HOMÉLIE DE NOËL
RÊVER
Personnellement, je considère le temps de Noël comme une très belle période pour rêver. Rêver, c’est
souhaiter ardemment. D’ailleurs, les vœux qu’on échange durant le temps des fêtes, les cartes qu’on choisit
pour certaines personnes, les mots qu’on écrit expriment, en fin de compte, ce qu’on souhaite ardemment
pour les gens qu’on aime.
En regardant la crèche, en chantant nos chants de Noël, on peut également, une fois de plus, souhaiter
ardemment que s’incarne davantage ce pour quoi nous chantons qu’il est né le divin enfant. Oui, en cette
fête de Noël, nous pouvons rêver : rêver de paix et de pardon, rêver de solidarité et du respect de toute
personne, rêver de savoir mieux se parler entre nous et d’abandon confiant, rêver de calme et de simplicité
de vie.
Rêver de paix! Mère Térésa disait que la paix commence par un sourire. Il est, en effet, plus engageant
d’engager une conversation, surtout si elle est exigeante, avec un sourire. Cela pacifie!
Rêver de pardon! Cette période de l’année met malheureusement avantage en évidence des tensions qui
existent entre des personnes, elle fait aussi remonter certaines blessures. Pardonner, c’est au moins
décider de laisser tomber les rancunes, de finalement passer « par-dessus » ce qui nous a fait mal et de
garder la porte ouverte pour des réconciliations possibles.
Rêver de solidarité! Que de gestes de partage sont posés durant le mois de décembre! Je rêve qu’on
épouse encore plus profondément, tout au long de l’année, les souffrances, les luttes t les espérances des
gens qui sont méprisés, rejetés, brisés.
Rêver du respect de toute personne! Que chaque personne puisse découvrir une autre personne proche
qui lui montrera, par sa délicatesse et son empathie, qu’elle est toujours « quelqu’un », qu’elle est digne
d’être aimée, même si elle souffre d’Alzeimer, même si elle est en prison, même si elle déçoit bien d’autres
gens. En d’autres mots, démontrer à toute personne qu’elle est aimée « quand même » parce que nous
sommes à ses côtés, parce que nous ne cessons de discerner un « plus » dans son être, ne laissant pas
les apparences nous leurrer. Notez que si je dis « quand même », c’est parce qu’il y a quelque chose de
particulièrement dérangeant à affronter et qui n’a pas à être nié!
Rêver de mieux se parler! Parce que, par nos mots, nous avons « un pouvoir de vie ou de mort sur les
gens » (1), choisir des mots qui bâtissent des relations meilleures entre nous, des mots qui font du bien au
cœur et à l’esprit, des mots qui font revivre.