aiguë de l'infection, avant la séroconversion (Puoti et coll., 1992; Peters et
coll., 1994). A l'inverse, certains malades peuvent avoir des anticorps sériques
en l'absence d'ARN viral délectable, soit parce qu'ils ont guéri d'une infec- tion
aiguë et gardent des anticorps résiduels, soit parce que le niveau de la
réplication virale est inférieur au seuil de détection de la PCR (Shieh et coll.,
1991). Dans ce dernier cas, la recherche d'ARN viral est le plus souvent
positive dans le foie.
Les différents tests disponibles en France ont récemment subi une évaluation
comparative. Les résultats ont été interprétés en fonction des caractéristiques
cliniques et de la présence dans le sérum de l'ARN du VHC recherché par
PCR. Les tests évalués ont une sensibilité comprise entre 94 % et 99 %.
Certains tests détectent mieux les anticorps dirigés contre les antigènes codés
par la région NS3, tandis que d'autres sont plus sensibles pour la détection des
anticorps anti capside. Ces différences de sensibilité pourraient être à l'ori-gine
du retard de certains tests dans la mise en évidence d'une séroconversion VHC
ou d'une moindre sensibilité chez des malades immunodéprimés. La spécificité
des tests Elisa paraît satisfaisante. Néanmoins, des réactions faussement
positives peuvent être observées. Elles ont été surtout rapportées avec les tests
de première génération (Mc Farlane et coll., 1990; Wong et coll., 1990) et
semblent plus rares avec les tests actuels. Les faux positifs pourraient être
observés principalement en cas d'hypergammaglobulinémie, de maladie
dysimmunitaire, d'infection liée à un autre virus, ou lorsque les tests ont été
faits sur des sérums chauffés ou décongelés et recongelés plusieurs fois.
Tests de validation
Le manque de spécificité des tests de première génération a été à l'origine du
développement de tests dits de « validation »,. Ces tests, aujourd'hui de
deuxième ou de troisième génération, sont fondés sur une technique
d'immunoblotting (le RIBA pour Recombinant Immunoblot Assay en est un
exemple), permettant la détection semi-quantitative des anticorps (Pawlotsky
et coll., 1996a). Les antigènes utilisés sont des protéines recombinantes ou des
peptides synthétiques. Ils associent des antigènes structuraux (antigènes de
capside et, parfois, d'enveloppe) et non structuraux (NS3, NS4, NS5), ainsi
que des contrôles de spécificité et de sensibilité.
Les tests de validation permettent de détecter la présence de plusieurs
anticorps spécifiques du VHC. Dans certains cas, un seul anticorps est détecté.
Le test est alors considéré comme « indéterminé ». En fait, la signification d'un
test indéterminé varie selon qu'il est obtenu chez un donneur de sang testé
systématiquement ou dans le cadre du diagnostic d'une infection à VHC dans
un laboratoire de virologie. Vingt à 40 % des donneurs de sang ayant un test
Elisa positif ont un test de validation de deuxième génération indéterminé.
Dans ce cas, la recherche d'ARN viral par PCR est positive dans 2 à 14 % des
cas (Lunel et coll., 1993; Martinot-Peignoux et coll., 1993). Le test de
deuxième génération indéterminé correspond, le plus souvent, à un faux
positif.
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