Diverses extensions de la loi d’OHM dans les gaz J.-M. Dolique To cite this version: J.-M. Dolique. Diverses extensions de la loi d’OHM dans les gaz. Journal de Physique, 1965, 26 (8-9), pp.473-476. <10.1051/jphys:01965002608-9047300>. <jpa-00206006> HAL Id: jpa-00206006 https://hal.archives-ouvertes.fr/jpa-00206006 Submitted on 1 Jan 1965 HAL is a multi-disciplinary open access archive for the deposit and dissemination of scientific research documents, whether they are published or not. The documents may come from teaching and research institutions in France or abroad, or from public or private research centers. L’archive ouverte pluridisciplinaire HAL, est destinée au dépôt et à la diffusion de documents scientifiques de niveau recherche, publiés ou non, émanant des établissements d’enseignement et de recherche français ou étrangers, des laboratoires publics ou privés. LE JOURNAL DE ° PHYSIQUE 26, TOME AOUT-SEPTEMBRE 1965, 473. DIVERSES EXTENSIONS DE LA LOI D’OHM DANS LES GAZ Par J.-M. DOLIQUE, Faculté des Sciences de Grenoble. Résumé. - Partant des équations de mouvement rigoureuses pour les fluides partiels, électronique, ionique et neutre, et pour le gaz dans son ensemble, on établit une loi d’Ohm, dans les plasmas partiellement ionisés, plus rigoureuse et plus générale que celle donnée par Cowling. On étend ensuite cette loi à des milieux plus généraux : plasmas partiellement ionisés où, par suite de collisions inélastiques, des particules naissent ou disparaissent en volume, et gaz partiellement ionisés non-neutres. Abstract. 2014 Starting from the rigorous equations of motion, for partial fluids, electronic, ionic and neutral, and for the gas as a whole, one establishes an Ohm’s law, in the partially ionized gases, This law is then extended to more more rigorous and general than the lawgiven by Cowling. general media : partially ionized plasmas where, by inelastic collisions, particules appear or disappear in volume, and non-neutral partially ionized gases. Ce travail est thiorique. 11 a pour sujet la conduction de 1’electricite par les gaz, et, plus pr6eis6ment, la loi d’Ohm qui décrit cette conduction par une relation, en chaque point, entre la densite de courant J et le champ electrique E, ainsi qu’éventuellement d’autres grandeurs, telles que des gradients de pression ou un champ magn6tique. 11 n’y a simple proportionnalite entre E et J aE, OÙ a est la conductivite éIectrique) comme (J dans les conducteurs m6talliques au repos, que dans les plasmas ( 1) homog6nes et isothermes, en 1’absence de champ magn6tique. En presence d’un tel champ, ou de gradients de pression, la relation entre J et E n’est plus aussi simple. Des lois d’Ohm g6n6ralis6es ont ete 6tablies par de nombreux auteurs ; les formulations les plus 61abor6es sont dues a Marshall dans le cas des plasmas compl6tement ionises, et a Cowling [1] dans le cas plus general des plasmas partiellement ionises. La loi d’Ohm-Cowling peut s’ecrire [2] : et ionique wj, et des frequences de collision 6lecou de leurs tron-neutre, electron-ion et ion-neutre, inverses, les temps Ten, Tei, Tin : = ou so est la conductivit6 electrique du plasma aurait meme densite n = ne ni en porteurs de charge, v la vitesse d’ecoulement du plasma, pe la pression 6lectronique ; n1] l’ n 2, n3’ n4 et y sont des coefficients (les quatre premiers sans dimension) qui dependent du taux d’ionisation oc n/(n + nn) (nn densite en neutres), des gyrofrequences 6lectronique completement ionise qui = = (1) Le mot plasma sera employ6 ici au sens de Langmuir : gaz ionise (partiellement ou totalement), globalement neutre, dans lequel la longueur de Debye est petite devant les dimensions. Apres le premier terme, 1J1 so E dB, de la loi d’Ohm classique, on reconnait un terme d’induction en v A B, un terme d’effet thermo6lectrique en Vpe, un terme d’effet Hall en J A B ; le dernier terme enfin, qui s’annule pour oc == 1 (plasma compl6tement ionise), est du a un entrainement des porteurs de charge par les neutres. La demonstration donn6e par Cowling implique de nombreuses hypotheses simplificatrices, dont plusieurs ne sont pas explicit6es ; il admet en particulier que I’on peut remplacer les frequences de collision, qui dependent de la vitesse des particules, par des f requences moyennes, dont il ne precise d’ailleurs pas la nature. Pour les calculs d’astrophysique auxquels s’interesse surtout Coaling, ces hypotheses sont sans doute justiflees. C’est moins sur pour les plasmas de laboratoire, sur lesquels les mesures de conductivité 6lectrique ont fait des progrès sensibles depuis quelques années ; au point que divers auteurs, tels Demetriades et Roehling [3], ont entrepris de calculer les sections efficaces de collision a partir de conductivit6s 6lectriques mesur6es. 11 est important, pour des calculs de ce genre, de pouvoir disposer d’une loi d’Ohm aussi rigoureuse que possible. C’est une telle loi qu’on s’est efforce d’obtenir, a partir des equations de mouvement rigoureuses pour les fluides 6lectro== nique, ionique et neutre. Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/jphys:01965002608-9047300 474 La m6thode suivie a permis en outre d’etudier la conduction de 1’electricite par des milieux plus g6n6raux : plasmas partiellement ionisis ou par suite de collisions inilastiques, des particules naissent ou disparaissent en volume, et gaz partiellement ionisés non-neutres. 1. Premiere généralisation de la loi d’OhmLe gaz qu’on envisage est compose de trois fluides : electrons, ions, neutres. On d6signera respectivement par: ma et Qa la masse et la charge des particules de type a (a e, i ou n), na la densite (nombre de particules a par unite de volume), ya la masse volumique, pa la charge volumique, Va la vitesse d’écoulement, Ja la densite de courant, pa et pa les pressions tensorielle et scalaire, Tala temp6rature, Wa (Qafma) pa la pression electrocinetique, copa = (n. Q21,0 M.)112 la pulsation de plasma pour le fluide a. Le gaz 6tant un plasma, on a : Zni = n (ou Z ne Qi/e). Les lettres sans indices d6signeront les grandeurs globales ; ainsi y = ye + fLi + un sera la masse volumique globale. Le point de depart est 1’6quation d’evolution rigoureuse du courant Cowling. on deduit la loi d’Ohm cherchée : - == = = = d’ionisation = souvent n6gligeable : = = of W 1 2013 ya Jy est un taux Zm-,Jmi « 1 ; A blais6, qui diff6re 16g6rement de oc n/(n + nn), mais qui croit de 0 a 1 quand oc croit de 0 a 1 ; 0 est un terme de propagation ou e == 2: Wa est la a glissement (Wa = pression electrocinetique (Qa /ma) 1ta ou 0f de Enfin, les quatre YJ1, YJ 2’ YJ3’ n4 et y sont des premiers sans coefficients, dimensions) : de la glissement du fluide a), (tip (tipa) pulsation de plasma globale (M l une vitesse de glissement moyenne d6finie par oii v) ; enfin T T., COP 2 L == M C02 p .(V" b Ja (Qa/ma,) Pa, Pa désignant la quantité de rnouest la pression = - a = vement reçue par le fluide a, par suite des collisions contre les particules des autres fluides (Pa = H Pab), b par unites de volume et de temps. Ici se place la seule hypothese du calcul : suppose que Pab est de la forme on ou vab est, par définition, la fr6quence macroscopique de collision a --&#x3E; b. Cette hypothese est discut6e [5], [4], [6], [7]. De (2), (3) et des equations de etmouvement globale : rigoureuses 6lectronique, ionique en Pour .A 0 (gaz neutre) et on trouve : ionise), compl6tement = cette deuxième expression A = coincide bien 1 (plasma avec celle 475 que l’on obtient directement a partir de (3) et (4). On peut voir enfin que (6) se r6duit a la formule de Cowling (1) si : A « 1, Z 1, mi mn, vin « Ven, les pressions sont scalaires, pi « pe (donc Ti « Te), 0 « 1. En plus du domaine d’application couvert par 1’expression de Cowling, la loi (6) permet donc d’etudier la conduction de 1’electricite dans les plasmas ou : a) 1’ionisation est tres forte, b) les ions sont multiplement charges, c) les ions ont une masse notablement différente de celle des neutres (cas des ions provenant d’une « semence o :: cesium dans 1’argon par exemple), d) la frequence de collision ion-neutre n’est pas petite devant la frequence de collision electronneutre : plasmas 6 ions « chauds )) (Ti &#x3E;&#x3E; Te), à effet Ramsauer (tels que les plasmas a argon des convertisseurs MHD en cycle f erme), e) la viscosite n’est pas n6gligeable, f ) la temperature des ions n’est pas petites devant la temperature des = = diffère de (6), d’une part, par 1’expression des coefficients Ata, qui sont ici fonctions non seulement de Veil ven, vin, A, mais aussi de v*, d’autre part, par I’apparition de deux termes suppl6mentaires, proportionnels a v*, l’un en v, l’autre en v A B. Un exemple d’application de cette expression est 1’6tude des acc6l6rateurs électrostatiques à plasmas. Trois electrodes cylindriques coaxiales (une anode A, entour6e de deux cathodes K et K’) sont plong6es dans un champ magn6tique axial. Des electrons 6mis au niveau de K, oscillent entre K et K’, et ionisent le gaz neutre qui remplit electrons, g) on 6tudie la propagation d’ondes, le d6veloppement d’instabilites, ou des regimes transitoires : le terme 0 n’est alors pas n6gligeable. L’expression (6) generalise donc la loi d’OhmCowling ; elle montre par ailleurs que les frequences qui figurent dans cette derni6re sont les frequences macroscopiques. 2. Plasmas partiellement ionises ou par suite de collisions in6lastiques, des partieules naissent ou disparaissent en volume. Par suite des collisions in6lastiques, Se electrons, Si ions, Sn neutres, apparaissent (Se, S’i, Sn sont alg6briques), par unites de volume et de temps. Ces trois grandeurs ne sont 6videmment pas independantes : on peut ne conserver que Si ou v* ni Si, homog6ne a une f requence. Les equations de mouvement pour les fluides electronique, ionique et neutre, doivent etre modifi6es. On en d6duit la loi d’Ohm suivante : - = qui 1’appareil (fig. 1). La production en longueur imporgradient de potentiel. Les ions acc6l6r6s par ce gradient, et les electrons entrain6s, peuvent, dans certaines conditions, quitter 1’engin en un faisceau neutre (en courant et en charge). On a alors d’apr6s (7) une relation et = - volume d’ions et d’electrons permet l’établissement tante, entre A (J 0), les gradients de pression, dont le influent est le gradient de pression 6lectroplus nique, et le gradient de potentiel E : neutre K’, sur une d’un entre la vitesse d’ecoulement v de ce faisceau 3. Gaz partiellement ionises non-neutres. On n’a plus neutraIité electrique globale. Une densite de charge p ne) est distribuee en e(Zni volume. Des equations (2), (4) et (5) modifi6es pour tenir compte de cette charge, on d6duit la loi d’Ohm suivante : - = - 476 aussi de P (il en est de meme pour r et A), d’autre part, par la substitution du courant de conduction 3 = J + pv, au courant total J (dans un plasma), pv courant de convection, est nul, et 3 J. = p /ne e (grand rh6) est une charge volumique r6dulte Ai uf/fL = A (1 + P)/(1 + P + E). Cette loi diff6re de (6), d’une part, par 1’expression des coefficients eta : les H (grand Ata) sont ici des fonctions non seulement de Vei7 ven, vi., A, mais ou P = = BIBLIOGRAPHIE [4] DOLIQUE (J. M.), Ann. Radio, 1963, 18, 167. [5] DELCROIX (J. L.), Introduction à la théorie des gaz ionisés, Dunod, Paris, 1959. [6] DOLIQUE (J. M.), Ann. Radio, 1963, 18, 204. [7] DOLIQUE (J. M.), C. R. Acad. Sc., 1965, 260, 4681. [8] DOLIQUE (J. M.), C. R. Acad. Sc., 1965, 261, 1223. [1] COWLING (T. G.), Magnetohydrodynamics, Interscience publ. Inc. New York, 1957 ; cf. également Proc. Roy. Soc., 1945, A 173, 453. [2] DEMETRIADES (S.T.) et al., A. R. S. Electric Propulsion Conference, Berkeley (Californie), 1962. [3] DUANE ROEHLING, Advanced Energy Conversion, 1963, 3, 69. LE JOURNAL DE TOME PHYSIQUE PLASMAS CRÉÉS Par P. 26, AOUT-SEPTEMBRE 1965, PAR UN LASER NELSON, C. E. A. Résumé. - Grâce à une métrologie minutieuse, l’expérience fournit des résultats quantitatifs, interprétation théorique. Le faisceau d’un laser déclenché, focalisé sur une cible métallique, creuse un cratère et provoque une émission intense d’ions, d’électrons et de rayons X de quelques keV. Ces phénomènes sont attribués à l’absorption de la lumière par effet de peau. Le faisceau d’un laser déclenché, focalisé dans un gaz, provoque la formation d’une boule de gaz ionisé, très opaque. L’ionisation et l’absorption sont attribuées à des phénomènes multiphotoniques. L’hydrodynamique de la boule est étudiée. permettant une Abstract. - A careful metrology of the experiment of production of a plasma by a laser gives good quantitative results which lead to a theoretical interpretation. The beam of a pulsed laser, focalized on a metallic target, makes a crater and produces an intense emission of ions, electrons and X rays of a f ew keV. These phenomena are produced by the absorption of light by skin effect. The beam of a pulsed laser focalized in a gas produces the formation of a ball of ionized gas, wich is very opaque. Ionization and absorption are due to multiphoton ionizations. The hydrodynamic of the ball is studied. Le faisceau focaIisé d’un laser Introduction. d6clench6 transporte une densite de puissance énorme. Avec des lasers actuellement commercialisés, on d6passe facilement 1011 watts par centimetre carr6. Basov et Krokhin ont propose en 1963 d’utiliser cette accumulation d’energie pour produire un plasma. Cette idee conduit plus g6n6ralement a 6tudier Inaction d’un faisceau laser sur la mati6re. Un certain nombre d’effets sont apparus : 10 Un faisceau laser, tombant sur un milieu di6lectrique, provoque l’apparition de raies Raman intenses, 6galement espac6es. M. Mayer a montre - que ces raies tion : pouvaient etre attribuées a la reac- + molecule photon + molecule + phonons 20 Un faisceau laser, tombant sur une solution, provoque la formation de radicaux libres, métas.. photon recombiner en formant de Ainsi Ie Dr Paquellier, travaillant avec notre assistance technique, a pu mettre en evidence 1’hydroxylation de Pacide benzoique. D’autre part, aux laboratoires Bell, M. Pao et Mr. Rentzepis ont effectu6 la polym6risation du styrene. tables, qui peuvent nouveaux produits. se