Les contrastes nés du relief et du climat sont confirmés par l'action des hommes, qu'il s'agisse des
autochtones ou des représentants des puissances coloniales. La région sèche qui s'étend des hautes
terres du sud-est aux régions côtières du nord et du nord-est est restée longtemps, du fait de la
relative pauvreté de ses sols, beaucoup moins peuplée et ce n'est que lentement que la forêt
originelle a fait place à de vastes savanes arborées. Des royaumes bien organisés s'y sont
cependant développés dans le passé, appuyés sur une bonne maîtrise des techniques hydrauliques
et de la culture irriguée du riz.. Ce monde a disparu au cours du Moyen Age et l'abandon du
contrôle des eaux a favorisé le développement de la malaria, au point de faire de la région un
repoussoir, notamment pour les colons européens, qui ne se risquèrent pas à y établir des
plantations. Depuis quelques décennies, les autorités srilankaises ont entrepris de relancer la
colonisation agricole de ces régions et d'y rétablir un système d'irrigation performant permettant
notamment le développement des cultures vivrières. On a ainsi aménagé en ce sens le cours de la
Mahaveli Ganga. Tout au nord, dans la péninsule de Jaffna, les Tamouls srilankais (installés
depuis longtemps et qu'il ne faut pas confondre avec les Tamouls indiens importés comme main
d'oeuvre par les planteurs au XIXème siècle et qui, pour beaucoup d'entre eux, ont rejoint
aujourd'hui le Tamil Nadu, l'Etat tamoul de l'Union Indienne) mettent en oeuvre une riziculture
nettement plus évoluée que celle pratiquée dans le reste de la zone sèche..
Le sud-ouest de l'île ne connaît pas de saison sèche, simplement un maximum de pluies en juin et
ses caractéristiques climatiques sont proches de celles des zones équatoriales. On voit coexister
dans cette zone humide les cultures vivrières traditionnelles, dont le riz, et celles qui sont orientées
vers l'exportation (épices, hévéas pour le caoutchouc, arbres à thé ou cocotiers).. Plus densément
peuplée, la région est dotée d'un réseau plus complet de voies de communication
traditionnellement orientées vers Colombo, la principale porte de l'île sur l'extérieur. Dans les
régions les plus basses, on voit coexister la forêt tropicale toujours verte, les rizières, les
plantations d'hévéas ou de cocotiers et, dans une moindre mesure, celles de poivriers et de
cacaoyers. Les régions les plus élevées, très bien arrosées et aux températures plus fraîches (15 à
20° au dessus de 1500 m) voient coexister les cultures vivrières en terrasses et les plantations de
thé, qui se sont étendues à partir de 1880, après l'échec final des plantations de café installées à
partir de 1830.
Proche de l’Inde et peuplée de communautés qui en sont originaires, Ceylan est aussi, depuis
l’Antiquité, une terre d’escale et de commerce ouverte aux navigateurs et aux marchands venus de
tout le vieux monde, un lieu de rencontre et d’échanges où se sont succédé les Arabes, les marins
méditerranéens du Nord et du Sud, et toutes les nations commerçantes et maritimes, de l’Orient
profond à la Chine.
La variété des reliefs, des végétations sauvages et des productions agricoles nourrit la diversité des
paysages où domine une palette de verdure. Aux terres basses exploitées en rizières de plaine
succèdent les piémonts arboricoles, les exploitations d’hévéa – l’une des principales productions
du pays – et les reliefs plus marqués où dominent, avant d’accéder aux paysages plus minéraux du
Piduru Talagala, les plantations d'arbres à thé et la forêt.
Des villes principales, la plus connue reste Colombo, ville mythique qu'ont décrite les récits des
navigateurs européens, capitale économique du pays située sur la rive occidentale de l’île, forte de
700 000 habitants en majorité cinghalais. La zone cinghalaise compte d'autres villes majeures,
elles aussi dotées d'un riche patrimoine : Galle, sur la côte sud, et Kandy, dans le Centre du pays,
cité historique, centre religieux et ancienne capitale politique. Toute proche de Colombo, Sri
Jayawardenapura, devenue capitale officielle du Sri Lanka depuis 1979, conserve le souvenir de
l’époque où, se dénommant Kotte, elle était capitale d’un royaume avant de devenir une place