Selon Norbert Elias et Pierre Chaunu, l’institutionnalisation de la guerre entre Etats a
constitué un facteur tendanciel, sur le long terme, de réduction de la violence. La guerre
interétatique est un progrès par rapport à la violence interindividuelle ( violence
sauvage ). Inversement, la remise en cause du monopole étatique et interétatique de la force,
qui est typique des processus révolutionnaires, s’accompagne d’une régression du processus
de civilisation.
Mais contre ce pt de vue on peut faire remarquer que 2 choses sont négligées, et c’est que
dénoncent les anarchistes notamment :
- Ce pt de vue néglige la persistance de la violence aux marges de l’Etat
- Surtout ce pt de vue néglige la violence d’Etat elle-même et néglige les effets
collatéraux de la guerre interétatique, susceptible d’entraîner un processus de
décivilisation. La guerre, et même la préparation de la guerre s’accompagne parfois
d’autres phénomènes de violence politique, à savoir la dictature, le totalitarisme, ou
encore la guerre peut s’accompagner de l’attaque des populations civiles en raison
de leur identité ou de leur opinion.
II. De la guerre à la paix ?
Au XXe siècle :
- il y a moins de guerre entre Etats que de violence des Etats contre leurs populations.
- moins de victimes de la violence guerrière que de victimes de la violence totalitaire.
- Le crime contre l’humanité ou le crime de génocide sont des notions juridiques.
En polémologie, on parlera de violence totalitaire, pour désigner la violence qui ne
distingue ni la paix et la guerre et qui ne distingue pas les combattants et les non
combattants. D’autre part la violence qui vise tel ou tel groupe, du simple fait de ses
opinions ou de son identité.
En politologie, on parlera de régime totalitaire pour désigner un régime dans lequel,
au nom d’une idéologie et au moyen du contrôle de l’information, un parti unique
commande à l’Etat, à l’économie et à la société, sans qu’il y ai de société civile autonome.
Donc sans qu’il y ai de propriété privée des moyens de production.
Si on suit cette définition, le communisme a été totalitaire ( sauf la NEP ), mais pas le
fascisme qui maintenait la propriété privée. Par contre, le fascisme même si le régime n’était
pas totalitaire, il se livrait à des violences totalitaires ( génocide juif ). Dc il faut bien faire la
différence entre régime totalitaire et violence totalitaire.
Le lien entre régime totalitaire et violence totalitaire est fournit par un dernier
concept : la terreur. Ce concept signifie l’insécurité juridique, cad la possibilité d’être
arrêté ou interné par tout agent de police habilité, sans mandat, ni jugement, ni contrôle
judiciaire, du simple fait de ses opinions ou de son identité.
III. Limitation ou prohibition de la guerre ?
La tendance à long terme semble aller vers le déclin de la guerre en tant qu’institution.
Autrefois considérée comme normale, de nos jours au XXe siècle, elle n’est plus admise
qu’à titre d’exception. Mais face à cette vision optimiste s’oppose une vision pessimiste :
des formes de violences pires que la guerre entre Etats se substituent ou s’ajoutent à la
guerre inter étatique.
La participation des juristes au « progrès de la civilisation », a concerné deux choses :
- D’une part la régulation de la guerre ( JIB )
- D’autre part l’ambition d’interdire la guerre
Ces deux logiques sont différentes, voir opposées :
- dans la première logique ( JIB) il s’agit de limiter la guerre pour mieux
l’instrumentaliser.
- Dans la seconde logique, il s’agit d’abolir la guerre pour garantir la paix.
Quoiqu’il en soit de ce débat, deux questions se posent :
1. est-il possible de limiter/maîtriser la guerre ?