SI CE N`EST TOI - Réseau en Scène

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T H É Â T R E D E L A R E M I S E / M A R I O N C O U T A R E L SI CE N’EST TOI
CHROMOSOME 7
CREATION FÉVRIER 2017
Contact
34 rue Balard – 34 000 Montpellier
Bureau : La Krèche Fabrique artistique - 04 67 48 51 91
[email protected] www.theatredelaremise.com
… Il n’y a rien de nécessaire
Sauf être là, à chaque instant, de plus en plus.
Henri Bauchau – L’écriture à l’écoute
Depuis de nombreuses années, je mène un travail de création auprès de
personnes en situation de handicap et en souffrance psychique.
Les trois années passées en tant qu’artiste associée à La Bulle Bleue – ESAT
artistique (Montpellier) sont dans la continuité de ce chemin. Là peut s’inventer un
lieu des possibles avec des acteurs singuliers, peuvent s’ouvrir des temps de
recherche et de partage avec d’autres artistes.
Depuis plusieurs mois, un nouveau projet couve, fruit de la combinaison du hasard
– s’il existe - et de toutes ces expériences qui à chaque fois renouvellent ma foi en
l’homme, estompent les frontières de la normalité et des limites supposées de
chacun.
Deux artistes sur scène : l’une dite en situation de handicap, Auriane Lebailly (32
ans), l’autre dit normal, Denis Taffanel (64 ans).
Il s’y raconte trois histoires en une : celle d’Auriane, comédienne à la Bulle Bleue,
qui apprend à 30 ans qu’elle est atteinte d’un syndrome génétique rare qui
expliquerait sa déficience ; celle du Professeur Williams, natif de Nouvelle-Zélande,
qui après avoir découvert ce syndrome dans les années 60 a passé le reste de sa
vie à disparaître ; celle d’une sœur qui apprend grâce à Auriane que son grand
frère a ce syndrome lui-aussi et qui décide d’en faire un spectacle.
Nous avons besoin de temps pour créer : le temps de plateau, le temps de la
recherche, le temps de l’écriture, le temps de maturation.
L’écriture de plateau porte en elle une part d’inconnu, de risque également
partagé par tous les collaborateurs. C’est ce qui nous intéresse. C’est dans cette
faille-là que nous allons nous ébattre et transcender les possibilités de l’être. C’est
là que nous pouvons rejoindre le public dans cet endroit inattendu de partage.
Marion Coutarel
L’E Q U I P E
Conception et mise en scène
Marion Coutarel
Créé et interprété par
Marion Coutarel, Auriane Lebailly et Denis Taffanel
Lumières
Jean-Yves Courcoux
Univers sonore
Emmanuel Jessua
Regard scénographique
Armelle Caron
Regard chorégraphique
Maxence Rey
Collaborations artistiques
Nicolas Heredia, Isabel Oed
Administration / production
Marina Brouet
Diffusion / Développement
Sabine Moulia
Remerciements
Professeur Pierre Sarda – Responsable Département Génétique Médicale,
Maladies rares et médecine personnalisée au CHU de Montpellier
1 - Comment tout a commencé il y a 7 ans.
Arrive ce jour où tu te dis que ça va changer, que les gens changent, qu’il y en a
marre de ceux qui prétendent le contraire. Tu as envie d’y croire, tu y crois déjà.
Pour son anniversaire, tu décides de partir avec lui. Tu lui poseras toutes les
questions que tu n’as jamais osé formuler. Tu payeras toi-même le billet. Il choisira
la destination, le pays européen dans lequel il rêve d’aller, un nom de ville surgira
et là-bas tu l’emmèneras.
Alors tu sauras.
Nous partons pour Amsterdam fêter les 40 ans de mon frère. J’ai un bébé dans le
ventre.
Le séjour se déroule dans la bonne humeur et la découverte de l’endroit.
Il va au Musée de la Bière. Je l’attends à la sortie.
Je vais au Musée Van Gogh. Il m’attend à la sortie.
Je le regarde manger. Je trouve qu’il est vorace. Je tente une percée de
questions intimes. Elles se perdent dans ce qui ressemble à une potée. Je reprends
une bière moi qui n’ait pas pris la peine de visiter le musée.
Rien ne se passe. Pas de confidences au pub.
La visite du quartier rouge n’en déclenche pas plus. Nos regards fuyants ne se
rencontrent pas. Ma parole a moins de valeur que les décolletés plongeants des
femmes en vitrine.
Rien ne se passe.
Dans la chambre d’hôtel qu’on partage, je me concentre, j’essaie d’oublier que
tu tournes et retournes dans ton lit, comme j’imagine le bébé dans mon ventre.
Je ne m’autorise pas à tirer des conclusions ni sur toi, ni sur Amsterdam. Je
m’achète des sabots mais je ne fume pas de joints.
À l’arrivée à l’aéroport, nos parents nous attendent.
Oui, tout s’est très bien passé. Ton frère semble ravi, heureux, fier. On va au
restaurant. J’ai arrêté de penser. Je regarde les serviettes jaunes assorties au
canari vif qui s‘agite dans sa cage.
Je crois que les gens peuvent changer, on change tout le temps, notre histoire est
sans cesse en train de s’écrire.
Finalement, ce n’est pas un changement que je cherchais mais plutôt une
révélation. Une histoire à raconter. La mienne. Celle de mon frère.
2 - Comment ça a continué.
Un beau jour, la révélation arrive, pas besoin d’aller à Amsterdam.
Je travaille à la Bulle Bleue, un E.S.A.T. artistique, je fais des spectacles avec des
acteurs professionnels en situation de handicap.
Je vois en Auriane, l’une des actrices, le visage du frère, puis j’oublie.
Quand un metteur en scène invité à venir travailler avec les acteurs me dit lors
d’une répétition qu’Auriane doit sûrement avoir le Syndrome de Williams, je
l’écoute d’une oreille distraite. Jamais entendu ce nom.
Quand François qui travaille à la Bulle Bleue fait un rapprochement avec mon
frère, je nie en bloc et répète la légende familiale : mon frère est né normal, s’est
fait opérer à 6 mois, et serait revenu de l’opération mal irrigué – enfin c’est ce qui
a été déduit après, au vu des retards accumulés.
Je me suis toujours contentée de ça. Un cerveau mal irrigué. Un enfant bleu.
Je me suis enveloppée de ça.
Le soir même je fais des recherches sur internet. A la page Syndrome de Williams,
je découvre les photos de centaines de petits frères et petites sœurs.
Je me sens soudain faire partie d’une famille innombrable.
Je pleure sans m’arrêter. Je pleure sur une révélation.
Lors de ma navigation dirigée vers la planète Williams, j’apprends qu’un mois plus
tard se tient à Montpellier, à l’Institut Génétique, la rencontre nationale annuelle
sur le Syndrome.
(…)
Tout a été confirmé par les tests génétiques. Auriane et mon frère sont atteints
tous les deux du Syndrome de Williams-Beuren, une maladie génétique rare, qui
se transmet au moment où les parents se donnent du plaisir. Un petit trou dans le
Chromosome 7 qui entraîne une série de malformations, de caractéristiques
spécifiques, de qualités et de défauts.
Un petit trou dans mes certitudes, aussi.
La première question d’Auriane quand on lui a appris qu’elle avait le syndrome
de Williams-Beuren a été : Est-ce qu’on en meurt ?
3 - Comment ça s’est nourri.
Les recherches m’ont plongée dans la connaissance de ce qu’est le Syndrome
de Williams et de façon inattendue, dans la vie du Professeur Williams.
Je ne vais pas établir ici la clinique du Syndrome, mais voici l’une des définitions
partielles :
Le Syndrome de Williams est un trouble congénital rare qui se traduit par un retard
mental. En dépit d’un déficit dans les tâches non-verbales, les personnes atteintes
du syndrome semblent présenter des capacités préservées pour la théorie de
l’esprit et la reconnaissance des visages, ainsi que des capacités linguistiques
surprenantes. Les individus porteurs du SWB présentent un profil cognitif particulier,
avec des capacités exceptionnelles dans certains domaines et un retard
important dans d’autres.
Le faciès dysmorphique est aussi un des éléments du diagnostic.
Les enfants porteurs du syndrome présentent un visage caractéristique, appelé
visage d’elfe ou de lutin, par analogie physique à ces personnages imaginaires.
Voici un résumé de la vie du Professeur (né en novembre 1922) :
Le mystère qui entoure le Dr. J.C.P. Williams -qui a donné son nom au syndromereste entier. Le Dr Williams était archiviste au Greenlane Hospital à Auckland en
Nouvelle-Zélande, quand il remarqua qu’un nombre d’enfants arrivant pour une
chirurgie cardiaque avaient en commun d’autres caractéristiques. C’est ainsi
qu’après de brillantes recherches il donna son nom au syndrome. La suite de sa
vie est difficile à retracer. Un poste lui fut proposé dans la célèbre clinique Mayo
aux Etats-Unis (établissement à la réputation mondiale tant par son système de
soin que par ses « patients » célèbres, comme Hemingway ou nombre de
Présidents américains). Brusquement, il choisit de partir travailler à Londres mais
lorsqu’un nouveau poste lui fut offert à la clinique Mayo, il ne s’y présenta pas et
disparut brutalement laissant une valise dans une consigne qui ne fut jamais
réclamée. Il fut déclarée mort à 1988 par Interpol. Le professeur était
apparemment encore en vie en l’an 2000. Dans la biographie de la poétesse
Janet Frame – qu’il devait épouser mais ne s’est jamais rendu à l’église- son nom
réapparait. Ayant eu vent du projet de biographie le professeur Williams aurait
contacté l’auteur pour le sommer de ne pas mentionner sa liaison passée, en
vain.
Jusqu’à aujourd’hui le professeur reste introuvable.
Auriane a vécu deux ans en Nouvelle-Zélande où le Professeur Williams est né, a
commencé sa carrière et a écrit un premier article sur ses premières observations.
Auriane et mon frère ont désormais un second nom, celui de Williams.
Ils portent tous les deux le nom d’un homme qui a disparu volontairement, qui a
choisi de ne plus respecter les règles de la société, qui a choisi de ne plus exister
tout en continuant à vivre.
Il a laissé son nom à des milliers de personnes, lui qui ne pouvait plus supporter le
sien.
Un nom sans visage.
Un Syndrome sans Williams.
Et
Je vois le film Gabrielle de la canadienne Louise Archambault qui me bouleverse.
Gabrielle, atteinte du Syndrome de Williams, joue dans le film son propre rôle. Elle
ressemble à Auriane, la même luminosité, la même sincérité, les mêmes élans de
colère.
Dans le film, Gabrielle chante, il faut dire que le Syndrome de Williams prédispose
au talent musical et à l’oreille absolue.
« les scènes amoureuses ont été plus faciles à tourner que d’aller d’un point à un
autre en prenant un objet au passage » dit la réalisatrice.
Auriane aussi manque de coordination, mais faire appel aux émotions est très
facile pour elle. Elle est d’une grande intelligence émotive.
Et
Je voyage à Budapest, invitée à une conférence de trois jours réunissant des
spécialistes européens du Syndrome de Williams.
J’ouvre la conférence avec une Auriane radieuse, filmée juste avant mon départ
et qui parle en anglais : « le syndrome n’est pas une maladie, c’est une
différence. Prenez votre vie en main ».
Tout le monde est fasciné. Elle a un vrai talent d’oratrice, une sacrée
comédienne.
Cependant cette plongée scientifique est douloureuse. La confrontation entre ce
qu’est la personne et les observations scientifiques implacables me laisse
dubitative.
« Chez les SW on observe que…. Les SW ont une dentition comme ci… Les
fonctions rénales ont des atteintes malformatives ou fonctionnelles… »
Les familles présentes se tournent vers moi car j’amène un autre regard. Un regard
artistique. Un regard hésitant. Un regard pénétrant. Et je suis sœur de, aussi.
Je parle longtemps avec un Professeur de l’Hôpital Necker qui opère le cœur de
jeunes enfants atteints du Syndrome car une grande majorité naît avec des
problèmes cardiaques spécifiques. Il me dit que c’est bien d’être entouré de
spécialistes, que lui-même se sent comme un plombier, (un technicien du cœur)
mais qu’il faudrait un chef d’orchestre pour chaque personne.
Orchestrer toutes les données car le syndrome touche à des niveaux différents,
malgré les caractéristiques communes.
Je pense à l’acte artistique et sans prétention – ou avec – je rêve à une
orchestration idéale pour que l’œuvre tienne debout.
Je suis là, à Budapest, pour un spectacle et je suis là pour que mon frère tienne
debout.
Je suis là pour qu’un spectacle tienne la route et que mon frère avance.
Et je me dis, en croisant toutes ces personnes inconnues jusqu’alors, que nos
histoires, nos secrets, sont les mêmes.
Le théâtre est de façon originaire, la pensée en corps, la
pensée-en-corps
Alain Badiou (Eloge de l’amour - Flammarion)
4 - Comment ça prend corps/forme/vie
Les acteurs
Ce n’est pas un spectacle sur Auriane, ou son syndrome, c’est un spectacle avec
elle.
Denis Taffanel, danseur, chanteur et improvisateur, est arrivé sur le projet comme
une évidence. Il est l’incarnation dansante du savoir scientifique. Il pourra être
J.C.P. Williams.
Leurs deux présences scéniques sont complémentaires : l’une terrienne, l’autre
évanescente. Elles s’attirent et se repoussent sans cesse avec ardeur et audace.
Denis a passé sa vie à expérimenter le langage, l’imbrication du corps et de la
voix, leurs contradictions. Son invention langagière est permanente,
rebondissante. Il danse en parlant, il parle en dansant.
Auriane a la parole revendicatrice. Elle est tout entière, elle brûle. C’est une
tragédienne.
Chacun à leur façon ils ont une forte capacité d’amusement : elle avec une
naïveté joyeuse et contagieuse, lui avec un sérieux troublant.
La scénographie : la carte et les territoires
Chacun est explorateur de son territoire. Sur scène, nous allons créer des territoires,
une carte va se dessiner, plongeant ainsi le spectateur dans un dispositif plastique
au cœur même de la structure. Nous ne savons pas encore si cela prendra une
forme concrète, symbolique ou imaginaire.
Deux sources d’inspiration nous mènent : la cartographie du cerveau et les lignes
d’erre de Fernand Deligny. La scénographie fait partie intégrante de l’écriture de
plateau.
La cartographie du cerveau
Le cerveau et ses mystères sont un sujet passionnant. La structure du
cerveau reflète son organisation mentale : les processus mentaux
complexes se situent dans les régions supérieures, et les fonctions vitales de
base sont assurées par les régions inférieures. Le monde de la neurobiologie
est en évolution permanente, ce qui entraîne inévitablement des
controverses.
Une découverte récente liée au Syndrome de Williams nous a frappé, à
propos de l’amygdale, un noyau en forme d’amande situé dans la partie
frontale du lobe temporal.
Christine Deruelle chercheuse à l’Institut Neurosciences de Marseille dit
dans un reportage intitulé Des êtres sans préjugés :
« L’amygdale chez les Williams est plus large que la normale. Quand on
produit un stéréotype racial, il y a une activation de l’amygdale.
Or s’il y a un dysfonctionnement de celle-ci, elle ne va pas engendrer les
stéréotypes raciaux qu’on observe dans la population typique. Cette
mauvaise activation qui pourrait être le reflet d’une absence de peur
sociale pourrait être à l’origine de l’absence de stéréotypes raciaux qu’on
a pu mettre en évidence dans le Syndrome de Williams. De plus la
production augmentée d’ocytocine favorise la motivation pour tout ce qui
a un caractère social et va les inciter à aller vers autrui de manière
indifférenciée. »
Cette explication – justification – des comportements par une spécificité
neurobiologique nous ouvre aux questionnements : en quoi la singularité de
l’individu est préservée ? En quoi un certain déterminisme fait peur,
rassure ? Pourquoi a-t-on besoin d’étiqueter les individus ?
Ces questions sillonneront le spectacle de part en part et on va s’amuser à
enjamber des neurones comme on traverse un ruisseau en prenant appui
sur des rochers.
Les lignes d’erre de Fernand Deligny
Fernand Deligny (1913-1996) est un éducateur spécialisé qui occupe une
place singulière dans l'histoire de la pédagogie : son itinéraire, fait de
tentatives originales et de ruptures successives, l'a conduit à se situer de
plus en plus en marge des institutions officielles dont il conteste
radicalement le pouvoir. L’écriture fut pour Deligny une activité constante,
existentielle, le laboratoire permanent de sa pratique d’éducateur.
Rejetant l'institutionnalisation professionnelle, il s'installe à partir de 1967
avec quelques amis près de Monoblet, dans les Cévennes, et y organise
l'accueil d'enfants autistes, les libérant des contraintes de l'hôpital et
les «laissant vivre dans la vacance du langage».
C’est là qu’il va avoir l’idée avec ses compagnons de réaliser un ensemble
de cartes qui relèvent les déplacements des enfants autistes qui leur sont
alors confiés. Sans en connaître au préalable la destination, ni la fonction,
Deligny soulignera ultérieurement non pas l’utilité mais la nécessité de ces
«tracer là.
Face au mutisme de ces enfants, les cartes vont révéler ce que le langage
ne peut dire. Elle va s’inventer avec des notifications chorégraphiques, des
points de repères, des lieux-dits qui semblent rassurant (où les enfants font
halte). Les lignes d’erre vont se condenser, se recouper.
Cette expérience me fascine depuis longtemps, les lignes d’erre nous
donnent à voir « un corps commun », qui se révèle lorsqu’on devient
sensible à l’autre.
La carte on peut la dessiner sur un mur, la concevoir
comme une œuvre d’art, la construire comme action
politique ou comme une méditation.
Felix Guattari à propos des lignes d’erre de Fernand Deligny
Les collaborateurs
Depuis deux créations, un trio s’est créé avec Jean-Yves Courcoux (lumière) et
Emmanuel Jessua (musique). On avance, on cherche ensemble, chacun avec
ses désirs et envies, sa logique propre, confrontés en permanence à ceux des
autres. Il n’y a pas de rapport pyramidal.
L’univers d’Emmanuel Jessua est enveloppant. Cet artiste surprenant, pianiste
classique ultra-doué, fait des tournées dans le monde entier avec son groupe
Hypno5e (métal expérimental). Sa curiosité est sans borne. Réalisateur de films
(dont il compose les musiques), il aura pendant les répétitions une caméra à la
main. On s’est donné cette contrainte-là sans savoir exactement où cela va nous
mener.
Notre cartographie scénique va être sculptée par la lumière. Jean-Yves Courcoux
est un homme très discret, qui assiste à la plupart des répétitions. Féru de cinéma,
il nous nourrit d’images au fil du travail. Depuis plusieurs années, il expérimente en
lumières la distorsion et la rétractation de l’espace. Je vais convier des regards artistiques sur le spectacle en train de se faire. Trois
personnes, fidèles compagnons de travail : Marie Clauzade, photographe, avec
qui je fais régulièrement des expérimentations aux confins de différents langages ;
Nicolas Heredia, metteur en scène et comédien, complice artistique de longue
date ; Isabel Oed, comédienne et dramaturge, qui travaille régulièrement avec
Marie-José Malis au Théâtre de la Commune à Aubervilliers.
Les livres qui nous accompagnent
Mode d’emploi pour un cerveau humain de Gerald Hüther
Le grand Larousse du cerveau
Les Vagues de Virginia Woolf
parce qu’il est toujours là, nécessaire
Création et schizophrénie de Jean Oury
Encore de Jacques Lacan
L’inhumain - causeries sur le temps de Jean-François Lyotard
Extrait : Il n’y a aucune raison que le « vrai » du discours scientifique soit
compatible avec le « juste » visé par la politique ou le « beau » de la pratique
artistique. Chacun doit donc se résoudre à vivre dans des sociétés fragmentées
où coexistent plusieurs codes sociaux et moraux mutuellement incompatibles.
La rage de Pasolini
Car par hasard avec Denis, nous nous sommes rendus compte que nous étions en
train de le lire ensemble et il compte.
Les tableaux des vanités
Ces tableaux du XVIIe siècle, peints en France et en Europe, nous fascinent. Ils
tentent de capter le temps qui passe, le transitoire entre la vie et la mort, dans
une représentation plastique à travers des objets symboliques (sablier, livres,
crâne, bougies, fleurs, etc).
5 - Comment ça s’écrit.
Une écriture de plateau
Dans l’écriture de plateau, le temps de la narration et temps de la fiction vont se
mêler. Nous serons attentifs au rythme, aux accélérations, aux ellipses.
Le jeu (je) des acteurs va se redéfinir en permanence, incluant la possibilité pour
eux de prendre la parole en leur nom propre.
Les données réelles et documentaires vont se confronter aux fantasmes et aux
rêves.
Trois auteurs de plateau pour inventer un langage et un dramaturge pour
structurer la matière et accompagner nos improvisations.
Auriane Lebailly est porteuse d’une parole brute et sensible. Elle joue son rôle,
raconte son histoire, chante aussi parfois.
Denis Taffanel est un homme à la parole analytique, savante et décalée. Il aurait
pu être, dans une autre vie, psychanalyste, un Lacan, fou d’amour et de
langage. D’une grande érudition, il est au plateau dans l’invention permanente.
Avec Denis, le rapport de la pensée à l’espace et aux gestes est immédiat.
Marion Coutarel est porteuse du récit du frère.
Des hypothèses
Tout pourrait commencer par une conférence sur le Syndrome qui nous
mènerait sur les traces du Professeur Williams et sa mystérieuse disparition,
dont le récit serait entrecoupé par l’histoire d’une sœur qui voudrait
comprendre en quoi son frère est différent.
Les trois quêtes vont s’entrelacer (la disparition de Williams, l’identité de la
comédienne, la recherche du diagnostic du frère).
Le trio au plateau va se chercher, s’observer, évoquant par moment le
face à face entre la médecine et l’homme, entre un professeur et son
objet d’étude. Telles les leçons publiques du Professeur Charcot à la
Salpêtrière, le Professeur Williams rendra des comptes à son auditoire, mais
Auriane Lebailly ne se laissera pas faire et les rapports s’inverseront,
forcément.
Un homme a disparu. Le Professeur J.C.P. Williams. Une jeune femme veut
l’aider à le retrouver pour comprendre qui elle est.
« J’ai été déclaré mort.
J’avais imaginé bien sûr l’inquiétude les recherches l’inquiétude surtout le
désespoir peut-être. J’avais disparu du monde mais je n’avais pas imaginé
qu’on me disparaîtrait du monde.
Ça a dû être un texte assez administratif et impersonnel : « Suite à une
demande de sa famille, des recherches extensives ont été menées en
Angleterre, aux Etats-Unis et en Europe pour retrouver le dénommé John
Cyprian Philips Williams né le 16 novembre 1922 en Nouvelle-Zélande, et
disparu le 4 mai 1969 à Londres. Malgré le soin apporté aux recherches, il
n’a pas été possible de le localiser. Faute de preuves tangibles de vie, la
Haute-Cour de Nouvelle-Zélande le déclare donc disparu et présumé mort
depuis 1978. Pour faire valoir ce que de droit, etc. »
Dans tous les cas, ce sera un spectacle fantasque, joyeux, savant et surréaliste. Il y
sera question d’apparition et de disparition, d’étiquettes, de rejet des limitations
habituelles de l’homme, de frontières infinies.
J'ai inventé des milliers d'histoires ; j'ai rempli
d'innombrables carnets de phrases dont je me servirai
lorsque j'aurai rencontré l'histoire qu'il faudrait écrire,
celle où s'inséreraient toutes les phrases. Mais je n'ai pas
encore trouvé cette histoire. Et je commence à me
demander si ça existe, l'histoire de quelqu'un.
Virginia Woolf (les Vagues)
Extraits de textes
suite aux improvisations menées par les acteurs
(textes non définitifs)
Qu’est-ce qu’un syndrome ?
Un syndrome est-il une affection ?
Qu’est-ce qu’une affection ?
Une affection est un synonyme de tendresse.
Alors à quel moment ça devient un mal, un syndrome ?
-------------------J’étais non désirée, voilà le problème. Pas le chromosome.
-------------------Denis - Auriane, combien de fois on t’a dit « calme-toi » ?
Auriane - Je ne sais pas mais moi je n’ai jamais eu besoin de prendre des bains
froids pour me calmer. Quand je suis très énervée je sais comment faire, je mange
une bonne glace ou j’écoute de la musique douce ou je mange un paquet de
bonbons en entier.
-------------------Le creusement infini face à laquelle la demande ne se trouve pas.
-------------------Le monde de la caresse nous intéresse tous de façon absolue.
-------------------Auriane - Avant j’avais peur de mon père. Un jour je l’ai affronté face à face pour
lui dire d’arrêter de penser que je n’étais pas capable. Il n’a jamais su m’aimer
telle que je suis. Il ne m’acceptait pas telle que j’étais. Pour lui, je n’étais pas
considérable. Maintenant quand il vient me voir jouer, il n’est plus le même.
Denis – Je n’ai jamais eu ton courage, je ne me suis jamais opposé à mon
père. Un jour toute la famille était à la corrida, en entendant la Marseillaise, je me
suis mis en posture Mike Jagger et je me suis reçue une baffe monstrueuse. Là est
la début de la pensée.
-------------------Auriane
Quand j’ai fêté mes 19 ans, ma tante a dit « si jamais Auriane fait un enfant, il sera
trisomique ». Je suis partie en pleurant, les gens ne comprennent rien.
J’avais 13, 14 ans, mes cousins avaient un grand juke box. Dès que j’ai entendu sa
voix j’ai fondu en larmes. Un coup de foudre. En 97, je suis allée à Graceland, j’ai
été filmée par la télé américaine. Je te jure que c’est vrai.
C’est un souvenir qui m’a gravé. Je suis fan d’Elvis.
Quand j’allais aux enterrements ou aux mariages j’écrivais moi-même mes textes
pour toucher les gens.
Je me suis réveillée à 27 ans. J’étais tout le temps la fille qui se laissait faire et un
jour j’ai dit « stop ». J’ai sévi.
Je suis quelqu’un qui donne tout. Je ne sais pas les limites.
-------------------L’approche scientifique comme énigme de l’humain : la déficience est un défi à
la science.
-------------------Denis - Ce qui nous soutient c’est que la mort est inéluctable et nous le savons.
Mais ce que nous ne savons pas c’est que la mort nous invite.
Quand ma mère me disait « La mort va venir me chercher, est-ce que tu peux me
couvrir ? », je ne pouvais plus bouger.
-------------------Qu’est-ce qu’il y avait dans la valise du Professeur Williams retrouvée à la
consigne de la gare Victoria à Londres, avant qu’il ne soit déclaré mort par
Interpol en 1988 ?
-------------------Regardez de près une personne atteinte du syndrome de Williams. Approchez
vous, encore, plus près, et regardez ses yeux. Vous n’y verrez pas la mer mais des
paillettes. Nous avons l’iris stellaire, Messieurs Dames, et ce n’est pas donné à tout
le monde. »
-------------------Je ne voudrais pas être pris pour
Je ne voudrais pas être pris
Pour quelqu’un d’autre
Je ne voudrais pas être pris
Pour quelqu’un
Je ne voudrais pas
Je préférerais ne pas
--------------------
Je ne suis pas rentré. Je n’ai pas longuement réfléchi, attablé devant quelques
whiskys, me demandant ce que je fuyais, pourquoi je fuyais. Je n’ai pas entendu
l’appel du retour à la raison. Je n’ai pas eu la révélation qui permet, de dire a
posteriori « j’ai douté, je suis parti, j’ai douté, je suis revenu ». Je suis parti, et je ne
suis jamais revenu.
Je ne l’ai jamais regretté.
CALENDRIER
- Travail avec Frédéric Ferrer sur « l’Art du conférencier » : juin 2014
- Première résidence au Théâtre de la Mauvaise Tête, Marvejols : octobre 2014
- Résidence de printemps à La Bulle Bleue, Montpellier : juin 2015
- Résidence dans le Lodévois & Larzac : février et avril 2016
- Expérimentations en public, Festival Transit, Holstebro (Danemark) : juin 2016
- Répétitions d’été
- Résidences à la rentrée 2016-17 : Théâtre Le Périscope à Nîmes, Scènes Croisées
de Lozère – Hôpital Saint Alban sur Limagnole, La Baignoire à Montpellier, Lycée
Pierre Mendès France à Montpellier, Théâtre Le Sillon à Clermont L’Hérault en
janvier 2017.
- Création : février 2017 avec les Saisons du Lodévois et Larzac et Le Sillon, scène
conventionnée pour le théâtre dans l’espace public, Clermont L’Hérault, scènes
associées en Coeur d’Hérault.
- Coproduction : le Collectif En Jeux ; La Bulle Bleue – ESAT artistique, Montpellier ;
Les Saisons du Lodévois et Larzac et Le Sillon, scène conventionnée pour le
théâtre dans l’espace public à Clermont l’Hérault, scènes associées en Coeur
d’Hérault.
- Résidences : La Bulle Bleue - ESAT artistique, Montpellier ; Le Sillon, scène
conventionnée pour le théâtre dans l’espace public, Clermont l’Hérault ; la
Communauté de communes du Lodévois et Larzac ; le Théâtre de la Mauvaise
Tête, Marvejols ; la Mairie de Mauguio-Carnon ; La Baignoire - lieu des écritures
contemporaines, Montpellier ; Le Périscope, Nîmes ; les Scènes Croisées de Lozère
- scène conventionnée Écritures d’Aujourd’hui en partenariat avec l’Hôpital de
Saint Alban sur Limagnole et l’association SACPI .
- Pré-achats : La Bulle Bleue - ESAT artistique, Montpellier ; la Communauté de
communes du Lodévois et Larzac et Le Sillon, scène conventionnée pour le
théâtre dans l’espace public à Clermont l’Hérault - scènes associées en Coeur
d’Hérault ; Le Périscope, Nîmes ; le Chai du Terral, Saint Jean de Védas ; le CinéThéâtre, Saint-Chély d’Apcher.
- Pré-achats en cours de discussion : Théâtre Jean Vilar à Montpellier, autres lieux.
- Autres dates à venir sur la saion 16-17
Ce spectacle bénéficie du soutien de Réseau en scène Languedoc-Roussillon
dans le cadre du Collectif En Jeux.
Avec le soutien de la Région Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées et de la Ville
de Montpellier.
LIENS A L’INTERNATIONAL
Par le Réseau Magdalena :
Festival Transit, Holstebro, Danemark : présentation de travail, juin 2016
Par le Réseau des associations Syndrome de Williams :
Irlande : performance autour du spectacle en juillet 2016
Budapest, Hongrie: représentation co-accueillie par Hungarian Williams Syndrome
Association (HWSA), printemps 2017
Au Canada : discussions en cours avec des structures artistiques spécialisées dans
l’accueil des personnes atteintes du Syndrome de Williams.
CURRICULUM
VITAE
Mise en scène Marion
Coutarel
Elle fonde le Théâtre de la Remise en 1997 avec quatre acteurs, deux musiciens et
deux scénographes attachés à la recherche de leur propre langage théâtral,
nourris des apports du théâtre gestuel, de la danse contemporaine et du théâtre
d’objet. Aujourd’hui, Marion Coutarel est directrice artistique de la compagnie,
qui compte une dizaine de créations écrites au plateau ou créées à partir de
textes préexistants, théâtraux ou non. En tant que comédienne, elle a joué
régulièrement sous la direction d’autres metteurs en scène (Sandrine Barciet,
Hélène Soulié, Christelle Mélen). Elle collabore depuis plusieurs années avec
Nicolas Heredia, sur les projets de La Vaste Entreprise. Depuis 2002, elle développe
un travail théâtral dans le champ du handicap: elle a notamment mis en scène
deux spectacles pour l’Autre Théâtre au Printemps des Comédiens (2010 et 2011).
Elle était artiste associée à La Bulle Bleue, ESAT culturel et artistique à Montpellier
de 2012 à 2015, et a créé deux spectacles (La ligne et le cercle, La jeune femme
à la Licorne) en prenant part au pilotage de l’ensemble du projet artistique et
éditorial du lieu. Depuis 8 ans, elle fait partie de Magdalena Project, un réseau
international de femmes artistes créé au Danemark en 1986, dont le but est
l’entraide pour les créations l’entraînement d'acteur et la diffusion.
Création lumière Jean-Yves
Courcoux
Éclairagiste depuis le milieu des années 80. Il a conçu et réalisé des lumières pour
le théâtre et le spectacle vivant, la plupart autour de textes contemporains et du
théâtre musical : en 2013, mis en scène par Mireille Larroche et dirigé par Pierre
Roullier Wozzeck, l’opéra d’Alban Berg (Opéras d’Avignon, de Rouen, Reims et
Limoges). En 2014 Ariane à Naxos, R.Strauss, à l’opéra de Toulon. Sur plusieurs
spectacles de Laurence Février, dont Tabou, Les Oiseaux, Suzanne, Les femmes
de la Bible, et dernièrement Yes, peut-être de Marguerite Duras, créé au
Lucernaire en octobre2013.Avec Etienne Pommeret (Kafka, Jon Fosse, Peter
Handke). Dernièrement, création des lumières pour le spectacle musical
Chant’Oulipo de et par Jehanne Carillon, mis en scène par Laurent Gutman.
Avec Jean Pierre Larroche et les Ateliers du Spectacle depuis une vingtaine
d’années, dont Le Concile d’Amour à l’opéra de Nantes et Tête de Mort. Il
travaille avec Pierre Guillois, depuis le milieu des années 90, dont Sacrifices et
l’opérette Le Gros, la Vache et le Mainate, présentés au Théâtre du Rond-Point et
au Comédia en 2012. Il l’accompagne au théâtre du Peuple à Bussang sur ses
créations de 2007 à 2011. Pour de nombreux spectacles de Jacques Bioulès, au
théâtre du Hangar à Montpellier, dont : Mais qui êtes vous Gustave Flaubert ? et
Ad Vitam de Joêl Jouanneau. Pour le théâtre musical avec Richard Dubelski, dont
Les Dix Paroles, Ce soir gala. Il a travaillé une dizaine d’années au centre
dramatique national de Caen, avec Michel Dubois, Dialogues d’exilés de B.Brecht
et pour notamment des metteurs en scène comme Michel Raskine : Un rat qui
passe, Jean-Louis Benoît : Les vœux du Président.
Création musique Emmanuel
Jessua
Après une licence d’Arts du spectacle à l’Université Paul Valéry, il a fait l’Ecole
Normale de Musique de Paris (composition de film). Création des Hypno5e et A
Backward Glance : création, composition et production des 3 albums des
groupes (diffusions France Inter, Radio Néo, etc.) salués par la presse
internationale. Sorties mondiales et tournées internationales (plus de 300 dates :
USA, Australie, Japon, Inde (organisée par l’Ambassade de France), Europe,
France).
Musiques de films et spectacles : musique originale et arrangements pour la pièce
Joyeux Bordel, création au Domaine d'O à Montpellier en 2013. Musique pour la
bande annonce d’UNIFRANCE. Musique pour divers documentaires (France 2).
Musique originale pour l'émission "Chronique d'en haut", sur FR3 et TV5 en 2012.
Musique originale pour les documentaires "La mémoire enfermée", "Kolyma",
"Unef" sur FR3, FR5, Public Sénat, "Voies du Niolu" sur FR3, TV5, et le long métrage
"Cerbere", en 2011.
Réalisation, écriture, musique et montage du moyen-métrage CERBERE en 2012.
Réalisation et montage du DVD de la compagnie de Brigitte Fischer en 2009. 2015
Vidéaste pour "L'avantage avec les animaux" de Rodrigo Garcia et Christophe
Perton (création du Théâtre du Rond-Point à Paris et du Jeu de Paume à Aix ).
2015 Ecriture et réalisation du long métrage "EL ALBA", en post-production. 2016
Ecriture, préparation et tournage du long-métrage « Les Monarques »
Artiste chorégraphique Denis
Taffanel
De 1975 à 1983 : curiosité artistique éveillée auprès de personnalités de la danse
contemporaine, Claire Heggen, Jacques Patarozzi, Ingrid Metzig, Min Tanaka.
En 1983 : création du Groupe incliné, laboratoire d’expérimentation avec un duo
avec Jackie Taffanel.
Comme interprète il participe à toutes les créations de la compagnie, aux
tournées, aux différentes résidences en Régions en France et à l’étranger. Primé
au concours de Bagnolet et prix de l’innovation artistique de la fondation Ludwig
en 95 avec Beau Fixe.
Il questionne depuis 20 ans dans ses Soli, cette proposition :
« La voix par-le mouvement », « l’émis en jeu en d’anses »
Ses soli mettent le dire en mouvement par les textes de La Fontaine, Zola, Beckett,
Hikmet, Rilke, Ramuze …
Cela fait écho à la question du poète Joe Bousquet : « auras-tu la force d’être
jusqu’au bout la poésie qui te concerne ? » question que la Cie Taffanel a cité en
exergue de sa première création.
Actrice Auriane
Lebailly
Auriane Lebailly est comédienne au sein de la compagnie de La Bulle Bleue
depuis février 2012.
Son parcours a débuté par la première création de la compagnie La ligne et le
cercle sous la direction de Marion Coutarel, incarnant plusieurs personnages elle
s'est appuyée sur ces aptitudes en langues étrangères (anglais et espagnol) pour
offrir une dimension universelle à son texte.
Elle poursuit sa formation en collaboration avec plusieurs intervenants extérieurs,
elle approfondi notamment son talent de chanteuse en travaillant au placement
de sa voix et développe la mise en mouvement de son corps au plateau avec
Sophie Talayrac et Jackie Taffanel.
Sa rencontre lors d’un stage avec le comédien et metteur en scène Mouss
Zouheiry marque une étape importante dans son rapport au public par un travail
sur le regard et l’adresse.
En 2014, elle est actrice sur Faux-plafond ciel variable, une création sur le travail et
les stéréotypes sous la direction de Nicolas Heredia.
En 2015, elle travaille avec Hélène Soulié, sur Outrage au public de Peter Handke,
Félicie Artaud sur le joli mois de mai et Primesautier Théâtre sur Par les villages de
Peter Handke.
Regard scénographique Armelle
Caron
Artiste plasticienne, diplômée des beaux-arts d’Avignon en 2004, Armelle Caron
explore le monde et les cartes au travers du dessin et de l’écriture. Ce travail
d’une grande sobriété plastique prend forme dans des séries qui allient souvent le
texte et le trait. Elle propose un regard poétique sur notre rapport à l’image du
monde.
Regard chorégraphique Maxence
Rey
Maxence Rey s’est formée à la danse classique et contemporaine au CNRMD de
Lyon. En tant qu’interprète, en corps et en voix, Maxence Rey est complice depuis
2004 de Nicole Mossoux et Patrick Bonté/compagnie Mossoux-Bonté et Olivier
Comte/Les Souffleurs – commandos poétiques. Elle a aussi travaillé avec Chloé
Moglia/cie Rhizome, Isabelle Esposito/compagnie Les Semeurs, Christian
Bourigault/compagnie de l’Alambic, Séverine Delbosq/compagnie L’Essoreuse,
Frédérique Bruyas/Trio VoxLibris.
En janvier 2010, elle devient chorégraphe de l’association Betula Lenta et crée le
solo Les Bois de l’ombre en mars 2010 puis la pièce chorégraphique Sous ma
peau en octobre 2012.
A travers son parcours d’interprète et de chorégraphe, elle développe, depuis
2006, des ateliers artistiques théâtre-danse auprès d’artistes du corps et d’un
public amateur adulte.
Compagnie La
Bulle Bleue
Créée en février 2012, La Bulle Bleue est un établissement et service d’aide par le
travail (ESAT).
La Bulle Bleue est un établissement médico-social de travail protégé, réservé aux
personnes en situation de handicap, visant leur réinsertion sociale et
professionnelle.
Tournée autour des métiers du spectacle vivant, La Bulle Bleue est un projet inédit,
dans le paysage social et culturel, local et national : elle est une troupe
permanente réunissant des comédiens, des techniciens et des administrateurs en
situation de handicap. Elle rejoint les sept ESAT théâtre et les dix artistiques sur les
mille cinq cents ESAT dénombrés en France.
La Bulle Bleue est un lieu de formation et de professionnalisation aux métiers de
comédien ainsi qu’un lieu de production théâtrale. Pour imaginer et porter cette
double dynamique, ils ont fait le choix, accompagné par les collectivités locales,
de s’associer à une équipe artistique régionale pour une durée de trois ans. De
2012 à 2015, la compagnie était associée au Théâtre de la Remise dans le cadre
d’une résidence de création, d’expérimentation et de recherche.
En collaboration avec Marion Coutarel, comédienne et metteuse en scène au
Théâtre de la Remise, et en partenariat avec des équipes artistiques régionales, le
projet s’est axé autour d’un théâtre de formation et de recherche où le travail de
la présence de l’acteur est central.
La Bulle Bleue est une compagnie professionnelle régionale. Ses productions sont
diffusées dans un réseau élargi aux niveaux régional et national.
Compagnie Théâtre
de la Remise
Implantée à Montpellier et à Mauguio , la compagnie partage un lieu, La Krèche,
fabrique artistique avec la compagnie Hélice Théâtre et Volpinex.
Fondée en 1997 par un collectif d’acteurs, de scénographes, de musiciens et de
spectateurs passionnés, la compagnie s’est attachée à la recherche de son
propre langage théâtral, nourri des apports du théâtre gestuel, de la danse
contemporaine et du théâtre d’objet.
La compagnie a créé plusieurs spectacles, centrés sur la présence de l’acteur et
des univers poétiques décalés. L’obsession est toujours de traquer par le prisme de
l’individu, face à son quotidien et sa société, la profondeur de l’être, sa poésie, la
beauté du décalage.
En parallèle, le Théâtre de la Remise a effectué des créations auprès de
personnes en situation de handicap et en hôpitaux psychiatriques. De 2012 à
2015, la compagnie a été associée à l’ESAT La Bulle Bleue, compagnie
professionnelle d’adultes en situation de handicap.
Temps d’exploration au Théâtre de la Mauvaise Tête – Marvejols- Octobre 2014
« Les personnes élevées dans un environnement « normal » développent instinctivement la
notion de bien et de mal, qui semble, du moins en partie, être ancrée dans le cerveau. »
Dit Le Grand Larousse du Cerveau
Laurent Coutarel a assisté à la première immersion. Il suivra régulièrement les répétitions.
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Je me suis isolé tout seul.
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