D O S S I E R Spécial cancérologie S. Taïeb et al. ▼ Le métabolisme des polyamines dans le cancer du sein : une cible thérapeutique potentielle J. Levêque et al. ▼ Absence de relation moléculaire entre les tumeurs à malignité atténuée (borderline) et les cancers héréditaires de l’ovaire W.H. Gotlieb et al. p. 18 Expression et rôle des cytokines dans les dysplasies et les cancers du col de l’utérus ▼ Valeur prédictive du scanner abdomino-pelvien pour la chirurgie optimale des carcinomes de l’ovaire p. 22 E. Tartour et al. p. 26 ▼ Expression et rôle des cytokines dans les dysplasies et les cancers du col de l’utérus p. 14 sous la direction de D. Dargent et J. Dauplat J.Y. Charvolin et al. L es cytokines sont des molécules impliquées dans la communication cellulaire de manière le plus souvent paracrine, au contraire des hormones, qui agissent de façon systémique à distance de leur lieu de sécrétion. Originellement isolées pour leurs fonctions immunomodulatrices, leur spectre d’activité s’étend aujourd’hui à tous les systèmes de l’organisme (1). En cancérologie, l’action des cytokines est pléiotropique, pouvant agir aussi bien sur le phénotype de la cellule tumorale que sur l’activité fonctionnelle des cellules du système immunitaire infiltrant les tumeurs. Le cancer et les lésions de dysplasie du col de l’utérus représentent des modèles privilégiés pour l’analyse du rôle de ces molécules, car l’histoire naturelle de ces pathologies permet de corréler l’expression de ces cytokines à des étapes spécifiques de la cancérogenèse. Deux types de travaux seront rapportés dans cette revue : l’un concerne le rôle des cytokines comme facteur de croissance des tumeurs du col de l’utérus ; l’autre, plus récent, souligne le déséquilibre de la production de certaines cytokines dites TH1 (IL2, IFNγ) au profit de cytokines TH2 (IL4, IL10) au cours de l’évolutivité tumorale. CYTOKINES : FACTEURS DE CROISSANCE DE CELLULES DÉRIVÉES DE CARCINOMES DU COL DE L’UTÉRUS : EXEMPLE DE L’IL6 Augmentation de l’expression de l’IL6 dans les tumeurs du col de l’utérus Différents travaux convergent pour retrouver une augmentation des concentrations d’IL6 dans les tumeurs du col de l’utérus par comparaison aux lésions de dysplasie ou dans des cellules épithéliales normales dérivées du col de l’utérus. Ainsi, in vitro, des lignées de kératinocytes infectées par le papillomavirus – virus associé dans plus de 90 % des cas aux cancers du col de l’utérus – produisent plus d’IL6 que des lignées non infectées (2). Des lignées de carcinomes du col de * Unité d’immunologie, hôpital européen Georges-Pompidou, université Pierre et Marie Curie, Inserm U255, Paris. ** Service de gynécologie, hôpital Boucicaut, 78, rue de la convention, 75730 Paris Cedex 15. *** Service de gynécologie, hôpital européen Georges-Pompidou, Paris. 14 ▼ L’actinomycose pelvienne tumorale : un diagnostic difficile F. Bessenay et al. l’utérus sécrètent plus d’IL6 que des lignées cervicales normales ou immortalisées (3). Les lignées de carcinomes épidermoïdes bien différenciées semblent synthétiser plus d’IL6 que les lignées moins bien différenciées ou que d’autres types histologiques (4). Une augmentation de l’expression des ARNm de l’IL6 a été retrouvée dans les tumeurs du col de l’utérus par comparaison à des lésions de dysplasie ou à des cols normaux (5). Récemment, le groupe de Tjiong a montré une augmentation des concentrations d’IL6 au niveau protéique dans les sécrétions vaginales de patientes atteintes de cancer comparativement aux concentrations mesurées chez des patientes atteintes de dysplasie ou sans lésion identifiée (6). Rôle de l’IL6 dans la prolifération tumorale In vitro, l’IL6 augmente la prolifération de cellules tumorales dérivées de carcinomes du col utérin. L’IL6 peut exercer ce rôle de facteur de croissance de façon autocrine ou paracrine (5, 7, 8). Cet effet de l’IL6 est médié par l’induction secondaire de TGFα et d’amphiréguline, deux facteurs de croissance se liant au récepteur de l’EGF (9). Des anticorps antirécepteurs de l’EGF inhibent l’effet prolifératif de l’IL6 sur des lignées dérivées de tumeurs du col de l’utérus. Aussi, la présence d’EGF dans certains milieux de culture peut masquer l’action de l’IL6 exogène. Par ailleurs, cet effet prolifératif de l’IL6 est plus facile à observer lorsque les lignées tumorales sont cultivées sans sérum. En effet, l’effet mitogène de certains sérums peut masquer l’effet facteur de croissance de l’IL6, et certains sérums induisent in vitro la sécrétion d’IL6 endogène (3, 8). In vivo, des tumeurs humaines transfectées avec l’ADNc d’IL6 et transplantées chez la souris nude sont plus tumorigènes (10, 11). La Lettre du Gynécologue - n° 254 - septembre 2000 p. 34 ▼ Intérêt de l’association radiochirurgicale dans la prise en charge des cancers du col utérin opérables p. 29 ● E. Tartour *, F. Lecuru**, W.H. Fridman*** Nous avons transfecté des lignées tumorales dérivées de cancers du col de l’utérus avec l’ADNc de l’IL17. L’IL17 est une cytokine sécrétée par les lymphocytes T CD4 qui a la propriété d’induire la sécrétion d’IL6 et d’autres cytokines inflammatoires (IL8, G-CSF…) par les cellules épithéliales (12). Cette cytokine est exprimée dans des biopsies de cancer du col de l’utérus (13). In vitro, nous avons montré que les tumeurs transfectées avec l’IL17 produisaient plus d’IL6 que les tumeurs parentales. Lorsque ces tumeurs ont été transplantées chez la souris nude, la vitesse de croissance des tumeurs produisant l’IL17 a été accélérée (13). Une augmentation des concentrations d’ARNm d’IL6 a été observée dans les biopsies de tumeurs cervicales transfectées avec l’ADNc de l’IL17 par comparaison aux biopsies de tumeurs parentales. Dans un modèle de souris déficientes pour le gène de l’IL6, il est apparu que l’action protumorale de l’IL17 était médiée en partie par l’IL6. Par différentes approches, il apparaît donc que l’IL6 est un facteur de croissance des tumeurs du col de l’utérus in vitro et in vivo. D’autres propriétés de l’IL6, telles son action antiapoptotique ou ses propriétés d’inhibition de la réaction inflammatoire, peuvent également expliquer cette activité protumorale de l’IL6 (14-17). Dans des modèles murins, une action antitumorale de l’IL6 a également été mise en évidence secondairement à l’induction par l’IL6 de lymphocytes T cytotoxiques à activité antitumorale (18, 19). Néanmoins, ce mécanisme n’est efficace qu’en présence de tumeurs immunogéniques bien reconnues par le système immunitaire, ce qui n’est pas la règle chez l’homme. DÉSÉQUILIBRE DE LA BALANCE TH1-TH2 AU COURS DE L’ÉVOLUTION CLINIQUE DES TUMEURS ET DES LÉSIONS DE DYSPLASIE DU COL DE L’UTÉRUS Au début des années 80, le groupe de Mosman a montré que des clones de lymphocytes T de souris pouvaient être divisés en deux groupes suivant le profil de cytokines qu’ils sécrétaient (20). Les lymphocytes T de type TH1 produisaient plutôt de l’IL2, de l’IFNγ et du TNFβ, tandis que les lymphocytes T de type TH2 sécrétaient de l’IL4, de l’IL5, de l’IL6 et de l’IL10. Cette classification ne présentait pas qu’un intérêt nosologique, car les cytokines de type TH1 amplifiaient une réponse immunitaire de type cellulaire favorisant des phénomènes de cytotoxicité, tandis que les lymphocytes T de type TH2 semblaient plutôt impliqués dans le développement d’une réponse immunitaire de type humoral et dans des réactions allergiques IgEdépendantes. Différents travaux ont montré qu’une immunité à médiation cellulaire favorisée par les cytokines de type TH1 était plus efficace pour contrôler la croissance des tumeurs (21). Or, dans de nombreux cancers, et notamment dans les tumeurs du col de l’utérus, un déficit de la production de cytokines de type TH1, avec parfois amplification de cytokines de type TH2, a été mis en évidence. Ainsi, différents groupes ont montré une diminution de la synthèse d’IFNγ et d’IL2 par les cellules mononucléées du sang périphérique stimulées par différents mitogènes chez des patientes atteintes de dysplasie ou de cancer du col de l’utérus (22, 23). Une augmentation de la production de prostaglandines E2 (PGE2) chez ces patientes pourrait expliquer en partie ce phénomène (23). La réponse lymphocytaire T La Lettre du Gynécologue - n° 254 - septembre 2000 spécifique, dirigée contre des peptides dérivés des antigènes E6 et E7, du papillomavirus, semble également moins efficace chez les patientes atteintes de dysplasie sévère ou de cancer du col de l’utérus par comparaison à des femmes présentant un frottis normal. En effet, lorsque les lymphocytes T de ces patientes sont mis en présence de peptides dérivés des antigènes E6 et E7, la production d’IL2 (reflet de l’activation lymphocytaire T) est faible (24, 25). D’autres études ont analysé l’expression de cytokines directement dans les lésions tissulaires. Ainsi, il existe une corrélation entre une baisse de l’expression des ARNm de l’IFNγ et de l’IL12 et l’évolutivité clinique des lésions (26, 27). Une association a été observée entre les concentrations intratumorales d’ARNm d’IFNγ au moment du diagnostic et l’évolution clinique des patientes (28). Même dans une analyse multifactorielle incluant le stade clinique des tumeurs analysées, les concentrations intratumorales d’IFNγ restaient un facteur pronostique indépendant (28). Au contraire, une augmentation de l’expression de cytokines de type TH2 (IL4, IL10) a été objectivée dans différentes situations cliniques. Ainsi, la stimulation de cellules mononucléées du sang périphérique avec différents mitogènes induit une synthèse plus élevée d’IL4 et d’IL10 chez les patientes atteintes de lésions de dysplasie sévère par comparaison à des patientes avec des frottis cervicaux normaux ou présentant des lésions de dysplasie modérée (22). Une valeur diminuée du rapport mesurant les concentrations d’IL12 et d’IL10 produites par les cellules mononucléées du sang périphérique a été mise en évidence chez les patientes dont le frottis cervical diagnostiquait des lésions de dysplasie par comparaison à des femmes dont le frottis était normal (29). Une analyse de l’expression d’ARNm de cytokines TH2 a montré une augmentation de l’expression d’ARNm d’IL10 dans les lésions de dysplasie, alors que cette cytokine ne semblait pas exprimée dans un épithélium normal (30). De même, les concentrations d’ARNm d’IL4 sont plus élevées dans les cancers du col de l’utérus que dans les lésions de dysplasie ou dans les cols normaux (31, 32). Cette production d’IL4 par les lymphocytes TTH2 infiltrant les tumeurs était associée à la présence d’éosinophiles dans ces tumeurs et à un mauvais pronostic clinique (31). Ainsi, toute une série de travaux retrouvent un déficit de la production de cytokines TH1 (IL2, IFNγ, IL12) associé parfois à une augmentation de l’expression de cytokines TH2 (IL4, IL10) au cours de la progression histologique et clinique des lésions de dysplasie et des cancers du col de l’utérus. Ces données pourraient constituer le rationnel des traitements visant à corriger ces anomalies. Outre leur rôle dans la stimulation d’une immunité à médiation cellulaire, les IFNα et IFNγ présentent différentes propriétés (inhibition de la prolifération de lignées de cancers du col de l’utérus et de la transcription des gènes du papillomavirus présents dans certaines de ces lignées) qui ont conduit à leur utilisation thérapeutique. En dépit de résultats préliminaires encourageants de l’association de l’IFNα à des rétinoïdes dans les tumeurs du col de l’utérus, ces travaux n’ont pas été confirmés dans des études multicentriques (33, 34). Au contraire, leur emploi dans les lésions de dysplasie a permis d’objectiver des réponses cliniques associées à des réponses virologiques (3538). La place de ces molécules dans le traitement de certaines 15 D O S S I E R dysplasies reste à définir. L’emploi d’autres molécules, comme l’IL12 permettant la différenciation des lymphocytes TH1, pourrait être discuté dans certaines lésions de dysplasie. Enfin, des stratégies de vaccination visant à stimuler l’immunité à médiation cellulaire de type cytotoxique chez ces patientes atteintes de lésions de dysplasie ou de cancers du col de l’utérus sont actuellement développées dans différents pays. CONCLUSION L’analyse de l’expression et du rôle des cytokines dans les lésions de dysplasie ou le cancer du col de l’utérus présente donc déjà un intérêt physiopathologique pour la compréhension de certains mécanismes immunologiques impliqués dans la pathogénie de ces lésions. Des premières études montrent que ces cytokines pourraient également constituer les nouveaux marqueurs pronostiques cliniques de ces pathologies. L’enjeu de ces prochaines années sera de démontrer que des voies thérapeutiques originales pourront résulter de ces travaux. ■ R É F É R E N C E S B I B L I O G R A P H I Q U E S 1. Fridman WH, Tartour E. Cytokines and cell regulation. Mol Aspects Med 1997 ; 18 (1) : 3-90. 2. Malejczyk J, Malejczyk M, Urbanski A et al. 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