On l’appelle “l’homme au
chapeau”. Ici, tout le monde connaît
Eric. Chaque samedi, dans le parc de
Woluwé, c’est lui qui coordonne les
cours. Il est l’administrateur de “Brus-
sels Canine”, une école d’éducation ca-
nine pas comme les autres.
Le jour de notre visite, la pluie menace.
Maispasde quoi découragernoséduca-
teursetencoremoinsleursélèves!Com-
me chaque samedi, ils sont une bonne
centaineàseretrouveraucœurduparc
verdoyant de Woluwe-Saint-Pierre
pour suivre les cours d’Eric et de son
équipe.
Le rituel est toujours le même. Maîtres,
chiens et éducateurs se rassemblent à
un endroit précis du parc.
“Les cours
commencent à 10 h 15 mais nous de-
mandons à nos élèves de venir avant
10 heures De cette manière, les chiens
peuvent courir et se défouler pendant
près de vingt minutes avant de démar-
rer les exercices”
, explique Eric Libau.
Les badauds s’arrêtent. Il faut dire que
le spectacle est extraordinaire. Une gi-
gantesque meute de chiens de toutes
races et de tout âge joue, court, saute,
renifle, sous les yeux amusés de leurs
maîtres. Et tout ça dans un poumon de
verdure, en plein cœur de la ville.
Vers 10 h 10, Eric empoigne son méga-
phone pour rassembler les troupes.
“À
cette heure-ci, nous avons deux types
d’élèves: les classes chiots et les chiens
adultes débutants. On répartit les maî-
tresetleurschiensdansdes petitsgrou-
pes de dix qui se dispersent ensuite
dans certaines zones du par
c.”Plus
tard, à 11 h 30, on lance les cours des
classes B et C, c’est-à-dire les confirmés
et les semi-confirmés. Des dizaines de
chiens et de chiots se succèdent ainsi
sur les pelouses du parc durant toute la
matinée.
LA ROLLS ROYCE DES
TERRAINS
C’est grâce à une étroite collaboration
avec “Bruxelles-Environnement”, que
le projet d’Eric a pu voir le jour il y a
deux ans déjà.
“Les clubs canins stan-
dards disposent de terrains dont ils ne
peuvent s’échapper. Nous avons l’im-
mense chance que “Bruxelles-Environ-
nement”ait accepté de mettre à notre
disposition un espace ouvert. Les zones
sur lesquelles nous pouvons travailler
sont évidemment délimitées mais le
cadre est idyllique. Nous avons la Rolls
Royce des terrains! En plus, nous avons
l’accord de la commune pour laisser
gambader les chiens en liberté durant
les moments de récré, avantet après les
cours”
, raconte Eric. L’environnement
n’estpaslaseuledifférenceentre“Brus-
sels Canine”et les autres clubs canins.
Ici, la philosophie est complètement
différente
.“L’idée de base du projet
était d’inciter les maîtres à éduquer
leur chien en milieu urbain. Notre éco-
le ne prétend pas former des cham-
pions de concours, nous voulons sim-
plement faciliter la complicité entre
maître et chien. Notre public, ce sont
des chiens de famille. D’ailleurs ici, on
ne parle pas de club mais d’école ou de
centre d’éducation”.
2