
avec au fur et à mesure de la croissance le renforcement d'une fine 
ponctuation noire et des lignes latérales obliques blanches présentes 
sur chaque segment. L'extrémité du corps porte en position dorsale une 
pointe conique blanc-jaune de forme intermédiaire entre celles des 
chenilles de sphinx et 
de 
la noctuelle Amphypyra pyramidea. 
Au repos, la chenille a une attitude similaire à celle des sphinx: l'avant 
du corps est dressé, la tête et les pattes thoraciques sont cependant 
pointées vers l'extérieur du corps alors que chez les sphinx elles sont 
repliées sous le corps. Comme aux deux premiers stades elles sont 
groupées en colonies de 
10 
à 20 individus, le plus souvent à l'extrémité 
des  rameaux,  cela  donne  à  l'ensemble  un  air  hérissé  et  agressif 
vraisemblablement dissuasif pour les prédateurs, d'autant plus qu'elles 
se hérissent encore davantage et s'agitent lorsqu'elles 
sOnt 
dérangées. 
Il y a 4 à 5 stades larvaires, sans que l'on puisse expliquer la raison de 
cette variation (tout comme pour Aglia tau). 
Les plantes nourricières recommandées pour l'élevage sont le bouleau 
avant tout,  mais  aussi  le  noisetier,  les  tilleuls,  l'aulne,  le  charme, 
l'orme 
... 
Il  faut  éviter de  changer de  plante nourricière  en  cours 
d'élevage. 
• 
Le 
mimétisme 
et 
l'immobilisme 
est 
la 
meilleure 
Un 
élevage 
délicat à son 
début 
• 
Tout élevage à forte 
densité et en  atmos-
phère trop humide est 
à éviter. Aux 
~emier 
et  deuxième  stades 
larvaires, les chenilles 
sont grégaires, tissent 
continuellement un 
fil 
de soie sur leur pas-
sage 
et 
supportent 
difficilement  d'être 
chance 
de 
survie 
des 
chenilles 
d'Endromis 
versicolora 
(Cliché 
P. 
Velay 
-
OPIE) 
isolées.  Lorsqu'elles 
sont seules, elles cherchent à retrouver leurs congénères et s'épuisent 
en déplacement. Il faut absolument éviter la manipulation des che-
nilles de ces jeunes stades. Au delà du deuxième stade, les chenilles 
vivent en solitaire et supportent mal d'être dérangées par des congé-
nères .. . et par l'éleveur! Si on décroche de son support une chenille 
qui va muer, on s'expose à la voir rater sa mue et mourir. 
Les enceintes d'élevage seront placées en intérieur (20-22°C), dans un 
endroit éclairé mais à l'abri du soleil. Les déjections seront enlevées 
tous les jours, à l'aide d'un pinceau propre.  Vérifier la propreté du 
feuillage (à nettoyer avec un coton humide si nécessaire) et l'absence 
de prédateurs  et parasites,  surtout pour les 
LI 
et L2.  Changer le 
feuillage non consommé tous les trois jours, plus fréquemment s'il 
flétrit ou jaunit. 
Durant les  deux  premiers  stades  larvaires  (LI  et L2) : Elever  au 
maximum 
10 
chenilles dans une boîte en plastique transparent (2,5 x 
Il 
cm: 
h x 
0) 
percée de 10-12 trous à l'aide d'une épingle chauffée. 
Mettre dans la boîte 4-5 jeunes feuilles dont le pédoncule est entouré 
d'un coton humide, lui-même enrobé de papier d'aluminium. 
Pour le troisième stade larvaire et le début du quatrième (L3 et début 
L4) : Placer 6 chenilles 
au 
maximum dans une enceinte de 20 x 
10 
x 
10 
cm en plastique transparent, aérée au moyen de 15-20 trous (2 mm) 
percés dans chaque côté 
ou 
d'une ouverture 
(5 
x 5 cm) grillagée (tulle 
plastique ou treillis métallique à mailles fines). La base de l'enceinte 
est percée de  3-4 trous permettant de faire  tremper dans  l'eau  les 
rameaux qui serviront à nourrir les chenilles. Colmater l'espace libre 
des  trous  autour des tiges  avec  du  coton pour éviter la fuite  des 
chenilles. Poser l'enceinte sur un récipient plein d'eau en veillant à la 
bonne stabilité de l'ensemble. 
Pour l'avant dernier et le dernier stades larvaires (fin L4 etL5) : Elever 
les chenilles dans des enceintes aux côtés grillagés 
(ex: 
volière décrite 
plus haut). Quinze chenilles au maximum pour une enceinte cubique 
de 40 cm de côté. Placer des bouquets de feuillage dans 1 ou 2 pots à 
confiture recouverts d'une rondelle de carton fort fixée au pot par du 
ruban adhésif. Percer le carton d'autant de trous que de tiges à faire 
tremper, au diamètre des tiges. 
Durée des stades: La durée totale du stade larvaire est de 35-40 jours 
à 20-25°C se répartissant en 
LI 
: 6-9 jours, L2 : 7-9 jours, L3 : 5-8 
jours, L4 : 6-8 jours (existence d'une L5) ou 12-20 jours (pas de L5), 
L5 : 8-10 jours. Tout comme pour Aglia tau, l'existence du cinquième 
stade larvaire n'est pas systématique chez cette espèce. 
La 
nymphose et la chrysalide 
Juste avant la nymphose, la chenille vide son intestin et change de 
couleur: de vert, elle passe au brun-mauve plus ou moins clair et 
s'enduit d'un liquide salivaire qui lui donne un aspect luisant. Elle 
descend ensuite des rameaux et arpente sa cage à la recherche d'un 
endroit pour fabriquer son cocon. Il convient alors de la transférer 
dans une boîte aérée 
("" 
1 
1) 
tapissée d'une couche de terre humide (2-
5 cm), de mousse et de quelques feuilles mortes collectées en forêt 
(vérifier l'absence de  moisissure et d'animaux indésirables).  On 
peut utiliser des boîtes plus grandes, mais il ne faut pas mettre plus 
de 4 chenilles simultanément en prénymphose dans la même boîte 
car elles se gêneront pour fabriquer leur cocon. 
Le cocon est plus  ou moins ovoïde,  assez solide, brun foncé  et 
entouré de mousse  agglomérée  à  l'aide de  soie  grossière.  Il est 
construit à l'interface "terre / feuilles+mousse".  La chrysalide se 
forme 10-15 jours après 
la 
fabrication du cocon. Les cocons seront 
impérativement  conservés  à  l'extérieur jusqu'à  l'émergence  de 
l'adulte, qui n'aura pas  forcément lieu au  printemps suivant.  On 
signale des chrysalides ne donnant un adulte que 
la 
4ème année après 
leur nymphose! En région parisienne, la majorité (90-95%) des 
chrysalides d,onne un adulte après un seul hiver, le reste après deux 
hivers.  Les  cocons  seront  placés  sur 
10 
cm 
de  terre  que  l'on 
maintiendra humide par des arrosages réguliers, dans un vivarium 
aéré (ou 
un 
pot de fleurs en terre), à l'abri des intempéries et des 
prédateurs. 
Les chrysalides noires et solides, garnies de couronnes de petites 
pointes sur chaque anneau abdominal et renforcées dans leur partie 
céphalique,  percent leur cocon  avant la  sortie  de  l'adulte  et se 
dressent plus ou moins par l'orifice ainsi 
formé; 
elles en  sortent 
parfois totalement et sont capables de  se déplacer sur  quelques 
centimètres, à la plus grande surprise de l'éleveurnéophyte vis-à-vis 
de cette espèce. Ce phénomène intervient généralement 
",,10 
jours 
avant  l'émergence,  mais  parfois  en  plein  hiver  ou  à  la  fin  de 
l'automne si un redoux prolongé intervient précocément. Placer dès 
lors des supports pour l'émergence des adultes (branches) ou bien 
transférer les cocons dans une volière.  • 
_ 
.....