DÉPISTAGE DU CANCER COLORECTAL : PLACE AU TEST IMMUNOLOGIQUE
FMC MISE AU POINT
4 n LE QUOTIDIEN DU MÉDECIN – PAGES SPÉCIALES – N° 9421 - JEUDI 18 JUIN 2015
Le dépistage organisé du cancer colorectal repose
sur un test de recherche de sang occulte dans les
selles, suivi d’une coloscopie en cas de positivité du test.
Il est proposé aux hommes et femmes de 50 à 74 ans
à risque moyen de cancer colorectal (7). La structure en
charge du dépistage des cancers leur adresse tous les
2 ans un courrier les invitant à aborder le dépistage avec
leur médecin traitant. Ce dernier joue un rôle central (7) :
évaluer le niveau de risque, proposer à ses patients une
démarche de dépistage ou un suivi adapté et expliquer
l’intérêt du dépistage afin d’en favoriser l’adhésion.
Le MG en première ligne du dépistage
Le médecin explique et remet le test si son patient ap-
partient à la population cible (risque moyen) ou l’oriente
vers la stratégie la plus adaptée en fonction de ses an-
técédents personnels ou familiaux, de la présence de
symptômes d’alerte et d’éventuelles explorations co-
liques déjà réalisées (cf. pages 5-6).
Lors de la remise du kit de dépistage, le médecin l’informe
des modalités de réalisation du test à domicile, sur les
bénéfices et les limites du dépistage.
Sensibiliser les patients et identifier les
freins au dépistage
La relation de confiance entre le médecin et son
patient lui donne une force de conviction unique
pour présenter l’intérêt du dépistage, ses modalités
de réalisation pratique mais aussi pour identifier les
freins au dépistage présents chez un certain nombre
de personnes. Trois principaux freins au dépistage
du CCR ont été identifiés : la méconnaissance du
cancer colorectal et de son dépistage ; la gêne éprou-
vée à l’égard de ce cancer, des modalités de ce dépis-
tage, de la sphère digestive en général mais aussi le
sentiment de ne pas être concerné par ce dépistage
et/ou la volonté de ne pas se sentir concernés. « Le
médecin doit insister sur l’intérêt du test immunolo-
gique pour une meilleure acceptabilité de la réalisation
pratique du dépistage, observe le Dr Le Breton, il est
important que le médecin comprenne le ressenti, les ré-
ticences du patient par rapport à ce dépistage, qu’il re-
cherche les causes éventuelles pour lesquelles le patient
refuse le dépistage afin de pouvoir être en mesure de
dépasser les obstacles identifiés. Les efforts du médecin
doivent aussi porter sur les patients à risque aggravé (le
risque élevé et très élevé) chez qui la coloscopie est di-
rectement proposée, car c’est tout particulièrement au
sein de cette population de patients que la coloscopie
va mettre en évidence la présence d’un cancer ». Le dé-
pistage du cancer colorectal met en lumière l’évolution
du rôle du médecin traitant qui inscrit sa pratique dans
une démarche de prévention vs une démarche de soins.
En ce sens où l’accent mis sur la prévention s’ajoute
aux soins qui lui sont depuis longtemps dévolus. Cette
démarche de prévention (11) nécessite d’impliquer le pa-
tient (patient non demandeur) ou de l’accompagner et
le motiver (patient demandeur).
LE RÔLE CENTRAL ET DÉTERMINANT DU MÉDECIN TRAITANT,
INTERLOCUTEUR PRIVILÉGIÉ DU DÉPISTAGE
KIT DE DÉPISTAGE
Près de
9 personnes sur
10 déclarent avoir
effectué le test de
dépistage lorsqu’il
a été expliqué
et remis par le
médecin traitant
au cours de la
consultation.(12)
Retrouvez
des outils
d’aide
à la pratique
dans
le module
eFMC
« Dépistage
du CCR »,
rubrique
« Infos Plus »
LES STRUCTURES DE GESTION
Les structures de gestion du programme
national de dépistage du cancer qu’elles soient
départementales, interdépartementales ou
régionales, ont pour missions : la coordination
des campagnes de dépistage, la gestion des
invitations des bénéficiaires, le suivi des
résultats des dépistages, les relations avec les
professionnels de santé, la communication
locale, les relations avec les centres de liaison
hospitaliers.
Le médecin explique et remet le test gratuitement
si son patient appartient à la population cible.