DES ESPÈCES MENACÉES

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DES ESPÈCES MENACÉES
FICHE 2-06
De nombreuses espèces végétales et animales sont menacées par la
transformation des habitats, la surexploitation, l’arrivée d’espèces exotiques
envahissantes, la pollution et les changements climatiques, et sont en danger
d’extinction. La diminution de cette diversité biologique représente l’un des plus
grands défis pour la communauté mondiale : freiner l’appauvrissement de la
diversité des espèces fauniques et floristiques, qui fournissent de nombreux
services essentiels au fonctionnement de notre société et de notre économie.
La faune, communément perçue comme une ressource d’intérêt récréatif et commercial, s’impose
maintenant comme indicatrice de biodiversité et de développement durable et fait, par conséquent, l’objet
d’études et de statuts de protection. C’est dans cette perspective qu’il faut prendre connaissance de ce
qu’elle apporte et représente sur le territoire à l’étude.
La flore est pour sa part universellement reconnue comme un élément essentiel de la diversité biologique
et une ressource essentielle pour la planète. Plusieurs milliers de plantes sauvages ont une grande
importance économique et culturelle. Les plantes jouent également un rôle clé dans le maintien de
l’équilibre écologique de la Terre et de la stabilité des écosystèmes. Elles fournissent des habitats pour
les animaux et les insectes (Convention sur la diversité biologique, 2002).
SITUATION AU QUÉBEC
ÉCHELLE PROVINCIALE
Adoptée par le gouvernement du Québec en 1989 (entrée en vigueur le 22 juin 1989), la Loi sur les
espèces menacées ou vulnérables (LEMV) vise la sauvegarde des espèces du Québec dont la survie est
précaire ou pourrait le devenir. Le principal outil coercitif de la loi est la désignation, par règlement, des
espèces et de certains de leurs habitats. Avec cette désignation, les interdictions énumérées aux
articles 16 et 17 de la loi s’appliquent, à moins que le Règlement sur les espèces floristiques menacées
ou vulnérables et leurs habitats ne le spécifie autrement.
D’autres dispositions générales, comme l’établissement de programmes et la conclusion d’ententes,
permettent également d’intervenir en faveur des espèces susceptibles d’être désignées menacées ou
vulnérables (articles 7 et 8). Entre autres, ces dispositions ont pour but de freiner le processus de
raréfaction des espèces avant qu'il ne devienne nécessaire de les désigner légalement pour garantir leur
protection. C’est une des raisons pour lesquelles le ministère du Développement durable, de
l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques (MDDELCC) fait connaître et met à
1
2-06
jour une liste des espèces floristiques du Québec susceptibles d’être désignées menacées ou
vulnérables, publiée dans la Gazette officielle du Québec.
Deuxième province canadienne à se doter d’une telle loi, le Québec s’est donné les moyens de protéger
l’ensemble de la diversité des espèces présentes sur son territoire. Jusqu’alors, seules les espèces
fauniques et leurs habitats pouvaient bénéficier d’une protection légale en vertu de la Loi sur la
conservation et la mise en valeur de la faune. À partir de ce jour, la flore est aussi devenue un enjeu de la
conservation de la biodiversité du Québec.
En prévision de l’adoption de cette loi, le gouvernement du Québec s’était aussi doté, en 1988, d’un outil
permettant de recueillir, de traiter et de diffuser l’information sur les espèces nécessitant une attention
particulière : le Centre de données sur le patrimoine naturel du Québec (CDPNQ). Enfin, le
gouvernement adopta, en 1992, la Politique sur les espèces menacées ou vulnérables, laquelle précise
notamment le cadre général d’application de la LEMV et le processus de désignation des espèces et des
habitats à protéger. Tout était alors en place pour que se poursuivent les activités de conservation des
espèces fauniques et floristiques menacées ou vulnérables dans un cadre officiel.
Aujourd'hui, plus d'une centaine d'espèces fauniques (38 espèces : 20 menacées et 18 vulnérables) et
floristiques (78 espèces : 57 menacées et 21 vulnérables) sont désignées menacées ou vulnérables au
Québec. Parmi celles-ci figurent, entre autres, le faucon pèlerin, l'ours blanc, la tortue-molle à épines, le
caribou (écotype forestier), le chevalier cuivré, l'ail des bois, le ginseng à cinq folioles, l'orme liège et le
pin rigide. Cette loi permet également d'assurer la protection légale d'une cinquantaine d'habitats
d'espèces floristiques ou fauniques menacées ou vulnérables (52 habitats d'espèces floristiques et deux
habitats d'espèces fauniques). Ajoutons que 115 espèces fauniques et 507 espèces floristiques
s’ajoutent à la liste et sont susceptibles d'être désignées menacées ou vulnérables.
ÉCHELLE FÉDÉRALE
La Loi sur les espèces en péril, adoptée en 2002, vise les mêmes objectifs que la LEMV, soit « prévenir
la disparition des espèces sauvages du Canada, permettre le rétablissement de celles qui, par suite de
l'activité humaine, sont devenues des espèces disparues du pays, en voie de disparition ou menacées et
favoriser la gestion des espèces préoccupantes pour éviter qu'elles ne deviennent des espèces en voie
de disparition ou menacées ». Ce but est assorti d'une série de mesures applicables partout au Canada,
dont au Québec.
À l’instar du CDPNQ, le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC) évalue la
situation, du point de vue national, des espèces sauvages, des sous-espèces, des variétés ou d’autres
unités désignables qui sont considérées comme étant en péril au Canada. Il recueille et partage
également de l’information sur l’évolution des espèces protégées.
DÉFINITIONS1
ESPÈCE MENACÉE :
Toute espèce dont la disparition est appréhendée .
Les espèces considérées comme menacées se trouvent dans une situation extrêmement précaire. La
taille de leurs populations ou de leur aire de répartition, ou les deux à la fois, sont restreintes ou sont
grandement diminuées; les données indiquent que la situation s'aggravera de façon irrémédiable si rien
n'est entrepris pour contrer cette précarité. Parmi les facteurs responsables se trouvent notamment la
perte ou la dégradation de l'habitat, l'exploitation de l'espèce, l'exposition aux polluants, la prédation, le
1
Définitions données par le Centre de données sur le patrimoine naturel du Québec (CDPNQ)
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parasitisme, les épidémies, les maladies, la compétition interspécifique ou encore les modifications
climatiques.
De façon non exhaustive, les espèces menacées peuvent concerner une espèce dont :
•
les populations sont en déclin important;
•
la répartition au Québec est restreinte (périphérique, disjointe, sporadique, endémique);
•
les habitats subissent des pressions, des modifications ou des dégradations réduisant
fortement les probabilités de survie;
•
les paramètres de population (nombre d'individus reproducteurs, taux de survie des jeunes
individus, etc.) ont atteint un niveau critique.
ESPÈCE VULNÉRABLE :
Toute espèce dont la survie est précaire,
même si sa disparition n'est pas appréhendée .
Si aucune mesure n’est prise pour assurer cette survie, une évolution régressive de leurs populations ou
la dégradation de leurs habitats risque de se produire. De façon non exhaustive, les espèces vulnérables
peuvent concerner une espèce dont :
•
la dégradation de l’habitat, la surexploitation ou toute autre cause entraîne une régression de
l’aire de répartition ou un déclin soutenu de l’effectif, sans toutefois que le niveau des
populations n’ait atteint un seuil critique;
•
la répartition au Québec est tellement restreinte que toute dégradation ou perte d’habitat
risque de compromettre sa survie à moyen ou long terme;
•
la répartition au Québec est restreinte et particulièrement sensible aux modifications ou aux
variations de la qualité du milieu.
ESPÈCE SUSCEPTIBLE :
Espèce susceptible d’être désignée menacée ou vulnérable selon
la Loi sur les espèces menacées ou vulnérables (LEMV) .
ESPÈCE CANDIDATE :
Espèce considérée comme ajout potentiel à la
Liste des espèces susceptibles d'être désignées menacées ou vulnérables.
LA FLORE À STATUT PRÉCAIRE
SUR LE TERRITOIRE DE LA TCRQ
On retrouve plusieurs habitats d’importance pour les espèces à statut précaire sur le territoire à l’étude.
Le tableau 1 présente les principales espèces désignées menacées présentes plus particulièrement dans
le fleuve ou dans une bande terrestre de 1 km de la limite du fleuve.
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Tableau 1 : Principales espèces floristiques désignées menacées par la LEMV
et associées au fleuve Saint-Laurent
Espèces
•
Caractérisation
Cicutaire de Victorin
Cicuta maculata var. victorinii
>
Herbacée endémique à l’estuaire du fleuve Saint-Laurent, cette variété croît
dans la portion supérieure des marais intertidaux d’eau douce et saumâtre.
Gentiane de Victorin
Gentianopsis virgata ssp.
victorinii
>
Herbacée endémique à l’estuaire du Saint-Laurent. Elle croît dans la portion
supérieure des marais intertidaux d’eau douce et saumâtre, entre
Deschambault–Grondines et Saint-Roch-des-Aulnaies.
Ériocaulon de Parker
Eriocaulon parkeri
>
Espèce non endémique à l’estuaire d'eau douce du Saint-Laurent. Son aire de
répartition dans la province s’étend de Saint-Antoine-de-Tilly à L'Islet, où elle
croît dans les marais estuariens.
Vergerette de Provancher
Erigeron
philadelphicus subsp. provan
cheri
>
Espèce endémique du nord-est de l’Amérique du Nord. Au Québec, elle
colonise les escarpements ou cailloutis calcaires humides dans la partie
supérieure de la zone intertidale d’eau douce du fleuve Saint-Laurent.
Les espèces présentées au tableau 1 se retrouvent principalement dans les marais de l’estuaire d’eau
douce à saumâtre du Saint-Laurent. Trois de ces espèces floristiques menacées font l’objet de plans de
conservation : la cicutaire de Victorin, l’ériocaulon de Parker et la gentiane de Victorin (Ouranos, 2013).
Plusieurs autres espèces à risque se trouvent également dans ce tronçon fluvial compris entre Batiscan
et Cap-Tourmente sur la rive nord et de Lotbinière à Saint-Roch-des-Aulnaies sur la rive sud. De plus, la
portion aval des tributaires présents sur le territoire, comme les rivières Aulneuse, Chaudière, Etchemin,
à la Scie et Boyer, offre un habitat riverain idéal pour plusieurs plantes rares ou vulnérables.
MARAIS D’IMPORTANCE POUR LES ESPÈCES MENACÉES
DANS LE TERRITOIRE D’ÉTUDE
Dans le territoire à l’étude, on retrouve plusieurs marais intertidaux considérés d’importance pour la
conservation des espèces menacées. Trois d’entre eux ont été étudiés plus en détail pour un projet de
recherche en lien avec les changements climatiques. Il s’agit des marais de Saint-Augustin-deDesmaures, de Château-Richer et de Beaumont. Ces marais, de même que plusieurs autres de l’estuaire
d’eau douce, ont déjà été identifiés par le MDDELCC comme cibles prioritaires d’intervention dans les
plans de conservation de trois espèces végétales désignées menacées au Québec, soit la cicutaire de
Victorin, l’ériocaulon de Parker et la gentiane de Victorin (Jolicoeur et Couillard, 2007 a et b, 2008). Le
projet de recherche inclut notamment 7 sites qui ont été suivis durant 5 ans pour évaluer l’état des
populations de ces 3 espèces en situation précaire (Gilbert, 2008 à 2012; Ouranos, 2013), à l’initiative de
l’équipe de rétablissement de la flore menacée ou vulnérable de l’estuaire d’eau douce du Saint-Laurent.
MARAIS DE SAINT-AUGUSTIN-DE-DESMAURES
Le haut marais du site de Saint-Augustin-de-Desmaures est le plus vaste des habitats préservés de
l’estuaire d’eau douce. Il abrite trois espèces menacées. La cicutaire de Victorin colonise principalement
le haut marais et la zone la plus élevée en altitude du bas marais. La végétation associée à son aire
d’établissement est très dense et diversifiée. La gentiane de Victorin colonise le haut du talus de rivage,
également dans le haut marais. L’ériocaulon de Parker se trouve au milieu du bas marais où la
végétation est dense et moyennement diversifiée. La portion du littoral de Saint-Augustin-de-Desmaures
qui comprend la Pointe Jean-Gros et les îlets Dombourg est la plus longue portion de l’estuaire fluvial
protégée au Québec au sein d’une réserve naturelle, soit la réserve naturelle des Battures-de-SaintAugustin-de-Desmaures.
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Fig. 1 : Cicutaire de Victorin
Fig. 2 : Gentiane de Victorin
Fig. 3 : Ériocaulon de Parker
Source : MDDELCC
MARAIS DE BEAUMONT
Le marais de Beaumont est caractérisé par l’importance de son estran rocheux où la végétation est très
éparse et par le confinement du marais entre cet estran rocheux et une falaise. Parmi les espèces
menacées, on y trouve la cicutaire maculée, occupant moins de 5 à 25 % de son étage du haut littoral.
L’espèce s’est établie dans le haut littoral et croît sur des sédiments d’épaisseur variable très riches en
sable. La gentiane de Victorin de même que l’ériocaulon de Parker sont aussi présents dans ce marais.
Plusieurs autres espèces d’intérêt, pour la plupart des espèces susceptibles d’être désignées menacées
ou vulnérables, s’y trouvent également.
MARAIS DE CHÂTEAU-RICHER
Dans ce marais, six zones de végétation forment des bandes linéaires et parallèles au rivage. La
transition de l’une à l’autre se fait abruptement et est donc très perceptible. L’unique zone de végétation
qui forme le haut marais possède une diversité floristique élevée. Deux espèces menacées, la cicutaire et
la gentiane de Victorin ont été recensées exclusivement dans le haut marais et cette dernière y est
relativement abondante malgré son faible recouvrement.
AUTRES SITES D’INTÉRÊT POUR LA FLORE MENACÉE
DANS LE TERRITOIRE D’ÉTUDE
Toutes les battures se trouvant dans l’estuaire fluvial du Saint-Laurent sont considérées comme des
habitats d’importance pour de nombreuses plantes vulnérables ou menacées. C’est notamment le cas
des battures de Saint-Augustin-de-Desmaures où se retrouve l’habitat essentiel de la gentiane de Victorin
et de plusieurs autres espèces particulières. Plus à l’est, à l’embouchure de la rivière Montmorency de
même qu’à la Pointe-de-Saint-Vallier, on retrouve la vergerette de Provancher. Le tronçon entre
Boischatel et Saint-Joachim abrite également des habitats de gentiane de Victorin et de cicutaire de
Victorin (désignées menacées).
Sur la rive sud du territoire, à l’embouchure de la rivière Aulneuse, on retrouve des occurrences de trois
plantes désignées menacées : la gentiane de Victorin, la cicutaire de Victorin et la vergerette de
Provancher. À la limite administrative du territoire entre Lévis et Beaumont, on dénote également la
présence de gentiane de Victorin. Plus à l’est, dans la section du territoire entre Saint-Michel et SaintVallier, la gentiane de Victorin, la cicutaire de Victorin et l’ériocaulon de Parker sont présentes. Leurs
limites de répartition connues se situent à Saint-Jean-Port-Joli et Saint-Roch-des-Aulnaies.
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À l’île d’Orléans, on retrouve des occurrences de gentiane de Victorin dans la réserve naturelle de la
Pointe-de-la-Croix et à la Pointe d’Argentenay, de même que sur la côte sud de l’île, à Saint-Laurent. On
y trouve également d’autres espèces susceptibles d’être désignées menacées ou vulnérables, telles que
le bident d’Eaton, la lindernie estuarienne, la zizanie naine, l’épilobe à graines nues et le lycope du SaintLaurent.
AUTRES ESPÈCES FLORISTIQUES
Selon les données du Centre de données sur le patrimoine naturel du Québec (CDPNQ), plusieurs autres
espèces menacées, vulnérables ou susceptibles se trouvent sur le territoire d’étude. Le tableau 2
présente, en complément du tableau 1, les espèces menacées et vulnérables recensées sur le territoire
d’étude, dans une bordure de 1 km à partir de la rive du fleuve.
Tableau 2 : Autres espèces floristiques désignées menacées ou vulnérables
par la LEMV et associées au fleuve Saint-Laurent
Espèces
Statut
Ail des bois
Allium tricoccum Aiton
Vulnérable
Arisème dragon
Arisaema dracontium
Menacée
Cypripède tête de bélier
Cypripedium arietinum
Habitats
>
Les forêts dominées par l’érable à sucre, les mi-versants, les bas
de pente et les bordures des cours d'eau, sur des sols bien ou
modérément bien drainés, riches en éléments minéraux.
>
Les plaines inondables, les érablières à érable argenté et frêne de
Pennsylvanie et les prairies à phalaris roseau, sur des argiles
marines ou sur des alluvions mal drainées.
>
Les cédrières, sapinières et forêts mixtes de pin blanc et de chêne
rouge. Le plus souvent en bordure de plans d’eau, sur des sols
minces de 3 à 30 cm d’épaisseur.
Vulnérable
Listère australe
Listera australis
Menacée
>
Les zones semi-ouvertes en bordure des tourbières ombrotrophes.
Pelléade à stipe
pourpre
Pellaea atropurpurea
Menacée
>
Les escarpements rocheux, souvent calcaires.
Ptérospore à fleurs
d'andromède
Pterospora andromedea
>
Menacée
Forêts dominées par le pin blanc et le cèdre, sur des sols minces
et secs, sur des substrats de calcaire, de dolomie, de marbre ou
de schiste argileux, généralement à proximité d’un plan d’eau.
LA FAUNE À STATUT PRÉCAIRE
SUR LE TERRITOIRE DE LA TCRQ
On retrouve également plusieurs espèces fauniques sur le territoire d’étude. Le tableau 3 présente les
principales espèces à statut précaire présentes plus particulièrement dans le fleuve ou dans une bande
terrestre de 1 km de la limite du fleuve. Y est aussi indiqué le statut octroyé à ces espèces et si elles sont
reconnues par la LEMV, la LEP ou par le COSEPAC.
6
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Tableau 3 : Principales espèces fauniques à statut précaire dans le territoire d’étude
Caractérisation et habitats
LEMV
LEP
COSEPAC
Faucon pèlerin
Falco peregrinus
anatum
Oiseau de proie qui habite les grands espaces ouverts tels que cours
d'eau, rivages, marais, plages, vasières, champs, côtes caractérisées
par la présence de falaises. Il se retrouve aussi en milieux urbanisés.
V
-
-
Petit bonglios
Ixobrychus exilis
Petit échassier nichant dans des marais et marécages d'eau douce
dominés par des plantes aquatiques émergentes, particulièrement les
quenouilles, ainsi que par des arbustes et des zones d'eau libre.
V
M
M
Pic à tête rouge
Melanerpes
erythrocephalus
Forêts caducifoliées claires et, en particulier, celles qui sont dominées
par les chênes et les hêtres. L’espèce fréquente aussi d’autres types
de milieux comme les plaines inondables, les prairies, les parcs
urbains, les brûlis et le bord des rivières et des routes.
V
M
M
Pie-grièche
migratrice
Lanius ludovicianus
Utilise les milieux ouverts tels que les habitats formés d'une mosaïque
de petits pâturages, prés, champs abandonnés, champs en jachère,
champs cultivés, milieux en régénération et milieux forestiers.
M
VD
VD
Râle jaune
Coturnicops
noveboracensis
Habite de préférence la partie supérieure des marais d'eau douce et
d'eau saumâtre de grande étendue, où la végétation est dense et
courte.
M
P
P
Alose savoureuse
Alosa sapidissima
Rivières en période du frai, autrement en milieu marin (baies côtières
et estuaires).
V
-
-
Anguille d’Amérique
Anguilla rostrata
Eaux douces, estuaires et eaux marines qui donnent accès à l’océan
Atlantique.
S
à
l’étude
M
-
-
P
ESPÈCES D’OISEAUX
ESPÈCES DE POISSONS
Bar rayé
Morone saxatilis
Estuaires et toutes les eaux côtières du sud du golfe du Saint-Laurent
Éperlan arc-en-ciel
Osmerus mordax
Vit en bancs entre deux eaux dans les lacs, les estuaires ou les
régions marines côtières. Il remonte les petits cours d'eau et les
rivières aux eaux vives lors du frai.
V
M
M
Esturgeon jaune
Acipenser fulvescens
Grandes profondeurs (entre 5 et 10 m, parfois plus) des grands cours
d’eau et lacs
S
à
l’étude
M
Fouille-roche gris
Percina copelandi
Lacs, grands réseaux hydrographiques et petites et moyennes rivières
V
M
M
Méné d’herbe
Notropis bifrenatus
Vit dans les zones calmes des rivières, des ruisseaux et parfois dans
les lacs. On le trouve habituellement en présence d’une végétation
aquatique submergée abondante.
V
P
P
Saumon atlantique
Salmo salar
Rivières à fond de gravier et à courant moyennement rapide
(reproduction et frai) et à la mer (pour s'y nourrir et croître).
-
-
VD
Tortue des bois
Glyptemys insculpta
Habite les champs, bois clairs, fourrés, parterres de coupe, clairières,
aulnaies basses à proximité de petits cours d'eau (ruisseaux et rivières
de 3 à 30 m de largeur) sinueux à fond sablonneux ou pierreux.
V
M
M
Tortue géographique
Graptemys
geographica
Principalement aquatique, elle habite les grandes étendues d'eau,
rivières et lacs, avec de nombreux sites d'exposition au soleil (rochers
ou troncs d'arbres émergents), beaucoup de végétation aquatique et
un fond mou.
V
P
P
ESPÈCES DE REPTILES
LEMV : Désignée selon la Loi sur les espèces menacées ou vulnérables. M, menacée; V, vulnérable; Vr, vulnérable à la récolte; S, susceptible d’être
désignées menacées ou vulnérables
LEP : Désignée selon la Loi sur les espèces en péril. M, menacée; NEP, non en péril; P, préoccupant; VD, en voie de disparition; x, non évaluée
COSEPAC : Évaluation du Comité sur la situation des espèces en péril au Canada. M, menacée; NEP, non en péril; P, préoccupant; VD, en voie de
disparition; x, non évaluée
Source : CDPNQ, Pêches et Océans Canada
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2-06
L’estuaire fluvial du Saint-Laurent soumis aux marées d'eau douce est l’habitat idéal pour la faune aviaire
qui séjourne dans le secteur à différents moments de l’année. L’estuaire compte plusieurs sites de refuge
temporaire comme les battures et les vasières le long du fleuve. L’importance de cette partie du territoire
du fleuve découle du fait que des millions d’oiseaux y font halte chaque année. Cette voie de migration
majeure de la sauvagine est un lieu d’importance vitale pour la reproduction des canards dans l’est du
continent nord-américain.
Plusieurs oiseaux à statut précaire sont rapportés dans la zone à l’étude. Les milieux riverains et
humides accueillent le pygargue à tête blanche, le hibou des marais, le petit blongios, le râle jaune, et le
garrot d’Islande. Le faucon pèlerin utilise les rares escarpements, mais également des milieux
anthropiques dont des carrières ou des infrastructures (immeubles, pylônes hydroélectriques, pont) pour
nicher, tout comme le martinet ramoneur et l’engoulevent bois-pourri. Autre espèce, la pie-grièche
migratrice est également de ce nombre; comme plusieurs autres caractéristiques des milieux
champêtres, elle a profité de l’ouverture du territoire pour étendre son aire de répartition vers le nord-est
du continent (Hayes et coll., 2002). Selon le CDPNQ, les forêts feuillues matures du territoire accueillent
le pic à tête rouge. Il s’agit toutefois de mentions historiques, que des professionnels du Service canadien
de la faune ne croient plus effectives de nos jours (comm. pers. Hélène Gilbert).
La faune ichthyenne (poissons) de la zone se caractérise par la présence de quatre espèces désignées
vulnérables : l’alose savoureuse, l’éperlan arc-en-ciel, le fouille-roche gris et le méné d’herbe. Parmi les
autres espèces en péril, le territoire à l’étude abrite l’anguille d’Amérique, l’esturgeon jaune et le saumon
atlantique, présents dans le fleuve, ainsi que l’omble chevalier oquassa, qui est toutefois plutôt présent
dans des lacs de la rive nord du territoire et non dans le fleuve. Le bar rayé détient, quant à lui, le statut
d’espèce éteinte depuis 1996. Il fait présentement l’objet d’un programme de rétablissement (voir fiche
« 9. Planifier pour conserver ».
En ce qui concerne l’herpétofaune (reptiles et amphibiens), la zone d’étude abrite deux espèces de
reptiles désignées vulnérables : la tortue des bois et la tortue géographique. La couleuvre à collier et la
couleuvre verte sont quant à elles susceptibles d’être désignées. Du côté des amphibiens, la salamandre
à quatre orteils et la salamandre sombre du Nord sont des espèces susceptibles d’être désignées et
présentes sur le territoire d’étude.
Finalement, deux espèces de mammifères susceptibles d’être désignées menacées ou vulnérables dans
la zone à l’étude y sont également observées : la chauve-souris rousse et la chauve-souris cendrée.
Figure 4 : Petit bonglios
Figure 5 : Alose savoureuse
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Figure 6 : Tortue géographique
Figure 7 : Salamandre à quatre orteils
Source : MDDELCC
RÉFÉRENCES
Centre de données sur le patrimoine naturel du Québec (CDPNQ) – ministère du Développement durable, de
l'Environnement, de la Faune et des Parcs (MDDEFP), 2013. Base de données sur les espèces végétales
susceptibles et désignées menacées ou vulnérables.
Communication personnelle, Hélène Gilbert, Bureau d'écologie appliquée
Coursol, F., 1999. La situation de l’ériocaulon de Parker (Eriocaulon parkeri) au Québec. Gouvernement du Québec,
ministère de l’Environnement, Direction de la conservation et du patrimoine écologique, Québec, 39 p.
Environnement Canada, 2009. Programme de rétablissement de la gentiane de Victorin (Gentianopsis virgata ssp.
victorinii) au Canada [Ébauche]. Série de programmes de rétablissement de la Loi sur les espèces en péril,
Environnement Canada, Ottawa, 26 p.
Environnement Canada, 2011a. Plan de gestion de la cicutaire de Victorin (Cicuta maculata var. victorinii) au
Canada. Série de Plans de gestion de la « Loi sur les espèces en péril », Ottawa, iii + 21 p.
Environnement Canada, 2012a. Programme de rétablissement de la gentiane de Victorin (Gentianopsis virgata ssp.
victorinii) au Canada [Proposition]. Série de programmes de rétablissement de la Loi sur les espèces en péril,
Ottawa, v + 25 p.
Environnement Canada, Loi sur les espèces en péril [En ligne].
Adresse URL : http://www.ec.gc.ca/alef-ewe/default.asp?lang=Fr&n=ED2FFC37-1
Gilbert, H., 2013. Suivi de 3 plantes rares de l’estuaire d’eau douce du Saint-Laurent, Le Naturaliste canadien,
o
Vol. 137, n 2, p. 12-20.
Gouvernement du Canada – Comité sur la situation des espèces en péril au Canada. [En ligne].
Adresse URL : http://www.cosewic.gc.ca/fra/sct5/index_f.cfm
Ministère des Ressources naturelles (MRN), 2013. Base de données sur les espèces fauniques susceptibles et
désignées menacées ou vulnérables.
Adresse URL : http://www3.mffp.gouv.qc.ca/faune/especes/menacees/liste.asp
Ministère du Développement durable, de l’Environnement et de la Lutte aux changements climatiques – Espèces
menacées ou vulnérables au Québec.
[En ligne]. Adresse URL : http://www.mddelcc.gouv.qc.ca/biodiversite/especes/
Ministère du Développement durable, de l’Environnement et de la Lutte aux changements climatiques – Rapport sur
l’état de l’eau et des écosystèmes aquatiques au Québec. [En ligne].
Adresse URL : http://www.mddelcc.gouv.qc.ca/rapportsurleau/index.htm/
Mars 2015
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