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Généralités
* Origines et histoire :
La France est une puissance agricole. Elle détient le record du monde pour la préservation de
ses neuf races de chevaux de trait. Ces races ont pourtant failli disparaître définitivement dans
les années 1970.
Quelques autres pays préservent leurs anciennes races de chevaux de trait.
La Belgique élève toujours le Trait Belge et le Trait Ardennais.
La Grande-Bretagne collectionne ses principales races lourdes. Les conditions sont différentes.
La sauvegarde est plutôt l’affaire d’amateurs-particuliers.
La Suède élève des traits.
Les visiteurs qui parcourent les campagnes d’Allemagne signalent voir des chevaux de trait
dans les herbages.
En France et en Belgique, le cheval de trait est issu de l'élevage comme tous les autres animaux domestiques.
Après avoir presque disparu, les chevaux de trait voient leurs effectifs augmenter en Europe.
La longue histoire du cheval reste à établir. Le cheval serait originaire des steppes de l’Asie. Il a été plusieurs fois importé à des occasions di-
verses en accompagnant les invasions et en assurant les transports nécessaire à l’homme. Il a essaimé en Europe, donc en France.
L’histoire du cheval de trait en France n’est pas mieux maîtrisée. Seule la partie récente agricole est approximativement relatée. Pourtant,
l’agriculture n’est en rien responsable de la création des chevaux lourds.
La paysannerie française a été très longtemps bien trop pauvre pour pouvoir acquérir le cheval, trop cher. Les besoins de traction de l’agricul-
ture ancienne ont été longtemps pourvus par le bœuf ou la vache quand les paysans en possédaient.
C’est l'utilisation des chevaux dans la guerre qui a motivé la création d'un animal de traction puissant et rapide. Et l’armée française qui a été
le premier promoteur de la sélection des chevaux, pour le combat à cheval isolément, puis en charge groupée et pour la traction des armes lour-
des et du matériel.
Les chevaux légers ont été sélectionnés, élevés et reproduits pour les besoins des opérations militaires. La traction des charges plus importan-
tes comme l’artillerie et les transports ont nécessité la sélection et la création d’animaux plus lourds et plus puissants.
Des établissements spécialisés, les Haras Nationaux, ont été créés pour organiser l’élevage des divers formats nécessaires.
Ces établissements existent toujours. L’Armée n’est plus consommatrice de chevaux. Les activités civiles ont depuis largement compensées
surtout pour les chevaux légers et de course. Leurs missions ont depuis évolué et évolueront encore.
Au début du siècle dernier, l’agriculture s’est mécanisée. Les grandes exploitations agricoles qui pratiquent la culture extensive ont eu besoin
de disposer d’un moyen puissant pour tracter et faire fonctionner les machines. Le cheval de trait était à cette époque le seul moyen de traction
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disponible.
Outre l’agriculture, les chevaux de trait ont été longtemps utilisés pour assurer les
transports et les livraisons.
Mais au début des années 1970, les chevaux de trait étaient en voie de disparition
rapide et définitive.
Certaines races avaient pratiquement disparu. C’est le cas du Poitevin-Mulassier
qui ne comptait plus qu’une quarantaine de survivants dispersés.
Il a été décidé, bien tardivement, de sauvegarder le capital génétique représenté par
les neufs races officielles survivantes françaises.
L’abandon préliminaire à ce sursaut de prise de conscience a tellement réduit les
effectifs que les survivants sont tous consanguins.
Des plans de relances ont été établis. Plans qui ont, il faut bien le dire, été diverse-
ment suivis au détriment de la maîtrise de la consanguinité.
La mise au point du moteur à explosion a rapidement supplanté la traction animale.
Une petite partie du cheptel s’est reconvertie dans la production bouchère. Certaines races ont été dans ce but alourdies. Pourtant la race spéci-
fique hippophagique est un trait léger, le trait Comtois.
* Actualité :
Actuellement, les effectifs augmentent lentement. Les descendants des survivants sont et seront pour longtemps confrontés aux phénomènes
découlant d’une trop grande consanguinité. Celle-ci se traduit par une reproduction difficile. Insémination difficile, poulains qui n’arrivent pas à
terme ou qui naissent avec des malformations.
On combat cette tare en faisant appel à des races étrangères ayant des caractéristiques proches à la race secourue.
* Avenir :
La production de viande est actuellement le seul débouché économique qui justifie en partie seulement l’élevage du cheval de trait. Le com-
plément reste à la charge de la collectivité qui assume les besoins qui découlent de la relance de l’élevage.
A cet effet, la plupart des races lourdes ont été alourdies pour obtenir une proportion plus importante de viande par rapport à l’ossature qui
elle, est jetée.
Le développement du tourisme et la mode du «retour au naturel» offrent des perspectives d’usages intéressants et nouveaux pour le cheval de
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trait.
La traction des roulottes, la réutilisation dans des petites entreprises agricoles et horticoles
ainsi que dans certaines collectivités publiques est d’actualité,
L’usage du cheval pour des petits transports en ville peuvent être économique et ferait en-
trer la campagne dans les villes.
Ces nouvelles activités nécessitent la conjonction d’un effort de création d’un ensemble
d’animaux d’élevage et d’outillages modernes appropriés.
La génétique a de tous temps présidé à l'élaboration des races, en fonction des utilisations
voulues. La simple sélection est déjà un tri génétique visant à fixer les qualités recherchées,
quelles qu'elles soient.
Ceci explique les modifications physiques apportées à certaines races afin de leur rendre
une meilleure souplesse, rapidité et endurance.
Les chevaux de trait actuels coulent des jours heureux en pâtures. Ils y mangent beaucoup
mais ne travaillent plus.
Il subissent deux modifications : ils prennent de l’embonpoint et leur métabolisme n’est plus entraîné pour assumer les efforts physiques de-
mandés par le retour au travail.
Actuellement chaque manifestation qui nécessite pour les chevaux un effort physique, est accompagnée par de nombreuses précautions, pré-
sence de vétérinaire, auscultations cardiaques, efforts limités.
Le retour du cheval de trait au travail devra prévoir une remise en condition physique et un entraînement idoine.
Le cheval, pour qui ne le saurait pas, qu'il soit de selle, de trait, de course, est tout d'abord un sportif qu'il faut entraîner pour l'exercice souhai-
té.
Reste un dernier effort à faire, et ce n’est pas le plus simple, le faire savoir.
* Où rencontrer le cheval de trait :
Cet animal prestigieux est un discret. Beaucoup trop à mon goût. Le rencontrer dans nos prairies relève souvent de la chance. Certains salons
spécialisés leurs laissent un petit coin. Généralement, on n’y voit que leurs arrières trains.
Des concours sont organisés dans les régions d’élevages. Ils sont considérés comme des activités professionnelles : seuls les éleveurs y sont
conviés.
Certaines foires accueillent les productions de l’élevage équin régional. Les Fêtes du cheval sont principalement des rendez-vous de chevaux
légers. On y rencontre parfois une participation trait.
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