bataille.
L’association sur le terrain de la lutte économi-
que et immédiate classiste est une nécessité essen-
tielle pour la vie quotidienne des prolétairescomme
pour leurs luttes futures, pour leuravenir et celui de
leurs familles. Les associations économiques et les
organismes de lutte prolétariens, de classe, donc
indépendants des institutions et des organisations
bourgeoises, assurent au prolétariat non seulement
la meilleure défense possible de leurs intérêts
immédiats, mais aussi la reprise d’une lutte dont le
besoin ne disparaît jamais étant donné que le
capitalisme ne cesse jamais d’exploiter et d’oppri-
mer le travail salarié.
Pour mettre en oeuvre cette force les prolétai-
res ont besoin du Parti politique de classe qui
dirige leur lutte, indiquant les objectifs, les moyens
et les méthodes classistes de manière à ce que
puisse reprendre à chaque fois le combat sur le
terrain immédiat et que les leçons et les expérien-
ces des combats passés ne soient pas oubliés mais
servent pour les luttes présentes et futures et afin
que les limites des luttes immédiates puissent être
dépassées dans une lutte générale et sur le terrain
politique révolutionnaire contre la classe capitalis-
te, seule capable d’émanciper toute l’humanité de
l’esclavage salarié.
En deux siècles d’histoire, le prolétariat, la
classe moderne d’esclaves salariés, a démontré
quela pousséeobjectivequi le distingue et l’oppose
aux autres classes le conduit inévitablement à
s’affronter dans une lutte à mort aux classes
dominantes, qu’elles soient bourgeoises ou pré-
bourgeoises, et à se poser le grand problème du
pouvoir politique. Les explosions sociales et les
révolutions qui ont rythmé toute l’histoire de la
société capitaliste démontrent la puissance formi-
dable du mouvement social prolétarien; mais elles
démontrent aussi que pour ne pas se disperser en
vain cette puissance doit être organisée, centrali-
sée et dirigée selon un programme révolution-
naire prolétarien, capable de prévoir le cours
historique de la société capitaliste et de ses contra-
dictions et de défendre l’avenir du mouvement
prolétarien dans toutes les situations historiques, de
victoire comme de défaite. Ce programme révolu-
tionnaire classiste est contenu dans la doctrine
marxiste qui constitue la théorie scientifique du
courshistorique de l’organisationsociale humaine,
depuis ses formesprimitives tribalesjusqu’au com-
munisme supérieur, la future société sans classes.
C’est la seule boussole qui puisse orienter le
mouvementprolétarienverslarésolutiondescontra-
dictions sociales, dans la lutte révolutionnaire pour
la conquête dupouvoir politique, dans l’exercice de
ce pouvoir, c’est-à-dire la dictature du prolétariat,
dans la guerre révolutionnaire mondiale contre les
pouvoirs capitalistes, dans la transformation éco-
nomique et sociale de la société en passant par la
destruction de toutes les catégories économiques
bourgeoises - argent, capital, marchandises, mar-
ché, propriété privée, travail salarié,exploitation et
pillage de toutes les ressources, humaines ou natu-
relles, etc. - jusqu’à la transformation complète en
société communiste, organisation sociale dont le
but est la satisfaction des besoins humains et non
des «exigences du marché».
Lors des longues périodes de défaites, comme
la période actuelle, leprolétariatsembleavoir perdu
toute possibilité de renaissance classiste; repoussé
en arrière de décennies entières, il semble avoir
perdu toute mémoire de ses luttes, des affronte-
ments au cours desquels il défend sa vie et celle de
ses organisations classistes contre les attaques
furieuses de la réaction bourgeoise et son honneur
decombattant dela révolution.Le collaborationnis-
me interclassiste, l’idéologie et la pratique de la
démocratiebourgeoise, laparticipation àla défense
des intérêts économiques, politiques et militaires
des classes dominantes, ont intoxiqué des généra-
tions entières de prolétaires au point de les rendre
non seulement désarmés face aux attaques écono-
miques, sociales ou politiques, mais aussi complè-
tement résignés devant la grêle continuelle de
mesures anti-prolétariennes infligés par tous les
gouvernements.
Le prolétariat est la seule classe sans-réserve
dans la société bourgeoise, celle qui n’a rien à
gagner dans cette société sinon la reconduction de
son esclavage salarié, de sa situation de misère, de
faim, de chômage, de sans-logis, de sans-papiers,
de sans-terre: dans cette société où les capitalistes
et leurs laquais ont tout à gagner et tout à défendre,
le prolétariat ne peut compter que sur son nombre
et sur son mouvement de classe. En l’absence de
ce mouvement, en l’absence, outre du parti de
classe fort et influent, d’organisations de classe sur
leplanéconomique etimmédiat,laforcenumérique
perd toute efficacité: la masse prolétarienne de-
vientunesommed’individusrepliéssureuxmêmes
et intoxiqués par les exigences de la société capi-
taliste. Des individus qui peuvent mourir de priva-
tions, d’épuisement ou d’accidents du travail, à la
suite de tremblements de terre ou d’inondations, à
cause de poêles émettant des gaz toxiques ou de
déraillement de trains, dans des naufrages de ba-
teaux conçus pour le maximum de profit, dans des
accidents de la route ou après des maladies qui
pourraient depuis longtemps avoir été vaincues,à la
suite d’avortements clandestins ou de la défaillan-
ce de structures sanitaires, en tombant d’un écha-
faudage ou après avoir erré dans les rues pendant
des années, en étant pris dans un règlement de
compte entre truands, dans la répression d’une
manifestation ou sous les bombes d’une des innom-
brables guerres qui secouent la planète: autant
d’individus qui, dans cette société où l’on exalte
l’«individu»etsaconscienceindividuelleet oùonlui
Auxprolétairesd'aujourd'hui
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