Complément 2016 des inventaires insectes pour la DEMANDE DE

Août 2016
Complément 2016 des
inventaires insectes pour la
DEMANDE DE DEROGATION
AU TITRE DE L’ARTICLE
L.411-2 DU CODE DE
L’ENVIRONNEMENT
Projet d’extension du parc
de Millau-Viaduc
Commune de Millau (12)
Contrat
2014071
Contrat n° 2014071
Citation recommandée BIOTOPE, 2016. Complément 2016 des inventaires insectes pour le Dossier de demande de
dérogation au titre de l’article L441-2 du Code de l’environnement du Projet d’extension du parc
de Millau-Viaduc, .p. 14
Version / indice V1
Date 05/08/20156
Nom de fichier Complément d’inventaire CNPN Millau Aout 2016
N° de contrat(s) 2014071-c
Responsable projet BIOTOPE David SANNIER
Céline MENARD
dsannier@biotope.fr
cmenard@biotope.fr
Complément 2016 des
inventaires insectes pour la
DEMANDE DE DEROGATION
AU TITRE DE L’ARTICLE
L.411-2 DU CODE DE
L’ENVIRONNEMENT – Projet
d’extension du parc de
Millau-Viaduc
Commune de Millau (12)
BIOTOPE (complément d’inventaire des insectes printemps été 2016) 3
Contexte et objectifs des prospections complémentaires
Le Syndicat Mixte « Millau Viaduc 2 » souhaite étendre la Zac de Millau Viaduc. Une étude d’impact
du projet a donc été conduite en 2013. Malgré de nombreuses mesures visant à éviter et réduire les
impacts, tous n’ont pu être évités. Un dossier de demande de dérogation au titre des espèces
protégées a été réalisé. Il est passé devant le CNPN qui a émis un avis favorable pointant des
lacunes de l’étude. Ces lacunes concernaient notamment l’inventaire de l’entomofaune.
Suite à ces remarques, Biotope a été missionné pour procéder à des compléments d’inventaire sur
l’entomofaune visant à combler les lacunes de l’étude initiale et à lever les doutes courants quant à
la présence potentielle de certaines espèces protégées.
Le présent rapport fait état des résultats et conclusions de ces inventaires complémentaires.
Méthodologie
Dates de prospections de 2013 (pour rappel)
Type de
prospection Date Météorologie Précisions
Prospection
diurne 14 mai
2013
Temps ensoleillé
mais orageux en
fin de journée,
peu de vent,
20°C.
Prospection pour définir les enjeux
potentiels et liste provisoire des insectes
(Orthoptères, Rhopalocères et Odonates)
présents sur le site.
Prospection
diurne 11 juin
2013 Soleil, 20°C,
absence de vent.
Ensemble de la zone d’étude. Prospection
basée sur la recherche d’espèces protégées,
en particulier le Damier de la Succise.
Dates de prospections complémentaires de 2016
Type de
prospection Date Météorologie Précisions
Prospection
diurne 4 mai 2016 Temps ensoleillé,
vent faible, >
18°C
Prospections complémentaires : recherches
axées sur la Zygène cendrée et le Damier de
la succise
Prospection
diurne 27 juin
2016
Temps ensoleillé,
vent modéré, >
25°C
Prospections complémentaires : recherches
axées sur la Zygène cendrée, le Damier de la
succise et la Magicienne dentelée (larves)
Prospection
diurne 25 juillet
2016
Temps ensoleillé,
vent faible, >
28°C
Prospections complémentaires : recherches
axées sur le Damier de la succise (chenilles),
l’Azuré du serpolet et la Magicienne dentelée
Choix des groupes étudiés
Les groupes d’insectes recherchés dans le cadre de cette étude sont majoritairement les rhopalocères
(papillons de jour), les orthoptères (criquets, grillons, sauterelles), les odonates, ainsi que les
coléoptères saproxylophages (qui se nourrissent de bois mort) protégés. Ces groupes ont été choisis
car ils sont représentatifs de la qualité des habitats et sont relativement aisés à étudier. De plus, ils
BIOTOPE (complément d’inventaire des insectes printemps été 2016) 4
incluent la plupart des espèces protégées susceptibles d’être couvertes lors d’études
réglementaires. Les autres groupes d’insectes, bien que non étudiés spécifiquement, sont également
pris en compte en cas de présence avérée ou suspectée d’espèces patrimoniales ou protégées.
Méthodes d’inventaires
Des méthodes d’inventaires appropriées à la biologie des groupes d’insectes étudiés ont été utilisées.
Ainsi, pour les rhopalocères et les odonates, les différents milieux de la zone d’étude ont été
parcourus en chassant à vue (éventuellement à l’aide d’une paire de jumelles) et au filet les imagos.
Ces prospections ont ponctuellement été complétées par une recherche des chenilles sur les plantes
hôtes. Les orthoptères ont été recherchés en parcourant lentement les différents milieux et au
fauchage aléatoire de la végétation à l’aide d’un filet à insectes. L’identification s’est effectuée à
vue, parfois complétée par l’écoute des stridulations pour les espèces difficiles. Enfin, pour les
coléoptères saproxylophages, les imagos ont été recherchés dans les habitats les plus favorables
(cavités des arbres, souches…). Leurs mœurs discrètes rendant leur probabilité de détection assez
faible, les prospections ont également visées à rechercher des indices de présence (traces
d’émergences des Capricornes par ex.) et à analyser les capacités d’accueil des habitats. Les autres
groupes d’insectes ont fait l’objet d’observations opportunistes lors des différentes prospections.
Limites des compléments d’expertises
L’extrême diversité des insectes et leurs mœurs souvent discrètes ne permettent pas de prétendre à
un inventaire exhaustif de l’entomofaune présente sur la zone d’étude avec les quelques passages
effectués. Il est également à noter que l’année 2016 s’est illustrée comme très mauvaise dans de
nombreux secteurs de la région avec un retard marqué dans l’apparition des espèces (orthoptères
notamment) et des densités particulièrement faibles pour beaucoup d’espèces (rhopalocères
notamment). Cela s’explique probablement par l’hiver 2015-2016 très doux suivis d’un printemps très
pluvieux et maussade. Il est donc possible que certaines espèces soient passées inaperçues lors des
inventaires.
Espèces contactées
Les prospections complémentaires réalisées en 2016 ont permis d’augmenter substantiellement la
liste des insectes fréquentant la zone d’étude. En effet, 118 espèces ont pu être observées lors des 3
passages réalisés (contre 42 en 2013) ce qui porte le total à 160 espèces (voir la « Liste des espèces
d'insectes observés sur la zone d'étude » en annexes)
Les nouvelles espèces détectées concernent principalement les Hémiptères (non spécifiquement
étudiés en 2013), les Orthoptères et les Rhopalocères. Aucun Orthoptère n’avait en effet été observé
en 2013 en raison de passages trop précoces pour ce groupe tardif. De la même façon, nombre de
nouvelles espèces de Rhopalocères concernent des espèces tardives.
Nouvelles espèces patrimoniales ou protégées contactées
Parmi les nouvelles espèces contactées, 1 seule espèce relativement patrimoniale (intérêt
patrimonial moyen) de Rhopalocères a été observée. Aucune nouvelle espèce protégée n’a été
ajoutée.
BIOTOPE (complément d’inventaire des insectes printemps été 2016) 5
Azuré de l’Orobe - Polyommatus daphnis: ce
petit papillon est localisé dans la région aux
secteurs des Causses aveyronnais. De nombreux
imagos ont éobservés dans les pelouses sèches
et boisement clairs de la zone d’étude et
l’espèce s’y reproduit probablement. Elle
présente une large répartition mondiale mais est
en France surtout localisée en Provence et trouve
ici sa limite occidentale française de répartition,
d’où l’intérêt de cette observation qui atteste
d’une certaine attractivité des milieux herbacés du site. Ce petit lycénidé se développe sur
des fabacées qui sont en général peu abondantes dans les pelouses comme les astragales et
les petites coronilles.
Espèces protégées potentielles
Le CNPN avait fait mention de l’absence d’espèce patrimoniale dans les inventaires de 2013 au regard
de la bibliographie et des retours d’expérience sur d’autres sites proches. Une recherche spécifique
a été menée pour ces dernières.
Etant donné la nature des milieux présents sur et dans les environs de la zone d’étude, la localisation
géographique de celle-ci1 et les probabilités de détection, 3 autres espèces patrimoniales et/ou
protégées auraient pu éventuellement être présentes (espèces toutefois non contactées lors des
prospections réalisées en période favorable). Il s’agit de 2 espèces de lépidoptères et d’une espèce
d’orthoptères.
- La Zygène cendrée (Zygaena rhadamanthus) : ce petit papillon diurne et protégé
appartient au vaste groupe des térocères. L’espèce reste assez commune en région
méditerranéenne et supra-méditerranéenne et est bien présente sur les avant-causses
aveyronnais. Sa grande discrétion (période de vol très courte) ne rend pas sa tection aisée.
Elle se veloppe essentiellement dans les garrigues et pelouses sèches riches en plante hôte
(Dorycnium pentaphyllum, Astragalus monspessulanus, Onobrychis vicifolia, les deux
dernières espèces étant présentes sur la zone d’étude). Aucun imago n’a été observé que ce
soit en 2013 ou en 2016, bien que les dates de passage couvraient une bonne partie de sa
période de vol. Sa présence ici est donc peu probable. Bien que protégée, l’enjeu
écologique associé à une éventuelle présence reste faible.
- L’Azuré du Serpolet (Maculinea arion) : ce grand azuré est assez bien réparti en France
mais presque toujours de manière rare et localisée. Cette espèce semble toutefois bien
implantée sur les marges du massif Central et est assez commune dans la région, notamment
sur les Causses aveyronnais. Cette espèce protégée présente une biologie complexe
impliquant deux hôtes obligatoires. Les œufs sont pondus sur diverses plantes-hôtes de la
famille des Lamiacées (Thymus sp dans le nord et l’est de la France, Origanum vulgare dans
la région (présent sur site). Les trois premiers stades se déroulent au sein des inflorescences.
1 Au regard des répartitions connues des espèces (voir bibliographie)
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