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I. Orthographe (20 points)
1. Compléter les verbes (3 pts : 0,5 par forme)
1. Ma mère et toi avez les mêmes goûts.
2. Il court des bruits fâcheux sur lui.
3. Elle arriva dans un village où s’alignaient sur deux rangs des dizaines de cases rondes.
4. Ce n’est pas moi qui me faisais prier.
5. Les chaussées encombrées, les trottoirs sales, le métro bondé, tout le poussait à quitter la ville.
6. Chacun des convives avait maintenant repris sa place.
2. Mot qui a un seul genre (1 pt)
Augure : qu’il désigne l’observation des présages, le présage lui-même ou le prêtre chargé de les observer, le mot est
toujours masculin.
Tous les autres ont un homonyme masculin et un féminin.
3. Mot qui peut s’employer au singulier (1 pt : 0,5 pour le mot et 0,5 pt pour le sens)
Menottes : il désigne au singulier « une main d’enfant » ou « une petite main » (et peut se trouver au pluriel dans ce
sens). Au pluriel, il est surtout synonyme de « entraves pour mains des prisonniers ».
Tous les autres s’emploient le plus souvent au pluriel.
4. Le pluriel des noms composés (5 pts : 0,25 pt par forme)
1. sapeurs-pompiers
2. choux-fleurs
3. chaises-longues
4. abat-jour
5. laissez-passer
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6. coupe-faim
7. gardes-barrières
8. arcs-en-ciel
9. garde-boue
10. pur-sang
11. pseudo-inspecteurs
12. couvre-lits
13. coupe-papier
14. nouveau-nés
15. avant-propos
16. faire-part
17. gueules-de-loup
18. gardes-malades
19. portes-fenêtres
20. demi-mesures
RAPPEL ORTHOGRAPHIQUE
Le pluriel des noms composés dépend des éléments qui composent le nom. Seuls le nom et l’adjectif prennent la
marque du pluriel (chaise (= nom) + longue (= adjectif) ; garde (= nom) + barrière (= nom)), les autres restent
invariables, cf. adverbe + adjectif (nouveau-nés, arrière-plans), verbe + nom (couvre-lit), etc.
Cependant, même s’il s’agit d’adjectifs et de noms, il faut tenir compte de leur relation syntaxique avec lautre élément
du composé :
adjectif juxtaposé à un nom (= épithète) : des coffres-forts ou deux noms juxtaposés donc équivalents (des sapeurs-
pompiers, des portes-fenêtres) : les deux prennent un -s. Mais des timbres-poste (= des timbres de la poste) ;
verbe/adverbe + nom : les premiers restent invariables, le nom se met au pluriel ou reste au singulier selon son
sens (des coupe-faim = qui coupent la faim).
5. Faire les accords nécessaires (3 pts : 0,5 pt par forme)
1. Une foule de gens était venue / étaient venus voir le spectacle.
2. Ni l’un ni l’autre ne convient / conviennent.
3. Peu de gens pouvaient se vanter de le connaître.
4. La moitié des élèves était absente / étaient absents.
5. C’est un des hommes qui sera / seront sur sa liste.
6. Un grand nombre de soldats furent faits prisonniers.
RAPPEL ORTHOGRAPHIQUE
Quand le groupe nominal sujet contient un nom collectif au singulier (foule, armée, nuée, multitude, etc.) et est suivi
d’un complément du nom (CDN) au pluriel, le verbe se met au singulier ou au pluriel, selon la manière d’envisager le
référent. L’accord se fait au singulier (avec le nom collectif) si on privilégie la vision collective des référents considérés
globalement, c’est-à-dire si on considère le groupe ; au pluriel quand le nom collectif est un simple quantificateur qui
dénote une diversité d’individus. Les tolérances officielles admettent les deux cas.
De même quand le sujet comporte une fraction (tiers, quart, moitié) ou un nom numéral (quinzaine, douzaine) suivis
d’un complt au pluriel : accord au singulier ou au pluriel.
Quand le GN sujet est introduit par un déterminant quantitatif (assez de, beaucoup de, peu de, trop de), le verbe
s’accorde selon le nombre du nom.
Quand le sujet comporte les expressions comme la plupart, un grand nombre, etc., employées comme déterminants
complexes (suivis d’un complt au pl.) ou pronom (seuls), le verbe se met normalement au pluriel.
Avec l’expression un des... (phrase 5), l’accord se fera au singulier ou au pluriel selon qu’on envisage comme sujet
« un » ou son complt (ici hommes).
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6. Tout (3,5 pts : 0,5 pt par forme)
1. Elle est encore toute (adverbe) confuse des compliments qu’il lui a faits.
2. Où est Pauline ? Je l’ai vue partir tout (adverbe) excitée au concert.
3. Vous pouvez parler : elle est tout (adverbe) ouïe.
4. Dans cette région, il vient des touristes de tout (adjectif indéfini) pays.
5. Tous (adjectif indéfini) les soirs, je m’exerce sur l’ordinateur.
6. Ils sont tous (pronom indéfini) enfin rentrés, et ils sont les tout (adverbe) derniers.
RAPPEL
Tout est un terme qui peut recouvrir différents mots, car il existe plusieurs homonymes.
Quand il accompagne un nom, il s’agit du déterminant indéfini qui exprime la totalité. Mais il n’a pas le même sens
selon :
W qu’il est suivi d’un autre déterminant = la totali (5. Tous les soirs, je m’exerce sur l’ordinateur) ;
W qu’il est employé sans déterminant = totalité distributive (cf. chaque qui a un sens similaire, mais est d’un emploi
plus général que tout) : référence à la totalité des êtres dénotés par le nom, mais en les passant en revue séparément
(4. Dans cette région, il vient des touristes de tout pays).
Employé seul, il peut être le pronom indéfini marquant la totalité globalisante. Au masculin singulier, tout est la
forme de la totalité inanimée (mais sont aussi à résumer les termes d’une énumération). L’équivalent pour les
humains est tout le monde. Au pluriel, tous, toutes a une valeur anaphorique. Notez qu’à l’oral, le pronom se
distingue du déterminant du fait que le –s final est articulé (6. Ils sont tous enfin rentrés).
– Enfin, tout peut être un adverbe (= « tout à fait », « entièrement ») et se trouve devant adverbe (tout simplement),
GN (tout en désordre) ou devant adjectif ou participe pour marquer l’intensité. Il est comme tout adverbe
normalement invariable partout, excepté s’il est devant un adjectif féminin à initiale consonantique (ou h aspiré), il
s’accorde avec lui pour des raisons d’euphonie (1. Elle est encore toute confuse des compliments qu’il lui a faits. 2.
Je l’ai vue partir tout excie au concert. 3. elle est tout ouïe).
7. Phrases complètes (3,5 pts : 0,5 pt par forme)
1. Même (adverbe) des danseuses débutantes pourraient exécuter cette figure.
2. Quelles que soient ton habileté et ta patience, tu ne parviendras pas à mettre ce bateau dans une bouteille.
3. Quelques bons conseils que vous lui donniez, il n’en fera qu’à sa tête.
4. Si nous venions ce soir ? qu’en dis-tu ?
5. Nous avons bien essayé de briser la glace, mais chacun est resté sur son quant à soi.
6. Quoi que tu en penses, je trouve ce film très amusant.
7. Il va sans dire que vous m’appellerez quand vous arriverez.
II. Ponctuation (7,5 points)
1. Ponctuation des phrases (6 pts : 1 pt par forme)
1. Depuis son enfance il travaille, si bien qu’il réussira certainement. (= il travaille donc il réussira de façon certaine)
Depuis son enfance, il travaille si bien qu’il réussira certainement. (= il travaille très bien, donc il réussira)
2. Jacques, il parlera franchement, je te l’assure. (= c’est Jacques qui parle avec franchise)
Jacques ? il parlera franchement, je te l’assure.
Jacques, il parlera, franchement, je te l’assure. (= c’est mon avis)
Jacques : « Il parlera franchement, je te l’assure. » / « Il parlera, franchement, je te l’assure. »
3. Enfin, les grévistes n’ont pas agi comme vous le souhaitiez. (= ils ont agi, mais pas comme attendu)
Enfin, les grévistes n’ont pas agi, comme vous le souhaitiez. (= ils n’ont pas agi, comme c’était souhaité)
Enfin ! les grévistes n’ont pas agi comme vous le souhaitiez.
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4. Les musiciens, qui suivent les indications du chef d’orchestre, ne font pas de fausses notes. (= tous les musiciens :
relative explicative)
Les musiciens qui suivent les indications du chef d’orchestre ne font pas de fausses notes. (= seulement ceux qui
suivent : relative déterminative)
5. Rassurez-vous, il est mort naturellement. (= de mort naturelle)
Rassurez-vous, il est mort, naturellement. (= il est bien entendu qu’il est mort)
6. Il n’a pas choisi cet établissement à cause du niveau en allemand. (= il a choisi cet établissement, mais non pour le
niveau d’allemand, pour une autre raison).
Il n’a pas choisi cet établissement, à cause du niveau en allemand. (= il ne l’a pas choisi, parce que le niveau ne
convenait pas)
2. Ponctuation du texte (1,5 pts : –0,5 par oubli ou erreur)
Saint-loup faisait pour elle de tels sacrifices que, à moins qu’elle fût ravissante (mais il n’avait
jamais voulu me montrer sa photographie, me disant d’abord : « ce n’est pas une beauté » et puis :
« elle vient mal en photographie. Ce sont des instantanés que j’ai faits moi avec mon kodak et ils
vous donneraient une fausse idée d’elle. »), il semblait difficile qu’elle trouvât un second homme
amoureux ou idolâtre qui en consentît de semblables.
PROUST, À l’ombre des jeunes filles en fleurs
III. Analyse syntaxique (37 points)
1. Texte de Proust
1.1. Les propositions relatives (15 pts : 1 pt par relative = 0,25 pt pour le relevé + 0,5 pt pour la fonction du relatif et
l’antécédent + 0,25 pt pour le sens de la relative)
Les relatives sont toutes complément de l’antécédent, le relatif a sa fonction dans la relative.
Relatives explicatives :
– les parties que notre mémoire maintient… : COD de
« maintient »
– un assemblage il ne nous est pas permis… : CC de lieu
– un appartement luiraient les feux orangées… : CC de
lieu
– ce souvenir que je sentais attaché… : COD de « sentais »
un millésime vers lequel il ne m’était pas permis… : CC
de temps
– quelques-unes qui nétaient plus que les ombres… : sujet
de « étaient »
Relatives déterminatives :
– la solidarité qu’ont entre elles les différentes… : COD de
« ont »
– ceux je n’avais pas su découvrir… : CC de temps
– celle se termine la premre partie… : CC de temps
– les plaisirs que je désirais… : COD de « désirais »
– plaisir qu’il avait vainement poursuivi… : COD de « avait
poursuivi »
– celles dont la toilette m’intéressait… : CDN « toilette »
– au temps je croyais encore… : CC de temps
ce qu’elles avaient été : attribut du sujet « elles »
– le Bois d’ s’était envolée l’idée que... : CC de lieu
RAPPEL GRAMMATICAL
La relative déterminative (ou restrictive) détermine l’antécédent (nom ou pronom) comme un adjectif (épithète ou
attribut). Elle est essentielle au sens de l’antécédent avec lequel elle forme un tout et par là, de la phrase.
La relative explicative a une relation plus lâche avec son antécédent et équivaut à un adjectif apposé. De ce fait, elle
peut (mais pas toujours comme dans ce texte) en être séparée par une virgule. C’est le plus souvent le contexte qui
permet de les distinguer, mais pas toujours, car le rôle de la relative dépend de l’intention de l’énonciateur. Ainsi, les
relatives « ce souvenir que je sentais attaché » et « le Bois d’où s’était envolée l’idée » peuvent être déterminatives ou
explicatives sans que l’on puisse trancher avec certitude.
La déterminative est cependant (mais là encore, pas toujours) souvent annoncée par un déterminant à valeur
cataphorique (cest-à-dire valeur d’annonce et non de rappel « anaphorique »), cf. « le temps où je croyais encore » : la
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référence de l’article défini est à tirer de la relative, non de ce qui précède. C’est la même chose avec le pronom
démonstratif (celui, celle(s), ceux) qui a alors une valeur cataphorique et non anaphorique.
1.2. Le groupe participial « même ne me conduisant à rien » (1,5 pt : 0,75 pt pour la subordonnée + 0,75 pt pour la
valeur)
me ne conduisant à rien : le groupe participial est, d’un point de vue grammatical, apposé à « instants », mais d’un
point de vue mantique, il équivaut à un complément à valeur de concession : « même s’ils ne conduisent à rien ».
1.3. La relation logique dans une subordination inverse (2 pts : 1 pt pour la nouvelle expression + 1 pt pour
l’explication)
« Bien qu’elles eussent fui depuis longtemps, j’étais encore à interroger vainement les chemins désertés ».
On voit donc que la subordonnée n’est pas celle précédée de « que », mais la première : c’est ce qu’on appelle la
subordination inverse. « Que » n’est en aucun cas ici un subordonnant, mais une particule qui souligne la subordination
inverse et qui peut être omise sans rien changer au sens.
1.4. Nature et fonction des propositions (3 pts : 1 pt par subordonnée)
si je lui avais demandé de reconstituer pour moi les éléments de ce souvenir :
Proposition subordonnée conjonctive, complément circonstanciel de condition. On dit aussi subordonnée
hypothétique.
Elle entre dans un système conditionnel avec la principale « Mme Swann m’eût répondu (= aurait répondu) d’un
château » : l’ensemble subordonnée au plus-que-parfait de l’indicatif + principale au subjonctif plus-que-parfait ou
au conditionnel passé exprime l’irréel du passé.
que ce fussent les mêmes femmes :
Proposition conjonctive « pure » complétive, sujet réel de l’impersonnel « il eût fallu ».
La complétive est au subjonctif très normalement puisqu’elle se construit avec un verbe de volonté, c’est-à-dire une
action visée et non réalisée. D’autant qu’ici le subjonctif plus-que-parfait exprime un irréel.
qu’il était le jardin élyséen de la Femme :
Proposition conjonctive « pure » complétive, complément du nom « idée ».
Il ne faut pas confondre « que » conjonctif avec « que » relatif. On peut les distinguer du fait que le relatif est un
pronom référentiel et donc renvoie à un nom qu’il remplace et dont il prend les signifiés. En revanche, la
conjonction est un pur outil grammatical qui n’a aucun sens en lui-même.
1.5. L’inversion du sujet (1 pt : 0,5 pt pour la justification + 0,5 pt pour le repérage)
Dans la proposition qu’ont entre elles les différentes parties d’un souvenir, le sujet est après le verbe pour des raisons
stylistiques et plus précisément prosodique : le groupe sujet est beaucoup plus long que le verbe qui ne comporte qu’une
syllabe.
C’est pour les mêmes raisons que le sujet est inversé l. 5 : où luiraient les feux orangées, la rouge combustion, la
flamme rose et blanche des chrysanthèmes et l. 23 : d’où s’était envolée l’idée qu’il était le jardin élyséen de la
Femme.
1.6. Nature et fonction (2 pts : 0,5 pt par forme)
équilibrées (l. 2), attaché (l. 14) = participes passées employés comme adjectifs, attribut du COD (« que », que ») ;
tels (l. 9) : adjectif qualificatif, attribut du COD « les » ;
inaccessible (l. 15) = adjectif qualificatif, attribut de « désir ».
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