TD/B/C.I/L.2/Add.2
GE.10-50785 3
de gestion macroéconomique, à leurs bonnes pratiques financières, à une régulation
responsable des institutions et à un rôle actif de l’État. Divers gouvernements étaient
intervenus avant et pendant la crise en prenant des mesures de natures diverses, avec des
calendriers et des horizons différents (mesures immédiates, interventions à court terme, à
moyen terme et à long terme), ayant un caractère temporaire ou permanent.
5. Il a été noté que l’essentiel des efforts au cours de la crise avaient visé à préserver la
stabilité macroéconomique et financière sur la base de fondamentaux économiques sains.
Des mesures d’intervention temporaires visant à fournir des liquidités et des capitaux, y
compris une réglementation prudentielle, avaient dans de nombreux cas fondamentalement
contribué à compenser les sorties de capitaux, le resserrement du crédit et la dépréciation
des monnaies. Une saine gestion des finances publiques favorisant l’accumulation de
réserves en devises avait protégé de nombreuses économies de chocs exogènes, tandis que
la gestion par les autorités monétaires des taux d’intérêt, de la liquidité et des obligations
concernant les fonds propres des banques avait largement contribué au maintien des lignes
de crédit et de la liquidité. Au Brésil, lorsque la banque centrale ne pouvait intervenir, les
banques publiques avaient joué le rôle «d’avant-dernier» prêteur en dernier recours. La
réglementation prudentielle du secteur bancaire s’était révélée particulièrement efficace
avant, pendant et après la crise. Des sources relativement stables de financement extérieur,
telles que les envois de fonds de travailleurs migrants, aidaient à préserver l’équilibre
extérieur de pays tels que le Bangladesh.
6. De nombreux participants ont souligné l’importance particulière de politiques
budgétaires et monétaires expansionnistes, contracycliques, de type keynésien, qui
permettaient de soutenir la demande intérieure globale, notamment au moyen de réductions
temporaires d’impôts et de dépenses publiques, et de baisses des taux d’intérêt. Pour des
pays à excédent tels que la Chine, stimuler la demande intérieure était également essentiel
au rééquilibrage macroéconomique global. Ces pays avaient recours à des politiques
globales et intégrées visant à: a) renforcer les filets de protection sociale; b) sauver des
emplois; c) élargir la demande intérieure, s’agissant en particulier du secteur industriel et de
la consommation; d) renforcer les petites et moyennes entreprises (PME); e) accroître le
financement du commerce; et f) renforcer les institutions, avec des programmes de
développement des infrastructures, y compris les infrastructures physiques et le logement.
Les plans de relance insistaient sur le renforcement des infrastructures et le développement
de services tels que les services de santé, d’éducation, d’énergie, de télécommunication et
de transport, qui étaient indispensables à la compétitivité et à l’accès aux services
essentiels. De nombreux pays en développement pouvaient appliquer de telles mesures en
raison de leur stabilité budgétaire et du niveau de leurs réserves internationales attribuable à
une meilleure gestion économique à long terme. Dans certains pays asiatiques tels que
l’Indonésie, les enseignements de la crise financière asiatique de 1997 avaient aidé à
amortir l’impact de la crise actuelle. Les modalités de mise en œuvre des politiques
dépendaient toutefois du développement institutionnel des pays.
7. La mise en place de filets de protection sociale était essentielle pour réduire les coûts
sociaux de la crise, ainsi que pour limiter une épargne de précaution et stimuler la
consommation privée. Au Brésil, cela passait notamment par un accroissement du salaire
minimal, des transferts de revenus par le biais des prestations de sécurité sociale, un
programme d’assurance chômage et de revenu minimal et un soutien public. Dans la
Fédération de Russie, la protection des groupes vulnérables de la population et la réforme
des systèmes de santé et de retraite venaient au premier rang des préoccupations.
8. Quelques participants ont déclaré craindre qu’un soutien public de grande ampleur,
y compris les mesures de sauvetage du secteur financier et les conditionnalités associées
aux dépenses publiques, ne fausse la compétitivité au niveau mondial, au détriment des
pays en développement ne disposant pas de capacités financières comparables.