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Bulletin ARCRE–PECRE nº 210
(20.04.17)
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Table des matières
ÉVÉNEMENTS – ACTUALITÉS..................................................................................................1
Mgr Younan, lauréat du Prix de la paix Niwano.........................................................................1
Incendie dramatique lors d’une rencontre spirituelle: plus de 30 personnes décédées...............1
L’UOIF incite les musulmans de France à voter aux présidentielles..........................................2
ANALYSES - OPINIONS – DÉBATS............................................................................................3
L’IBLA, un dynamisme nouveau dans une Tunisie nouvelle.....................................................3
A. Merkel et l’accueil des réfugiés: un devoir dicté par sa religion...........................................5
L’islamophobie: une « vache à lait » médiatique?......................................................................6
LU POUR VOUS.............................................................................................................................7
AGENDA - INVITATIONS.............................................................................................................8
Invitation: Musulmans.nes de Belgique: Un état des lieux ( 26 avril)........................................8
Invitation au Printemps de la Philanthropie..............................................................................10
ÉVÉNEMENTS – ACTUALITÉS
Mgr Younan, lauréat du Prix de la paix Niwano
Le président de la Fédération luthérienne mondiale, l’évêque Munib Younan de
l’Église évangélique luthérienne de Jordanie et de Terre Sainte, recevra cette année le
Prix de la paix Niwano afin de récompenser son travail en faveur du dialogue
interreligieux entre chrétiens, musulmans et juifs à Jérusalem et partout ailleurs. Lire
L’Évêque Younan, lauréat du Prix de la paix Niwano, sur Oikoumene, 23/02/17 pour
plus de détails.
Incendie dramatique lors d’une rencontre spirituelle: plus de 30 personnes décédées
« Dakar, 18 avr (APS) – Le Sénégal observe un deuil national de trois jours à partir de ce mardi en
hommage aux victimes de l’incendie survenu [le 12 avril] lors du Daaka de Médina Gounass
[organisé par la confrérie soufie Tidjane, Tijaniyya sur Wikipedia].
BULLETIN ARCRE 210(20/04/17)
Le chef de l’Etat qui s’est rendu vendredi à Médina Gounass pour présenter ses condoléances au
Khalife, Thierno Amadou Tidiane Ba, aux fidèles et à toute la communauté musulmane, a décrété
trois jours de deuil national.
La 76e édition de cette retraite spirituelle, qui se tient chaque année à 10 km de la cité religieuse de
Médina Gounass, est endeuillée cette année par un violent incendie survenu mercredi. Le sinistre a
fait 29 décès et plusieurs blessés » (1) .
L’origine du drame est encore inconnue:
« Si d’aucuns avancent la thèse d’un court circuit électrique, d’autres parlent de
l’explosion de la bonbonne de gaz d’un vendeur de café Touba, alors que certains, plus
catégoriques, évoquent celle du jeune fumeur surpris en train de griller une cigarette
dans un endroit où il est formellement interdit de fumer. « De peur d’être lynché, il
aurait fui, jetant au passage sur l’herbe sèche son mégot », témoigne la plupart des
pèlerins. Mais à quelle théorie se fier ? Une enquête à été ouverte par la gendarmerie
pour tenter d’élucider le mystère. » (2)
Pour Mbaye Thiam, universitaire reconnu: «il faut se poser des questions pour savoir ce qu’il faut
faire, afin que ces drames ne se produisent jamais. Car, conclut le professeur d’Université, on ne
peut pas se cacher derrière la foi pour mettre en péril la vie des personnes»(3).
Source(s) :
• (1) "Incendie au Daaka : le deuil national de trois jours débute ce mardi", sur Agence de
Presse Sénégalaise, 18/04/17
• (2) "Daaka : Controverse autour de l’origine de l’incendie" sur Seneweb, 13/04/17
• (3) "Incendie au Daaka: «On ne peut pas se cacher derrière la foi pour mettre en péril la vie
des personnes», Mbaye Thiam" sur Senenews, 17/04/17
Catégorie(s) : Fêtes religieuses Étiqueté : événéments dramatiques, Sénégal, Tijania
L’UOIF incite les musulmans de France à voter aux présidentielles
« Allez voter ! Allez voter ! Allez votez ! » C’est l’unique consigne que s’est autorisée à donner
Amar Lasfar, président de l’Union des organisations islamiques de France (UOIF) […], qui
organisait, du 14 au 17 avril, la 34 ème Rencontre annuelle des musulmans de France (RAMF). Voter
« car vous êtes d’abord des citoyens », insiste-t-il, ajoutant, face au public venu l’écouter, que « ce
serait vous prendre pour des enfants que de vous dire de voter pour untel ou untel ». Mais
l’indécision finira-t-elle par avoir raison du vote ? Lire la suite: RAMF 2017 : de l’indécision à
l’abstention, le dilemme des musulmans à la présidentielle, rédigé par Samba Doucouré et Imane
Youssfi sur Saphir News, 17/04/17
Catégorie(s) : Politique Étiqueté : élection présidentielle, Islam de France - Islam en France
BULLETIN ARCRE 210(20/04/17)
ANALYSES - OPINIONS – DÉBATS
L’IBLA, un dynamisme nouveau dans une Tunisie nouvelle
Bonaventura Mwenda (PB), Directeur de l’IBLA
Créé en 1926 à Bou Khris (près de La Marsa) par les Pères Blancs, l’Institut
des Belles Lettres Arabes, IBLA, est né de la volonté de mieux connaître et
promouvoir la culture tunisienne, dans tous ses aspects. Il s’intéresse ainsi aux
sciences humaines et sociales en Tunisie et, plus largement, dans le monde arabe. Sa mission est
d’encourager l’ouverture intellectuelle en Tunisie, tout en développant le dialogue interculturel et
interreligieux, dans le but de parvenir à la compréhension mutuelle et à la paix.
Ibla (vu du jardin intérieur)
L’IBLA s’installe dans son siège actuel en 1932, à proximité de la
médina de Tunis, où il s’intègre progressivement dans la société
tunisienne. La partie de formation en langue arabe classique et
islamologie est transférée à La Manouba en 1949, puis à Rome en
1964 pour devenir l’Institut Pontifical d’Études Arabes et d’Islamologie
(PISAI). Cependant, le fonds documentaire reste à Tunis où il sert
depuis des décennies de source académique et intellectuelle aux chercheurs universitaires et
autres, à travers une bibliothèque de recherche. En 2010, elle comptait plus de 34 000
titres et 600 revues, ainsi que 130 000 références dans son catalogue. Cette même année, il y
avait 430 chercheurs inscrits, pour la plupart des universitaires tunisiens en études de master
ou doctorat, ainsi que des professeurs.
Parallèlement, l’IBLA développe d’autres activités, avec notamment la Revue IBLA. Fondée en
1937, elle s’intéresse aux sciences humaines et sociales en Tunisie et est la plus ancienne des
revues existant à ce jour en Tunisie. Elle entretient aujourd’hui des échanges avec une centaine
d’institutions dans le monde, ce qui nourrit la Bibliothèque de Recherche.
À partir des années 1950, l’IBLA ouvre également ses portes aux
adolescents des quartiers populaires avoisinants et crée
progressivement une Bibliothèque des Jeunes. Il s’agit de leur offrir
un espace chaleureux et un accompagnement bienveillant pour les
soutenir dans leurs études.
Le 5 janvier 2010, un dramatique incendie emporte le directeur de la
Bibliothèque de Recherche, le Père Gian Battista Maffi (PB), et
entraîne aussi la perte de la moitié de la documentation ainsi que d’importants dégâts au
bâtiment.
Une grande vague de solidarité se manifeste alors en Tunisie et à l’étranger, aussi bien de la
part d’individus que d’institutions, tel que le Ministère de la Culture de Tunisie, l’Institut
Français en Tunisie, la Bibliothèque Nationale et l’Institut du Monde Arabe à Paris, ou encore
diverses ambassades. À Tunis, la Bibliothèque Nationale et les Archives Nationales ont restauré
environ 160 ouvrages anciens. Nous avons lu cela comme un signe des temps, nous aidant à
discerner l’importance de notre action(1). Cela nous a ainsi encouragés à fournir tous les efforts
possibles pour relancer les activités de l’IBLA et répondre de cette façon aux besoins exprimés
par les milieux dans lesquels nous œuvrons. C’est grâce à ces multiples soutiens que l’IBLA a
entamé sa restauration et a rouvert officiellement les portes de sa bibliothèque de recherche
BULLETIN ARCRE 210(20/04/17)
en octobre 2014. Depuis, c’est l’action dédiée aux adolescents qui est progressivement
relancée, à travers un nouvel Espace Jeunes, qui vise à favoriser le développement intégral de
leur personne. Quant à la Revue IBLA, elle a continué rigoureusement ses activités, malgré les
temps difficiles que l’Institut a traversés.
L’IBLA est animé par des Pères Blancs provenant de divers
pays et travaillant main dans la main avec les Tunisiens et
toute autre personne.
Pour cela, ils apprennent le dialecte tunisien et se spécialisent
pour certains en islamologie et langue arabe classique. L’IBLA
se veut ainsi un lieu de rencontre, de dialogue et d’échanges,
un espace de respect et de connaissances partagées où chacun, quel que soit son pays, sa
culture ou sa religion, puisse en même temps être acteur et récepteur. Il répond de cette façon
à la mission de l’Église au Maghreb, qui a à cœur d’apporter sa part à la vie culturelle et
intellectuelle ainsi qu’à la construction de la société (2). Par sa modeste présence et ses
activités, l’IBLA contribue ainsi à renforcer l’ouverture intellectuelle, interculturelle et
interreligieuse et à promouvoir le vivre-ensemble.
Les 80 ans de la Revue IBLA
A présent, l’IBLA souhaite plus que jamais être ce pont entre les
cultures et les religions, entre le savoir des livres d’hier, la
richesse du monde intellectuel d’aujourd’hui et l’énergie de la
jeunesse qui prépare demain. La Bibliothèque de Recherche
recouvre progressivement son fonds documentaire et compte
actuellement près de 24 000 titres ainsi que des centaines de
périodiques. Plus de 500 chercheurs se sont inscrits depuis sa réouverture en octobre 2014.
Des conférences viendront bientôt enrichir les activités de l’IBLA, qui entend ainsi participer
activement à la vie intellectuelle et culturelle en Tunisie. L’Espace Jeunes est, quant à lui, en
pleine relance. Environ 80 adolescents participent depuis 2016 aux cours de soutien scolaire en
anglais et en français. Ils trouvent en l’IBLA un espace de calme et de confiance où étudier,
socialiser et enrichir leur quotidien. Après la fin des travaux de rénovation de l’Espace Jeunes,
d’ici l’été 2017, de nouvelles activités vont aussi voir le jour : ateliers informatiques et
artistiques, nouvelle bibliothèque jeunes ou encore projections et débats. Au-delà de la
dimension éducative, ces activités permettent de tisser des liens avec les familles des quartiers
avoisinants, dont la majorité vit dans la pauvreté et la précarité. Cela permet aussi de servir la
mission de rencontre, de dialogue et de solidarité avec les personnes vivant en périphéries
existentielles(3). Enfin, la Revue IBLA, sous la direction du M. Faouzi Bedoui et de son comité de
rédaction entièrement tunisien, a fêté ses 80 ans avec un stand et une table ronde organisée le 26
mars 2017 à la Foire Internationale du Livre de Tunis (qui s’est tenue du 24 mars au 2 avril
2017). C’est grâce au travail bénévole et dévoué du comité que la Revue poursuit ses activités
avec son esprit de rigueur et de bienveillance, promouvant ainsi les cultures tunisienne et
arabo-musulmane.
BULLETIN ARCRE 210(20/04/17)
Équipe IBLA
Aujourd’hui, l’équipe de l’IBLA comprend le directeur,
P. Bonaventura MWENDA (PB) ; le gestionnaire financier,
P. Ismaël MENDEZ ALMAGUER ; P. André FERRE (PB) ; P.
Robbin SIMBEYE (PB) ; les stagiaires Calvin AKUNGA (PB)
et Simon OUEDRAOGO (PB) ; le directeur de la Revue
IBLA, M. Faouzi BEDOUI ; l’aide-bibliothécaire et
coordinatrice éditoriale de la Revue, Mme Nadia JLASSI ;
l’aide-bibliothécaire, Mme Asma DELLAI ; la rédactrice de
projets, Mme Lucie JACQUET, et l’employée de maison, Mme Arbia ALAOUI.
Dans une Tunisie post-révolutionnaire, l’IBLA essaie de s’adapter pour continuer à
accompagner au mieux l’évolution de la société, comme il a su le faire depuis 1926. De
nombreux défis restent encore à relever : actualiser le fonds documentaire de la Bibliothèque
de Recherche [catalogue en ligne], maintenir la rigueur scientifique de la Revue IBLA, malgré la
baisse du niveau académique en Tunisie, répondre aux besoins d’une jeunesse rencontrant des
difficultés à trouver sa place dans la société, accompagner les Tunisiens à vivre leur liberté
(houriyya) et leur libre-arbitre (ikhtiyar), intégrer les nouvelles technologies dans les activités
de l’IBLA ou encore faire face aux dépenses de fonctionnement de l’Institut. Pour cela, l’IBLA
s’appuie sur son réseau et développe ses relations dans le quartier et le milieu académique,
tout en recherchant partenaires et bienfaiteurs au niveau national et international. En ces
temps de renouveau, rencontres et dialogues restent le gouvernail de l’IBLA, puisque c’est à
travers cela que son action trouve tout son sens.
Bonaventura Benjamin MWENDA (PB), directeur de l’IBLA.
(1) Cf. Rapport de l’Assemblée Post-capitulaire du Maghreb (XXVIII Chapitre Général), 20-24
novembre 2016 à La Marsa en Tunisie, Article 3.5.5.
(2) Cf. « Une Eglise Citoyenne », dans Serviteurs de l’Espérance : l’Eglise Catholique au
Maghreb aujourd’hui, paragraphe 1.5.
(3) Cf. Rapport de l’Assemblée Post-capitulaire du Maghreb (XXVIII ème Chapitre Général), 20-24
novembre 2016 à La Marsa en Tunisie, Article 3.8.
Catégorie(s) : Initiatives interreligieuses Étiqueté : Bibliothèque, éducation, Tunisie
A. Merkel et l’accueil des réfugiés: un devoir dicté par sa religion
Une très bonne analyse sur les raisons qui poussent la chancelière allemande à vivre pleinement sa
politique favorable aux réfugiés. Extraits.
« S’il a été possible d’intégrer 16 millions d’Allemands et un pays économiquement
caduc dans une république de 65 millions de citoyens, pourquoi ne réussirait-on pas
d’accueillir un ou un million et demi de réfugiés dans un continent (l’Europe) de 500
millions d’habitants ? »
« Merkel est luthérienne et non pas calviniste. Là où le catholicisme suit une éthique
axée sur les vertus, l’éthique calviniste est axée sur les devoirs. Mais le luthéranisme
connaît les deux et est même ‘plus proche de Rome que de Genève’. C’est la vertu de
Merkel qui indispose plus d’un, parce qu’elle griffe leur conscience. Pour le dire dans la
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langue de Trump, elle « grabs them by their conscience ». Merkel nous rappelle un
élément essentiel de notre vie en société. Ce dont beaucoup ne veulent pas. »
Lire Angela Merkel réveille notre conscience, par Mark Van de Voorde, dans le journal belge DE
STANDAARD, du 12 janvier 2017 – Traduction par ‘Lignes de fracture’, sur Lignes de fracture
109, mars 2017.
Catégorie(s) : Politique Étiqueté : accueil, Réfugiés en Europe
L’islamophobie: une « vache à lait » médiatique?
Illustration de http://bakchich.herokuapp.com/france/2012/10/01/aux-origines-de-l-islamophobie-mediatique
Auteur du livre Un racisme imaginaire : Islamophobie et culpabilité (Grasset), Pascal Bruckner
accorde une interview au magazine d’affaires publiques québecois L’actualité. À la demande si
l’utilisation de l’expression « arme de destruction massive » pour qualifier l’islamophobie, il répond
: « En France, de peur d’être traités d’islamophobes, et pour ne pas perdre de voix aux élections,
beaucoup d’élus laissent tout passer. C’est donc la nourriture halal dans les cantines des
entreprises, les permissions de piscines séparées accordées aux femmes, le refus pour les jeunes
filles de participer aux cours de gymnastique… Petit à petit, c’est le tissu républicain qui se
détricote. » On retrouve donc le discours populiste habituel, faisant appel à des éléments factuels
d’une part et de grandes notions vagues qui n’évoquent certainement pas la même chose pour tous:
le tissu républicain en l’occurrence.
Mais il reconnaît en même temps que l’extrême-droite est l’alliée de fait de Daech: « […] la
volonté des extrémistes, c’est de creuser des fossés de sang entre les musulmans et les nonmusulmans. C’est de dire aux musulmans dans toutes les sociétés européennes, occidentales : vous
voyez, vous ne pouvez pas vivre avec des mécréants, il faut que vous reveniez à l’islam, il faut
prendre les armes et faire sécession complète. » (1)
Suite à une interview antérieure, le Huffington Post avait déjà réagi: « Le droit de critiquer une
religion ne permet pas de parler d’islamophobie. Or, il ne s’agit pas de la remise en cause du droit
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de critiquer l’islam que l’on discute à travers ce mot, mais de l’aspect phobique qu’il distille dans
la société. » (2)
Nous voyons donc que le terme « islamophobie » est repris souvent de manière abusive… mais
reste abondamment utilisé, peut-être, justement, parce qu’il permet de dire presque n’importe quoi
en fonction de la signification qu’on lui donne!
Source(s) :
• (1) Danielle Laurin: "Islamophobes, vraiment?", sur L'actualité, 30/03/17
• (2) Asif Arif: "Réponse à Pascal Bruckner concernant son interview sur les Matins de France
Culture", Huffington Post, 26/05/15
Catégorie(s) : Société Étiqueté : Islamophbie
LU POUR VOUS
Mustapha Cherif: Marie au regard de l’islam. Albouraq, 2016 – 203 p. – 16€ –
ISBN 979-1-02250-180-4
Mustapha Cherif n’a pas besoin d’être présenté comme islamologue. Ce livre
vient bien à point, alors qu’il y a quelques semaines, dans bien des villes de par le
monde, croyants aussi bien musulmans que chrétiens s’étaient rassemblés à
l’occasion de la fête chrétienne du 25 mars ; une fête déclarée commune aux
musulmans et aux chrétiens du Liban. Ce livre rassemble les contributions de 10
auteurs différents. En soi, il ferait un peu le pendant d’un autre livre récemment publié et que nous
avons présenté sur notre site : « Douze musulmans parlent de Jésus ». Avec ces deux livres, nous
sommes invités à nous mettre à l’écoute des croyants musulmans à propos de deux personnages
essentiels à nos deux traditions Marie et Jésus.
Il ne faut donc pas chercher dans ce livre un traité de mariologie s’il en est. Ce n’est qu’une suite de
témoignages, certains scientifiquement et linguistiquement bien argumentés, sur la place de Marie
dans l’islam et le Coran. Et dans le contexte actuel de recherches historiques sur les origines de
l’islam, nos auteurs cherchent à préserver la spécificité de la révélation coranique. Ils récusent l’idée
que l’ensemble relèverait de connaissances contingentes et ponctuelles que le Prophète aurait pu
avoir de son vivant, d’une manière extérieure (p.13) Selon une autre auteure, le Coran ni ne répète
ni ne paraphrase les histoires (bibliques) que le Prophète aurait entendu. La Parole dans le Coran
« actualise les histoires en allant à l’essentiel » (p.173)
Une fois assurés de ces convictions, nous pouvons nous pencher sur la place de primordiale de
Marie dans la Tradition musulmane. Il est impossible de parler d’elle ou de la voir sans l’unir à
Jésus souvent présenté comme le « Fils de Marie ». Selon les auteurs, tous les deux sont soit
indissociables (p.38 & 124), soit une seule entité (p.65). En cela, il y a des points communs avec la
tradition chrétienne. Néanmoins, il semble que certains auteurs donnent une primauté à Marie sur
Jésus. Trois de nos auteurs soulignent aussi que de même que Marie donne naissance à Jésus, nous
pouvons faire de même. Car chacun de nous a un Jésus en lui (p.55) ; si ton âme est assez pure et
BULLETIN ARCRE 210(20/04/17)
assez pleine d’amour, elle engendre le messie (p.77) ; ton âme est comme Marie, elle est enceinte de
Jésus, si tu la purifie, elle enfante Jésus (p.102). Nous sommes là en pleine dimension mystique de
la foi, domaine privilégié du soufisme.
Il y a aussi le parallèle significatif entre Marie et le Coran. Dans le prophète Mohammed, Dieu a
jeté le Coran, sa Parole. De même dans la chaire de Marie il a projeté Jésus, sa Parole, le Verbe
(p.63 & 185)
Il est à souhaiter que la fête du 25 mars voit se multiplier les rassemblements « Ensemble avec
Marie » et qu’avec l’aide de publications appropriées, nous sachions nous mettre à l’écoute les uns
les autres et ainsi découvrir nos valeurs communes autour de Marie. Nul doute que ce livre sera une
lecture profitable à beaucoup, qu’ils soient chrétiens ou musulmans. Mais cela ne sera qu’une
première étape dans un dialogue qui ne pourra ignorer la place primordiale de Jésus, par rapport à
Marie dans la tradition chrétienne.
Catégorie(s) : Religions Étiqueté : Marie, Spiritualité musulmane
AGENDA - INVITATIONS
Invitation: Musulmans.nes de Belgique: Un état des lieux ( 26 avril)
Le Cercle du Libre Examen de l’ULB et son CA sortant ont l’immense plaisir de vous convier à
notre grande conférence de fin de mandat, sur ce thème incoutournable qu’est l’Islam de Belgique.
Sans doute une des questions les plus brulantes et les plus controversées du moment est celle de
savoir quelle attitude adopter devant la diversité, sinon l’adversité, alors que celle-ci nous est
méconnue à tel point qu’elle semble menacer tous nos repères.
De plus en plus, l’occasion nous est donnée par certaines polémiques à la médiatisation démesurée,
de nous projeter dans de grands débats sociétaux sur la laïcité, la fonction de l’État, le « rôle du
culturel » ou encore (attention !), la longueur des robes, sans le rec…ul nécessaire, ni les
essentielles et plus élémentaires connaissances croisées des sujets abordés, qu’elles soient
théoriques ou empiriques.
Le café du commerce s’installe ainsi paisiblement et sans surprise dans nos émissions les plus
écoutées, mais aussi dans les amphithéatres universitaires, ce qui n’a rien d’étonnant puisqu’il est
résident permanent dans nos débats parlementaires.
Trop souvent, nous oublions que derrière les groupes à première vue homogènes, cet « Autre »
sartrien, ses pratiques, mais surtout nos représentations imaginaires de celles-ci, se trouvent des
personnes, aux opinions variées, constituant des sources inépuisables de modèles possibles. Nous
conviendrons qu’il est impossible de parler d’autre chose que de « communautés », au pluriel.
D’autre part, il est indéniable que des tendances radicales semblent s’accentuer aux marges de
celles-ci, qui favorisent les interprétations les plus belliqueuses des écritures et monopolisent
l’étendue de leur visibilité, au mépris de leur faible et douteuse force représentative.
BULLETIN ARCRE 210(20/04/17)
Fatalement, les cloisons se forment et s’enracinent, de part et d’autre, les peurs et les haines
s’alimentent, et le cercle vicieux de l’exclusion et de la violence sème un peu partout les mines
permettant aux uns.es et aux autres d’entretenir, dans l’ignorance, cette absence de dialogue…
Quelle Islam pour quelle démocratie ? Comment pouvons-nous, en tant que modernes, envisager le
retour au religieux ? Quel avenir pour cette communauté dont on parle tant mais qu’on entend peu ?
Mais surtout, à quoi ressemble vraiment ce paysage communautaire que nous ne pouvons souvent
connaître qu’à travers une superposition sans fin d’intermédiaires ?
Voilà les questions qu’il nous faudra aborder pour jeter les prémices d’une discussion, que nous
espérons fertile.
Pour ce faire, nous aurons le plaisir de nous entretenir avec un panel de quatre personnalités
marquantes du paysage associatif musulman belge, provenant d’horizons différents, et ayant à ce
titre des visions distinctes de l’avenir de leurs communautés:
– Myriem Amrani, fondatrice et présidente de l’ASBL Dakira et coordinatrice du programme de
cohésion sociale à la Mission locale de Saint-Gilles
– Farid El Asri, professeur et docteur en anthropologie, directeur de la formation continue en
sciences religieuses et islamiques (UCL)
– Michael Privot, docteur en langues orientales, co-fondateur de EMBEM (Empowering Belgian
Muslims)
– Khalil Zeguendi, sociologue et journaliste, rédacteur en chef du « Maroxellois » et co-fondateur
de ICIB (Initiative Citoyenne pour un Islam de Belgique)
Aicha Bacha, doctorante, introduira la conférence, qui sera modérée par Adam Amir, Président du
Cercle du Libre Examen de l’ULB
Modalités pratiques:
A l’ULB, Campus Solbosch, Auditoire : S.UD2.218A (Bâtiment U, porte D, 2ème étage), le
mercredi 26 avril 2017 à 20:00
En espérant vous y voir nombreuses et nombreux,
Le comité du Cercle du Libre Examen 2016-2017
Catégorie(s) : Société Étiqueté : invitation, islam de Belgique
BULLETIN ARCRE 210(20/04/17)
Invitation au Printemps de la Philanthropie
Lorsque des individus, des familles ou des entreprises contribuent à des
initiatives d’intérêt général, ils participent à une tradition de longue date
qui fait progresser l’humanité. La philanthropie a démontré son rôle
indispensable et complémentaire aux actions des pouvoirs publics, du
monde associatif et du secteur privé en faveur de la société. Cette
philanthropie est aujourd’hui plus dynamique que jamais.
La Fondation Roi Baudouin organise du 27 avril au 12 mai 2017 le «Printemps de la
Philanthropie», en vue de promouvoir la philanthropie dans notre société. Le « Printemps de la
Philanthropie » favorisera l’approfondissement de certains thèmes philanthropiques et se fera le
porte-parole d’idées innovantes et de pratiques nouvelles capables d’inspirer les philanthropes
(personnes, familles et entreprises) dans la façon de s’engager et d’aborder les problèmes sociétaux.
À l’échelle locale, nationale, européenne ou internationale.
Philanthropes, notaires, banquiers, conseillers patrimoniaux, entrepreneurs, responsables RSE,
Fondations, gestionnaires de fortunes, Family officers, … pourront assister à 4 événements distincts
et complémentaires à Anvers, Namur, Bruxelles et au sein des Institutions Européennes. Vous
trouverez plus d’informations sur chacun de ces événements en suivant les liens ci-dessous.
Le Printemps de la Philanthropie fait suite aux 3 Journées de la Philanthropie organisées en 2008,
2011 et en 2014.
Lien événements :
27 avril 2017 – Anvers – Les nouveaux espaces de la Philanthropie
4 Mai 2017 – Namur – Regards croisés sur la Philanthropie aujourd’hui
11 Mai 2017 – Bruxelles – Le Printemps de la Philanthropie – Soirée de clôture
12 Mai 2017 – Bruxelles (Europe) – Boost Philanthropy in Europe
Pour découvrir les programmes de chacun de ces événements : www.kbs-frb.be
L’inscription est gratuite mais obligatoire. Une interprétation simultanée français-néerlandais est
prévue.
Source: Fondation Roi Baudouin: Printemps de la Philanthropie
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