TD/B/EX(63)/4
GE.16-17865 5
réalisation de ces objectifs sans compromettre la viabilité de la dette représentait un immense
défi pour les pays africains, une grande quantité de ressources étant nécessaires à cette fin.
Des sources de financement complémentaires comme les partenariats public-privé, les envois
de fonds et les apports des diasporas et la réduction des flux financiers illicites pouvaient
contribuer à la mobilisation de ressources intérieures et permettre aux pays africains
d’atteindre leurs objectifs de développement.
6. Les représentants des groupes régionaux et délégations ci-après ont fait des
déclarations : l’Argentine, au nom du Groupe des 77 et de la Chine ; la Namibie, au nom
du Groupe africain ; les Bahamas, au nom du Groupe des pays d’Amérique latine et
des Caraïbes ; l’Union européenne, au nom de ses États membres et en son nom propre ;
le Japon, au nom du groupe JUSSCANNZ ; le Bangladesh, au nom des pays les moins
avancés ; l’Égypte, au nom du Groupe arabe ; la Chine ; le Zimbabwe ; le Kenya ; l’Algérie ;
le Maroc ; la Tunisie ; Djibouti ; la République-Unie de Tanzanie ; le Soudan.
7. Les délégations s’accordaient en général à juger opportun le thème du Rapport 2016
sur le développement économique en Afrique (la dynamique de la dette et le financement du
développement), dans le contexte de l’adoption récente des objectifs de développement
durable. De nombreux représentants ont souligné que les pays africains auraient à résoudre un
dilemme redoutable pour réussir à mobiliser des ressources suffisantes par rapport à leurs
besoins de financement tout en garantissant la viabilité de leur dette. L’Afrique restait
vulnérable à l’augmentation de l’endettement, problème dont devraient se soucier aussi bien
les pays africains que la communauté internationale. La croissance de la dette extérieure de
l’Afrique posait également problème et risquait d’aboutir à une crise de la dette.
8. Plusieurs délégations ont appelé l’attention sur l’évolution de la situation du
financement du développement, l’aide publique au développement ayant diminué tandis
qu’une plus grande importance était accordée à la mobilisation de ressources intérieures.
Divers représentants ont réaffirmé que l’aide publique au développement était une source de
financement essentielle pour les pays en développement, précisant qu’il fallait respecter les
engagements pris dans ce domaine pour contribuer concrètement à la réalisation des objectifs
de développement durable. Le représentant d’un groupe régional a estimé qu’il fallait faire
preuve de prudence à l’égard de la recommandation formulée dans le rapport au sujet des
envois de fonds de la diaspora. Un représentant a dit que les envois de fonds avaient certes
gagné en importance et que les pays prenaient des mesures pour accroître ces envois et
l’épargne de la diaspora, mais que ces flux de capitaux privés, qui étaient souvent
imprévisibles, ne sauraient remplacer l’aide publique au développement ou le financement du
développement.
9. Selon de nombreuses délégations, la baisse des prix des produits de base, le
ralentissement du commerce de ces produits et la dévaluation de la monnaie risquaient de
compromettre la possibilité d’atteindre les objectifs de développement durable en Afrique.
La diversification de l’économie et l’investissement dans les infrastructures étaient
indispensables au développement durable.
10. Plusieurs représentants ont fait observer que le reclassement de pays à faible revenu
dans la catégorie des pays à revenu intermédiaire s’accompagnait de difficultés pour les pays
concernés, qui perdaient les avantages accordés aux pays à faible revenu, notamment l’accès
aux guichets de prêts concessionnels.
11. Le Rapport 2016 sur le développement économique en Afrique fournissait de bonnes
raisons de réexaminer la question de la viabilité de la dette et de revoir le cadre applicable en
la matière. Les délégations ont salué la qualité des recherches présentées dans le rapport et
l’utilité de l’analyse directive de la gestion de la dette qui y était exposée.