1. Apparemment, dans certains centres les cliniciens ont changé le traitement dès que la charge virale est redevenue détectable. Une plage de temps réservée aux questions-réponses sera suivie d’un pot amical dans les locaux du Kiosque. Pour toute question, vous pouvez contacter Catherine Favreau au Kiosque (Tél : 01 44 78 00 00) ou Frank Rodenbourg à Ac tions Traitements (Tél : 01 43 67 66 00). 4. Une rubrique dans InfoTraitements A partir du mois de janvier vous retrouverez tous les mois une rubrique “Mieux vivre avec le VIH ! Mieux vivre avec les traitements !” dans I n f o T r a i t e m e n t s. Nous y aborderons tous les mois un problème différent et nous essaierons d’y apporter des idées de solutions conventionnelles ou moins conventionnelles. Dans l’esprit du projet les problématiques abordées pourront avoir trait au médical, au psychologique ou au social. Bien sûr I n f o T r a i t e m e n t s v o u s tiendra aussi informés des évolutions futures du projet et des différentes manifestations que nous organiserons. Vous pouvez dès à présent noter dans vos agendas que nous vous proposerons de venir passer un week-end “qualité de vie” les 2021 mai et 7-8 octobre à la campagne avec ActionsTraitements. Ces week-end ainsi que d’autres initiatives auxquelles nous réfléchissons permettront à des personnes de province de participier au projet. Pour ceux d’entre vous qui voudraient prêter main-forte à ce projet ou proposer des t hè mes à aborder, n’hésitez pas à nous contacter. Nous avons besoin de bonnes volontés et nous sommes toujours à la recherche de nouvelles idées. Frank Rodenbourg IMMUNOTHERAPIE glossaire1 Arrêter les antirétroviraux, au moins temporairement, grâce à une immunité cellulaire retrouvée vaccinothérapie 1. Globules blancs. Le sang contient trois types de cellules. Les globules rouges ou hématies transportent l’oxygène et le gaz carbonique. Des "miettes" cellulaires appelées plaquettes interviennent dans la coagulation. Les globules blancs ou leucocytes se répartissent en plusieurs types : les polynucléaires, dont le type neutrophile est important pour combattre bactéries et champignons ; les lymphocytes B qui secrètent les anticorps en se transformant au passage en plasmocytes, les lymphocytes T impliqués dans la régulation immunitaire et la destruction des cellules infectées par des virus et enfin les monocytes qui se transforment en macrophages qui sont des cellules nettoyeuses non spécifiques. Une autre catégorie importante de globules blancs est représentée par des cellules capables de reconnaître et de présenter des antigènes comme les cellules de Langherans ou les cellules folliculaires dendritiques des ganglions. 2. Antigènes. L’immunité fait intervenir les notions de soi et de non soi. Le non soi est dangereux pour l’organisme et doit être éliminé par le système immunitaire. Le non soi peut être un microorganisme infectieux mais aussi un grain de pollen déclenchant une réaction allergique ou une cellule cancéreuse qu’il faut détruire. Le non soi est reconnu en tant que tel par ses antigènes, qui sont souvent des protéines ou des glycoprotéines. A un antigène correspond un anticorps, secrété par des lymphocytes B, l’anticorps est théoriquement capable de neutraliser l’antigène. La reconnaissance anticorps-antigène est très spécifique. Dans les maladies auto-immunes, des protéines de certaines de nos cellules ne sont plus reconnues comme soi mais comme non soi. Elles sont alors considérées comme des antigènes et l’immunité va combattre ces cellules, l’organisme s’auto-détruit. Le rêve fou de la vaccinothérapie L’an 2000 verra l’explosion de la recherche en immuno thérapie. En fait, les progrès accomplis, tant dans la compréhension de la réponse immunitaire que dans la stimulation de l’immunité contre le VIH, débordent lar gement du cadre du sida et font avancer toute l’immu nologie ainsi que la recherche sur les infections virales et leurs traitements. La France est bien placée dans ce mouvement avec quatre essais sous l’égide de l’ANRS qui démarreront au premier semestre 2000. c La réponse immunitaire oopération cellulaire. La réaction immunitaire repose sur un système hautement élaboré de coopération cellulaire. Des globules blancs 1 spécialisés dans le repérage des micro-organismes infectieux sont capables de les capter dans les tissus (par exemple dans les muqueuses génitales ou rectales dans le cas du VIH) et de migrer dans les ganglions pour les présenter à d’autres cellules. Au bout de la chaîne, des lymphocytes T CD4+ (les fameux T4 !) spécifiques du micro-organisme sont activés par la reconnaissance de l’antigène 2, ce qui induit leur prolifération. Ils vont à leur tour stimuler des lymphocytes B et des lymphocytes T CD8+. Pas n’importe lesquels mais seulement ceux qui correspondent au germe grâce à des récepteurs de surface qui reconnaissent très spécifiquement les antigènes de ce germe. Tout le processus repose sur la communication entre cellules par des substances hormonales comme les cytokines, dont les plus importantes semblent être les interleukines 2 et 12, qui donnent l’ordre aux cellules de proliférer ou d’effectuer certaines opérations. Immunité humorale et cellulaire. L’activation des lymphocytes B et CD8 spécifiques de l’antigène induit leur prolifération (amplification) et la réalisation du programme pour lequel ils sont prévus. Programme des lymphocytes B :secréter des anticorps spécifiques des antigènes de l’intrus pour les neutraliser. C’est l’immunité humorale. Programme de la plupart des lymphocytes CD8 : reconnaître les antigènes du micro-organisme arborés par la cellule infectée et dès lors détruire ces cellules infectées. L’activité cytotoxique 3 de ces lymphocytes CD8 les a faits appelés CTL (Cyto Toxic Lymphocyte). C’est l’immunité cellulaire. La réponse immuni taire contre le VIH Ces dernières années, le voile s’est partiellement levé sur la réponse immunitaire c on tre le VIH. Bien que les connaissances soient en perpétuelle évolution, on est au moins sûr d’une chose : la réponse cellulaire est de loin la plus importante. Primo-infection et ALT. A la primo-infection 4, le VIH explose (la charge virale peut dépasser le million de copies) et les CD4 baissent. Au bout de quelques semaines, les CD4 reviennent en général à un chiffre normal et la charge virale sanguine deI N F O T R A I T E M E N T S N ° 7 5 D E C E M B R E 1 9 9 9 5 glossaire2 vient souvent indétectable. Pourquoi ? Parce que le système immunitaire déclenche une réaction humorale et cellulaire qui contrôle à elle seule l’infection, sans toutefois éradiquer le virus qui reste décelable si on le cherche bien. Ensuite s’installe un statu quo trompeur de plusieurs années avant que le virus ne prenne progressivement le dessus. Pourtant, il arrive que le contrôle immunitaire reste efficace à travers les ans : CD4 à peine abaissés ou normaux et charge virale indétectable ou stabilisée, en général à moins de 10 000 copies. Les personnes qui ont la chance d’être dans cette situation se portent bien. Ces non progresseurs sont appelés des asymptomatiques à long terme ou ALT. La description de la réaction immunitaire dans le chapitre précédent, caricaturale pour un spécialiste, nous sera tout de même utile pour comprendre un peu ce qui se passe chez les ALT. La plupart se distinguent par une vigoureuse réponse cellulaire avec des lymphocytes CD4+ spécifiques du virus et des CD8 cytotoxiques anti-VIH très actifs. La prolifération de ces lymphocytes et le bon état fonctionnel des cytotoxiques nécessitent de l’IL2 (interleukine 2) qui est secrétée par les CD4. Les CD8 en forme secrètent à leur tour des chimiokines 5 qui neutralisent les corécepteurs nécessaires au virus pour infecter ses cellules préférées, les lymphocytes CD4 et les macrophages. Ces cellules sont donc relativement protégées. Il subsiste une légère réplication virale. Elle stimule les CD4+ qui activent les CD8 cytotoxiques, lesquels vont éliminer les cellules productrices de virus. On ne sait pas combien de temps ça peut durer, mais des ALT vivent en paix avec leur virus depuis 15 ou 20 ans ! (sur le rôle des CD8, lire les propos de Kendall Smith, chapitre "CD8 et IL2", page 10). vaccinothérapie 6 3. Lymphocytes cytotoxiques. La cytotoxicité est le fait d’être toxique pour la cellule. Les lymphocytes T cytotoxiques sont du type CD8+ et on les appelle aussi lymphocytes tueurs puisqu’ils tuent les cellules infectées par des virus. Leur activité est très spécifique, en effet ils sont équipés de récepteurs qui reconnaissent un antigène viral et seulement celui-là. Par conséquent ils ne détruiront que les cellules porteuses de l’antigène qu’ils reconnaissent et resteront parfaitement indifférents à une cellule porteuse d’un autre virus. En théorie, il existe autant de types de lymphocytes CD8 cytotoxiques que de types d’antigènes, c’est à dire que de types de virus avec leurs divers antigènes. Une catégorie très particulière de lymphocytes tueurs est le lymphocyte tueur naturel ou NK (Natural Killer). Ces lymphocytes sont capables de tuer toute cellule infectée par un virus quel qu’il soit d’où le terme de naturel. Leur rôle semble mineur à côté de celui des CD8. 4. Primo-infection. C’est l’ensemble des phénomènes qui se produisent lorsqu’un micro-organisme infectieux à réussi à pénétrer dans l’organisme et à s’y multiplier en provoquant plus ou moins de dégâts, très variables et souvent silencieux. S’il y a des signes, dits signes cliniques, ils sont plus ou moins intenses et souvent peu spécifiques, c’est à dire peu caractéristiques de l’agent infectieux impliqué. La plupart du temps, l’organisme parvient à contrôler l’infection puis à éliminer le germe ou à le maintenir dormant. Dans le cas du VIH, cette phase dormante n’est qu’apparente : le virus continue à être actif mais il s’établit un équilibre temporaire avec le système immunitaire. Les progresseurs. Le statut d’ALT est l’exception. La progression vers le déficit immunitaire, avec effondrement des CD4 et même des CD8 aux stades tardifs, est la règle. Sous thérapie antivirale durablement efficace, les CD4 remontent (même s’il n’y en avait plus). Des I N F O T R A I T E M E N T S N ° 7 5 D E C E M B R E 1 9 9 9 tests immunologiques montrent que les lymphocytes récupérés après une période probatoire d’environ trois à quatre mois sont capables de réagir en présence des germes classiques : virus CMV, streptoccoques et mycobactéries par exemple. C’est pourquoi les personnes qui étaient malades voient leur santé s’améliorer : les CD4 spécifiques des divers agents infectieux sont régénérés et dirigent une Des indices préalables. D’abord à la suite d’arrêts thérapeu tiques aux conséquences inattendues Les résultats originaux d’une étude avaient été présentés, il y a un an, au congrès de Chicago sur les rétrovirus. Des patients stables sous trithérapie depuis de nombreux mois, avec des CD4 satisfaisants et une charge virale indétectable, avaient arrêté à trois re- “Ces fameux CD4 spécifiques du VIH, véri table arlésienne du séropo, sont en fait per dus très vite après la primo-infection, sauf chez les ALT réponse immunitaire efficace contre ces micro-organismes 6. Cette régénération de lymphocytes CD4 tout neufs (dit naïfs 7) est une grande découverte : l’organisme est capable de les produire à partir d’un organe qu’on pensait atrophié et non fonctionnel chez l’adulte : le thymus. Mais il y a un hic : on ne retrouve pas de lymphocytes CD4+ spécifiques du VIH même après des années de charge virale indétectable. Les CD8 spécifiques du VIH sont orphelins de CD4. Ils ne reçoivent pas leur engrais à l’interleukine 2, sont en mauvais état et ne savent pas se débrouiller seuls. Leur activité anti-VIH est très déficitaire et lorsqu’on arrête le traitement, ils sont incapables d’enrayer le rebond de la multiplication virale (sauf cas particuliers, voirci-dessous). A la recherche du CD4 perdu Ces fameux CD4 spécifiques du VIH, véritable arlésienne du séropo, sont en fait perdus très vite après la primo-infection (sauf chez les ALT). Encore récemment, on pensait que cette perte était définitive. Mais si le thymus est capable de régénérer toutes les autres catégories de CD4+, il n’y a pas de raison qu’il ne puisse pas fabriquer des CD4 anti-VIH. Les données cidessous et leur interprétation théorique montrent que cela semble bien se produire dans certaines situations. prises leur traitement. Comme prévu, la charge virale rebondissait et les patients reprenaient leur traitement dès qu’elle atteignait 10 000 copies. Mais à chaque fois, le temps nécessaire pour que la charge virale redevienne détectable s’est accru par rapport à l’arrêt précédent, comme si l’organisme commençait à développer un début de contrôle de l’infection. Plus étonnant encore, des observations font part de rares cas de personnes ayant arrêté plusieurs semaines, voire plusieurs mois, leurs antiviraux et qui ont vu la charge virale remonter très fortement, parfois de plusieurs centaines milliers de copies, atteindre un plateau puis décroître pour se stabiliser à une valeur faible de façon durable. Puis à la suite d’arrêts thérapeutiques sous IL2 :Les résultats très intéressants de l’étude de Kendall Smith sont largement présentés dans ce numéro (pages 8 à 11). Neuf patients stabilisés sous trithérapie plus IL2 par voie sous-cutanée ont interrompu leur traitement antiviral tout en continuant les injections d’IL2. Résultat : un reb on d d e c h ar g e v i r a l e j u s q u ’ à 340.000 copies mais ensuite une réduction à environ 20.000 qui se maintient durant plusieurs mois ! Une hypothèse. Selon cette hypothèse, le système immunitaire de ces personnes était suffisamment restauré pour répondre à une stimulation antigénique (voir les propos de Robert Gallo page 12), en l’oc- 1. Apparemment, dans certains centres les cliniciens ont changé le traitement dès que la charge virale est redevenue détectable. currence l’afflux massif d’antigènes du VIH qu’implique la reprise de sa multiplication à l’arrêt du traitement. Cette réponse se traduirait par une reconstruction plus ou moins avancée de l’immunité cellulaire anti-VIH. Il s’agirait en quelque sorte d’une auto-vaccination par sa propre souche de VIH. Les données présentées ci-dessus sont cohérentes avec cette hypothèse. Dans les deux premiers cas, on peut supposer qu’il s’est développé un début d’immunité cellulaire grâce à la génération de nouveaux lymphocytes CD4+ naïfs spécifiques du VIH par le thymus, lesquels dirigent une réaction efficace des CD8 cytotoxiques contre les cellules infectées par le VIH. La comparaison avec le troisième cas où les patients ont arrêté les antiviraux en continuant à s’injecter de l’IL2 est instructive. Il est très improbable que les neuf patients de l’essai aient généré des CD4 spécifiques du VIH à l’arrêt des antiviraux. On observerait plutôt une restitution d’immunité cellulaire anti-VIH bancale, incomplète. L’activité des CD8 cytotoxiques anti-VIH serait maintenue à un très bon niveau par les injections d’interleukine 2. En l’absence de CD4 spécifiques du VIH, ces injections remplaceraient la sécrétion d’IL2 normalement assurée par ces CD4 lorsqu’ils sont activés par la reconnaissance du virus. Vaccination thérapeutique. Puisqu’on observe quelquefois la restauration d’une immunité cellulaire anti-VIH, il devrait être possible de la provoquer en "forçant" le thymus à fabriquer des CD4 spécifiques du VIH en stimulant cet organe avec des préparations antigéniques. Il s’agit tout simplement d’une vaccination ou plus exactement d’une vaccination thérapeutique. Et oui, il fallait bien toutes ces explications pour en arriver là… Les quatre essais de l’ANRS fiques activateurs des CD8. On cherche à transformer des séropos traités en asymptomatiques à long terme qui pourraient se passer des antiviraux : une vraie quête du Graal. Des approches diversifiées. Une condition minimale est requise pour participer à ces études passionnantes : le système immunitaire de la personne séropositive à vacciner doit être suffisamment compétent pour avoir la capacité de répondre à la vaccination. Evidemment, on se met dans des conditions optimales en choisissant des séropos qui ont une charge virale indétectable depuis assez longtemps et qui n’ont jamais atteint le stade sida de l’infection. Ces quatre essais déclinent une stratégie de plus en plus sophistiquée. Une approche minimaliste : c’est bien le cas de l’essai PRIMSTOP qui s’adressera à des patients en primo-infection glossaire3 principes de Vacciter, mais on joue les Monsieur Plus en rajoutant l’IL2. Des patients en phase chronique sous multithérapie efficace recevront donc à la fois des injections vaccinales et des cures d’interleukine 2. Là encore, c’est l’arrêt thérapeutique qui permettra d’estimer si une immunité cellulaire anti-VIH a pu être restaurée. La même stratégie thérapeutique sera aussi appliquée à des patients assez proches de leur primo-infection dont on suppose qu’ils ont encore une partie de leurs CD4 spécifiques anti-VIH. C’est l’essai PRIMOVAC. vaccinothérapie 5. Chimiokines. Le VIH active deux serrures pour ouvrir la porte de la cellule : le récepteur CD4 et un corécepteur, en fait le récepteur de substances secrétées par les CD8 activés par la rencontre avec les virus, substances appelées chimiokines. Les chimiokines se fixent à leurs récepteurs sur les macrophages et les lymphocytes CD4 en provoquant leur neutralisation : ces récepteurs migrent à l’intérieur de la cellule. Le macrophage ou le lymphocyte présente alors une surface débarassée de récepteurs aux chimiokines et donc de corécepteurs au VIH. Le virus ne trouve plus qu’une serrure au lieu de deux et ne parvient donc plus à infecter la cellule. 6. Réponse immunitaire contre les micro-organismes. Il en va de même pour l’immunité anti-tumorale contre la maladie de Kaposi qui régresse voire disparaît très souvent avec la restauration immunitaire. En revanche, dans le domaine des lymphomes et des cancers génitaux de la femme, le bénéfice de la restauation immunitaire semble assez faible. 7. CD4 naïfs. Lymphocytes CD4 et CD8 sont naïfs tant qu’ils n’ont pas rencontré l’antigène dont ils sont spécifiques. Cela induit la prolifération des lymphocytes qui deviennent "mémoire" et agissent selont leur programme prédéterminé. Si le germe est éliminé ou devient dormant, les lymphocytes spécifiques diminuent considérablement pour se stabiliser à quelques lymphocytes mémoires. S’ils rencontrent une nouvelle fois l’antigène, même après des années, ils en gardent la mémoire et dirigent une nouvelle réaction immunitaire ample et efficace pour éliminer l’intrus. La restauration immunitaire des personnes immunodéprimées qui prennent une multithérapie efficace montre que les premiers lymphocytes récupérés sont de "vieux" lymphocytes mémoires peu fonctionnels. Puis la régénération de lymphocytes naïfs permet de relancer efficacement tout le système anti-infectieux, sauf pour le VIH. En attendant les résultats Les associations se félicitent de l’engagement résolu de l’ANRS sur la vaccination thérapeutique. Nous attendons beaucoup de cette recherche mais attention, elle ne fait que com- “On espère que quelques patients feront preuve d’un contrôle cellulaire efficace plus ou moins long de la multiplication vi rale, ce qui serait déjà un joli résultat auxquels sera proposée une trithérapie avec antiprotéase renforcée par l’hydroxyurée. Pas d’injection de vaccin ici. On se "contentera" de faire trois arrêts thérapeutiques en espérant que des patients conserveront et renforceront une immunité cellulaire complète qui est encore présente à la primo-infection. C’est de l’auto-vaccination par les antigènes de son propre VIH. Une approche intermédiaire : c’est le cas de figure de l’essai VACCITER qui s’adressera à des patients déjà loin de leur primo-infection et qui ont donc perdu leurs CD4 spécifiques du VIH. Ils recevront plusieurs injections d’un vaccin contenant des antigènes du VIH. On cherchera si une immunité cellulaire complète capable d’enrayer la multiplication virale s’est développée en réponse aux vaccins. Pour l’évaluer, on va tout simplement demander aux patients d’arrêter leurs antiviraux. mencer. Pour l’heure, on espère que quelques patients feront preuve d’un contrôle cellulaire efficace plus ou moins long de la multiplication virale, ce qui serait déjà un joli résultat. Il faudra au moins un an pour savoir ce qu’il en est. En attendant, InfoTraite m e n t s a bien l’intention de faire connaître ces qu atre essais en y consacrant un article détaillé dans le numéro de janvier 2000. Nous y présenterons également d’autres essais de vaccination, préventive cette fois, que lance l’ANRS. Serge Le Coz La vaccinothérapie c’est un coup de force. On met le système immunitaire au pied du mur en le confrontant aux antigènes du VIH pour l’obliger à développer contre le virus une immunité humorale, anticorps neutralisants Une approche maximaliste :c’est le cas spécifiques, et cellulaire, CD4 spéci- de l’essai VACCIL2. On reprend les I N F O T R A I T E M E N T S N ° 7 5 D E C E M B R E 1 9 9 9 7