UE9 – Immunopathologie et Immunointervention Lefebvre d’Hellencourt

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UE9 – Immunopathologie et Immunointervention
Lefebvre d’Hellencourt
Date : 04/03/2016
Promo : PCEM2
Plage horaire : 10h-12h
Enseignant : Pr Lefebvre d’Hellencourt
Ronéistes :
BARAZER Romain
MOHSINALY Taha
Les antigènes
1. Définition
2. Propriétés
3. Les différents types d’antigènes
4. La valence
5. Reconnaissance antigénique
A. Modèles d’études des réponses immunitaires
B. Les immunoglobulines
C. Structure des Ig
D. Les membres représentatifs de la superfamille des Ig
E. Effet de la réduction et des protéases sur les Ig
F. Les régions hypervariables des Ig
G. Fonction de Fc et des différentes classes d’Ig
H. Forme membranaire et sécrétée des Ig
I. Avidité et spécificité
6. Les TCR : T Cell Receptor
7. Le CMH
8. Le CD4/CD8
1. Définitions
Un antigène est une substance capable d’être reconnue par le système immunitaire et d’induire une
réponse immunitaire.
Cette substance peut être d’origine biologique ou synthétique.
Il existe différents types d’antigènes :
 Exogènes :
- soit allogénique (même espèce)
- soit xénogénique (espèce différente)
(Ex : si on réalise une greffe de porc chez l’humain, on aura une greffe xénogénique)
 Endogènes : antigène propre à l’hôte et qui peuvent éventuellement dans des cas particuliers
donner des réponses immunes.
2. Les propriétés des antigènes
 Antigénicité (= réactivité antigénique) : capacité à être reconnu spécifiquement par le système
immunitaire. RECONNAISANCE.
 Immunogénicité : capacité à induire une réponse immunitaire
3. Les différents types d’antigènes
NATURELS
SYNTHETIQUE
S
Macromolécule
simples
Homo-polyosides
Hétéro-polyosides
Holoprotéine
hétéroprotéine
Immunogénicité
fréquente*
Lipides complexe
Acides nucléique
Immunogénicité
rare**
Macromolécule
complexes
Glycoprotéine
Glycolipide
Lipoprotéine
nucléoprotéine
Immunogénicité
très variable***
Macromolécule
de synthèse
complète
Lacrylamide
Haptène
-Non immunogène => pas capable
d’induire une réponse immunitaire
-Si complexe haptène-protéine porteuse =>
complexe immunogène
Un Haptène est une molécule de faible poids moléculaire (par exemple une protéine de 1 à 6 acides
aminés) qui n’est pas capable d’induire une réponse immunitaire. Il est non immunogène. Si on couple
cette haptène à une protéine porteuse, on peut développer un complexe qui sera immunogène.
C’est un cas particulier d’antigène car au départ ils ne sont pas immunogènes donc ce ne sont pas des
antigènes réels.
Remarques : Ces haptènes ont une importance dans le développement des vaccins.
Ronéo de l’an dernier : Définition de Wikipédia : Un haptène est une molécule de faible poids moléculaire
antigénique, c'est-à-dire capable d'être reconnue par le système immunitaire (notamment à travers les
anticorps (Ac)), mais non immunogène; incapable de l'induire, sauf s'il est couplé à une molécule porteuse,
ce qui confère l'immunogénicité de l'haptène.
Remarque :
* immunogénicité fréquente : si un organisme rencontre une de ces macromolécules, il y a de forte chance
qu’il y ait une réponse immunitaire.
**immunogénicité rare : si on a des lipides étrangers ou des acides nucléiques étrangers, il y a peu de chance
de développer une réponse immunitaire.
***immunogénicité très variable : il est difficile de prédire quelle va être la réponse immune pour ces
macromolécules complexes.
4. Valence
Définition : nombre d'Ac qui se fixeront simultanément sur une macromolécule.
L’épitope ou déterminant antigénique est la région de l'Ag qui va être reconnu par un Ac. Le site de liaison de
l'Ac est le paratope. On a toujours un nombre d'épitope > valence (on peut avoir une macromolécule pour
plusieurs épitopes)
On a 3 types d'épitopes:
- Linéaire ou continue: acides aminés correspondant à la séquence primaire de la protéine. Si
dénaturation, l’épitope est quand même reconnu par l’Ac.
- Conformationel : l’épitope est formé par le rapprochement de plusieurs zones de la protéine
lorsque cette dernière est en dans sa configuration IIIr. Si dénaturation, on perd l’affinité/ la
reconnaissance épitope - Ac
- Néoantigénique: créé par protéolyse (la protéolyse va démasquer un site de reconnaissance
épitope - Ac)
L'intérêt de faire la différence entre épitope continu et conformationel est que lorsque la protéine est dénaturée,
seul l'épitope linéaire peut être reconnu par l'Ac.
On a aussi 2 types d’antigènes:
- Ag Thymo dépendant(TD): besoin de thymus pour induire une réponse immune)
- Ag Thymo indépendant(TI) : pas besoin de thymus pour induire une réponse immune
NB: Pour déterminer si on va avoir des Ag TD ou des Ag TI, on va faire des expériences sur modèles
animaux (thymectomie pour voir s’il y a immunodéfficence ou non chez la souris par exemple…)
5. Reconnaissance antigénique
A. Modèle d’études des réponses immunitaires
- On peut faire une distinction au niveau des réponses immunitaires, qui peuvent être soient thymodépendants, soient thymo-indépendants.
- Des modèles d’études permettent de voir l’importance du rôle du thymus dans la réponse immune. Il
existe différents modèles, avec des souris qui présenteront des thymus anormaux, ou quasiment inexistants.
Parmi les modèles d’études, on peut citer :
➢ les souris nudes (dépourvues de thymus) et qui en plus ne présentent pas de poils. Ces souris n’auront
pas de lymphocytes T mais il peut quand même y avoir réponses immunitaires, qui feront intervenir
des anticorps, les réponses immunitaires ne seront donc pas dépendantes du thymus.
➢ les souris jeunes thymectomisées, chez lesquelles on enlève leur thymus, on aura le même type de
phénotype c’est-à-dire l’absence de lymphocytes T chez ces souris et également possibilité d’une
réponse immune indépendante du thymus. On peut être amené à thymectomiser chez des jeunes
enfants qui présentent une tumeur du thymus mais on observera une immunodéficience des
lymphocytes T.
➢ les souris SCID (severe combined immunodeficiency) qui sont des souris pour lesquelles on aura ni
lymphocytes B, ni T.
➢ les souris irradiées, cela aura un impact sur l’hématopoïèse, on aura également des souris qui seront
immunodéficientes. Mais on pourra réaliser une greffe de moelle pour réintroduire des populations de
cellules immunitaires.
- Ces modèles d’études permettent de mettre l’accent sur les réponses immunitaires dépendantes du thymus
ou non, ce qui est résumé sur le tableau ci-dessous :
TI : thymo-indépendant ;
TD : thymo-dépendant
Note ® : motifs simples et répétés
pour permettre l’activation d’une
réponse.
B. Les Immunoglobulines
Les immunoglobulines sont des glycoprotéines possédant un / des récepteurs capables de reconnaître les
antigènes. Les immunoglobulines vont être produites par des plasmocytes, et par les lymphocytes B. On aura
une certaine hétérogénéicité des immunoglobulines en les classant en 5 catégories : IgG, IgA, IgE, IgM et
IgD. On va retrouver ces Ig dans le plasma, la lymphe, ou encore à la surface des LB
D’un point de vue de modélisation, on a en vert les chaînes légères et en bleu on a les chaînes lourdes. On
trouve cette structure en forme de Y. On a la reconnaissance des antigènes qui se fera au niveau des régions
variables des chaînes lourdes et légères.
C. Structure des Ig
On a 4 chaines qui sont présentes, avec 2
chaines lourdes (heavy chain avec l’indice « H »)
et 2 chaines légères (light chain avec l’indice
« L »).
On peut noter les différentes régions : une
région constante, notée C, dans les chaines
légères et dans les chaines lourdes et une région
variable, notée V. On a donc 3 régions
constantes et 1 région variable par chaines
lourdes, et 1 région constante et 1 région variable
pour les chaines légères.
On peut avoir plusieurs types de chaines lourdes et de chaines légères (к et λ). Les 5 classes des
immunoglobulines seront définies selon le type de chaines lourdes :
  pour les IgG
  pour les IgA
  pour les IgM
  pour les IgE
  pour les IgD
Il existe aussi 2 types de chaines légères :  et
On peut avoir à l’extrémité des chaines légères, dans les domaines variables, des sites de liaison à l’antigène.
On peut aussi noter la présence de domaines particuliers, et on peut remarquer les ponts disulfures qui vont
former des domaines et qui vont permettre de relier les chaines lourdes et les chaines légères entre elles.
Les régions extrêmes de la molécule vont permettre sa liaison avec l’antigène.
Cette image de modélisation montre l’alternance d’hélices〈 et
de feuillets ® avec les différents domaines.
Rappel : les domaines sont des repliements de la protéine qui
vont former des structures particulières, grâce à la présence
des ponts disulfures.
Une fois encore, les images de modélisation ont permis de
mettre en évidence les caractéristiques des chaines légères, ont
permis également le séquençage des protéines ...
D. Les membres représentatifs de la superfamille des Ig
- Les immunoglobulines appartiennent à une superfamille des immunoglobulines. On retrouve :
➢ TCR
➢ le complexe majeur d’histocompatibilité (CMH) de classe I, de classe II,
➢ des clusters de différenciation (CD2, CD3, CD4, CD8 = molécules qu’on retrouve à la surface des
➢
➢
➢
➢
➢
lymphocytes= marqueurs spécifiques des lymphocytes T pour le CD3, CD4, CD8),
le CD28,
B7-1 et B7-2 (connu comme CD80 et CD86),
FcɣRII (récepteur qui permet de reconnaitre les IgG),
IL-1R (récepteur de cytokines),
Puis on a des récepteurs qui interviennent dans les phénomènes d’adhésion.
On peut trouver sur ces différentes molécules des domaines qui ressemblent à ce qu’on trouve sur les
immunoglobulines (par exemple : les domaines variables dans les IgG et TCR). C’est de cette manière, avec
la ressemblance des domaines, que l’on regroupe ces molécules dans une superfamille.
E. Effet de la réduction et des protéases sur les Ig
- On a cette dualité structurale avec les 2 types de chaines (variables et constantes) mais on retrouve aussi
une dualité fonctionnelle, démontrée par les travaux de Porteur.
- Par des techniques de digestion protéique (par des protéases telles que la papaïne ou pepsine), Porteur
séparait différentes parties des immunoglobulines pour étudier leurs fonctions :
En digérant l’immunoglobuline par la papaïne, celle-ci
coupe spécifiquement l’Ig à la base des chaines légères et on
génère 2 types de fragments : des fragments Fc qui
représentent une partie de la région constante des chaines
lourdes et des fragments F(ab) qui comprennent la chaine
légère et une partie de la chaine lourde.
En digérant l’Ig avec la pepsine, cette dernière coupe
sur plusieurs sites de la protéine, et on fragmente la partie
constante de la chaine lourde, générant des peptides Fc’ mais
on conserve les ponts disulfures qui conservent les chaines.
On aura également des fragments F (ab)’2.
- Ces travaux ont permis de montrer qu’on allait avoir, en fonction des fragments obtenus, des
différences d’activités. L’activité de reconnaissance de l’antigène a pu ainsi être démontrée comme étant
associée aux fragments F(ab) et F(ab)’2. Donc la liaison anticorps - antigène est possible grâce à ces
parties des Ig. Egalement, ça a permis de montrer d’une part que la partie Fc aurait des fonctions
particulières, et d’autre part que sur une Ig native, on allait avoir 2 sites de liaisons à l’antigène, qu’on
appelle paratope. Un anticorps aura 2 paratopes, les fragments F(ab)’2 peuvent reconnaître 2 épitopes,
mais les fragments F(ab) ne reconnaitront qu’un seul épitope, ce qui montre que l’anticorps possède 2
paratopes qui vont reconnaître l’antigène.
- Ces études montrent aussi que les liaisons Ag - Ac sont fortes, mais non covalentes
Flexibilité des Ig
On a également une région des Ig qui
s’appelle la région charnière qui permet d’avoir
une flexibilité des Ig. La région charnière va
permettre à l’immunoglobuline d’être plus ou
moins ouverte, d’avoir cette souplesse qui permet
de reconnaitre des épitopes qui sont placés à
différents endroits d’un Ag (favorise la
reconnaissance d’Ag).
F. Les régions hypervariables des Ig
On va avoir au niveau des paratopes des structures bien définies, modélisées sur le schéma ci-dessous. Il
s’agit ici d’une modélisation de la partie F(ab) de l’immunoglobuline, et elle montre les acides aminés qui
seront en contact avec l’antigène.
- On voit des régions bien définies pour la reconnaissance
de l’antigène, ces régions étant des régions variables de
chaines lourde et légère. Ces régions variables (de la
chaine lourde et de la chaine légère) vont également avoir
des régions considérées comme hypervariables. Ces
régions permettent la spécificité de reconnaissance des Ag
- Lorsqu’on observe la composition en acides aminés d’une Ig, on
va pouvoir étudier chaque aminé à chaque position et si on
compare plusieurs Ig entre elles, on va avoir des zones qui sont très
semblables (que ce soient dans les régions variables ou constantes)
mais aussi des zones avec des séquences en acides aminés très
différentes selon le type de molécule d’Ig, ce qui permet d’avoir un
niveau de reconnaissance différent selon l’antigène. Ce sont les
régions CDR (hypervariables).
Ces régions hypervariables réalisent des interactions faibles
avec l’épitope, on peut donc rompre ces liaisons par dénaturation.
- On voit bien ici que ces zones hypervariables
sont situées à l’extrémité de la molécule d’Ig et
seront directement impliquées dans la reconnaissance
de l’épitope.
Ces régions variables, notées CDR, sont
retrouvées sur les chaines lourdes et légères.
G. Fonctions de Fc et des différentes classes d’Ig
- Les travaux de Porter ont également permis d’étudier les parties Fc des Ig. Ces parties Fc (aussi appelées
partie constante) auront un rôle dans l’opsonisation et dans la facilitation de la phagocytose. En effet, s’il y
a seulement le fragment F(ab)’2, on observera pas d’opsonisation. La partie Fc aura un rôle :
➢ dans l’activation du complément. Cela fera intervenir le domaine CH2 (« C » pour « constant » et
« H » pour « heavy ») car elle intervient dans la fixation du complément (présent sur le fragment Fc).
➢ Dans la cytotoxicité cellulaire induite par les anticorps. Cette fonction mettra en jeu le domaine CH3
(présent sur le fragment Fc).
➢ Dans l’autorégulation de la production d’anticorps : lorsqu’il y a trop d’anticorps, il y aura un
rétrocontrôle négatif sur la production d’anticorps. Ce rétrocontrôle négatif est du au domaine Fc de
l’anticorps, encore une fois grâce au domaine CH3.
➢ Variable selon la classe de l’anticorps :
• La partie Fc de l’IgG interviendra dans l’immunité néonatale
• Celle des IgE interviendra dans l’hypersensibilité
• Celle des IgA aura un rôle important dans l’immunité des muqueuses
Donc, la partie variable est impliquée dans la reconnaissance de l’antigène, et la partie constante dans la
fonction même de l’Ig.
En ce qui concerne les différentes classes d’Ig, certaines sont des monomères (IgD et IgE), certaines peuvent
être des dimères (IgA), et d’autres des pentamères (IgM).
Classe
d’Ig
Représentation
Structure
Caractéristiques et fonctions
• 4 sous classes : IgG 1,2,3 et 4
• sécrétées dans la réponse
secondaire
• sont capables de traverser le
placenta grâce à la partie Fc
IgG
Monomère
• rôle important dans la
neutralisation des antigènes
• rôle important dans l’activation
du complément
• abondant dans le sérum
• 2 sous classes : IgA 1 et 2
• présentes dans tous les fluides
IgA
Dimère
(larmes, sécrétions nasales,
sécrétions bronchiques, gastrointestinales, urine, lait...)
• faible abondance dans le plasma
• rôle important dans la
neutralisation des antigènes
• impliquées dans les réponses
IgM
Monomère ou
pentamère
primaires : première ligne de
défense de l’organisme
• peu spécifiques
• rôle important dans l’activation
du complément
• impliquées dans les réactions
d’hypersensibilité
• favorise la sensibilisation des
mastocytes
IgE
Monomère
• on retrouve à la surface des
mastocytes des récepteurs qui vont
reconnaître spécifiquement la
partie Fc des IgE : ce sont les
récepteurs Fc∑R1.
• faible abondance dans le sérum
• essentiellement présentes à la
IgD
Monomère
surface des lymphocytes B et des
lymphocytes T
- Le tableau ci-contre résume les
différents types d’Ig et les principales
classes et sous classes associées à leurs
fonctions.
- Les IgA se retrouvent
essentiellement dans les liquides, donc
abondance dans les épithéliums. Comme
les IgA sont également présents dans le
lait maternel, le nouveau-né sera protégé
par les IgA maternels (en plus des IgG
provenant du placenta).
- Dans le sérum, on retrouve
essentiellement des IgG mais moins
d’IgA, les IgE sont présents en très faible
quantité.
Notion d’isotypie, d’allotypie, et d’idiotypie
On va parler de la notion d’isotypie : cela correspond aux classes et aux sous-classes des Ig donc on va
retrouver les isotypes dans chaque individu d’une même espèce. On aura plusieurs isotypes qui concerneront
les chaines lourdes. Chez l’homme, on retrouve 9 isotypes de chaines lourdes : 4 pour les chaines  des
IgG, 2 pour les chaines  des IgA, les chaines,  et. De la même façon, on retrouve les 2 isotypes pour
les chaines légères :  et.
On parle aussi d’allotypie, qui correspond aux différents allèles d’Ig (variations intra-espèces)
L’idiotypie correspond à la spécificité portée par la région variable pour la reconnaissance de l’antigène.
Ces spécificités
antigéniques des Ig différencient
des groupes d’individus à
l’intérieur d’une même espèce.
On peut parler de « groupes
sériques d’Ig » par analogie aux
groupes sanguins.
H. Forme membranaire et sécrétée des Ig
On peut avoir plusieurs formes d’Ig : forme membranaire ou forme sécrétée : dans l’Ig sécrétée, on aura
une région variable et 3 à 4 régions constantes ; dans l’Ig membranaire, on aura, en plus des domaines
variables et constants, une région transmembranaire (qui permet un ancrage de la protéine dans la
membrane), et un domaine cytoplasmique.
Au cours de la différenciation des lymphocytes B, on aura une expression différente des Ig en
fonction du stade de différenciation. Par exemple, les cellules souches n’expriment pas d’Ig. Les
progéniteurs précoces des lymphocytes B, exprimeront des chaines μ qui seront cytoplasmiques. Puis on
aura dans un premier temps, pour un B immature, une expression en surface des IgM, puis au niveau de la
cellule B mature une expression des IgM et IgD qui resteront membranaires. Tout ceci a lieu dans la
moelle osseuse.
Ces cellules, lorsqu’elles atteignent la circulation, peuvent être activées pour être transformées en
plasmocytes, cellules qui produiront en abondance des Ig.
Le lymphocyte B immature en surface n’exprime que des IgM ou IgD. Entre le lympocyte B
immature et le B mature il y a une évolution qui permettra d’élargir le spectre de production des Ig.
I. Avidité et spécificité
Il y a une différence entre avidité et affinité qui va être due à la valence.
L’avidité sera la résultante de l’affinité entre épitopes et paratopes,
et de la valence.
Lors de la reconnaissance de l’antigène par l’Ig, il peut y avoir plusieurs
épitopes sur l’antigène avec l’anticorps. Du coup la résultante de la liaison est,
en quelque sorte, la somme des affinités.
Ceci est vrai pour les Ig multimériques : pour les IgM qui sont
pentamériques, avec une valence de 10, même si l’affinité de l’IgM vis-à-vis de
l’antigène n’est pas importante, l’avidité peut être très forte.
L’avidité est donc une mesure de la force de liaison entre un
anticorps et son antigène.
On peut avoir formation de réseaux constitués d’anticorps et d’antigènes. Ces réseaux peuvent
s’expliquer par la zone d’équivalence selon la quantité d’anticorps et d’antigènes.
• Dans les milieux liquides, si on a une plus forte concentration d’anticorps, on aura juste des
interactions Ig - Ag sans formation de réseaux.
• Si on a plus d’antigènes que d’anticorps on aura une saturation des anticorps et donc pas de
réseaux.
• Par contre, si on a une quantité équivalente en Ig et antigènes, on pourra observer des réseaux
complexes d’antigènes et d’anticorps, et ces réseaux peuvent se précipiter. C’est pourquoi des
techniques de dosages immunologiques emploient cette méthode pour estimer la quantité en
Ig et antigènes.
Spécificité
On immunise des souris avec des
antigènes, qui sont des protéines ayant un
groupement sulfate en position méta du cycle
benzène. A l’issue de cette immunisation, on
obtient des Ig qui seront dirigées contre cette
molécule, on récupère le sérum contenant les
anticorps. Puis, on met en présence ces
anticorps avec les antigènes qui sont très
proches (la seule différence étant la position
du groupement sulfate) et on remarque une
liaison forte de l’anticorps vis-à-vis de
l’antigène ayant le groupement sulfate en
position méta. Tout ça pour mettre en évidence
la forte spécificité des anticorps.
Il précise quand même que c’est difficile de faire un prélèvement sanguin à une souris.
Cette spécificité des anticorps peut avoir des intérêts dans diverses techniques, utilisant des anticorps
monoclonaux. Parmi ces techniques, on peut nommer :
➢ l’immunofluorescence
➢ ELISA (pour déterminer la concentration en facteurs solubles)
➢ RIA (même principe que ELISA mais on se base sur la radioactivité),
➢ l’IHC et l’immunocytochimie
➢ l’immunogold utilisant des microscopes électroniques
➢ le Western Blot
Rappel : les anticorps polyclonaux reconnaissent plusieurs épitopes ; les anticorps monoclonaux ne
reconnaissent qu’un seul épitope pour un antigène donné.
6. Les TCR : T Cell Receptor
(Un autre type de récepteur important, cette fois ci au niveau des
lymphocytes T)
Au niveau de la structure : elle sera proche des Ig : 2 chaines : 1 alpha et
1 béta (reliée par un pont disulfure).
On retrouve dans ces chaines des régions variables et une région constante.
A la différence des Ig, le TCR sera toujours membranaire (1 région
transmembranaire et 1 région cytoplasmique).
On retrouve aussi une région charnière qui sera présente chez les TCR,
cette région charnière a la même fonction que chez l’IG c’est-à-dire une
certaine souplesse pour que le TCR puisse reconnaitre les épitopes.
Autre différence, le TCR possède 1 seul paratope (Il reconnaît 1 seul épitope).
Il existe donc 2 chaines : TCR alpha et TCR beta.
Les Ig reconnaissent les Ag par leur paratope. Pour les TCR on aura un phénomène qu’on appelle la
restriction. Celle-ci correspond à une double reconnaissance : en effet, pour qu’il y ait une activation des
Ly T, il faut qu’il ait une reconnaissance par le TCR d’un épitope mais aussi un CMH du soi (complexe
majeur d’histocompatibilité).
Concrètement plusieurs cas de figure peuvent se présenter :
- Si un TCR sur un LcT ne reconnaît que l’Ag et qu’il n’y a pas de CMH
 Pas d’activation
- Si on a un CMH et pas d’Ag
 Pas d’activation
- Si on a un TCR qui reconnaît un Ag qui est présenté (cellule présentatrice d’Ag) par un CMH qui n’est pas
du soi
 Pas d’activation
- Si on a un TCR qui reconnait un Ag qui est présenté par un CMH qui est du soi  Activation
Question élève (ronéo 2015) : Le CMH n’est présent qu’au niveau des cellules présentatrices d’antigènes ?
Réponse : Les CMH de classe 2 sont majoritairement présent au niveau des cellules présentatrices
d’antigène, comparée à ceux de classe 1 qui eux sont ubiquitaire. (Voire suite)
7. Le CMH (=complexe majeur d’histocompatibilité)
Il existe 2 CMH : Classe 1 et classe 2.
Le rôle du CMH est de présenter des peptides à la surface des cellules.
La différence importante entre les 2 classes de molécules du CMH ne repose pas sur leur structure mais sur
leur origine des peptides qu’elles capturent et transportent à la surface cellulaire.
Concernant le CMH I : présente des Ag dérivant des protéines provenant du cytoplasme (ex : infection
d’une cellule par un virus qui va pénétrer dans la cellule, dans le noyau puis dans le RE. Le CMH I captera
des Ag des protéines virales dans le RE et les exposeras à la surface de la cellule). Cependant le CMH I peut
aussi présenter des protéines normales de l’individu.
Structure : Le CMH I est composé de 2 chaines :
-alpha composée de 3 domaines (alpha1, alpha2 et alpha3)
-béta 2 microglobuline
Les chaines α1 et α2 vont former une cavité permettant d’accueillir des peptides à la surface de la cellule.
La région codante de cette chaine alpha est présente dans le locus du CMH (Locus HLA codant pour les
CMH). La région codante de la chaine béta 2 microglobuline est hors locus CMH.
Les chaines α1 et α2 vont former une cavité permettant d’accueillir des peptides (en bas à droite sur l’image
ci-dessous)
Le CMH I peut accueillir uniquement des petits fragments de peptides de 8- 10 aa
Concernant le CMH II : Idem mais pour des protéines/fragments peptidiques venant des vésicules extra
cellulaire provenant des macrophages (phagocytose) et des cellules Lymphocytaire B par reconnaissance
des Ag solubles qui vont être internalisés (endocytose) (cf 3 cases en bas de l’image ci-dessous)
Question d’élève: peut-on dire que le CMH I intervient plus dans la protection virale et que le CMH2
intervient plus dans la protection contre les bactéries
Réponse du prof : De façon schématique… euh... oui, mais on reviendra plus en détail là-dessus… mais, oui
on peut imaginer aussi que un virus peut être phagocyté et reconnu par une IG donc pas exclusivement.
Mais de façon schématique on peut dire ça (la réponse qui veut rien dire…)
Structure : Pour le CMH II on a 2 chaines qui
sont transmembranaire et sont toutes les deux
codées par des gènes présents dans le locus du
CMH :
-alpha
-beta
On aura alpha 1 et Béta 1 qui vont former la
cavité d’accueil du peptide. La cavité permet
d’accueillir des peptides > 13 aa. (Donc des
peptides plus grands que ceux accueillis par le
CMH I)
L’expression du CMH diffère selon les tissus :
8. Le CD4/CD8
Il existe 2 molécules importantes pour l’activation des TCR. Les CD4/CD8 permettent de distinguer les
deux populations de Ly T
Le CD4 et CD8 sont des protéines transmembranaires. Le CD4 et CD8 permettront de se relier au CMH :
-le CD4 CMH II
-le CD8 CMH I
Le CD4 et le CD8 seront nécessaire pour l’activation des Ly T et seront donc considérés comme des co
récepteur.
Ainsi si pas de CD4 et CD8 : pas d’activation du Ly T
Les CD4/ CD8 interagissent avec une tyroxine kinase (LCK) et cela va permettre une augmentation du
signal lorsqu’on a la reconnaissance de l’Ag présenté par la cellule présentatrice d’Ag ayant le CMH du soi.
Présentation des peptides des CMH I et CMHII :
CMH I est ubiquitaire
CMH II est plus spécifique et est retrouvé à la surface des macrophages, des cellules dendritiques et des Ly
B.
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