Fiche de Formation n°
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donnant la paix, échangent souvent un sourire. Et cela change radicalement la communion
entre les membres de l'assemblée. Il en est de même au groupe de prière. Lors des chants on
regarde plus son carnet que son voisin. Mais. « Tu es devenu enfant de Dieu » ne s'adresse
pas à son carnet de chant mais à tous ceux qui sont rassemblés. Je suis frappé de voir le
changement sur les visages quand on propose de se regarder les uns les autres. Ils
deviennent rayonnants.
V. Osons aussi nous regarder.
Parfois, sous le prétexte tout à fait légitime d'intérioriser la prière, nos yeux sont
fermés et l'intensité de notre recueillement fait que nos visages se crispent, exprimant plus
de la souffrance que de la joie. Ouvrir quelques instants les yeux, et regarder les frères et
sœurs en prière autour de nous détend notre visage. Si nous croisons le regard d'une autre
personne, souvent c'est un sourire qui vient sur nos visages, exprimant la joie de la vie
fraternelle et du partage de la prière. S'il est bon de partager nos soucis, nos peines en
demandant la prière du groupe, il est bon aussi de partager nos joies, celle d'une naissance,
d'une réussite, ... «Réjouissez-vous avec ceux qui sont dans la joie, pleurez avec ceux qui
pleurent » (Rm 12, 15). Facilement nous partageons nos peines. Sachons partager nos joies.
Ne confondons pas joie et trop d'exubérance. Sous prétexte d'être dans la joie, des
personnes essaient de prendre une attitude joyeuse forcée qui ressemble parfois plus à de
l'excitation qu'à de la joie. La joie est plus profonde. Elle n'est pas le résultat d'une technique
ou d'une volonté bien humaine. Elle est le fruit de notre relation à Dieu, de l'amour
réciproque vécu avec Lui. Alors la joie jaillit naturellement en nous, et, avec nos frères, nous
proclamons la Bonne Nouvelle. Là est la source de la joie véritable.
« Alors on disait parmi les nations: " Merveilles que fit pour eux le Seigneur ! "
Merveilles que fit pour nous le Seigneur, nous étions dans la joie » (Ps 125[126], 2-3).
P o u r a l l e r p l u s l o i n :
- Guy Noël cite deux points pour aider un groupe à grandir dans la joie :
le témoignage et l'évangélisation.
1- Qu'en est-il dans votre groupe de prière de ces deux point ?
2- Quelle place ont l'action de grâce et le témoignage dans votre assemblée de
prière ?
- Dans votre groupe, êtes-vous attentif à la convivialité comme lieu de joie pour vos
frères et sœurs.
- Reprenez le texte de Paul VI, « Gaudete in Domino »
(Réjouissez-vous dans le Seigneur),
et consultez les nombreux articles de Pierre Chieux dans les rubriques : « Soyez
toujours joyeux » et « Mets ta joie dans le Seigneur » de notre site :« Fraternité
Pentecôte ». Ils peuvent nourrir votre réflexion et aussi faire l'objet d'un
enseignement dans votre groupe de prière.
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C u l t i v e r l a j o i e
Dans nos groupes de prière, les bergers doivent être attentifs à susciter
des témoignages qui réjouissent toute l'assemblée.
« Oui, c'est pour nous également une exigence d'amour que de vous inviter à
partager cette joie surabondante qui est un don de l’Esprit Saint »
(Exhortation apostolique « Gaudete in Domino » Paul VI, Pentecôte 1975)
Introduction par le père Joël Guibert
La joie, Dieu la veut pour nous !
Avant me de pouvoir vivre la joie, il faudrait déjà y croire. Avouons qu'il n'est pas facile
de croire à la joie dans un monde marqué par une grande désespérance. Il est même devenu
presque indécent d'être profondément heureux ! Pourtant il faut oser croire au bonheur pour
mieux en vivre. Tout d'abord, la joie n'est pas une option facultative pour le croyant mais bien un
commandement de la part de son Seigneur : « Restez toujours joyeux. Priez sans cesse. En toute
condition, soyez dans l'action de grâces. C'est la volonté de Dieu sur vous dans le Christ Jésus »
(Thess 5, 16-18).
Que les psychologies plus mélancoliques se rassurent, la joie profonde et durable ne
provient pas seulement d'un « bon tempérament » réservé à certains, mais se puise dans le cœur
de Dieu. C'est en ce sens que nous avons tous à « conquérir » la joie même si elle demeure un don
gratuit de Dieu. Comme me disait un prêtre à l'origine de ma vocation : « La joie, c'est comme les
choux, ça se cultive ! » Plus sérieusement, il me conseillait : « Fais-toi un florilège de courtes
paroles de la Bible qui sont positives et qui te tirent vers l'espérance, vers la joie. Et n'aie pas peur
de reprendre ces courtes paroles plusieurs fois au cours de la journée ».
Petits bonheurs et joie profonde
On peut dire qu'il y a deux niveaux de joie. Il est important de les repérer pour ne pas
s'enliser justement dans des pseudo-joies.
Il y a les petits bonheurs de la vie, des joies « naturelles » pourrait-on dire : joie d'une
réunion entre amis, joie de goûter un sublime « Bordeaux » ! Sans aucunement mépriser ces
petites joies voulues par Dieu, nous sentons bien que certaines joies sont fugaces et pas assez
profondes pour combler nos attentes : « Cueille cette frêle fleur, prends-la vite ! De crainte qu'elle
ne se fane et ne s'effeuille dans la poussière » (R.Tagore, L'offrande lyrique, NRF, Gallimard,
1971, p. 34).
Fraternité Pentecôte
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Cette fiche est tirée des articles de Pentecôte Aujourd'hui n° 72
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Ces petits bonheurs sont souvent liés au plaisir et au sentiment. Le cœur de tout homme
aspire à une joie beaucoup plus profonde et durable. La vraie joie vient de Dieu. Jésus ne nous
promet pas de petites joies de « Prisunic » mais SA propre joie : « C'est ma paix que je vous donne,
pas comme le monde la donne » (Jn 14, 27). Cette joie divine sera « complète au point que
personne ne pourra nous l'enlever » (cf. Jn 15, 1). Avec Jésus, le slogan à la mode « c 'est que du
bonheur », devient enfin alité ! Quel est donc la cause de la joie profonde ? La plupart des
chansons du « top 50 » sont finalement des hymnes à l'amour. Le secret du bonheur profond de
l'homme est « d'être aimé, d'aimer et de faire aimer l'amour ». Jésus est très clair à propos de la
source de la joie. Pour « que sa joie soit en nous » il faut que « nous demeurions dans son amour
comme lui-même demeure dans l'amour du Père » (cf. Jn 15, 10). Vous voulez être « possédés » par
la vraie joie, laissez-vous posséder de plus en plus par l'Esprit Saint, « l'Amour répandu dans les
urs » (Rm 5, 5).
I. Cultiver la joie dans le groupe de prière
Dans la Bible le mot joie revient plus de trois cents fois. Certaines fois il traduit une
émotion très humaine joie des retrouvailles par exemple mais le plus souvent il s'agit
de la joie qui nous vient de Dieu, par l'Esprit Saint. Ainsi, dans Galates (5, 22), Paul nous
enseigne que « Le fruit de l'Esprit est charité, joie, paix, ... ». Jésus lui-même désirait
ardemment que nous recevions cette joie : « Je vous dis cela pour que ma joie soit en vous
et que votre joie soit complète » (Jn 15-11).
Cette joie se révèle particulièrement à la Pentecôte. La joie est une grâce de Pentecôte
et nous le voyons bien chez beaucoup de ceux qui reçoivent l'effusion de l'Esprit. Il arrive
que certains, comme les Apôtres, peuvent donner l'impression qu'ils sont ivres, mais c'est de
l'ivresse de l'Esprit Saint ! Dans nos groupes de prière, par nos chants nous témoignons
souvent de cette joie de Dieu en nous : « Soyons toujours joyeux ! » De fait nos assemblées
sont assez souvent joyeuses, mais est-ce toujours le cas?
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Je suis régulièrement interpellé par la différence entre nos affirmations et nos
attitudes. Ainsi, il est fréquent de chanter « J'ai de la joie dans mon cœur » et de constater
que les visages ne rayonnent pas cette joie du cœur. Lors de la fête de la musique, voilà
plusieurs années, nous chantions pendant près de deux heures des chants de louange. Si
certaines personnes étaient souriantes, combien d'autres, peut-être un peu crispées par
l'environnement et les problèmes musicaux, avaient un visage triste ! Une fois cette
constatation faite, comment pouvons-nous progresser et nous aider à accueillir et vivre cette
joie, personnellement et dans le groupe de prière ? Pour cela regardons ce qui s'est passé à la
Pentecôte.
II. Le témoignage
Suite à la venue de l'Esprit, les disciples commencent par témoigner : « ... tous, nous
les entendons publier les merveilles de Dieu » (Ac 2, 11). Et cela les met dans une telle joie,
une telle exubérance, que ceux qui les entendent pensent qu'ils sont ivres. Dans nos
assemblées, les responsables doivent être attentifs à susciter des témoignages qui ont toute
leur place dans la prière et principalement dans le temps de louange du début. Nous avons
tous l'expérience de témoignages tellement vrais et pleins d'humour qu'ils réjouissent toute
l'assemblée : « Merveilles que fit pour nous le Seigneur, nous étions dans la joie. »
(Ps125[126], 3). Cela est vrai aussi pour celui qui donne son témoignage. Reconnaître les
bienfaits de Dieu à notre égard nous met dans la joie : « Jonas éprouva une grande joie à
cause du ricin » (Jonas 4.6).
III. L'évangélisation
Après le témoignage, vient le temps de l'évangélisation. la proclamation du kérygme.
l'annonce du nom de Jésus, le seul nom par lequel nous sommes sauvés. Le discours de
Pierre à la Pentecôte n'est que le début de l'évangélisation qui se poursuit encore
aujourd'hui. L'annonce de la Bonne Nouvelle est toujours source de joie, même si souvent
elle est l'occasion de combats, voire de persécution : « Pour eux, ils s'en allèrent du
Sanhédrin, tout joyeux d'avoir été jugés dignes de subir des outrages pour le Nom »
(Ac 6.41).
Et cela est bien entendu encore vrai aujourd'hui. Chaque année avec des frères
catholiques, protestants et évangéliques nous chantons durant près de deux heures à la Fête
de la Musique. Tous les participants témoignent de la joie d'avoir pu ainsi en public chanter
les merveilles de Dieu. Et cette joie rejaillit dans les assemblées de prière suivantes.
IV. La vie fraternelle
Ceux qui sont touchés par le discours de Pierre se font baptiser et s'adjoignent à la
communauté. La vie communautaire est une suite logique de l'effusion de l'Esprit. Pour
beaucoup elle n'est pas de type résidentiel, mais se concrétise sous forme de partage,
d'attention à l'autre, de compassion... Elle n'est pas toujours facile à vivre, mais avec un peu
d'attention elle est source de joie : « Jour après jour, d'un seul cœur, ils fréquentaient
assidûment le temple et rompaient le pain dans leurs maisons, prenant leur nourriture avec
allégresse et simplicité de coeur » (Ac 2. 46). Celle vie fraternelle demande une attention
toute particulière aux autres. Cela se remarque bien dans les eucharisties lors du geste de
paix. A cette occasion, les personnes qui, jusque là, s'ignoraient, se regardent et, en se
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