Fiche de Formation n° 33 donnant la paix, échangent souvent un sourire. Et cela change radicalement la communion entre les membres de l'assemblée. Il en est de même au groupe de prière. Lors des chants on regarde plus son carnet que son voisin. Mais. « Tu es devenu enfant de Dieu » ne s'adresse pas à son carnet de chant mais à tous ceux qui sont rassemblés. Je suis frappé de voir le changement sur les visages quand on propose de se regarder les uns les autres. Ils deviennent rayonnants. V. Le Ber ger 7e par tie Cette fiche est tirée des articles de Pentecôte Aujourd'hui n° 72 GUY NOËL Cultiver la joie Osons aussi nous regarder. Parfois, sous le prétexte tout à fait légitime d'intérioriser la prière, nos yeux sont fermés et l'intensité de notre recueillement fait que nos visages se crispent, exprimant plus de la souffrance que de la joie. Ouvrir quelques instants les yeux, et regarder les frères et sœurs en prière autour de nous détend notre visage. Si nous croisons le regard d'une autre personne, souvent c'est un sourire qui vient sur nos visages, exprimant la joie de la vie fraternelle et du partage de la prière. S'il est bon de partager nos soucis, nos peines en demandant la prière du groupe, il est bon aussi de partager nos joies, celle d'une naissance, d'une réussite, ... «Réjouissez-vous avec ceux qui sont dans la joie, pleurez avec ceux qui pleurent » (Rm 12, 15). Facilement nous partageons nos peines. Sachons partager nos joies. Ne confondons pas joie et trop d'exubérance. Sous prétexte d'être dans la joie, des personnes essaient de prendre une attitude joyeuse forcée qui ressemble parfois plus à de l'excitation qu'à de la joie. La joie est plus profonde. Elle n'est pas le résultat d'une technique ou d'une volonté bien humaine. Elle est le fruit de notre relation à Dieu, de l'amour réciproque vécu avec Lui. Alors la joie jaillit naturellement en nous, et, avec nos frères, nous proclamons la Bonne Nouvelle. Là est la source de la joie véritable. « Alors on disait parmi les nations: " Merveilles que fit pour eux le Seigneur ! " Merveilles que fit pour nous le Seigneur, nous étions dans la joie » (Ps 125[126], 2-3). ✽ Pour aller plus loin: - Guy Noël cite deux points pour aider un groupe à grandir dans la joie : le témoignage et l'évangélisation. 1- Qu'en est-il dans votre groupe de prière de ces deux point ? 2- Quelle place ont l'action de grâce et le témoignage dans votre assemblée de prière ? - Dans votre groupe, êtes-vous attentif à la convivialité comme lieu de joie pour vos frères et sœurs. - Reprenez le texte de Paul VI, « Gaudete in Domino » (Réjouissez-vous dans le Seigneur), et consultez les nombreux articles de Pierre Chieux dans les rubriques : « Soyez toujours joyeux » et « Mets ta joie dans le Seigneur » de notre site :« Fraternité Pentecôte ». Ils peuvent nourrir votre réflexion et aussi faire l'objet d'un enseignement dans votre groupe de prière. Page 4 Dans nos groupes de prière, les bergers doivent être attentifs à susciter des témoignages qui réjouissent toute l'assemblée. « Oui, c'est pour nous également une exigence d'amour que de vous inviter à partager cette joie surabondante qui est un don de l’Esprit Saint » (Exhortation apostolique « Gaudete in Domino » Paul VI, Pentecôte 1975) Introduction par le père Joël Guibert La joie, Dieu la veut pour nous ! Avant même de pouvoir vivre la joie, il faudrait déjà y croire. Avouons qu'il n'est pas facile de croire à la joie dans un monde marqué par une grande désespérance. Il est même devenu presque indécent d'être profondément heureux ! Pourtant il faut oser croire au bonheur pour mieux en vivre. Tout d'abord, la joie n'est pas une option facultative pour le croyant mais bien un commandement de la part de son Seigneur : « Restez toujours joyeux. Priez sans cesse. En toute condition, soyez dans l'action de grâces. C'est la volonté de Dieu sur vous dans le Christ Jésus » (Thess 5, 16-18). Que les psychologies plus mélancoliques se rassurent, la joie profonde et durable ne provient pas seulement d'un « bon tempérament » réservé à certains, mais se puise dans le cœur de Dieu. C'est en ce sens que nous avons tous à « conquérir » la joie même si elle demeure un don gratuit de Dieu. Comme me disait un prêtre à l'origine de ma vocation : « La joie, c'est comme les choux, ça se cultive ! » Plus sérieusement, il me conseillait : « Fais-toi un florilège de courtes paroles de la Bible qui sont positives et qui te tirent vers l'espérance, vers la joie. Et n'aie pas peur de reprendre ces courtes paroles plusieurs fois au cours de la journée ». Petits bonheurs et joie profonde On peut dire qu'il y a deux niveaux de joie. Il est important de les repérer pour ne pas s'enliser justement dans des pseudo-joies. Il y a les petits bonheurs de la vie, des joies « naturelles » pourrait-on dire : joie d'une réunion entre amis, joie de goûter un sublime « Bordeaux » ! Sans aucunement mépriser ces petites joies voulues par Dieu, nous sentons bien que certaines joies sont fugaces et pas assez profondes pour combler nos attentes : « Cueille cette frêle fleur, prends-la vite ! De crainte qu'elle ne se fane et ne s'effeuille dans la poussière » (R.Tagore, L'offrande lyrique, NRF, Gallimard, 1971, p. 34). Fraternité Pentecôte [email protected] Visitez notre site : http://fraternite-pentecote.cef.fr Fiche de Formation n° 33 Ces petits bonheurs sont souvent liés au plaisir et au sentiment. Le cœur de tout homme aspire à une joie beaucoup plus profonde et durable. La vraie joie vient de Dieu. Jésus ne nous promet pas de petites joies de « Prisunic » mais SA propre joie : « C'est ma paix que je vous donne, pas comme le monde la donne » (Jn 14, 27). Cette joie divine sera « complète au point que personne ne pourra nous l'enlever » (cf. Jn 15, 1). Avec Jésus, le slogan à la mode « c 'est que du bonheur », devient enfin réalité ! Quel est donc la cause de la joie profonde ? La plupart des chansons du « top 50 » sont finalement des hymnes à l'amour. Le secret du bonheur profond de l'homme est « d'être aimé, d'aimer et de faire aimer l'amour ». Jésus est très clair à propos de la source de la joie. Pour « que sa joie soit en nous » il faut que « nous demeurions dans son amour comme lui-même demeure dans l'amour du Père » (cf. Jn 15, 10). Vous voulez être « possédés » par la vraie joie, laissez-vous posséder de plus en plus par l'Esprit Saint, « l'Amour répandu dans les cœurs » (Rm 5, 5). ✽ Fiche de Formation n° 33 Je suis régulièrement interpellé par la différence entre nos affirmations et nos attitudes. Ainsi, il est fréquent de chanter « J'ai de la joie dans mon cœur » et de constater que les visages ne rayonnent pas cette joie du cœur. Lors de la fête de la musique, voilà plusieurs années, nous chantions pendant près de deux heures des chants de louange. Si certaines personnes étaient souriantes, combien d'autres, peut-être un peu crispées par l'environnement et les problèmes musicaux, avaient un visage triste ! Une fois cette constatation faite, comment pouvons-nous progresser et nous aider à accueillir et vivre cette joie, personnellement et dans le groupe de prière ? Pour cela regardons ce qui s'est passé à la Pentecôte. II. Suite à la venue de l'Esprit, les disciples commencent par témoigner : « ... tous, nous les entendons publier les merveilles de Dieu » (Ac 2, 11). Et cela les met dans une telle joie, une telle exubérance, que ceux qui les entendent pensent qu'ils sont ivres. Dans nos assemblées, les responsables doivent être attentifs à susciter des témoignages qui ont toute leur place dans la prière et principalement dans le temps de louange du début. Nous avons tous l'expérience de témoignages tellement vrais et pleins d'humour qu'ils réjouissent toute l'assemblée : « Merveilles que fit pour nous le Seigneur, nous étions dans la joie. » (Ps125[126], 3). Cela est vrai aussi pour celui qui donne son témoignage. Reconnaître les bienfaits de Dieu à notre égard nous met dans la joie : « Jonas éprouva une grande joie à cause du ricin » (Jonas 4.6). III. I. Cultiver la joie dans le groupe de prière Dans la Bible le mot joie revient plus de trois cents fois. Certaines fois il traduit une émotion très humaine — joie des retrouvailles par exemple — mais le plus souvent il s'agit de la joie qui nous vient de Dieu, par l'Esprit Saint. Ainsi, dans Galates (5, 22), Paul nous enseigne que « Le fruit de l'Esprit est charité, joie, paix, ... ». Jésus lui-même désirait ardemment que nous recevions cette joie : « Je vous dis cela pour que ma joie soit en vous et que votre joie soit complète » (Jn 15-11). Cette joie se révèle particulièrement à la Pentecôte. La joie est une grâce de Pentecôte et nous le voyons bien chez beaucoup de ceux qui reçoivent l'effusion de l'Esprit. Il arrive que certains, comme les Apôtres, peuvent donner l'impression qu'ils sont ivres, mais c'est de l'ivresse de l'Esprit Saint ! Dans nos groupes de prière, par nos chants nous témoignons souvent de cette joie de Dieu en nous : « Soyons toujours joyeux ! » De fait nos assemblées sont assez souvent joyeuses, mais est-ce toujours le cas? Page 2 Le témoignage L'évangélisation Après le témoignage, vient le temps de l'évangélisation. la proclamation du kérygme. l'annonce du nom de Jésus, le seul nom par lequel nous sommes sauvés. Le discours de Pierre à la Pentecôte n'est que le début de l'évangélisation qui se poursuit encore aujourd'hui. L'annonce de la Bonne Nouvelle est toujours source de joie, même si souvent elle est l'occasion de combats, voire de persécution : « Pour eux, ils s'en allèrent du Sanhédrin, tout joyeux d'avoir été jugés dignes de subir des outrages pour le Nom » (Ac 6.41). Et cela est bien entendu encore vrai aujourd'hui. Chaque année avec des frères catholiques, protestants et évangéliques nous chantons durant près de deux heures à la Fête de la Musique. Tous les participants témoignent de la joie d'avoir pu ainsi en public chanter les merveilles de Dieu. Et cette joie rejaillit dans les assemblées de prière suivantes. IV. La vie fraternelle Ceux qui sont touchés par le discours de Pierre se font baptiser et s'adjoignent à la communauté. La vie communautaire est une suite logique de l'effusion de l'Esprit. Pour beaucoup elle n'est pas de type résidentiel, mais se concrétise sous forme de partage, d'attention à l'autre, de compassion... Elle n'est pas toujours facile à vivre, mais avec un peu d'attention elle est source de joie : « Jour après jour, d'un seul cœur, ils fréquentaient assidûment le temple et rompaient le pain dans leurs maisons, prenant leur nourriture avec allégresse et simplicité de coeur » (Ac 2. 46). Celle vie fraternelle demande une attention toute particulière aux autres. Cela se remarque bien dans les eucharisties lors du geste de paix. A cette occasion, les personnes qui, jusque là, s'ignoraient, se regardent et, en se Page 3