Conserver notre joie Philippiens 4.1-4
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18. A la poursuite de la
perfection… Conserver notre joie
Ph 4.1-4
Introduction
Y’a de la joie !
Honoré de Balzac a dit (1799-1850) : « La joie ne peut éclater
que parmi des gens qui se sentent égaux. »6
Léon Daudet (1868-1942) « L’homme naît tout prêt pour la
douleur, avec un appareil héréditaire de transformation et de
résistance, dont la pièce majeure est la joie. »7
André Gide (1869-1951) « La joie, en moi, l’emporte toujours ;
c’est pourquoi mes arrivées sont toujours plus sincères que mes
départs. »8
Max Jacob (1876-1944) « Le poète cache sous l’expression de
la joie le désespoir de n’en avoir pas trouvé la réalité. » 9
Simone de Beauvoir (1908-1986) « C’est parce qu’il y a un vrai
danger, de vrais échecs, une vraie damnation terrestre, que les
mots de victoire, de sagesse ou de joie ont un sens. »10
Georges Duhamel (1884-1966) « L’expression « faire l’amour »
prête à toutes les erreurs. Nos aïeux disaient naïvement « faire
la joie », et ce n’était pas moins absurde. L’amour est un don, la
volupté une servitude, et entre cette servitude et la joie, il n’y a
certes aucune commune mesure. »11
Quelqu’un a dit : « On n’est pas responsable de la tête que l’on
a mais on est responsable de la tête que l’on fait. »
Proverbes 15.13 « Un cœur joyeux rend le visage aimable ;
mais quand le cœur est dans la peine, l’esprit est abattu. »
6 Pierre Oster, Dictionnaire de citations françaises, Editions Le Robert, 1993 Paris, réf. 9619, page
484
7 Pierre Oster, réf. 13197, page 663
8 Pierre Oster, réf. 13297, page 668
9 Pierre Oster, réf. 13701, page 686
10 Pierre Oster, réf. 15818, page 793
11 Pierre Oster, réf. 14081, page 705
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Proverbes 17.22 « Un cœur joyeux est un bon remède, mais un
esprit abattu dessèche les os. »
r Vous avez certainement deviné le thème que nous allons aborder ce matin.
La joie est une composante de la vie que bien des hommes aimeraient
posséder. Elle inspire nos poètes et nos chanteurs. « Y’a de la joie » chantait
Charles Trenet.
r Pourtant, si la joie est une composante essentielle de la vie et du bonheur,
nous savons que l’homme connaît bien des difficultés pour la créer d’une
manière durable.
r Un sondage de 1999 montre qu’une partie des Français trouve le bonheur
et donc d’une certaine manière, la joie (en tant qu’expression ou
caractéristique du bonheur) au travers de leur travail :
Pour 27% des Français, le travail est une composante essentielle
du bonheur. Ce sont les personnes qui ont les rémunérations les
plus faibles, les conditions de travail les plus pénibles et les
risques de chômage les plus élevés qui sont les plus attachées à
cette idée du bonheur : 43% des ouvriers, 43% des travailleurs
temporaires, contre 27% des chefs d'entreprise, cadres et
professions libérales. Pour les personnes modestes, le fait
d'avoir un travail est déjà une condition pour espérer être
heureux.12
r Est-ce que le fait d’avoir un travail fait de vous un homme heureux ? Si le
travail est une composante du bonheur alors que se passe-t-il lorsque l’on
perd son emploi ? La joie s’en va-t-elle ?
r La difficulté de l’homme concernant la joie ne réside pas dans le fait qu’il
ne sait pas créer des situations qui le rendent joyeux mais qu’il ne sait pas
ce qui peut le rendre joyeux d’une manière constante.
r Heureusement pour nous, la Bible semble offrir une perspective de la joie
qui est non seulement accessible mais durable. Découvrons quelques
principes au travers de la lettre de Paul au Philippiens.
Lecture de Philippiens 4.1-4
1 C’est pourquoi, frères bien-aimés que je désire vivement revoir, ma joie et
ma couronne, demeurez ainsi fermes dans le Seigneur, mes bien-aimés !
2 J’exhorte Évodie et j’exhorte Syntyche à avoir une même pensée dans le
Seigneur. 3 Et toi aussi, fidèle collègue, oui, je te demande de les aider,
elles qui ont combattu côte à côte avec moi pour l’Évangile, avec Clément et
mes autres compagnons d’œuvre dont les noms sont dans le livre de vie.
4 Réjouissez-vous toujours dans le Seigneur ; je le répète, réjouissez-
vous. »
12 Gérard Mermet, Francoscopie 1999, Editions Larousse, page 249
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Les circonstances ne doivent pas nous
priver de la joie que Dieu veut nous
donner en abondance
1. Demeurer ferme dans le Seigneur (v. 1)
1 C’est pourquoi, frères bien-aimés que je désire vivement revoir, ma joie et
ma couronne, demeurez ainsi fermes dans le Seigneur, mes bien-aimés !
r Par ce verset Paul met un terme à toutes les exhortations qu’il venait
d’adresser aux Philippiens.
r Ainsi, il leur demande de rester fermes dans le Seigneur. C’est-à-dire de
rester solidement attachés aux principes qu’il vient de décrire. Ceci se
résume en une série d’exhortations et de conseils pratiques :
r Conduisez-vous d’une manière digne de l’Evangile (1.27)
r Demeurez dans le même état d’esprit (1.27)
r Combattez d’une même âme pour la foi de l’Evangile (1.27)
r Ne vous laissez pas intimider par vos ennemis (1.28)
r Ne faites rien d’égoïste (2.3)
r Considérez les autres comme supérieurs à vous-mêmes (2.4)
r Considérez d’abord les intérêts des autres (2.5)
r Faites fructifier votre salut (2.12)
r Faites toutes choses sans murmures (2.14)
r Prenez garde aux faux chrétiens (3.2)
r Soyez mes imitateurs (3.17)
r Suivez le modèle de ceux qui marchent dans la foi (3.17)
r Considérez en priorité votre identité céleste (3.21)
r Attendez fermement le retour de Christ (3.21)
r Si les chrétiens de Philippes continuaient à mettre en pratique ces principes,
ils seraient de plus en plus matures et fructueux pour le Royaume de Dieu.
r Rester fermement attaché à ces principes permettrait aux Philippiens mais
aussi à tous les chrétiens du monde entier de développer la maturité
chrétienne et de porter beaucoup de fruits pour l’avancement de l’œuvre de
Dieu.
2. S’accorder dans le Seigneur (v. 2-3)
2 J’exhorte Évodie et j’exhorte Syntyche à avoir une même pensée dans le
Seigneur. 3 Et toi aussi, fidèle collègue, oui, je te demande de les aider,
elles qui ont combattu côte à côte avec moi pour l’Évangile, avec Clément et
mes autres compagnons d’œuvre dont les noms sont dans le livre de vie.
r Evodie et Syntyche étaient deux anciennes collaboratrices de l’apôtre Paul.
Visiblement elles éprouvaient quelques difficultés à se comprendre.
r Loin de les mettre à l’index, Paul va les encourager à unir leurs pensées de
façon à travailler sans amertume et dans la joie.
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r Ce genre de désaccord n’est, bien sûr, pas inhabituel au sein d’une Eglise
locale. Paul le comprend bien parce que lui aussi a eu quelques différends
avec des chrétiens dans le passé.
r L’objectivité de la Bible est telle que les auteurs apostoliques n’hésitent pas
à nous relater les défauts, les bévues, les accrochages, en fait la vraie vie
des apôtres.
r Ainsi, le livre des Actes relate une discussion « chaude » entre Paul &
Barnabas :
Actes 15.35-39 « 35 Paul et Barnabas restèrent à Antioche, continuant avec
beaucoup d’autres à enseigner et à annoncer la Parole du Seigneur. 36 Après
quelque temps, Paul dit à Barnabas : -Partons refaire le tour de toutes les
villes où nous avons annoncé la Parole du Seigneur et rendons visite aux
frères pour voir ce qu’ils deviennent. 37 Mais Barnabas voulait emmener
avec lui Jean, appelé aussi Marc, 38 et Paul estimait qu’il ne convenait pas de
prendre avec eux celui qui les avait abandonnés en Pamphylie et qui ne les
avait pas accompagnés dans leur œuvre. 39 Leur désaccord fut si profond
qu’ils se séparèrent. Barnabas emmena Marc avec lui et s’embarqua pour
Chypre. »
r Nous voyons que la discussion finit par un profond désaccord au point
qu’ils se séparèrent. Mais attention, n’y voyons pas une raison pour quitter
la foi ou l’Eglise !
r La suite du texte nous apprend que Paul et Barnabas continuèrent tous
deux leur ministère. Ce désaccord, même s’il fut vif, ne compromettait pas
l’avancée de l’Evangile. C’est certainement là que nous voyons que Paul et
Barnabas étaient deux hommes de Dieu, imparfaits soit, mais assez matures
pour ne pas tout lâcher.
r Il faut dire que la situation n’était pas si simple. Le chapitre 13 des Actes
nous apprend que Jean-Marc avait quitté prématurément l’équipe de Paul :
Actes 13.13 « Paul et ses compagnons reprirent la mer à Paphos et
arrivèrent à Perge en Pamphylie. Là, Jean-Marc les abandonna et retourna à
Jérusalem. »
r Un abandon. Rien que ça ! Jean-Marc les avait abandonnés au beau milieu
d’une campagne d’évangélisation. On comprend mieux pourquoi Paul ne
désirait pas avoir un « lâcheur » en tant qu’équipier !
r Ceci explique la position de Paul. Par contre, cela ne nous aide pas à
comprendre l’attitude de Barnabas. Pour quelle raison défend-il à tout prix
Jean-Marc ? L’épître aux Colossiens nous donne une piste plausible :
Colossiens 4.10 « Aristarque, mon compagnon de captivité, vous salue,
ainsi que Marc, le cousin de Barnabas, au sujet duquel vous avez reçu des
instructions : s’il vient chez vous, faites-lui bon accueil. »
r Ce passage nous apprend que Marc (ou Jean-Marc) avait un lien de parenté
avec Barnabas. C’était son cousin. De ce fait, Barnabas était certainement
moins exigeant avec un membre de sa famille que ne l’était l’apôtre Paul.
r Reconnaissons qu’il est parfois plus facile de passer l’éponge avec les gens
qui nous sont proches qu’avec des inconnus, même si ce sont nos frères en
Christ ! L
r Plus tard, nous apprenons dans les épîtres, que Paul parle amicalement de
Barnabas (1 Co 9.6 ; Ga 2.1, 9, 13) et avec encore plus d’affection pour
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Jean-Marc, qui fut pourtant à la source de la dissension (2 Ti 4.11 ;
Col 4.10).
r Tout ceci pour montrer qu’il peut exister des divergences de point de vue
même entre chrétiens mûrs. La particularité des chrétiens matures est qu’ils
savent généralement résoudre leur désaccord et parvenir à un consensus
qui ne bloque pas l’avancée de l’œuvre de Dieu. Cela nécessite parfois une
séparation géographique, mais pas un abandon de service.
r Ils ne permettent pas aux problèmes de troubler l’amour et l’unité dans le
corps de Christ. C’est à cela, semble-t-il, que Paul convie Evodie et
Syntyche, quand il leur demande d’être « d’un même sentiment dans le
Seigneur ».
r Toutes deux étaient des chrétiennes mûres, mais il leur fallait résoudre
leurs divergences par une communication ouverte et une compréhension
mutuelle. Il semble pourtant que leur conflit nécessitait l’intervention d’une
tierce personne :
3 Et toi aussi, fidèle collègue, oui, je te demande de les aider,
r Paul reconnaît que ces femmes ont besoin d’un médiateur, de quelqu’un
pour les aider à démêler les fils de leur conflits.
Ceci me fait penser à un jeune couple, le week-end dernier, qui essayait de faire
décoller un immense cerf-volant. Intrigués, nous nous sommes arrêtés pour observer
le décollage de leur OVNI. Nous avons attendu près de 15 minutes pour rien, parce
que visiblement il y avait un sac de nœuds dans leurs suspentes.
r Evodie et Syntyche avaient besoin de quelqu’un pour les aider à régler leur
problème. Elles étaient probablement honnêtes dans l’approche de leur
problème, mais toutes deux avaient un regard subjectif de la situation.
r Par conséquent, elles étaient incapables de le résoudre toutes seules. Quel
que soit notre degré de maturité chrétienne, nous avons tous tendance à
raisonner et agir de manière subjective.
r Il se peut que, même si nous sommes profondément attachés à Dieu, nous
ayons besoin d’un frère ou d’une sœur capable d’écouter les deux sons de
cloche et de favoriser une approche objective du problème.
r Ce qui était le cas de ces sœurs dont le nom était pourtant inscrit dans le
livre de vie. (Etre inscrit dans le livre de vie était une marque, une preuve de
leur appartenance au royaume de Dieu. Paul n’a aucun scrupule à le dire.
Uniquement dans le livre de l’Apocalypse, nous trouvons 6 mentions de ce
« livre de vie » : Apocalypse 3.5, 13.8, 17.8, 20.12, 20.15, 21.27).
r C’est la raison pour laquelle Paul encourage un autre membre de l’Eglise
digne de confiance à aider ces femmes à résoudre la tension qui existe
entre elles.
r N’hésitons pas à faire appel à quelqu’un d’extérieur pour gérer les tensions
que nous avons du mal à gérer tout seul. Notre objectivité n’est jamais
maximale !
r Pour ma part, je fais un lien direct avec le verset 4 où Paul encourage les
Philippiens à être joyeux.
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