Homélie du dimanche 6 mai 2012 - 5ème dimanche de Pâques
1ère lecture : de la première lettre de saint Jean (3,18-24)
Evangile : selon saint Jean (15,1-8)
Même si nous n'avons pas la chance de vivre dans un pays de vignoble, c'est une expérience
que chacun peut réaliser facilement : lorsque vient la période des vendanges, les marchés
regorgent de belles grappes dorées ou noires. Et s'il nous arrive d'acheter ces raisins et de les
rapporter chez nous, nous constatons qu'au bout de quelques jours, les sarments se
dessèchent et deviennent cassants. C'est exactement ce que nous dit l'évangile de Jean. Pour
que les sarments vivent, il faut qu'ils demeurent attachés à la vigne. Tout sarment détaché de
la vigne finit par mourir et il n'est plus bon qu'à être jeté dehors et brûlé.
La vigne est une image biblique par excellence. Elle exprime les relations parfois tumultueuses
de Dieu et de son peuple. Souvenons-nous des paroles des prophètes, en particulier d'Isaïe.
Pourquoi Jean insiste-t-il tant sur le verbe "DEMEURER" ? Huit fois, dans ce court passage
d'évangile.
"Demeurer" a quelque chose à voir avec habiter, partager, être avec, mettre en commun,
recevoir d'un autre. On pourrait multiplier les verbes. C'est peut-être intéressant de faire un
inventaire de tout ce que nous mettons dans ce mot "demeurer". Demeurer avec quelqu'un
laisse aussi entendre : renoncer à, accueillir la différence, reconnaître la valeur, les talents d'un
autre. Autant de mots qui rappellent aussi que rien ne se fait une fois pour toutes. Il faut sans
cesse recommencer, réapprendre à demeurer avec l'autre, chez l'autre et lui offrir l'hospitalité
pour qu'il demeure lui aussi chez nous.
On peut demeurer chez quelqu'un et lui être étranger. C'est hélas une expérience quotidienne.
Nous rejoignons la première lecture : "Mes enfants, nous devons aimer : non pas avec des
paroles et des discours, mais par des actes et en vérité... Celui qui est fidèle à ces
commandements demeure en Dieu, et Dieu en lui, et nous reconnaissons qu'il demeure en
nous, puisqu'il nous a donné son Esprit."
1 / 2
Homélie du dimanche 6 mai 2012 - 5ème dimanche de Pâques
Dans l'évangile de ce jour, remarquons l'expression "Demeurez en moi comme moi je demeure
en vous". Nous pouvons nous interroger sur la place que nous laissons à l'Autre, à celui qui
nous propose de demeurer chez nous et nous chez lui. Il ne s'agit pas seulement du temps
que nous pouvons consacrer à Dieu, mais bien de partager ses mœurs, ses préoccupations,
ses désirs de voir tous ses enfants vivre dans la paix et une vraie fraternité. C'est mettre en
commun nos forces pour faire avancer la réconciliation entre les hommes, les peuples.
L'eucharistie est le signe que Dieu vient demeurer chez nous, en nous. Dieu nous offre
l'hospitalité. Par le signe du pain et du vin, Jésus vient demeurer chez nous. Devenons des
'mendiants du jour' pour devenir des envoyés aux mendiants de la terre! [C.N.A. 335]
"Ce qui fait la gloire de mon Père, disait Jésus à ses amis, c'est que vous donniez beaucoup
de fruits. Ainsi, vous serez pour moi des disciples." Demeurez avec le Christ... c'est pour
mieux aller vers les autres et œuvrez pour un monde meilleur !
(homélie largement inspirée de "Feu Nouveau" n°3)
Abbé Jean-Marie JADOT - Doyen de Saint-Martin
2 / 2
1 / 2 100%
La catégorie de ce document est-elle correcte?
Merci pour votre participation!

Faire une suggestion

Avez-vous trouvé des erreurs dans linterface ou les textes ? Ou savez-vous comment améliorer linterface utilisateur de StudyLib ? Nhésitez pas à envoyer vos suggestions. Cest très important pour nous !