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© Université de Liège - http://reflexions.ulg.ac.be/ - 05 June 2017
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les cellules précurseurs de globules blancs dans la moelle osseuse », explique Mutien Garigliany, du service
de pathologie animale (FARAH - Faculté de Médecine vétérinaire) de l'Université de Liège. « Ce virus
provoque généralement peu de symptômes chez les chats adultes en bonne santé. Mais il fait chuter le taux
de globules blancs ce qui peut être dangereux pour un chat plus fragile qui aura alors du mal à se défendre
contre d'autres infections », poursuit le chercheur. De plus, chez les chatons où de nombreuses cellules sont
encore en division, le FPV s'en prend aux cellules nerveuses, principalement au niveau du cervelet. « On peut
ainsi observer des symptômes nerveux chez de jeunes chatons suite à l'infection, mais classiquement pas
chez l'adulte, dont les neurones ne se divisent plus », précise Mutien Garigliany.
Une mutation unique dans cette souche de FPV
La panleucopénie féline est une maladie très courante, bien contrôlée par la vaccination. Mais, comme la
grippe intestinale chez l'homme par exemple, il existe des variations annuelles d'incidence avec des poussées
régulières de parvovirose. En 2013, une épidémie quelque peu particulière de panleucopénie féline a attiré
l'attention des vétérinaires de terrain. « Ils ont remarqué une accumulation de cas de chats adultes qui
présentaient des symptômes nerveux suite à l'infection, ce qui est totalement inhabituel chez les chats de cet
âge », indique le scientifique. « Ils nous ont donc demandé de vérifier si le FPV avait infecté les tissus nerveux
de ces chats ». Les chercheurs ont utilisé des marqueurs du virus FPV afin de mettre en évidence dans quels
tissus il se multipliait chez les chats présentant les symptômes nerveux. Ces analyses ont confirmé la présence
de FPV dans les neurones cérébraux de ces chats. « C'était très étonnant puisque les parvovirus ont besoin
d'infecter des cellules qui sont en division ce qui n'est pas le cas de ces neurones », reprend le vétérinaire.
« Nous avons donc envisagé différentes hypothèses que nous avons investiguées avec des collègues de
l'ULg et de l'ULB ». Tout d'abord, les scientifiques voulaient vérifier si ce parvovirus avait un génome différent
de la souche classique responsable de la panleucopénie féline. « C'est un virus à ADN qui est relativement
stable mais qui évolue quand même. Nous avons mis au point de nouvelles techniques de séquençage pour
amplifier tous les virus présents dans les tissus cérébraux des chats analysés. Cela nous a permis de mettre
au jour une mutation unique dans cette souche de virus FPV », révèle Mutien Garigliany. Cette mutation n'est
présente dans aucun autre virus de ce type dans le monde. « Nous avons également vérifié si ces symptômes
nerveux pouvaient être liés à une co-infection du FPV et d'un autre virus mais, chez la plupart des cas, il n
y avait pas de co-infection. Ceci permet de conclure que les symptômes étaient probablement bien dus à la
présence du FPV », continue le chercheur. Suite à ce constat, il serait intéressant d'isoler ce virus porteur
d'une mutation unique et de l'étudier plus en détail, ou d'insérer cette mutation dans une souche classique du
virus FPV et de voir comment elle se comporte in vitro. « Cela pourrait faire par exemple prochainement l'objet
d'une thèse de doctorat chez l'une des équipes impliquées dans cette étude », indique Mutien Garigliany.
Des neurones qui ont repris un cycle de division cellulaire
Que fait le FPV dans des tissus où les cellules ne se divisent plus ? Pour trouver une piste de réponse à cette
question, les chercheurs sont partis de l'hypothèse que ces cellules avaient peut-être repris le chemin du cycle
de division cellulaire. « Et cela, soit d'elles-mêmes, soit sous l'impulsion du virus », précise Mutien Garigliany.
« Le Professeur Luc Poncelet de l'ULB a utilisé un marqueur p27 de « repos » cellulaire et a pu constater que
ce marqueur avait disparu chez les neurones infectés par le FPV », explique le scientifique. « Les neurones
sont donc effectivement ré-entrés au moins dans les premières phases du cycle de division cellulaire, ce