• dissension interne : lorsque l'intégration des différents groupes participant à la cité
n'est ni parfaite ni équitable, des dissensions naissent entre le groupe au pouvoir et
le groupe lésé. Ces conflits, souvent d'ordre personnel entre grands personnages,
ont poussé certains individus à quitter leur cité, en emmenant leurs compagnons, et
à tenter leur chance ailleurs, en fondant une nouvelle cité, qu'ils espèrent moins
inégale que celle qu'ils quittent.
La colonisation grecque concerne de nombreuses régions de Méditerranée septentrionale
(mais aussi la Cyrénaïque, sur les côtes africaines) et tout le pourtour de la Mer Noire. Les
principales implantations grecques ont lieu, dès le VIIIe siècle, en Méditerranée occidentale :
en Grande Grèce (le Sud de la péninsule italienne), en Sicile, dans le sud de la France
(Marseille est fondée vers 600). À l'occasion de ces circulations, les Grecs rencontrent
d'autres peuples et d'autres cultures : phénicienne, égyptienne, ibérique, celte, étrusque,
italique. La méditerranée est avant tout un espace de circulation : la mer ne sépare pas les
hommes, elle leur permet de se rencontrer. De ces rencontres, les Grecs ont retiré de multiples
richesses, matérielles (métaux, céramique, emprunts artistiques) et culturelles (alphabet, cultes
orientaux). Les autres peuples leur ont par ailleurs emprunté une partie de leur patrimoine
culturel : les Étrusques par exemple se sont montrés particulièrement friands d'objets grecs.
C. L'époque classique (480-338)
Bien que les Grecs aient rencontré depuis très longtemps aux quatre coins de la
Méditerranée des populations étrangères, l'époque classique est très certainement celle où ils
ont réellement pris conscience de leur identité de Grecs, où ils ont esquissé véritablement la
notion de civilisation grecque. Cette prise de conscience est le résultat d'un traumatisme
profond : l’affrontement avec les Perses lors des deux guerres médiques (Mèdes = Perses).
L'empire achéménide (perse) se forme vers le milieu du VIe siècle à travers les conquêtes
de Cyrus le Grand. De leur fief, situé en Iran, les Perses conquièrent rapidement tout le
Proche-Orient : l'Anatolie (les cités grecques d'Asie Mineure tombent sous leur contrôle dans
les années 540, à la suite de la prise de la capitale lydienne, Sardes en 547/6), la Phénicie et
l'Égypte font désormais partie de leur possession. L'extension naturelle de leur empire les
pousse à conquérir les îles grecques de l'Égée.
1. Première guerre médique : Au cours de l'année 490, les Perses du roi Darius Ier
poussent leur expédition en Égée jusqu'en Eubée, qu'ils soumettent sans difficulté, et décident
d'attaquer Athènes. Les Perses, menés par Datis, débarquent à Marathon ; les Athéniens,
menés par Miltiade, appellent les autres Grecs à leur secours et vont à la rencontre des Perses.
Seul un contingent de 1 000 Platéens vient leur prêter mains fortes, tandis que les Spartiates
arrivent trop tard pour la bataille. Le choc a lieu entre les deux armées. Les Grecs sont très
nettement inférieurs en nombre aux Perses. Pourtant, c'est une victoire éclatante : 192
Athéniens tombent au combat, tandis que c'est un désastre pour les Perses, qui sont obligés de
fuir et de rembarquer sur leurs navires. Du côté perse, cette défaite devant Athènes n'est en
rien désastreuse. Leurs objectifs premiers ont été atteints et la mainmise finale sur Athènes
n'était finalement qu'un bonus. Du côté athénien en revanche, ce fut une grande victoire et
Athènes se pose désormais en défenseur de la Grèce tout entière.
2. Seconde guerre médique : En Perse, Xerxès succède bientôt à son père et prépare une
nouvelle offensive. En 480, il entame une campagne contre les Grecs en passant par le Nord.
Il dispose d'une armée de 150 000 hommes et d’une flotte de 600 trières. Un contingent de
Spartiates, mené par le roi Léonidas, tente de les stopper aux Thermopyles, qui constituent la
seule voie de passage entre la Grèce du Nord et la Béotie. Le verrou ne tient pas très
longtemps, mais laisse le temps aux Grecs de se réfugier dans le Péloponnèse et de fortifier