L’A.M.E. et l’HISTOIRE Le 14 août 1945, un Conseil des ministres extraordinaire nomme le Général de corps d’armée Leclerc commandant supérieur des troupes françaises en Extrême-Orient. Le Général Leclerc atterrit le 24 août à Kandy, capitale de Ceylan où l’Amiral Mountbatten, chef suprême des forces alliées dans le Sud-Est asiatique l’informe des dispositions prises lors de la conférence de Postdam (17 juillet—2 août 1945) à laquelle la France n’a pas été invitée. Le désarmement des Japonais en Indochine est confié aux Anglais, au sud du 16ème parallèle. Au nord, il est confié aux Chinois. e 11 janvier 2007, dix-neuf adhérents de l’A.M.E. se sont rendus au Jardin Atlantique (Paris XIVème et XVème) pour visiter le Musée Jean MOULIN et le Mémorial Maréchal LECLERC de HAUTECLOQUE et de la Libération de Paris. Une charmante conférencière, Stéphanie Bironneau, nous a présenté et commenté la personnalité et l’action de ces deux figures exemplaires de la Résistance intérieure et extérieure. Ses réponses aux questions posées ont permis des échanges de vue avec les participants qui ont vécu la période 19401945. Le 2 septembre 1945, à bord du cuirassé USS Missouri, Leclerc appose sa signature au nom de la France, sur l’acte de capitulation du Japon. Le 5 octobre, il arrive à Saïgon. Le Musée est consacré à Jean MOULIN (1899-1943). Préfet d’Eure-et-Loir, resté à son poste lors de la débâcle de 1940, il est révoqué par Vichy… Il prend alors contact avec les premiers mouvements de résistance : Combat et Libération-Sud, puis il rejoint Londres où il se met à la disposition du Général de Gaulle. Parachuté en France dans la nuit du 31 décembre 1941, il a reçu la mission d’être l’unificateur de la Résistance. Au retour d’un second séjour à Londres, en février 1943, où il a été nommé délégué du Général de Gaulle afin de créer un organisme politique représentatif de l’ensemble de la Résistance, il constitue le C.N.R. (Conseil National de la Résistance) dont il sera le président. Trahi, il est arrêté à Caluire (Rhône) le 21 juin 1943. Torturé, il ne parlera pas. Transporté agonisant en Allemagne, sa mort est constatée à Francfort le 9 septembre 1943. Son corps est alors ramené à Paris, pour être incinéré au cimetière du Père-Lachaise. En Indochine, sous l’action du Vietminh, la situation est révolutionnaire. Avec des moyens militaires réduits et dans des conditions diplomatiques extrêmement délicates, Leclerc parviendra entre octobre 1945 et juillet 1946, à rétablir la présence française en Cochinchine, au Cambodge, au Laos, au Sud-Annam et au Tonkin. En désaccord avec l’Amiral d’Argenlieu, Haut Commissaire en Indochine, il demande son rappel en France. Le 19 juillet, il s’envole de Saïgon pour Paris. Avant son départ, il a appris sa nomination à la tête des forces terrestres en Afrique du Nord Le 28 novembre 1947, au cours d’une mission d’inspection dans le sud algérien, il trouve la mort dans un accident d’avion, en même temps que sept membres de son état-major et l’équipage de son appareil. Le Mémorial retrace l’action de Philippe LECLERC de HAUTECLOQUE (1902-1947) avant la guerre, puis dans le cadre de la France Libre et de la Libération, de 1940 à 1945, ainsi que son action face aux problèmes d’après la guerre en Indochine et en Afrique du Nord. Le Général Leclerc de Hautecloque sera élevé, à titre posthume, à la dignité de Maréchal de France par l’Assemblée Nationale, le 23 août 1952. Que l’évocation de la vie de ces hommes qui ont intensément servi la France, nous rappelle que parmi les familles montgeronnaises qui se sont « engagées » durant la période 19401945, la famille Lelong a participé à la résistance intérieure et extérieure. Le Général Pierre Lelong a rejoint Londres où le Général de Gaulle le fera Compagnon de la Libération. Son épouse Elise et leur fille Jacqueline, membres du réseau CDN (confrérie Notre-Dame Castille), seront successivement trahies, arrêtées par la Gestapo et déportées au camp de concentration de Ravensbrück. 1940, la « drôle de guerre », la débâcle… Devant la désorganisation de l’armée et l’indécision des chefs, le jeune Capitaine de cavalerie Philippe de Hautecloque, blessé après s’être vaillament battu, s’évade vers le Sud, animé par une volonté inébranlable : continuer la lutte coûte que coûte. Alain Paternote Il parvient à quitter la France, « la rage au cœur mais non pas vaincu », pour rejoindre le Général de Gaulle à Londres. C’est le début d’une longue épopée qui le conduira des rivages de l’Afrique, qu’il a contribué à rallier à la France Libre, à la Tunisie, puis aux côtes normandes où il débarquera en août 1944 à la tête de la 2ème D.B. Il libérera Alençon et Paris, avant de marcher sur Strasbourg et de monter au nid d’aigle d’Hitler à Berchtesgaden, le 5 mai 1945. N.B. : Monsieur Alain Paternote est membre de l’A.M.E. depuis sa fondation en 1992. Il nous a apporté, à divers reprises, une aide aussi précieuse et efficace que discrète, notamment à l’occasion des visites des vétérans de Port Chester, ou en mettant à notre disposition des documents pour la rédaction d’articles, ou la préparation de conférences. Nous tenons à lui adresser nos plus vifs remerciements pour l’article qu’il a bien voulu écrire à la suite de cette visite. Nous en sommes d’autant plus honorés que Monsieur Paternote a servi sous les ordres du Général Leclerc, commandant de la 2ème Division Blindée, dans laquelle il fut engagé volontaire en septembre 1944. (N.D.L.D.) 8