
l'objectif serait de savoir si l'échographie en service d'urgence fournit un diagnostic fiable et précis et par
ailleurs, est plus efficace, rentable et utile que la pratique habituelle. Depuis ces rapports d'agence, la
littérature disponible, sur l'échographie en service d'urgence ou en médecine pré-hospitalière, pratiquée
par des médecins non radiologues est peu abondante et peu homogène.
En France, une réflexion est en cours sous l'égide de la SFR, SFMU et la SFC sur la formation des
urgentistes à l'échographie, des objectifs de formation qualifiés de " réalistes " ont été définis.
L'ANAES recommande, pour l'échographie en général, examen opérateur dépendant, une formation
structurée et validée ainsi qu'une évaluation régulière de la qualité des résultats.
ASPECTS ECONOMIQUES ET FINANCIERS
Le prix d'un échographe portable susceptible de répondre aux spécificités de l'échographie pré
hospitalière varie fortement en fonction des options et équipements complémentaires (nombre de
sondes, fonction doppler...) nécessaires à la réalisation des examens envisagés. Son coût d'acquisition
est compris entre 23 K€ et 41 K€ TTC selon la configuration retenue. Le problème du recensement de
cette activité en médecine d'urgence (SAMU/SMUR et SAU) devrait se poser si l'acte d'échographie
n'est pas différencié du forfait (cas des SMUR) ni considéré comme un acte médico-technique (cas des
SAU). Les bénéfices économiques de l'échographie portable en médecine d'urgence, qui devraient se
traduire par une diminution de la morbi-mortalité grâce à une optimisation de la prise en charge, ne
peuvent être évalués faute de données disponibles.
ASPECTS JURIDIQUES
La médecine d'urgence fait l'objet, dans son organisation, ses conditions de fonctionnement et sa
pratique d'une réglementation propre : celle-ci est la marque de la reconnaissance progressive apportée
à cette discipline. La création d'un diplôme spécialisé de médecine d'urgence à partir de 2004 est
conforme à cette évolution. Depuis 1995, le Code de la Santé établit une typologie des services
d'urgences et des services de radiologie au regard des modalités de réponse aux demandes d'examens
d'échographie. La dimension humaine et fonctionnelle de la prise en charge radiologique des urgences
est toutefois soulignée par certaines enquêtes. L'activité d'échographie serait également touchée par les
difficultés démographiques en radiologie ce qui pourrait conduire à une répartition différente des tâches
entre radiologue et manipulateur. La médecine d'urgence extra-hospitalière quant à elle repose sur le
rôle de coordination et de régulation des SAMU et sur la médicalisation des interventions assurées par
les SMUR. L'intégration de la pratique de l'échographie dans les activités de médecine d'urgence ne
contredit a priori aucune disposition réglementaire. L'échographie est reconnue en effet par le Conseil
de l'Ordre des médecins comme une technique d'imagerie ce qui la rend accessible à tout médecin
quelle que soit sa spécialité. L'enseignement de l'échographie fait toutefois l'objet depuis 1996 d'un
diplôme de 3ème cycle (DIU) et n'est pas intégré à la formation de médecine d'urgence.
RECOMMANDATION DU CEDIT
L'échographie portable utilisée comme outil clinique auprès du patient en médecine pré-hospitalière et
dans les services d'urgence peut paraître très séduisante.
L'utilisation de l'échographie par des non experts impose toutefois une grande prudence. Le problème
majeur est, en effet, celui de la formation des intervenants. Un rapprochement est indispensable avec
le groupe de travail multidisciplinaire national (Sociétés françaises de Cardiologie, de Radiologie et de
Médecine d'urgence). Ce rapprochement permettrait la mise en œuvre des objectifs de formation définis
par ce groupe de travail.
* Le CEDIT considère que les services d'accueil des urgences peuvent être équipés d'échographes
pas nécessairement portables. Un protocole précis d'utilisation entre les services d'urgences et de
radiologie doit être élaboré. Ce protocole indiquera notamment les conditions de formation, les
indications cliniques de cette utilisation et l'évaluation de la qualité des résultats.
* En médecine pré hospitalière, à l'issue d'un enseignement adapté, le CEDIT recommande la mise
en place d'une étude de faisabilité. Un nombre limité de praticiens du SAMU participeraient à cette
étude avec en prospective une évaluation des bénéfices cliniques pour les patients ayant fait l'objet de
l'échographie. Cette évaluation nécessitera de préciser les conditions d'organisation et d'utilisation
rationnelle des échographes portables. A cet égard, un protocole de recherche clinique pourrait être
envisagé. Ce n'est qu'après un suivi rigoureux, sur une période d'un an, qu'une évaluation de l'impact en
terme de réorganisation et d'amélioration de la prise en charge et de l'orientation du malade pourra
s'envisager.