Frédéric Torterat, Sylviane Montredon et Florence Hyjazi, 2006-2007
On identifie le verbe dans une phrase en observant les modifications qui peuvent l'affecter
(temps, personne, nombre) ou les éléments qui peuvent l'entourer (négation, nom ou pronom sujet). Il
n'y a pas de procédure automatique, simplement des critères convergents plus ou moins nombreux :
- on met en évidence les variations morphologiques en fonction du temps et du mode en opérant
chaque fois sur plusieurs registres temporels hier…, aujourd’hui…, demain… et non en se
contentant d’un imparfait. C'est en particulier le cas lorsque le verbe est à un temps composé j'ai
mangé où seul le passage au présent ou au futur aujourd'hui je mange, demain, je mangerai permet
d'éviter que dans j'avais mangé, l'élève identifie le verbe comme étant avoir et non manger.
L’objectif est de parvenir à une compréhension des régularités du système des désinences qui
permette d'écrire correctement des formes verbales dont la réalisation écrite comporte des variations
qui souvent ne se marquent pas à l'oral.
Les verbes en français comprennent deux éléments, le radical (ou base) et la terminaison (ou
désinence/flexion). Le radical est l’élément lexical qui apporte le sens quelles que soient les
variations en temps, mode, personne et nombre. La terminaison apporte les informations de
nature grammaticale : temps, mode, personne et nombre.
Ces informations peuvent être successives comme dans nous aimons, où le radical aim- est suivi de
la désinence -ons, pour la 1ère personne du pluriel, à comparer à nous aimerons, où le -r vient
marquer le futur. Elles peuvent aussi être rassemblées en une réalité unique : je suis.
On peut dégager les régularités suivantes dans les terminaisons grammaticales :
- les marques de temps précèdent les marques de personne et de nombre : je retourne-r-ai, nous
ven-i-ons ;
- l’imparfait se forme avec « -ai » pour les personnes du singulier (je ven-ai- s, il mange- ai- t) et i pour les
personnes du pluriel (vous pren-i-ez) ;
- le futur de l'indicatif et le conditionnel se forment avec -r : nous prend-r-ons, vous retourne-r-ez, ils
commence-r-aient
La présentation des verbes français en "tables de conjugaison" et en "trois groupes" est la façon
classique en grammaire scolaire d'aborder l'organisation du système morphologique.
Cette organisation traditionnelle en trois groupes repose sur l'identification des terminaisons des
infinitifs. Apparemment simple, elle ne permet pas d'engendrer des formes verbales appropriées
puisqu'un même verbe peut avoir plus d'un radical (exemple, coudre : comment aller de je cousais
à nous coudrons ?).
Notons par ailleurs que pour marquer le temps autrement que par le verbe, on relèvera donc
certains affixes (un ex-ministre appartient au passé) rattachés par exemple au nom, les prépositions
(depuis, avant de), les adverbes (demain, constamment), les conjonctions (quand, alors que), certaines
constructions grammaticales (comme la coordination, laquelle, dans la copie présentée ci-dessus,
est particulièrement présente dans la dernière phrase pour marquer la concaténation des
événements, et donc l'énumération des faits), et même les termes ou locutions en eux-mêmes (ceux
de va et vient ou de précédent le font explicitement).
Pour information, nous reportons ci-après un tableau – qui ne correspond pas aux tableaux de
conjugaisons courants – sur lequel ne porte aucune controverse chez les grammairiens :