Fiche de Formation n°
Fiche de Formation n° 33
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donnant la paix, échangent souvent un sourire. Et cela change radicalement la communion
entre les membres de l'assemblée. Il en est de même au groupe de prière. Lors des chants on
regarde plus son carnet que son voisin. Mais. « Tu es devenu enfant de Dieu » ne s'adresse
pas à son carnet de chant mais à tous ceux qui sont rassemblés. Je suis frappé de voir le
changement sur les visages quand on propose de se regarder les uns les autres. Ils
deviennent rayonnants.
V. Osons aussi nous regarder.
Parfois, sous le prétexte tout à fait légitime d'intérioriser la prière, nos yeux sont
fermés et l'intensité de notre recueillement fait que nos visages se crispent, exprimant plus
de la souffrance que de la joie. Ouvrir quelques instants les yeux, et regarder les frères et
sœurs en prière autour de nous détend notre visage. Si nous croisons le regard d'une autre
personne, souvent c'est un sourire qui vient sur nos visages, exprimant la joie de la vie
fraternelle et du partage de la prière. S'il est bon de partager nos soucis, nos peines en
demandant la prière du groupe, il est bon aussi de partager nos joies, celle d'une naissance,
d'une réussite, ... «Réjouissez-vous avec ceux qui sont dans la joie, pleurez avec ceux qui
pleurent » (Rm 12, 15). Facilement nous partageons nos peines. Sachons partager nos joies.
Ne confondons pas joie et trop d'exubérance. Sous prétexte d'être dans la joie, des
personnes essaient de prendre une attitude joyeuse forcée qui ressemble parfois plus à de
l'excitation qu'à de la joie. La joie est plus profonde. Elle n'est pas le résultat d'une technique
ou d'une volonté bien humaine. Elle est le fruit de notre relation à Dieu, de l'amour
réciproque vécu avec Lui. Alors la joie jaillit naturellement en nous, et, avec nos frères, nous
proclamons la Bonne Nouvelle. Là est la source de la joie véritable.
« Alors on disait parmi les nations: " Merveilles que fit pour eux le Seigneur ! "
Merveilles que fit pour nous le Seigneur, nous étions dans la joie » (Ps 125[126], 2-3).
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P o u r a l l e r p l u s l o i n :
- Guy Noël cite deux points pour aider un groupe à grandir dans la joie :
le témoignage et l'évangélisation.
1- Qu'en est-il dans votre groupe de prière de ces deux point ?
2- Quelle place ont l'action de grâce et le témoignage dans votre assemblée de
prière ?
- Dans votre groupe, êtes-vous attentif à la convivialité comme lieu de joie pour vos
frères et sœurs.
- Reprenez le texte de Paul VI, « Gaudete in Domino »
(Réjouissez-vous dans le Seigneur),
et consultez les nombreux articles de Pierre Chieux dans les rubriques : « Soyez
toujours joyeux » et « Mets ta joie dans le Seigneur » de notre site :« Fraternité
Pentecôte ». Ils peuvent nourrir votre réflexion et aussi faire l'objet d'un
enseignement dans votre groupe de prière.
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C u l t i v e r l a j o i e
Dans nos groupes de prière, les bergers doivent être attentifs à susciter
des témoignages qui réjouissent toute l'assemblée.
« Oui, c'est pour nous également une exigence d'amour que de vous inviter à
partager cette joie surabondante qui est un don de l’Esprit Saint »
(Exhortation apostolique « Gaudete in Domino » Paul VI, Pentecôte 1975)
Introduction par le père Joël Guibert
La joie, Dieu la veut pour nous !
Avant même de pouvoir vivre la joie, il faudrait déjà y croire. Avouons qu'il n'est pas facile
de croire à la joie dans un monde marqué par une grande désespérance. Il est même devenu
presque indécent d'être profondément heureux ! Pourtant il faut oser croire au bonheur pour
mieux en vivre. Tout d'abord, la joie n'est pas une option facultative pour le croyant mais bien un
commandement de la part de son Seigneur : « Restez toujours joyeux. Priez sans cesse. En toute
condition, soyez dans l'action de grâces. C'est la volonté de Dieu sur vous dans le Christ Jésus »
(Thess 5, 16-18).
Que les psychologies plus mélancoliques se rassurent, la joie profonde et durable ne
provient pas seulement d'un « bon tempérament » réservé à certains, mais se puise dans le cœur
de Dieu. C'est en ce sens que nous avons tous à « conquérir » la joie même si elle demeure un don
gratuit de Dieu. Comme me disait un prêtre à l'origine de ma vocation : « La joie, c'est comme les
choux, ça se cultive ! » Plus sérieusement, il me conseillait : « Fais-toi un florilège de courtes
paroles de la Bible qui sont positives et qui te tirent vers l'espérance, vers la joie. Et n'aie pas peur
de reprendre ces courtes paroles plusieurs fois au cours de la journée ».
Petits bonheurs et joie profonde
On peut dire qu'il y a deux niveaux de joie. Il est important de les repérer pour ne pas
s'enliser justement dans des pseudo-joies.
Il y a les petits bonheurs de la vie, des joies « naturelles » pourrait-on dire : joie d'une
réunion entre amis, joie de goûter un sublime « Bordeaux » ! Sans aucunement mépriser ces
petites joies voulues par Dieu, nous sentons bien que certaines joies sont fugaces et pas assez
profondes pour combler nos attentes : « Cueille cette frêle fleur, prends-la vite ! De crainte qu'elle
ne se fane et ne s'effeuille dans la poussière » (R.Tagore, L'offrande lyrique, NRF, Gallimard,
1971, p. 34).
Fraternité Pentecôte
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Cette fiche est tirée des articles de Pentecôte Aujourd'hui n° 72