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MAI 2008 - PHARMACEUTIQUES
Merck & Co Un labo au crible
Michel Vounatsos :
« Renforcer MSD
dans l’Hexagone »
Vous avez récemment investi en
Auvergne. Allez-vous renforcer votre
présence en France sous d’autres
formes ?
La France a toujours été et res- ●
te un marché très important pour
Merck & Co. Malgré la concurrence
interne et externe, nous avons consi-
dérablement renforcé notre pilier
économique et industriel, avec 100
millions d’euros investis en 2007 sur
nos deux sites auvergnats. A Mirabel
(Puy-de-Dôme), nous venons d’inau-
gurer une nouvelle ligne de production
stérile, fruit d’une technologie unique
au monde. Mais notre ancrage n’est
pas qu’économique et industriel. L’ex-
cellence scientifique de Merck & Co
trouve de nombreux échos en France.
L’un des sept centres mondiaux de la
recherche « Merck » est en Auvergne.
Et la recherche clinique fait évidem-
ment partie des leviers sur lesquels
nous nous appuyons. Alors qu’en
2007, notre investissement dans ce
domaine concernait 31 protocoles et
250 centres, nous avons déjà 38 pro-
grammes en cours pour 2008. Dans un
environnement de plus en plus com-
pétitif, nous essayons toujours de faire
valoir auprès de notre maison-mère les
atouts de l’expertise française, afin de
participer au maximum de protocoles
dès les phases précoces. Nous nous
inscrivons également dans le cadre des
priorités de santé publique, comme le
cancer ou le sida. MSD-France a été
ainsi très tôt impliqué dans le déve-
loppement du premier inhibiteur de
l’intégrase du VIH que nous venons
de mettre sur le marché. La France
a participé à trois essais parmi les six
de phases II et III et s’est rapidement
imposée dans le recrutement des pa-
tients, grâce notamment à l’appui de
l’Agence nationale de recherche sur le
sida et les hépatites virales (ANRS).
Quelle est la contribution de MSD
France à l’attractivité de la France et
quels sont les engagements que vous
avez pu prendre sur l’un ou l’autre
des pôles santé français ?
Nous voulons clairement position- ●
ner MSD comme un acteur impor-
tant de la recherche en France, d’où
notre stratégie très dynamique de
partenariats, publics comme privés.
Nous nous réjouissons du développe-
ment des pôles de compétitivité, dans
un pays où public et privé n’avaient pas
l’habitude de travailler ensemble ! Nous
sommes d’ailleurs en passe de nouer une
collaboration avec le Canceropôle de
Toulouse, via un protocole de dévelop-
pement. Je pense toutefois que les pôles
sont aujourd’hui trop nombreux, don-
nant parfois une impression de saupou-
drage. La France pourrait profiter de la
présidence de l’Union européenne pour
suggérer la création de pôles de compéti-
tivité européens, avec une masse critique
suffisante pour affronter une concur-
rence mondiale de plus en plus vive.
Etes-vous l’une des forces motrices
parmi les filiales européennes de
Merck & Co ou aspirez-vous à le
devenir ?
Comme pour la décision d’inves- ●
tir en 2007, MSD-France est moteur
dans les profondes mutations que vit le
groupe depuis la fin 2005. Notre nou-
velle stratégie, le « Plan To Win », nous
conduit à revoir radicalement notre
modèle. Avec un seul mot d’ordre : se
tourner davantage vers le client, qu’il
soit patient, médecin ou payeur. De
multiples initiatives sont mises en œu-
vre, et dans ce cadre, MSD-France est
pionnier à plus d’un titre. Par exem-
ple, dans notre relation avec le méde-
cin, nous étions déjà en pointe avec
Univadis, portail parmi les plus visités
dans la communauté médicale. Nous
venons de lancer un nouveau moyen
de communication, Docvadis, service
à la disposition des médecins leur per-
mettant de prolonger leur relation avec
leurs patients. Ce projet mobilise tou-
tes les équipes de MSD-France et nous
en entendrons parler, j’en suis sûr ! n
Propos recueillis
par Jean-Jacques Cristofari
MICHEL VOUNATSOS VEUT POSITIONNER
MSD COMME UN ACTEUR IMPORTANT
DE LA RECHERCHE EN FRANCE.
Le pdg de MSD-Chibret, la filiale française
de Merck & Co, n’entend pas baisser la garde
après les importants investissements réalisés en
2007. Explications.
PHILIPPE CHAGNON - ESSOP