UE9 – Immunopathologie et Immunointervention Lefebvre d’Hellencourt

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UE9 Immunopathologie et Immunointervention
Lefebvre d’Hellencourt
Date : 01/03/2016 Plage horaire : 14h-16h
Promo : PCEM2 2015-2016 Enseignant : Dr Lefebvre d’Hellencourt
Ronéistes : CHITSON Karen
CHITSON Laura
Introduction à l’immunologie : 1ère partie
I. Introduction
1. La variole
2. La vaccination
3. Pasteur
4. Définitions
II. Le système immunitaire
III. L’infection
1. Les lymphocytes naïfs
2. Les cellules mémoires
IV. L’hématopoïèse
1. Les lymphocytes
2. Les monocytes
3. Les cellules dendritiques
4. Les neutrophiles
5. Les éosinophiles
6. Les basophiles
7. Les mastocytes
V. Les organes lymphoïdes
1. Les organes lymphoïdes primaires
2. Les organes lymphoïdes secondaires
VI. Les antigènes (1ère partie)
1. Définition
2. Propriétés
3. Les différents types d’antigène
4. Valence
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I. Introduction
Notions historiques
L'immunologie reste un domaine assez récent. Dans les années 1900, il y a eu une évolution des théories
avec la théorie humorale et la théorie cellulaire (humorale : théorie d'anticorps et les lymphocytes ; cellulaire
fait intervenir la phagocytose, les lymphocytes T et les notions de soi). Les notions de système intégré ont
permis de replacer le système immunitaire dans l’ensemble des systèmes.
Il y a eu des progrès techniques qui ont permis d'avancer dans les compréhensions d'immunologie avec des
techniques d'observations des tissus et des cellules qui ont beaucoup évolué avec l'apparition de la
microscopie, des progrès importants en biochimie, génétique, physique nucléaire et en biomoléculaire.
Il y a eu des évolutions au niveau des concepts avec des notions comme la tolérance qui ont permis de faire
avancer les connaissances sur l’immunité. On est maintenant dans une ère dit post-génomique car la plupart
des génomes ont été séquencés. On a ainsi une vue globale de l’ensemble des gènes quand on veut étudier
un phénomène. Il existe maintenant des techniques parallèles de bioinformatique permettant d’intégrer
toutes ces données génomiques.
1. La variole
Elle a provoqué des épidémies très importantes, bien qu'elle soit de nos jours éradiquée.
Il y a eu des cas d'abord importants en Asie (début en Chine), puis il y a eu des migrations vers l'Amérique
du nord (population non immunisée) avec de fortes épidémies. Cette pathologie est dut à un virus du groupe
des POX Virus, on retrouve ce virus dans les sérosités et on a une contagion par contact direct (voie cutanée
ou muqueuse) ou indirect (voie respiratoire ou digestive). Le taux de mortalité pouvait varier de 25 à 45%
selon les souches. Les moyens présents pour lutter contre la variole étaient très variables (inoculation,
prières...).
Les chinois ont essayé d'inventer des techniques pour lutter contre la variole, dont la variolisation. Cette
technique consistait à prélever du pus de patient atteint de variole et à l'injecter à des patients sains pour
essayer de les protéger. Cette technique de variolisation a été importée de l’Asie vers l’Europe par une
femme de diplomate anglais, atteinte de la variole donc très sensible à ce problème. Elle fut d’abord
appliquée sur des prisonniers anglais puis plus largement sur la population.
Il y avait des résultats intéressants car il y avait une protection des personnes mais il y avait tout de même
une mortalité de 2%, ce qui était important et un risque de propagation de l'épidémie. Ce n'est qu'après que
la protection fut optimale grâce à Edward Jenner en 1796, avec l'apparition de la vaccination en ayant
comparé la variole humaine avec la variole animale (similitudes entre l'homme et la vache). Il a utilisé des
vaches infectées pour essayer de voir si cela pouvait protéger des hommes ou pas. Il a injecté à un enfant de
7 ans sain du pus de la variole de vache ce qui a permis de le protéger.
Le virus de la variole est la vaccine, cowPOX virus : ainsi la vaccine injectée à un homme protège de la
variole humaine, d'où le nom de vaccin, puis « vaccination » qui a été ensuite utilisé. L’avantage par rapport
à la variolisation est un taux de mortalité quasiment nul.
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Il y a plusieurs phases qui caractérisent la variole :
- l'incubation : elle dure de 8 à 10 jours (phase lente)
- l'invasion : avec des signes grippaux (frissons, température...)
- l'éruption : avec l'apparition de vésicules et pustules (visages en premier puis le reste du corps)
- la suppuration : 3 jours après la phase d'éruption
- la dessiccation qui permet l'assèchement des vésicules et ainsi la formation de croutes qui tombent
laissant des cicatrices indélébiles. (pour les patients qui survivent)
Lorsque l'on parle de la variole, il y a à la fois les personnes atteintes qui vont mourir de l'infection et les
personnes qui vont survivre qui vont être défigurées par l'infection.
2. La vaccination
La vaccination a permis assez rapidement d'éradiquer la variole (quand elle a été enfin utilisée de façon
générale) grâce aux campagnes mondiales de vaccination qui ont commencé dans les années 60 (1977 :
denier cas de variole qui est apparu en Somalie). C'est l'exemple que l'immunologie peut combattre une
épidémie dramatique.
Actuellement, la variole n'est plus une menace ; il ne reste que quelques souches de ce virus présents dans
des laboratoires de recherche aux USA et en Russie (approche de protection contre-terrorisme...)
3. Pasteur
Au cours de sa vie, il a eu plusieurs carrières :
- Physicien (travaux sur la dissymétrie moléculaire)
- Microbiologiste avec la fermentation : il est à l'origine de beaucoup de techniques de
microbiologie, notamment, il a permis de démontrer que la génération spontanée n'existait pas (à l'époque on
pensait que si on avait une solution riche en nutriments, l'apparition de microorganismes était spontanée,
sans explication). Il a montré que si on utilisait un bécher avec un bouchon filtrant, il empêchait l'apparition
de la génération de microbes.
- L'agronomie : il a travaillé sur les maladies du vin et de la bière (problèmes importants pour les
industries de France de l'époque, par rapport aux parasites qui étaient dans le vin). Il a développé la
pasteurisation, qui a permis de conserver de façon durable des aliments et des solutions.
- La maladie des vers à soie qui était une maladie importante de l'époque dans l'agroalimentaire
- Travaux sur les maladies infectieuses avec la découverte des staphylocoques, streptocoques et
pneumocoques.
- Travaux sur les méthodes d'atténuation de la virulence des microbes, afin de procéder ensuite à
des vaccinations (choléra). Ce qui a rendu célèbre Pasteur, ce sont ses travaux de 1985 sur la rage : par sa
méthode d'atténuation, il a injecté de la moelle atténuée à un patient atteint (enfant de 9 ans), il a pu le
sauver, ce qui a été un scoop médiatique, permettant de récolter des fonds et de fonder l'Institut Pasteur.
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4. Définitions
L'immunité : c'est l'ensemble des réactions qui vont tendre à éliminer des substances étrangères (par
exemple : virus, bactéries, champignons, parasites, macromolécules, cellules animales étrangères, cellules
étrangères de la même espèce). Cela va sous-tendre aux notions de soi et de non soi.
L'immunologie : c'est une discipline biologique et médicale qui va étudier les processus de reconnaissance
de substance antigénique.
La réponse immunitaire : c'est l'ensemble des conséquences de la reconnaissance des substances
antigéniques.
Le système immunitaire : C'est un système complexe de facteurs humoraux et d'interactions cellulaires qui
vont permettre la réponse immunitaire.
La vaccination : méthode de stimulation de l’immunité vis-à-vis d’une infection grâce à l’injection d’un
microorganisme ou un de ses produits sous forme inoffensive.
II. Le système immunitaire
Il va assurer 3 fonctions fondamentales :
- la définition de l'individu (le soi)
- la reconnaissance de signaux moléculaires étrangers (le non soi)
- l'organisation de la défense du soi
La définition de l'individu fait appel aux notions de soi et non soi.
Pour reconnaître ce qui n'est pas du soi, il faut reconnaître des signaux moléculaires des substances
étrangères et ainsi le système immunitaire pourra organiser la défense.
Dans l'immunopathologie, il y aura le dérèglement du système immunitaire :
- un déficit de la réponse immunitaire (exemple : le sida, dans certains types de cancers)
- l'auto-immunité (exemple : le lupus, sclérose en plaque)
- hypersensibilité (exemple : l'allergie ou l'asthme)
III. L'infection
L'infection est due à un pathogène comme un microbe. Pour avoir une infection, il faut que le pathogène
franchisse différentes barrières comme la barrière physique qui peut être la peau ou certains liquides, si le
microbe pénètre dans l'organisme, on va avoir des systèmes de défense qui vont se mettre en place.
- La 1ere défense : l'immunité innée, qui peut être suffisante pour éliminer la prolifération du microbe et
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ainsi l'élimination du pathogène, elle consiste en une réaction immunitaire et une réaction inflammatoire. Si
l'immunité innée est insuffisante, on aura la mise de place de l'immunité spécifique.
- La 2ème défense : l'immunité spécifique fait intervenir différentes cellules qui vont permettre de
combattre ce pathogène. C'est le cas de cellules qui sont capables de capter l'antigène et qui vont emmener
cet antigène dans un organe lymphoïde secondaire où elles pourront interagir avec d'autres cellules (les
lymphocytes) qui vont reconnaître l'antigène capté.
L'interaction entre les cellules présentatrices de l'antigène et les lymphocytes vont permettre d'activer ces
lymphocytes et les rendre effecteurs (à la base ce sont des lymphocytes naïfs).
Ces lymphocytes effecteurs vont avoir 2 fonctions :
- combattre le pathogène et l’éliminer (une fois l'élimination du pathogène faite, les lymphocytes
évoluent vers l'apoptose)
- la mise en place des cellules mémoires (une petite population)
1. Les lymphocytes naïfs
Ce sont eux qui vont aller à la rencontre des cellules présentatrices de l'Ag et qui vont ensuite être activés en
effecteur.
Il faut que ces lymphocytes naïfs aient :
- la capacité de reconnaître l'Ag, avec une diversité importante ; soit une diversité de récepteurs ++
- une sélection performante pour que ces lymphocytes naïfs ne reconnaissent pas le soi (avec l’élimination
des lymphocytes auto-réactifs).
En clair, les lymphocytes naïfs doivent reconnaître le non soi de façon suffisamment large pour pouvoir
prendre en compte l'ensemble des pathogènes possibles.
2. Les cellules mémoires
Elles sont importantes dans l'immunité spécifique.
Expliquons la réponse au cours du temps en Ac dirigés contre un Ag donné :
Si on met en présence un Ag A, il y aura :
- d'abord, une latence
- puis une augmentation d'AC
- enfin, une chute
Cette première réponse face à l'exposition de l'Ag A est la réponse Primaire.
Si on remet en présence encore une fois cet Ag A, on aura une réponse plus rapide et plus importante, c'est
la réponse Secondaire.
Si on met en présence un Ag B, la réponse sera de type Primaire.
→ Ainsi l'immunité spécifique permet une réponse plus importante et plus efficace lors d'une réinfection.
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