moléculaires ciblant des marqueurs (par
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exemple la présence d'acides aminés basiques multiples au site de clivage du précurseur HA0 de
l'hémagglutinine). Ces définitions évoluent en même temps que la connaissance scientifique progresse.
L'IAHPD et le IAD sont soumis à un contrôle officiel et il y a un haut risque de dissémination du virus à partir de
laboratoires ; en conséquence, il est recommandé de conduire une analyse de risque pour déterminer le niveau
de biosécurité requis pour le diagnostic et la caractérisation du virus. Les locaux devront satisfaire aux exigences
de niveau de confinement approprié, résultant de l'analyse de risque ; comme souligné dans l'annexe I.1.6.1. du
Chapitre I.1.6., « La biosécurité au laboratoire de microbiologie vétérinaire », du Manuel terrestre. Les pays qui
ne disposent pas de l'accès à un tel laboratoire spécialisé, qu'il soit national ou régional, sont invités à adresser
leurs échantillons à un Laboratoire de référence de l’OIE.
B. TECHNIQUES DE DIAGNOSTIC
1.
Identification de l'agent pathogène
Il est recommandé que les échantillons prélevés sur des oiseaux morts soient constitués de contenu intestinal
(fèces) ou d'écouvillons cloacaux et d'écouvillons oro-pharyngés. Des échantillons de trachée, poumons, sacs
aériens, intestin, rate, rein, cerveau, foie, cœur peuvent être aussi prélevés et traités soit séparément, soit en
mélange.
Les échantillons prélevés sur oiseaux vivants devraient comporter à la fois des écouvillons trachéaux et cloacaux,
bien que la charge virale de ces derniers soit probablement la plus élevée. Pour des oiseaux fragiles de petite
taille, qui pourraient être blessés par l'écouvillonnage, la récolte de fèces fraîches peut constituer une alternative
appropriée. Pour optimiser les chances de succès de l'isolement viral, il est recommandé qu'au moins 1 g de
fèces soit traité, qu'elles aient été récoltées directement ou déposées sur un écouvillon.
Il est conseillé de placer les échantillons dans une solution physiologique tamponnée au phosphate (PBS)
isotonique de pH 7,0 à 7,4, contenant des antibiotiques. Ceux-ci peuvent varier en fonction des conditions
locales, à titre d'exemple de la pénicilline (2 000 unités/ml), streptomycine (2 mg/ml), gentamycine (50 µg/ml) et
mycostatine (1 000 unités/ml) peuvent être employés pour les tissus et les écouvillons trachéaux, mais ces
concentrations doivent être multipliées par 5 pour les fèces et les écouvillons cloacaux. Il est important de
réajuster le pH de la solution au pH de 7,0 à 7,4 après addition des antibiotiques. Il est conseillé de préparer des
suspensions à 10–20 % (poids/volume) en solution antibiotique des fientes et tissus finement hachés. Il est
également recommandé qu'à l'issue d'une période d'incubation de 1 à 2 h à température ambiante,
ces suspensions soient immédiatement analysées. Si ce n'est pas possible, les échantillons peuvent être
stockés à 4°C jusqu'à 4 jours. En cas de stockage prolongé, les échantillons et les isolats devraient être
conservés à –80°C.
La méthode de choix pour multiplier les virus influenza aviaire A consiste en l'inoculation d'œufs embryonnés de
poule exempts d'agents pathogènes spécifiés (EAPS), ou indemnes d'anticorps spécifiques (SAN pour Specific
Antibody Negative). Les surnageants des suspensions de fèces ou de tissus résultant de la clarification après
centrifugation à 1 000 g, sont inoculés dans la cavité allantoïdienne d'au moins 5 œufs embryonnés de poule
EAPS ou SAN de 9 à 11 jours d'incubation. Les œufs sont incubés entre 35 et 37°C pendant 4 à 7 jours. Il est
conseillé au fur et à mesure de la mortalité embryonnaire, puis pour les embryons survivant jusqu'à la fin de la
période d'incubation, que tous les œufs correspondants soient d'abord refroidis à 4°C et que l'activité
hémagglutinante des liquides allantoïdiens soit testée (voir section B.3.b). La détection d'une activité
hémagglutinante (HA) indique une forte probabilité de présence de virus influenza A ou de Paramyxovirus aviaire.
Il est recommandé de faire un nouveau passage des liquides allantoïdiens qui se révèlent négatifs par inoculation
à une nouvelle série d'œufs.
La présence de virus influenza A peut être confirmée par des épreuves d'immunodiffusion en gélose (IDG) en
démontrant la présence des antigènes de nucléocapside et de matrice, lesquels sont communs à tous les
Influenzavirus A (voir section B.3.a). Les antigènes peuvent être préparés en concentrant les virus contenus dans
les liquides allantoïdiens ou en extrayant les membranes chorio-allantoïdiennes infectées ; ceux-ci sont testés
vis-à-vis d'antisérums positifs. À partir des liquides allantoïdiens, les virus peuvent être concentrés par
ultracentrifugation ou par précipitation en condition acide. Cette dernière méthode consiste en l'addition de HCl
1,0 M au liquide allantoïdien infecté, jusqu'à ce qu'il atteigne un pH d'environ 4,0. Le mélange est alors placé
dans un bain de glace pendant 1 h, puis clarifié par centrifugation à 1 000 g à 4°C. Le surnageant est rejeté. Les
virus concentrés sont repris dans un tampon glycine/sarkosyl consistant en une solution à 1 % (poids/volume) de
lauroyl/sarcosinate de sodium tamponnée à pH 9,0 avec de la glycine 0,5 M. Ces concentrés contiennent à la fois
les polypeptides de la nucléocapside et de la matrice.
Des préparations riches en nucléocapside peuvent être aussi obtenues à partir des membranes
chorio-allantoïdiennes pour être utilisées dans l’épreuve d’IDG (6). Cette méthode implique la collecte des
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membranes chorio-allantoïdiennes à partir des œufs infectés dont les liquides allantoïdiens présentent une
activité hémagglutinante. Les membranes sont ensuite homogénéisées puis broyées finement. Cette préparation
est soumise à 3 cycles de congélation-décongélation, suivis d'une centrifugation à 1 000 g pendant 10 min. Le
culot est rejeté et le surnageant est utilisé comme antigène après un traitement au formol à 0,1 %.
L'utilisation de l’épreuve d’IDG pour démontrer la présence des antigènes de la nucléocapside et de la matrice est
un moyen satisfaisant pour révéler la présence de virus influenza aviaire dans les liquides amnio-allantoïdiens,
mais des méthodes immuno-enzymatiques (ELISA) sont maintenant également disponibles. Il existe un test
ELISA sensible qui démontre la présence de la nucléoprotéine de virus influenza de type A au moyen d'un
anticorps monoclonal dirigé contre la nucléoprotéine de type A (38, 40, 49). Il est disponible sous la forme d'une
trousse de diagnostic commercial.
Toute activité hémagglutinante de liquides stériles récoltés à partir d'œufs embryonnés est la plus
vraisemblablement imputable à un virus influenza A ou à un paramyxovirus aviaire (quelques souches de réovirus
aviaires ou des bactéries, si les liquides ne sont pas stériles, peuvent être hémagglutinants). Il existe 9 sérotypes
connus de paramyxovirus aviaires. La plupart des laboratoires disposent de sérums spécifiques pour le virus de
la maladie de Newcastle (paramyxovirus aviaire de type 1), et du fait de son occurrence répandue et de son
utilisation presque universelle comme vaccin vivant chez les volailles, il est préférable d'évaluer sa présence par
une épreuve d'inhibition de l'hémagglutination (IHA) (voir Chapitre 2.7.13., « Maladie de Newcastle »).
Alternativement, la présence de virus influenza peut être confirmée par l'utilisation de la transcription inverse
couplée à l’amplification en chaîne par polymérase (RT-PCR) avec des amorces conservées spécifiques de la
nucléoprotéine ou de la protéine de matrice (2, 41). Aussi, la présence de virus influenza de sous-types H5 ou
H7 peut-elle être confirmée par l'utilisation d'amorces H5 ou H7 spécifiques (18, 37, 41, 60).
La méthode recommandée par le comité d'experts de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) pour le
sous-typage antigénique de confirmation (61), implique l'utilisation d'antisérums très spécifiques préparés chez un
animal réagissant non spécifiquement de manière minimale (par exemple la chèvre) et dirigés contre les
sous-types H et N (36). Une technique alternative consiste à utiliser des sérums polyclonaux dirigés contre un
panel de virus d’influenza complets. Le sous-typage par cette technique est hors de portée de la plupart des
laboratoires de diagnostic non spécialisés en virus influenza. Une assistance est disponible auprès des
Laboratoires de référence de l’OIE (se reporter à la liste de la partie 3 de ce Manuel terrestre).
2.
Évaluation du pouvoir pathogène
Le terme influenza aviaire hautement pathogène suppose l'implication de souches virales virulentes. Ce terme est
utilisé pour décrire une maladie du poulet avec des signes cliniques comme un larmoiement excessif, une
détresse respiratoire, de la sinusite, un œdème de la tête et de la face, de la cyanose sur les parties cutanées
non emplumées et de la diarrhée. Une mort brutale peut être le seul symptôme. Les symptômes peuvent varier
énormément en fonction de l'hôte, de l'âge de l'oiseau, de la présence d'autres microorganismes et des
conditions environnementales. De plus, des virus qui normalement ne causent que des symptômes cliniques
modérés ou inapparents, peuvent mimer de l'influenza aviaire hautement pathogène s'il existe des conditions
d'exacerbation de la maladie.
Lors du premier congrès international sur l'influenza aviaire qui a eu lieu en 1981 (4), il a été convenu
d'abandonner le terme « peste aviaire » et de définir les souches hautement pathogènes sur la base de leur
capacité à induire au moins 75 % de mortalité en 8 jours chez au moins 8 poulets sensibles âgés de 4 à
8 semaines inoculés par voie intramusculaire, intraveineuse ou dans le sac aérien caudal. Cependant, cette
définition s'est révélée non satisfaisante, lorsqu'elle a été appliquée aux virus responsables des foyers
disséminés qui sont apparus chez le poulet en 1983 en Pennsylvanie et dans les États voisins des États-Unis
d'Amérique (USA). Le problème résultait principalement de la présence d'un virus faiblement pathogène au
laboratoire, mais qui s'est révélé tout à fait virulent après une seule mutation ponctuelle. La prise en considération
de telles souches « potentiellement pathogènes » a été ultérieurement incluse dans la réflexion de plusieurs
groupes internationaux chargés d'élaborer une définition.
Les éventuelles recommandations qui ont été faites étaient basées sur le fait qu'à côté de l'existence de
nombreux isolats faiblement pathogènes de sous-types H5 et H7, jusqu'alors toutes les souches d'influenza
hautement pathogènes possédaient une hémagglutinine soit H5, soit H7. Une information supplémentaire
concernant le pouvoir pathogène ou le pouvoir pathogène potentiel des sous-types H5 et H7 peut être obtenue en
séquençant le génome, du fait de l’association de la virulence avec la présence d'acides aminés
basiques (arginine ou lysine) multiples au site de clivage de l'hémagglutinine. Par exemple, la plupart des virus de
sous-type H7 de faible virulence présentent les motifs en acides aminés suivants au niveau du site de clivage
HA0 : .soit – PEIPKGR*GLF – soit – PENPKGR*GLF – tandis que les motifs en acides aminés pour des virus H7
hautement pathogènes d'influenza aviaire sont par exemple : -PEIPKKKKR*GLF-, - PETPKRKRKR*GLF-, PEIPKKREKR*GLF- et -PETPKRRRR*GLF-.
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Chapitre 2.1.14. — Influenza aviaire
Le séquençage des acides aminés des sites de clivage des isolats d'influenza de sous-types H5 et H7 de faible
virulence pour les oiseaux, devrait permettre d'identifier des virus, qui, comme les virus de Pennsylvanie, ont la
capacité, suite à une simple mutation, de devenir hautement pathogènes pour les volailles. Pour classer les virus
d'influenza aviaire comme hautement pathogènes, l'OIE a adopté en 1992 des critères reposant sur le pouvoir
pathogène pour le poulet, la multiplication en culture cellulaire et la séquence en acides aminés au niveau du
peptide de jonction (33). L'Union européenne a adopté des critères similaires en 1992 (14).
Les critères ci-après, qui correspondent à une modification de la procédure OIE précédente, ont été adoptés par
l'OIE pour classer un virus d'influenza aviaire comme IAHPD :
a)
Une des 2 méthodes suivantes visant à déterminer le pouvoir pathogène pour le poulet est utilisée. Un virus
IAHPD est :
i)
1
tout virus influenza qui est létal pour 6, 7 ou 8 poulets sensibles dans les 10 jours consécutifs à une
inoculation par voie intraveineuse de 0,2 ml d'une dilution stérile de liquide allantoïdien infectieux.
ou
ii)
b)
tout virus dont l’index de pouvoir pathogène par voie intraveineuse (IPIV) est supérieur à 1,2. La
procédure pour le test IPIV est la suivante :
•
4
un liquide allantoïdien frais avec un titre HA > 1/16 (> 2 ou > log2 4 quand exprimé comme
l'inverse de la dilution) est dilué au 1/10 dans une solution saline stérile isotonique ;
•
0,1 ml du virus dilué est injecté par voie intraveineuse dans chacun des 10 poulets EAPS ou SAN
âgés de 6 semaines ;
•
les oiseaux sont examinés à 24 h d'intervalle pendant 10 jours. À chaque observation, chaque
oiseau est affecté d'un score de 0 s'il est normal, 1 s'il est malade, 2 s'il est sévèrement atteint,
3 s'il est mort. (L'appréciation de « malade » ou « sévèrement malade » repose sur une
observation clinique subjective. En principe, des oiseaux « malades » présenteront un des signes
mentionnés ci-après alors que des oiseaux « sévèrement malades » présentent plus d'un des
signes suivants : manifestation respiratoire, dépression, diarrhée, cyanose des parties cutanées
exposées ou des barbillons, œdème de la face et/ou de la tête, signes nerveux. Les individus
morts doivent être affectés du score de 3 à chacun des jours d'observation restants après la
2
mort ) ;
•
l'index du pouvoir pathogène par voie intraveineuse (IPIV) est la moyenne des scores par oiseau
par observation sur la période des 10 jours. Un index de 3,00 signifie que tous les oiseaux sont
morts en 24 h et un index de 0,00 signifie qu'aucun oiseau n'a présenté de symptômes pendant la
période des 10 jours d'observation.
Pour tous les virus H5 et H7 de faible virulence chez le poulet, la séquence en acides aminés du peptide de
jonction de l'hémagglutinine doit être déterminée. Si la séquence est similaire à celle observée pour les
isolats IAHP, l'isolat en cours d'analyse sera considéré hautement pathogène.
L'OIE a le système de classification suivant pour identifier les virus soumis à déclaration et à mesures de gestion
(62) :
a)
tous les isolats IA qui répondent aux critères précités sont identifiés comme virus influenza aviaire
hautement pathogènes soumis à déclaration (IAHP).
b)
les isolats H5 et H7 qui ne sont pas virulents pour le poulet et qui ne présentent pas au niveau de leur site
de clivage HAo une séquence en acides aminés similaire à l'une de celles observées dans des virus IAHP
sont identifiés comme virus influenza aviaire faiblement pathogènes soumis à déclaration (IAFPD).
c)
les isolats IA non virulents pour le poulet, de sous-types ni H5 ni H7, sont identifiés comme virus influenza
aviaire faiblement pathogènes (IAFP).
Une variété de stratégies et de techniques ont été utilisées avec succès pour séquencer les nucléotides situés à
la portion du gène HA codant le site de clivage de l'hémagglutinine des sous-types H5 et H7 de l'influenza aviaire,
ce qui permet de déduire les acides aminés à ce niveau. La méthode utilisée la plus communément a été la
RT-PCR utilisant des amorces d'oligo-nucléotides complémentaires des régions du gène situées de part et
1
2
294
Quand les oiseaux sont trop malades pour manger ou boire, il est recommandé de les tuer sans souffrances.
Quand les oiseaux sont trop malades pour manger ou boire, il est recommandé de les tuer sans souffrances et de les
comptabiliser comme mort à l’observation suivante.
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Chapitre 2.1.14. — Influenza aviaire
d'autre de la zone codant le site de clivage ; cette RT-PCR étant complétée par un séquençage (59). Différentes
étapes de la procédure peuvent être facilitées par l'usage de trousses de diagnostic disponibles
commercialement et des séquenceurs automatiques.
Maintenant que la présence au site de clivage HA0 d'acides aminés basiques multiples est bien établie comme
un marqueur précis de la virulence ou d'une virulence potentielle pour les virus influenza H5 et H7, il apparaît
inévitable que la détermination du site de clivage par séquençage ou par une autre méthode va devenir la
méthode de choix pour une évaluation initiale de la virulence de ces virus et être incorporée dans les définitions
officielles. Ceci aura l'avantage de réduire le nombre de tests in vivo, bien qu'à présent l'inoculation d'oiseaux soit
encore nécessaire pour confirmer un résultat négatif afin d’exclure la possibilité de cultures virales contenant des
mélanges de sous-populations virales de haute et faible virulence.
Bien que tous les virus IA réellement hautement pathogènes isolés jusqu'à présent appartiennent aux sous-types
H5 ou H7, il a été rapporté au moins 2 isolats, tous deux de sous-types H10 (H10N4 et H10N5) qui auraient
rempli les définitions OIE et UE de virus IAHP (57) du fait qu'ils tuaient 7/10 et 8/10 poulets avec des index IPIV >
1,2 quand les oiseaux étaient inoculés par voie intraveineuse. Cependant, ils n'induisaient ni mortalité ni signes
cliniques après inoculation par voie intranasale et ces virus ne possédaient pas d'acides aminés multiples au site
de clivage de leur hémagglutinine.
3.
Épreuves sérologiques
a)
Immunodiffusion en gélose (IDG)
Tous les virus influenza A possèdent des antigènes de nucléocapside et de matrice similaires. Cette
propriété permet de détecter la présence ou non d'anticorps vis-à-vis de tout virus influenza A, par les
épreuves d’IDG. Des préparations virales concentrées, comme décrites ci-dessus, contiennent à la fois des
antigènes de matrice et de nucléocapside ; les antigènes de matrice diffusent plus vite que les antigènes de
nucléocapside. Les épreuves d’IDG ont été largement utilisées, et ce en routine, pour détecter dans les lots
de poulets et de dindes, des anticorps spécifiques témoins d'une infection. Ces épreuves ont en général mis
en œuvre des préparations enrichies en nucléocapside obtenues à partir de membranes
choriallantoïdiennes d'œufs embryonnés de poule (6) infectés à 10 jours d'incubation, ces membranes
étant ensuite homogénéisées, subissant 3 cycles de congélation-décongélation, puis étant centrifugées à
1 000 g. Les surnageants sont inactivés par l'addition de formol à 0,1 % ou 1 % de béta-propiolactone,
centrifugés à nouveau et utilisés comme antigène. Toutes les espèces aviaires ne produisent pas des
anticorps précipitants après une infection à virus influenza.
Les épreuves sont d'habitude réalisées à l'aide de gels d'agarose ou d'agar purifié à 1 % (poids/volume) en
tampon phosphate salin à 8 % (poids/volume), pH 7,2, versés en boîte de Petri ou sur lame de microscope,
de manière à former une épaisseur de 2 à 3 mm. À l'aide d'une matrice et d'un cutter, des puits d'environ
5 mm de diamètre, placés à 2 ou 5 mm de distance, sont découpés dans la gélose. La disposition des puits
doit être telle qu'elle place chaque sérum suspect à côté d'un sérum connu et de l'antigène. Ceci dans le but
de permettre la mise en évidence d’une ligne identique entre le sérum connu, le sérum suspect et l'antigène
de nucléocapside. Environ 50 µl de chacun des réactifs devront être déposés dans chaque puits.
Les lignes de précipitation peuvent être détectées après environ 24 à 48 h, mais ceci peut dépendre des
concentrations en anticorps et en antigène. Ces lignes sont plus visibles par transillumination oblique sur
fond noir. Un résultat positif, spécifique est enregistré lorsque la ligne de précipitation entre le puits du
sérum témoin positif et l'antigène est contiguë avec la ligne formée entre le puits du sérum à tester et
l'antigène. Des lignes croisées sont interprétées comme un manque d'identité entre le sérum à tester et les
anticorps présents dans le puits du sérum témoin positif.
b)
Épreuves d'hémagglutination et d'inhibition de l'hémagglutination
Des variantes dans les procédures des épreuves d’hémagglutination et IHA sont mises en œuvre dans les
différents laboratoires. Les exemples recommandés ci-après s'appliquent à l'utilisation de microplaques
avec fonds en V dans lesquelles le volume final pour l'une ou l'autre épreuve est de 0,075 ml. Les réactifs
requis pour ces épreuves sont du PBS isotonique (0,1 M), pH 7,0-7,2, et des globules rouges (GRs)
prélevés sur 3 poulets EAPS ou SAN au moins et mélangés volume à volume avec une solution d'Alsever.
Les hématies doivent être lavées 3 fois en PBS, avant d'être utilisées comme une suspension (à partir du
culot cellulaire) à 1 % volume à volume. Des antigènes et antisérums témoins positifs et négatifs appropriés
doivent être utilisés avec chacune de ces épreuves.
•
Épreuve d'hémagglutination
i)
Distribuer 0,025 ml de PBS dans chacun des puits de la microplaque en plastique à fond en V.
Manuel terrestre de l’OIE 2005
295
Chapitre 2.1.14. — Influenza aviaire
ii)
Déposer 0,025 ml de la suspension virale (c'est-à-dire du liquide allantoïdien infectieux) dans le
premier puits. En vue d'une détermination précise du titre HA, il est recommandé de le faire à partir de
séries de dilutions assez proches par exemple 1/3, 1/4, 1/5, 1/6, etc.
iii)
Faire des dilutions de ½ en ½ de la suspension virale sous 0,025 ml, d'un bout à l'autre de la plaque.
iv)
Distribuer à nouveau 0,025 ml de PBS dans chaque puits.
v)
Distribuer 0,025 ml d'hématies de poulet à 1 % dans chacun des puits.
vi)
Mélanger en tapotant doucement la microplaque, puis laisser les hématies sédimenter pendant environ
40 min à température ambiante, c'est-à-dire environ 20°C, ou pendant 60 min à 4°C en cas de
températures ambiantes élevées, temps au bout duquel les hématies témoins doivent avoir sédimenté
en formant une pastille nette.
vii)
Le titre HA est déterminé en inclinant la plaque et en observant la présence ou l'absence d'une coulée
en forme de larme des hématies. Le titre doit être lu comme la dilution maximale donnant une
hémagglutination complète (absence d'écoulement) ; celle-ci représente une unité HA (UHA) et peut
être calculée précisément à partir des séries de dilutions initiales.
•
Épreuve d'inhibition de l'hémagglutination
i)
Distribuer 0,025 ml de PBS dans chaque puits de la microplaque à fond en V.
ii)
Déposer 0,025 ml de sérum dans le premier puits de la plaque.
iii)
Faire des dilutions de ½ en ½ du sérum, sous un volume de 0,025 ml, d'un bout à l'autre de la plaque.
iv)
Ajouter 4 UHA de virus ou antigène sous 0,025 ml dans chaque puits et laisser pendant au moins
30 min à température ambiante (c'est-à-dire à environ 20°C) ou 60 min à 4°C.
v)
Ajouter 0,025 ml d'hématies de poulet à 1 % (volume/volume) dans chaque puits, mélanger doucement
puis laisser les hématies sédimenter pendant environ 40 min à température ambiante, c'est-à-dire à
environ 20°C, ou pendant 60 min à 4°C si les températures ambiantes sont élevées, à l'issue de ce
temps les hématies témoins devront avoir sédimenté en formant une pastille nette.
vi)
Le titre IHA est la dilution maximale de sérum causant une inhibition complète de 4 UHA d'antigène.
L'agglutination est évaluée en inclinant la microplaque. Seuls les puits dans lesquels l'écoulement des
hématies se fait à la même vitesse que celui des puits témoins (contenant seulement 0,025 ml
d'hématies et 0,025 ml de PBS) devront être considérés comme présentant une inhibition.
vii)
La validité des résultats devra être appréciée en confrontant un sérum témoin négatif, qui ne devra pas
avoir un titre supérieur à ¼ (> 22 ou > 2 log2 si exprimé comme l'inverse de la dilution) et un sérum
positif témoin qui devra présenter à une dilution près, un titre égal à son titre connu.
Les titres IHA peuvent être considérés comme positifs s'il y a une inhibition à une dilution d'au moins
4
1/16 (2 ou 4 log2 si exprimé comme l'inverse de la dilution) vis-à-vis de 4 UHA d'antigène. Quelques
laboratoires préfèrent utiliser 8 UHA dans les épreuves IHA. Bien que ce soit permis, cela modifie
l'interprétation des résultats de telle sorte qu'un titre est considéré positif s'il est d'au moins 1/8 (23 ou
3 log2).
Les sérums de poulet produisent rarement des réactions positives non spécifiques dans cette épreuve, et
aucun traitement préliminaire des sérums n’est nécessaire. Les sérums d'espèces autres que le poulet
peuvent quelquefois causer une agglutination des hématies de poulet, aussi cette propriété devra-t-elle être
déterminée préalablement et enlevée par adsorption du sérum avec des hématies de poulet. Ceci est
réalisé en ajoutant 0,025 ml de culot d'hématies de poulet à 0,5 ml d'antisérum, en remuant doucement puis
en laissant en contact pendant au moins 30 min ; les hématies sont alors culottées par centrifugation à
800 g pendant 2 à 5 min et les sérums adsorbés sont décantés. Alternativement des hématies de l'espèce
dont proviennent les sérums, peuvent être utilisées.
L’épreuve d'inhibition de la neuraminidase est utilisée pour identifier le type de neuraminidase de l'isolat et
pour caractériser les anticorps chez les oiseaux infectés. La procédure requiert une expertise et des réactifs
spéciaux ; par conséquent cette analyse est en général réalisée dans un Laboratoire de référence de l’OIE.
La stratégie DIVA (consistant à différentier les animaux infectés des animaux vaccinés) repose également
sur l'utilisation d'une épreuve sérologique de détection spécifique des anticorps anti-N ; la méthode est
décrite (11).
296
Manuel terrestre de l’OIE 2005
Chapitre 2.1.14. — Influenza aviaire
Des trousses de diagnostic commerciales ELISA détectant des anticorps dirigés contre la nucléocapside
sont disponibles. Il existe différentes épreuves avec différentes préparations antigéniques. Ces épreuves ont
en général été évaluées et validées par le fabricant, il est par conséquent important de suivre
soigneusement les instructions pour leur utilisation.
4.
Nouvelles techniques de diagnostic de l'influenza aviaire
Pour le moment, les techniques conventionnelles d'isolement et de caractérisation du virus demeurent les
méthodes de choix pour le diagnostic de l'IA, du moins pour le diagnostic initial des infections par l’IA. Cependant,
les méthodes conventionnelles sont coûteuses, lourdes et lentes. Au cours de ces 10 dernières années environ,
d'énormes développements et d'améliorations ont vu le jour dans les techniques de diagnostic qu'il soit ou non
moléculaire et beaucoup d'entre elles ont été appliquées au diagnostic des infections par l’IA.
a)
Détection de l'antigène
La trousse de diagnostic Directigen® Flu A commercialisé par Becton Dickinson Microbiology Systems, qui
a pour principe une méthode immuno-enzymatique de capture antigénique, a été utilisé pour détecter la
présence des virus influenza A chez les volailles (40), en particulier aux USA. La trousse de diagnostic
recourt à un anticorps monoclonal dirigé contre la nucléoprotéine et devrait en principe permettre de
détecter tout virus influenza A. Quoiqu'il ait été développé pour détecter le virus lors d'infections chez les
mammifères, il a été utilisé avec succès pour détecter les virus chez les volailles et autres oiseaux, malgré
une possible variabilité dans la sensibilité en fonction de la nature des échantillons. Le principal avantage du
test est qu'il permet de mettre en évidence la présence du virus en 15 min. Les inconvénients sont qu'il peut
manquer de sensibilité, il n'a pas été validé pour différentes espèces d'oiseaux, l'identification du sous-type
fait défaut et les trousses de diagnostic sont coûteuses. Cette épreuve ne devrait être interprétée que
comme une épreuve de lot et non comme une épreuve individuelle. En outre les échantillons oro-pharyngés
ou trachéaux provenant d'oiseaux malades ou morts procurent la meilleure sensibilité.
b)
Détection directe de l'ARN
Bien que, comme en atteste les définitions actuelles de l'IAHPD, les techniques moléculaires aient été
utilisées depuis quelque temps pour le diagnostic de l'IA, il y a eu récemment des développements dans leur
application pour la détection et la caractérisation des virus d’IA directement à partir d'échantillons cliniques
provenant d'oiseaux infectés.
Les techniques RT-PCR appliquées aux échantillons cliniques, peuvent, à condition de disposer d'amorces
adaptées, aboutir à une détection et une identification rapides du sous-type (au moins H5 et H7), avec en
plus l'obtention d'un ADNc pouvant être utilisé pour le séquençage nucléotidique (30, 42, 43). Les résultats
obtenus par Koch (24) indiquent que des précautions doivent être prises dans le choix des échantillons
utilisés étant donné que les échantillons trachéaux provenant d'oiseaux infectés montrent une sensibilité et
spécificité élevée par référence à l'isolement viral, alors que les échantillons fécaux manquent de sensibilité.
La réelle application des RT-PCR directes peut résider dans l'identification rapide des foyers secondaires,
une fois que les premiers élevages infectés ont été détectés et que le virus a été caractérisé. Cette méthode
a été utilisée avec succès durant les foyers d'IAHP de 2003 aux Pays-Bas.
Des modifications dans l'usage de la RT-PCR ont été appliquées de manière à réduire le délai à la fois pour
l'identification du sous-type viral et le séquençage. Par exemple Spackman et al. (41) ont utilisé une
RT-PCR en temps réel en une étape reposant sur le principe d'amorces et d'une sonde libérant un
fluorochrome une fois hydrolysée ; cette technique permet la détection de virus d’IA et la détermination des
sous-types H5 ou H7. Les auteurs ont conclu que le test présentait de bonnes performances par référence à
l'isolement viral et offrait une alternative de diagnostic plus économique et beaucoup plus rapide en moins
de 3 h à partir d'échantillons cliniques.
Des modifications de la simple technique RT-PCR de détection de l'ARN viral ont été conçues pour réduire :
[i] les effets des substances inhibitrices présentes dans les échantillons prélevés, [ii] la possibilité d'acides
nucléiques contaminants et [iii] le délai d'obtention des résultats. Par exemple, l'amplification basée sur une
séquence d'acide nucléique (NASBA pour Nucleic Acid Sequence-Based Amplification) suivie d'une
détection par électrochimioluminescence (NASBA/ECL) est une réaction qui se déroule à température
constante ne nécessitant pas un thermocycleur. Les tests NASBA ont été développés pour la détection en
5 h des virus IA de sous-types H7 et H5 dans les échantillons cliniques (13, 23).
Manuel terrestre de l’OIE 2005
297
Chapitre 2.1.14. — Influenza aviaire
Il paraît très vraisemblable que d'ici très peu de temps la technologie moléculaire se sera suffisamment
développée pour réaliser dans l'élevage des tests de détection de la présence de virus d’IA, de la
détermination spécifique du sous-type et des marqueurs de virulence. L'importance de l'utilisation de ces
tests dans le diagnostic de l'IA dépendra beaucoup de l'adoption de définitions partagées sur les infections
réglementées, ceci à des fins de contrôle et de commerce.
C. SPÉCIFICATIONS APPLICABLES AUX VACCINS ET AUX PRODUITS
BIOLOGIQUES À USAGE DIAGNOSTIQUE
Expérimentalement, qu'il s'agisse de IAD ou de IAFP, il est démontré que la vaccination protège contre les signes
cliniques et la mortalité, réduit l'excrétion virale et augmente la résistance à l'infection ; elle protège contre
différents virus sauvages appartenant au même sous-type d'hémagglutinine, elle protège vis-à-vis d'une
exposition faible à forte et réduit la transmission du virus d'épreuve par contact (12, 16, 44, 50). Cependant, le
virus est encore capable d'infecter des oiseaux vaccinés et de s'y répliquer de manière inapparente. Dans
certains pays, les vaccins visant à contenir ou prévenir le IAD sont spécifiquement interdits ou leur emploi est
découragé par les agences gouvernementales, parce qu'elles considèrent que les vaccins peuvent interférer avec
les mesures de police sanitaire et d'abattage. Cependant, la plupart des textes réglementaires concernant le
contrôle de l'influenza aviaire prévoient le droit de recourir aux vaccins en situation d'urgence.
Il est important que la vaccination ne soit pas considérée comme la seule solution pour contrôler les sous-types
IAD ou IAFP si l'éradication est l'objectif visé. En l'absence de mise en œuvre de systèmes de surveillance, de
mesures strictes de biosécurité et d'un dépeuplement en cas d'infection, il existe la possibilité que ces virus
deviennent enzootiques dans les populations de volailles vaccinées. La circulation durable de virus dans une
population vaccinée peut conduire à des changements à la fois antigéniques et génétiques du virus, comme ceci
a été rapporté au Mexique (26).
Les vaccins influenza vivants conventionnels, quel que soit le sous-type visé, ne sont pas recommandés.
•
Vaccins conventionnels
De façon conventionnelle, les vaccins utilisés jusqu'à présent contre l'influenza IAD ou IAFP ont été préparés à
partir de liquides allantoïdiens inactivés par la béta-propiolactone ou le formol et émulsifiés avec une huile
minérale.
L'existence d'un grand nombre de sous-types viraux, jointe à la variation connue des différentes souches à
l'intérieur d'un sous-type, pose des difficultés sérieuses pour la sélection des souches destinées à la production
de vaccins influenza, en particulier pour l'influenza IAFP. De plus, certains isolats ne se multiplient pas à un titre
suffisant pour produire des vaccins présentant une activité adéquate sans le besoin d'une étape préalable et
coûteuse de concentration. À côté d’une stratégie vaccinale basée sur la production d'auto-vaccins (c'est-à-dire
préparés à partir d'isolats spécifiquement impliqués dans une épizootie), une autre consiste à utiliser des vaccins
préparés à partir de virus, du même sous-type d'hémagglutinine, offrant de bons rendements au plan de la
concentration en antigène. Aux USA, une standardisation de ces derniers a été menée dans la mesure où le
Centre des produits biologiques vétérinaires (Center for Veterinary Biologics) a multiplié et conservé des virus
influenza correspondant à différents sous-types afin qu'ils soient utilisés comme souche de semence dans la
préparation des vaccins inactivés (5).
Aux USA, depuis les années 1970, il y a eu quelques utilisations des vaccins inactivés commerciaux sous
condition d'autorisation spécifique (21, 29, 34). Ces vaccins ont été utilisés en priorité chez la dinde, vis-à-vis de
virus non hautement pathogènes, mais susceptibles de causer de sérieux problèmes, notamment en présence de
conditions aggravantes. Des quantités de vaccin tout à fait notables ont été utilisées (22, 29). Une vaccination
classique vis-à-vis de la souche dominante de IAFP a aussi été mise en œuvre en Italie pendant plusieurs
années (15). La vaccination contre les infections à H9N2 a été utilisée au Pakistan (32), en Iran (54) et en
République Populaire de Chine (27).
Des vaccins à virus inactivé ont été préparés à partir du virus IAFPD de sous-type H7N3 responsable d'une série
de foyers chez des dindes dans l'Utah en 1995 ; ils ont été utilisés, en accompagnement d'autres mesures, pour
contrôler la situation (22). De la même manière, dans le Connecticut en 2003, la vaccination de pondeuses
guéries de l'infection et des poulettes de remplacement, avec un vaccin H7N2 ou H7N3 a été mise en place après
un foyer de IAFPD causé par un virus H7N2 (46).
Le Mexique, suite aux foyers survenus en 1994-1995, et le Pakistan, suite aux foyers de 1995, ont recouru à la
vaccination contre l'influenza IAHPD de sous-types H5N2 et H7N3 respectivement (19, 26, 31). Au Mexique le
virus IAHPD a été éradiqué, mais le virus IAFPD H5N2 a continué à circuler, tandis qu'au Pakistan des virus
298
Manuel terrestre de l’OIE 2005
Chapitre 2.1.14. — Influenza aviaire
IAHP hautement pathogènes proches génétiquement du virus d'origine hautement pathogène, étaient encore
isolés en 2001 (51) et 2004. À Hong Kong en 2002 (39), à la suite des foyers liés à des virus H5N1 hautement
pathogènes, des mesures de vaccination avec un vaccin H5N2 ont été adoptées. En 2004, la grande extension
des foyers d'IA H5N1 hautement pathogènes dans quelques pays du Sud-Est asiatique a conduit la Chine et
l'Indonésie à mettre en place une vaccination prophylactique. Ce type de vaccination a été aussi utilisé en Italie,
dans des zones géographiques limitées, pour aider à maîtriser les virus IAFPD H5 et H7.
•
Vaccins recombinants
Des vaccins recombinants de l'influenza aviaire ont été obtenus en insérant le gène codant l'hémagglutinine du
virus influenza, dans un vecteur viral vivant ; ils ont été utilisés pour immuniser des volailles contre l'influenza
aviaire. Les vaccins vectorisés recombinants vivants présentent plusieurs avantages : [1] ce sont des vaccins
vivants capables d'induire à la fois une immunité humorale et cellulaire, [2] ils peuvent être administrés à de
jeunes oiseaux et induire une protection précoce, par exemple le vaccin poxvirus aviaire peut être administré à
1 jour d'âge, est compatible avec le vaccin de la maladie de Marek et induit une protection significative 1 semaine
plus tard, [3] ils permettent de différencier les oiseaux infectés des oiseaux vaccinés, étant donné, par exemple
qu'ils n'induisent pas de production d'anticorps vis-à-vis des antigènes de la nucléoprotéine ou de la protéine de
matrice communs à tous les virus d'influenza aviaire. Par conséquent, seuls les oiseaux infectés naturellement
présenteront des anticorps par les tests d’IDG ou ELISA ciblant la détection des anticorps d'influenza de groupe A
(nucléoprotéine et/ou protéine de matrice). Cependant ces vaccins ont des limites du fait qu'ils se multiplient peu
et n'induisent qu'une immunité protectrice partielle chez des oiseaux ayant été déjà exposés au virus utilisé
comme vecteur (soit par une infection naturelle soit par une exposition préalable à ce même vecteur lors d’une
vaccination antérieure). Les virus de la variole aviaire ou de la laryngotrachéite infectieuse sont les virus
actuellement utilisés comme vecteurs dans les vaccins recombinants disponibles (28, 47). Si ces vaccins sont
utilisés chez des oiseaux d'un jour ou de jeunes poussins, l'interférence des anticorps maternels vis-à-vis du
vecteur sur l'efficacité du vaccin, diffère selon le type de vecteur. En ce qui concerne le vaccin recombinant
poxvirus aviaire, il a été rapporté qu'une immunisation effective était obtenue en vaccinant des poussins avec
différents niveaux d'immunité maternelle (3). Cependant il serait souhaitable de confirmer l'efficacité du vaccin
recombinant de la variole aviaire chez des poussins d'un jour présentant des niveaux d'anticorps maternels très
élevés, qu'ils résultent d'une infection antérieure ou d'une vaccination. De plus, du fait que les vecteurs sont des
virus vivants, il peut exister une barrière d'espèce (par exemple le virus de la laryngotrachéite infectieuse ne se
réplique pas chez la dinde), aussi l'utilisation de ces vaccins doit-elle être restreinte aux espèces pour lesquelles
une efficacité a été démontrée.
L'utilisation de vaccins recombinants est limitée aux pays dans lesquels elle est légalement autorisée. Le vaccin
recombinant poxvirus aviaire contre l'influenza aviaire H5 a une autorisation au Salvador, au Guatemala, au
Mexique et aux USA (44). Ces vaccins recombinants poxvirus AI-H5 ont été évalués dans des essais sur le
terrain (7, 20, 35, 48), mais la seule expérience de terrain avec ce vaccin a eu lieu au Mexique, au Salvador et au
Guatemala, du fait de son utilisation dans des campagnes de vaccination contre le virus H5N2. Entre 1995 et
2001, le Mexique a utilisé plus de 1,423 milliard de doses de vaccin inactivé H5N2 (55). Entre 1997 et 2003, le
Mexique, le Guatemala et le Salvador ont en outre utilisé plus de 1 milliard de doses de vaccin recombinant pox
aviaire IA-H5 pour contrôler l'influenza IAFPD H5N2.
•
Autres nouveaux vaccins
Le système d'expression en baculovirus a été utilisé pour produire des antigènes recombinants H5 et H7 destinés
à être incorporés comme vaccins (56).
L'ADN codant l'hémagglutinine H5 a été évalué comme vaccin potentiel chez les volailles (25).
•
Détection de l'infection dans les lots vaccinés et chez les oiseaux vaccinés
Une stratégie permettant de différencier les animaux infectés des animaux vaccinés (DIVA), est apparue comme
une solution possible à l'éradication éventuelle du IAD sans recourir à un abattage et en évitant les
conséquences économiques dommageables qui en résulteraient, en particulier dans les pays en développement
(17). Cette stratégie bénéficie des avantages de la vaccination (du fait de la présence moindre de virus dans
l'environnement), tout en laissant la possibilité d'identifier les lots infectés ce qui donne encore de la latitude pour
d'autres méthodes de contrôle, dont l'abattage. Au niveau d'un lot, une méthode simple consiste à suivre
régulièrement des oiseaux sentinelles non vaccinés laissés dans chaque lot vacciné, mais cette approche
rencontre des problèmes de mise en œuvre notamment en ce qui concerne l'identification des sentinelles dans
des grands lots. Comme alternative, ou comme adjonction, il est possible de tester les animaux vaccinés pour
repérer une infection naturelle. À cette fin, il est recommandé d'utiliser des stratégies vaccinales adéquates.
Plusieurs d'entre elles ont été utilisées ces dernières années. Elles incluent l'utilisation d'un vaccin contenant un
virus du même sous-type d'hémagglutinine mais de sous-type de neuraminidase différent de celui correspondant
au virus du terrain. Les anticorps spécifiques de la neuraminidase du virus sauvage tiennent lieu de marqueurs
de l'infection. Ce système a été utilisé en Italie en 2000 à la suite de la réémergence du virus H7N1 IAFPD. De
Manuel terrestre de l’OIE 2005
299
Chapitre 2.1.14. — Influenza aviaire
manière à renforcer les mesures de contrôle, une stratégie DIVA a été mise en œuvre, elle utilise un vaccin
H7N3 pour lutter contre une infection naturelle H7N1. Les oiseaux vaccinés sont différenciés des oiseaux
infectés naturellement au moyen d'une épreuve sérologique consistant à détecter les anticorps spécifiques anti-N
(9, 10). La même stratégie a été utilisée pour contrôler l'influenza IAFPD dû à un virus H7N3 en 2002-2003, en
Italie (8), dans ce cas en recourant à un vaccin H7N1. Dans les 2 cas, la vaccination jointe à l'abattage sanitaire
et à la stratégie DIVA a abouti à l'éradication du virus sauvage. Les défauts de ce système tiennent au fait qu'il ne
permet pas de repérer l'émergence d'un virus sauvage présentant une neuraminidase N différente de celle du
virus circulant, ni la co-circulation de plusieurs sous-types (avec différentes neuraminidases).
Une alternative réside dans l'utilisation de vaccins contenant seulement HA, c'est-à-dire de vaccins
recombinants ; cette stratégie permet d'employer les tests classiques IDG et ELISA basés sur la nucléoprotéine
et la protéine de matrice, afin de détecter l'infection chez des oiseaux vaccinés. En ce qui concerne les vaccins
inactivés, un test basé sur la détection des anticorps spécifiques de la protéine non structurale a été décrit (52).
Ce système reste encore à valider sur le terrain.
•
Production de vaccins conventionnels
L'information donnée ci-dessous est d'abord basée sur les expériences acquises aux USA ainsi que sur les
recommandations et réglementations s'appliquant à l'autorisation des vaccins influenza aviaires dans ce pays
(53). Les principes de base pour la production des vaccins, en particulier des vaccins inactivés, sont communs à
plusieurs virus par exemple celui de la maladie de Newcastle (Chapitre 2.7.13.).
Les recommandations pour la production des vaccins vétérinaires sont décrites au Chapitre I.1.7., « Principes de
fabrication des vaccins à usage vétérinaire ». Les recommandations détaillées ci-après ainsi que dans le Chapitre
I.1.7. ont un caractère général par essence et peuvent être complétées par des exigences à portée nationale et
régionale.
Les locaux dédiés à la production de vaccin doivent fonctionner selon des procédures et pratiques de biosécurité
appropriées. Si du virus IAHPN est utilisé pour la production de vaccin ou des études de vaccination/épreuve, la
partie des locaux affectée à ce travail doivent répondre aux exigences de confinement propres aux pathogènes
de groupe 4 comme souligné dans l'annexe I.1.6.1. du Chapitre I.1.6., « La biosécurité au laboratoire de
microbiologie vétérinaire » de ce Manuel terrestre.
1.
Gestion des semences virales
a)
Caractéristiques de la semence virale
Quel que soit le sous-type, il est recommandé de n'utiliser, à des fins de constitution d'un lot de semence
destiné à la production de vaccins inactivés, que des virus influenza A bien caractérisés, en particulier en ce
qui concerne leur faible pouvoir pathogène, et acquis de préférence auprès d'une collection internationale
ou nationale.
b)
Méthode de culture
Un lot de semence est constitué et permettra de générer un lot de travail. Les lots de semence et de travail
sont produits sur œufs EAPS ou SAN. L'établissement d'un lot de semence peut consister en la seule
production d'un volume d'au moins 100 ml de liquide allantoïdien qui peut être stocké sous formes de
fractions aliquotes (0,5 ml) lyophilisées.
c)
Validation de la semence candidate comme semence vaccinale
Après obtention, le lot de semence doit être vérifié au plan de la stérilité, de l'innocuité, de son activité et de
l'absence d'agents étrangers.
2.
Méthode de fabrication
Pour la production de vaccin, un lot de travail, à partir duquel les lots de vaccin sont produits, est d'abord
constitué sur œufs embryonnés EAPS ou SAN, par multiplication d'une fraction aliquote du lot de semence, en
quantité suffisante pour permettre une production de 12 à 18 mois. Il est préférable de stocker le lot de travail
sous forme congelée en dessous de –60°C, étant donné que les virus lyophilisés ne se multiplient pas toujours à
titre élevé au premier passage suivant.
Les vaccins influenza inactivés préparés à partir d'un virus non modifié sont produits sur œufs embryonnés de
poule. La méthode de production consiste à multiplier le virus stérilement ; toutes les procédures sont réalisées
en conditions stériles.
300
Manuel terrestre de l’OIE 2005
Chapitre 2.1.14. — Influenza aviaire
Il est habituel de diluer le lot de travail dans du tampon isotonique stérile (c'est-à-dire du PBS pH 7,2) de manière
3
4
à ce que 10 – 10 DIE50 (doses de virus infectant 50 % des oeufs) sous 0,1 ml soient inoculées dans la cavité
allantoïdienne de chaque œuf embryonné EAPS ou SAN de 9 à 11 jours. Les œufs ainsi inoculés sont ensuite
incubés à 37°C, ceux dont les embryons meurent dans les 24 h sont éliminés. La durée de l'incubation dépend de
la souche virale utilisée et doit être optimisée pour garantir les meilleurs rendements avec le minimum de
mortalité embryonnaire.
Les œufs infectés sont refroidis à 4°C avant d'être récoltés. La partie supérieure de l'œuf est enlevée et les
liquides allantoïdiens sont collectés par succion. L'incorporation de tout matériel vitellin ou d'albumen doit être
évitée. Tous les liquides allantoïdiens doivent être immédiatement stockés à 4°C et testés pour détecter une
contamination bactérienne.
Dans la fabrication de vaccins inactivés, les liquides allantoïdiens récoltés sont traités avec soit du formol (la
concentration finale habituelle est de 1/1 000) soit de la béta-propiolactone (la concentration finale habituelle est
de 1/1 000 – 1/4 000). La durée requise doit être suffisante pour garantir l'absence de virus résiduel vivant. La
plupart des vaccins inactivés sont formulés avec des liquides allantoïdiens inactivés non concentrés (qui
constituent le principe actif). Cependant, les principes actifs peuvent être concentrés pour une meilleure
conservation de l'antigène. Le principe actif est en général émulsifié avec une huile minérale ou végétale. Les
formulations précises constituent en général des secrets industriels.
3.
Contrôles en cours de fabrication
Pour les vaccins inactivés, l'efficacité du procédé d'inactivation devra être vérifiée en utilisant des œufs
embryonnés EAPS ou SAN et en testant 2 fois au moins 10 fractions aliquotes de 0,2 ml à partir de chaque lot.
4.
Contrôles des lots
La plupart des pays ont publié des spécifications incluant la définition des tests obligatoires pour les contrôles en
cours de production et les tests sur les vaccins en fin de production.
a)
Stérilité
Les tests pour vérifier la stérilité et l'absence de contaminants dans les matières biologiques, peuvent être
trouvés au Chapitre I.1.5., « Contrôle de la stérilité ou de l’absence de contamination des matériels
biologiques ».
b)
Innocuité
Pour les vaccins inactivés, une double dose est administrée par la voie recommandée à 10 oiseaux âgés de
3 semaines ; ceux-ci sont observés pendant 2 semaines pour vérifier l'absence de signes cliniques et de
lésions locales.
c)
Activité
L'activité d'un vaccin de l'influenza aviaire est en général évaluée en testant la capacité du vaccin à induire
un titre IHA significatif chez des oiseaux EAPS ou SAN. Classiquement, un test d'activité impliquant
l'utilisation de 3 doses diluées et d'une épreuve avec un virus virulent (voir Chapitre 2.7.13.) peut aussi être
utilisé pour tester les vaccins destinés à induire une protection vis-à-vis des sous-types IAHPN et IAFPD. En
ce qui concerne les vaccins inactivés ciblant les autres sous-types pour lesquels des virus virulents ne sont
pas connus, les tests d'activité peuvent reposer sur la mesure des réponses immunitaires ou sur une
épreuve suivie de l'évaluation de la morbidité et de la réduction quantitative de la réplication virale au niveau
respiratoire (oropharynx et trachée) et intestinal (cloaque). L'évaluation de la concentration en
hémagglutinine (58) pourrait permettre d'extrapoler in vitro l'activité pour les lots de vaccins ultérieurs.
d)
Stabilité
Une fois stocké dans les conditions recommandées, le vaccin final devra conserver son activité pendant au
moins 1 an. Les vaccins inactivés ne doivent pas être congelés.
e)
Agents de conservation
Il est possible d'utiliser des agents de conservation pour les vaccins formulés en doses multiples.
f)
Précautions d'emploi et mise en garde
Il convient que le manipulateur fasse attention à éviter de s'injecter les vaccins en émulsion huileuse.
5.
Contrôles du produit fini
Manuel terrestre de l’OIE 2005
301
Chapitre 2.1.14. — Influenza aviaire
a)
Innocuité
Voir section C.4.b ci-dessus.
b)
Activité
Voir section C.4.b ci-dessus.
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*
* *
NB : Il existe des Laboratoires de référence de l’OIE pour l’influenza aviaire (se reporter à la liste de la partie 3 de
ce Manuel terrestre ou consulter le site internet de l’OIE pour une liste actualisée : www.oie.int).
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