« LES RÉCIPROQUES » // QUELQUES RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES ET WEBOGRAPHIQUES • Sur les différentes approches de l’entreprise sociale : GARDIN L., LAVILLE J.-L., NYSSENS M., (dir.) 2012, « Entreprise sociale et Insertion, une perspective internationale », Paris : Desclée de Brouwer. • Qu’est-ce qu’une initiative solidaire ? », Revue du MAUSS permanente, 2008. http://www.journaldumauss.net/spip.php?article339 • Laurent Gardin, L’approche socio-économique des associations, dans Hoarau C., Laville J.-L., Toulouse, Erès, 2008. (payant) http://www.cairn.info/resume.php?ID_ARTICLE=ERES_LAVIL_2008_01_0095 • « Diversité d’hybridation des ressources dans les entreprises sociales en Europe », Communication aux sixièmes Rencontres Interuniversitaires de l’Économie Sociale et Solidaire, Économie Sociale et Solidaire et Europe : quel avenir ?, organisé par l’Institut d’Études Politiques de Grenoble, Grenoble, 1-2 juin 2006. http://iepg.upmf-grenoble.fr/scolarite/EAD/IMG/pdf/gardin.pdf • Inserdiag, Outil en ligne de diagnostic financier par France Active http://www.inserdiag.fr/ • Guide Associations & Financements. Par l’Avise http://www.avise.org/IMG/pdf/01_12_Guide_Solutions_financement.pdf • Guide Associations & Trésorerie, Ce que révèlent les besoins de trésorerie Par France Active http://www.franceactive.org/upload/uploads/File/ressources_documentaires/113457_tresorerie_vf.pdf • Guide Mécène et Associations, Comment évaluer la viabilité d’un projet associatif ? Par France Active http://www.franceactive.org/default.asp?id=16&element=418 • [Environnement] « Quelle économie pour les nouveaux services de l’environnement ? » dans Écologie et politique, p. 67-79, 2004. http://www.ecologie-et-politique.info/IMG/pdf/28-Quelle-economie-pour-les-nouveauxservices-de-l-environnement.pdf • [Services aux personnes] « Le bénévolat dans une approche substantive de l’économie, Le cas de cinq services d’aide aux personnes dépendantes » dans Revue française des affaires sociales, 2002/4 (n° 4) http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=RFAS_024_0135 • [Culture] Secteur culturel : subventions ou marchés publics ? Par Opale – CNAR Culture http://www.culture-proximite.org/article.php3?id_article=257 • Étude action sur les besoins de financement des lieux de musiques actuelles. Par Opale – CNAR Culture et la Fédurok. http://www.culture-proximite.org/article.php3?id_article=213 • [Sport] Financement des associations sportives. Par le CNAR Sport http://cnar-sport.franceolympique.com/cnar/fichiers/File/ressources/070514fiche_financement_des_asso_sportives.pdf LES PARTICIPANTS Ces rencontres ont réunis de 10 à 20 professionnels de l’accompagnement de projet associatif (maison des associations, ligues de l’enseignement, etc.), de projet d’entreprenariat social et solidaire (France active, Antropia, maison des initiatives et de l’emploi), de projet coopératif (URSCOP), des responsables et coordinateurs de réseaux (ARDIE, France Bénévolat) des consultants engagés dans l’accompagnement de projet d’ESS et des techniciens de collectivités. les créateurs d’activités sociales et solidaires, appuie les collectivités territoriales et sensibilise le grandpublic. Il porte notamment la mission de Centre Régional de Ressources et d’Animation (C2RA) pour animer la chaîne de l’accompagnement. Le cycle « les Réciproques » est proposé dans le cadre de cette mission. 8-10, Impasse Boutron 75010 Paris Métro Gare de l’Est . www.atelier-idf.org Tél. 01 40 38 40 38 Que vous ayiez suivi le cycle de formation ou que vous vouliez simplement échanger avec des acteurs de l’accompagnement, rejoignez le Hub Viadeo « Les Réciproques » accessible depuis www.atelier-idf.org La DIRECCTE Ile-de-France représente le Préfet de la région d’Ile-de-France UNION EUROPÉENNE Le cycle est réalisé en partenariat avec L’Atelier Coopératif, coopérative de formation, d’études et de conseils qui inscrit ses actions dans le soutien aux activités de l’économie sociale et solidaire (ESS). www.latelier.coop PARTENAIRES FINANCEURS Ces rencontres sont cofinancées par l’Union européenne. Un cycle annuel de formation pour les acteurs de l’accompagnement en Économie Sociale et Solidaire (ESS) QUELS MODÈLES ÉCONOMIQUES DES ORGANISATIONS DE L’ÉCONOMIE SOCIALE ET SOLIDAIRE ? À partir de l’intervention de Laurent Gardin, Université de Valenciennes et du HainautCambrésis, IDP – Lise (Cnam / Cnrs) Dans l’économie sociale et solidaire, les profils économiques sont variables d’un type d’initiative à l’autre. Ces profils économiques sont étroitement liés à leur processus d’institutionnalisation ou encore à leur rapport au marché. Ils dépendent aussi du secteur d’activité et de la taille de la structure. Les recherches sur l’économie solidaire, notamment par l’analyse des services de proximité (Eme et Laville), ont contribué à mettre en évidence la façon dont ces organisations reposent sur une mixité, ou hybridation, des ressources. LA PLURALITÉ DES PRINCIPES ÉCONOMIQUES // CONTINUEZ LA DISCUSSION SUR VIADEO : PRÉSENTATIONS L’Atelier, Centre de ressources de l’économie sociale et solidaire a pour objet de favoriser le développement de l’économie sociale et solidaire sur le territoire francilien. Cette association créée à l’initiative du Conseil régional d’Île-de-France, de la CRESS IDF et d’acteurs du secteur conseille SYNTHÈSE DE LA 2ÈME SÉQUENCE 2012 Publication C2RA - Juin 2013 Graphisme et illustrations : A’Kâ Clémence Callebaut, 06 70 57 80 55 Impression : Imprimerie La Main, Melun Crédits photos : Seb!. Godefroy et Ivan Mathie Rédaction : L. Manoury (L’Atelier Coopératif) Coordination : A.Foltz - J Bottriaux (L’Atelier) Cette hybridation des ressources renvoie à la capacité de mobiliser différents principes économiques, comme ceux du marché, mais également de la redistribution, de la réciprocité. Aborder cette pluralité de principes économiques suppose de se situer dans la perspective d’une approche substantive de l’économie. Celle-ci renvoie à « l’échange entre l’homme et son environnement naturel et social. Cet échange fournit à l’homme des moyens de satisfaire ses besoins matériels »1. Cette diversité présente l’intérêt de dépasser la définition réductrice de l’économie à travers le seul marché. L’importance donnée à chacun de ces principes et leur articulation fluctue au fil de l’histoire. Ainsi, l’on observe la domination du principe de réciprocité dans les sociétés dites primitives. Il ne s’agit pas de don pur mais d’échanges fondés sur les comportements de don et le contre-don inscrits dans la durée. À l’époque de l’URSS, en Russie, la redistribution est prépondérante. Sur la période 1834– 1929 en Europe, le marché devient un principe dominant, notamment par la transformation de trois éléments en marchandise (la terre, le travail et la monnaie). Mais l’associationnisme ouvrier (creuset des pionniers de l’ESS), l’État avec l’instauration des premières lois sociales mais aussi des patrons philanthropes vont venir juguler cette autorégulation du marché. La crise de 1929 conduit à une légitimation renouvelée de l’intervention de l’État, c’est La grande transformation pour reprendre le titre de l’ouvrage de K. Polanyi. À partir de 1944, le couple État/Marché sera dominant pour les trente années à venir. Depuis les années 80, l’époque est au néo-libéralisme, qui voit la prédominance du marché revenir, en relation avec la crise de l’État Providence. POLANYI K., 1944, La Grande Transformation, aux origines politiques et économiques de notre temps, Édition française : Gallimard, 1983. 1 // L’ÉCONOMIE SOCIALE ET SOLIDAIRE ET LES DIFFÉRENTES FORMES DE RÉCIPROCITÉ Les limites rencontrées par le couple État-marché conduisent à un renouveau du comportement économique de réciprocité. On distingue différents types de réciprocité permettant une meilleure compréhension de la diversité de modèles : La réciprocité est dite inégalitaire lorsqu’on peut distinguer les donateurs d’un côté et un groupe à qui est destiné le service de l’autre. Elle est plutôt le fait de pratiques caritatives et se caractérise par l’asymétrie de la situation. // L’ÉCONOMIE SOCIALE ET SOLIDAIRE FACE AU MARCHÉ Historiquement, certaines entreprises de l’économie sociale se sont toujours positionnées dans le marché, faisant de leurs valeurs solidaires un atout pour la compétitivité et la résistance face aux crises économiques. C’est le cas des organisations coopératives. Les mutuelles, creuset historique de l’économie sociale et solidaire, ont influé la genèse et le développement de la sécurité sociale, mais la législation européenne tend à les assimiler à des organisations marchandes. Face à cela, elles cherchent à maintenir un lien étroit avec leurs sociétaires dans des principes de responsabilisation et de réciprocité. L’entrepreneuriat social affirme son positionnement sur le marché dans la lignée de l’école des ressources marchandes qui s’est développée dès les années 80 aux États-Unis pour que les Non profit organisations puissent faire face au désengagement de l’État. Par ailleurs, le courant plus récent du social business va jusqu’à revendiquer la capacité à poursuivre une finalité sociale sur la base d’une activité économique rentable. D’autres entreprises de l’économie sociale et solidaire n’accordent pas cette place centrale au marché et cherchent à faire reconnaître leur utilité sociale auprès des pouvoirs publics mais aussi des consommateurs, épargnants… Les tensions avec le marché traduisent des revendications politiques des acteurs. La réciprocité entre pairs associe des pairs, futurs travailleurs ou usagers, en groupes homogènes et auto-organisés. C’est le cas d’organisations coopératives et mutualistes qui recherchent l’entraide entre semblables. Par exemple : Des domaines comme la santé, la culture, ou encore l’environnement ne sont pas assimilables à des marchandises. La prise en compte des conditions sociales et sociétales de petits producteurs est un autre enjeu favorisant le développement d’initiatives comme celles du commerce équitable. L’analyse de la monnaie, comme moyen d’échange plutôt qu’objet spéculatif, est à l’origine des systèmes d’échanges locaux, des monnaies complémentaires ou encore de « la monnaie à faible intérêt » des finances solidaires. La réciprocité multilatérale associe des acteurs hétérogènes variés (usagers, salariés ou bénévoles) tout en les plaçant dans une situation symétrique. // L’ÉCONOMIE SOCIALE ET SOLIDAIRE À LA RECHERCHE DE NOUVELLES RÉGULATIONS AVEC LA REDISTRIBUTION Les associations et autres entreprises de l’ESS prônant une utilité sociale entretiennent une relation privilégiée avec les pouvoirs publics et mobilisent la redistribution de l’argent public pour assurer leurs activités. Même si elles recherchent un modèle économique hybride basé aussi sur l’autofinancement, le don voire la philanthropie. Le statut de la société coopérative d’intérêt collectif (SCIC), créé en 2001, représente une forme des plus abouties, sur le plan juridique, de reconnaissance de cette réciprocité multilatérale qui se manifeste, bien sûr aussi, dans des initiatives n’adoptant pas ces statuts. L’émergence de nouvelles formes d’échanges tend à s’appuyer sur le principe de réciprocité. Celui-ci favorise la co-construction de l’offre et la demande, démarche différente d’une pratique de marketing ou d’une décision publique unilatérale. Cette co-construction s’appuie sur le bénévolat, des réseaux de solidarité, et peut recourir à la finance solidaire. Les services de la vie quotidienne (aide à domicile, crèches parentales… ), les services d’amélioration du cadre de vie (régies de quartier, commerce de proximité…), les services de l’environnement (gestion des déchets, entretien des espaces naturels…), les structures d’insertion (associations intermédiaires, entreprises d’insertion, épiceries solidaires…) ou encore les pratiques de commerce équitable, finances solidaires et réseaux d’échange non monétaires sont des domaines où émergent ces nouvelles formes d’échanges. Ce type d’initiatives voit un soutien limité du secteur privé lucratif, malgré la montée en puissance de l’intervention de fondations. Cf. GARDIN L., 2006, Les initiatives solidaires, La réciprocité face au marché et à l’État, Toulouse : Éditions Érès. 1 La relation avec la redistribution s’exprime à travers trois formes de régulations mises en tension. La régulation tutélaire renvoie au mode de financement traditionnel des associations. Elle régit par exemple la relation entre secteur public et tissu associatif dans le champ de l’emploi et de l’insertion. La réforme de collectivités entraîne l’essor de nouvelles tutelles locales. Cette régulation traditionnelle se heurte à la régulation quasi-marchande qui constitue une nouvelle forme de régulation avec l’usage des appels d’offre. Elle est quasi-marchande au sens où ceux-ci peuvent être aménagés, par exemple avec l’introduction de clauses sociales. De fait, le recours à la subvention, notamment le soutien au fonctionnement global est en retrait au profit de l’appel d’offres. Dans la relation institution publique/association, une voie peut être constituée par les appels à manifestation d’intérêt ou les appels à projets selon les volontés politiques en place. L’importance d’avoir une légitimité pousse les acteurs de l’ESS à rechercher une régulation conventionnée permettant une négociation sur la définition du bien commun avec les pouvoirs publics.