Les femmes et leur engagement sous l’occupation. En 1939, les femmes représentent plus de la moitié de la population française. Pourtant, elles ne sont pas les égales des hommes : elles n’ont pas le droit de vote, et elles ne sont pas éligibles. Beaucoup d’entre elles sont « femmes au foyer », « sans profession ». Chez les paysans, les femmes travaillent à la ferme, avec le mari. Toutefois, de plus en plus de femmes ont un métier reconnu, et travaillent « à l’extérieur ». En 1939, la guerre éclate. En 1940, Hitler déclenche « la campagne de France ». La bataille est désastreuse pour la France, le maréchal Pétain demande l’armistice , qui est signé le 24 juin 1940. La France est alors livrée aux occupants allemands. Elle est partagée en zones par la convention d’armistice, qui prévoit une zone Nord aux mains des Allemands, et une zone Sud, dite « libre », dirigée par le maréchal Pétain. Entre les deux, la ligne de démarcation, jusqu’en mars 1943. 1ère salle , vers le fond, mur de droite I. La situation des femmes sous l’occupation. Grande vitrine, avec des objets du quotidien... A l’époque, ce sont les femmes qui sont chargées du ravitaillement de la famille . Or, la guerre sur les océans et les prélèvements allemands en matières 1ères provoquent des pénuries (de nombreux produits manquent). Ce sont donc les femmes qui y sont directement confrontées. 1. Quels produits alimentaires manquent ou sont limités en quantité ? Pain,pommes de terre, tabac, farine 2. Quel système est mis en place pour répartir les ressources ? Rationnement (Et/ou tickets d’alimentation, selon l’âge) 3. On cherche des produits de remplacement. Quel céréale est grillée pour faire du café ? Orge 4. Et pour s’habiller ? Avec quoi répare-t-on les semelles des chaussures ? Bois Dans quoi coupe-t-on des chemises ? Toile de parachute Les femmes essaient de rester coquettes : qu’est-ce qu’elles utilisent pour remplacer les bas ? De la teinture 5. A l’époque, les femmes se retrouvent avec de nouvelles responsabilités : beaucoup deviennent « chef de famille ». Pourquoi ? Ou encore, où sont beaucoup d’hommes ? Cherchez ce qu’est un « KG . Les hommes sont prisonniers en Allemagne? 1,5 million d’hommes. KG : « Kriegs/Gefangene » : « prisonniers de guerre » Combien de temps la plupart d’entre eux restent-ils absents de leurs foyers ? 5 ans (jusqu’en 1945). II. La place des femmes selon le régime de Vichy . Reculez d’une vitrine : vitrine sur le régime de Vichy Au moment ou beaucoup de femmes sont amenées à remplacer leur mari, le régime de Vichy, dirigé par le maréchal Pétain, leur rappelle quelle doit être leur place . Etudiez l’affiche « journée des mères » : le rôle assigné à la femme. Combien d’enfants sont dessinés ? 4 enfants, dont un bébé Bref, pour le régime de Vichy et Pétain, quel est le rôle de la femme ? Au foyer, à la maison (La « journée des mères » survit sous le nom de « fête des mères », mais elle n’a pas été créée par Vichy, elle existe dès les années 20 dans le cadre d’une politique nataliste). Affiche dans la 2ème salle III. De nombreuses femmes s’engagent dans la Résistance. 1. Qui sont-elles, et quelles actions mènent-elles ? Choisissez l’une d’entre elles. Complétez sa profession. Mettez une croix dans la ou les cases qui concerne(nt) son action . Identité : Profession : Action : rédige ou tape des tracts Action : agent de liaison (1) Action : aide Action : au passage de aide aux la ligne de dé- Opérations marcation Aériennes, aux parachutages Action : relève et donne des renseignements Table ronde, « Le refus de l’ordre établi » Jane Boiteau Secrétaire Zélia Duchesne Professeur (de Sténodactylo) Surintendante Berty Albrecht (C'est-à-dire Assistante sociale), Complément : Réfugiée à Vierzon,avec sa fille, pour l’entreprise Fulmen, où elle travaille Quand elle quitte Vierzon, elle devient le bras droit d’Henri Frenay, chef du grand mouvement de Résistance en zone Sud : « Combat » Table, ronde, « Opérations aériennes sur Marabout ». Marcelline Jolivet Eventuellement Ferme. (c’est le mari qui est Agriculture cité) A la mort de son mari en 1941, elle reprend ses activités clandestines, avec ses fils Mur du fond. Ecran interactif « Les réseaux ». Cherchez les réseaux indiqués. Ginette Virmont Service du courrier (17 ans en 1943) taillement , travaille au service du ravi- Réseau AJAJ Zoé Dumonteil Réseau Hunter-Lyon pour les Allemands Complément : AJAJ signifie réseau des « auberges de jeunesse » Gare de Bourges (1) : personne qui fait circuler les informations entre les résistants : messages oraux, écrits, documents, tracts... Rejoignez la 2ème salle En face de votre entrée table murale et petite vitrine, « La persécution » 2. Certaines femmes font des actions de solidarité. Quelles personnes sont persécutées à l’époque ? quement. En zone Sud Vichy impose la mention « Juif » à l’encre Les Juifs. Etoile jaune. rouge, sur les papiers, à partir du 11 décembre 1942. Complément : l’étoile jaune : à partir du 7 juin1942, en zone Nord uni- Comment réagit le docteur Adélaïde Hautval ? Où se passe cet épisode ? Que lui arrive-t-il alors ?A Vierzon, au passage de la ligne de démarcation, elle proteste car des soldats allemands maltraitent ..... Elle est déportée (Auschwitz, puis Ravensbrück). Complément : elle survit et rentre en 1945. Lisez sa notice : nom donné à ceux qui ont aidé les Juifs : « Justes » « Justes parmi les nations ». 3. D’autres femmes s’engagent dans les mouvements, qui préparent l’action armée. Extrémité de la 1ère vitrine, Si vous avez le temps, cherchez le mouvement « Libération-Nord », vitrine basse : et Anne-Marie Marteau. « les mouvements » Profession ? Où crée-t-elle un groupe local pour son mouvement de Résistance ? Ecran interactif Professeur, à Tours. Implante « Libération Nord » à Bourges. 4. Une femme joue un rôle décisif pour les maquis de la région : « le lieutenant Pauline ». 3ème vitrine (vitrine haute) « Les maquis ». Quelle est sa vraie identité ? Sa nationalité ? Service secret ? Pearl Witherington, anglaise Elle appartient au Complément : Spécial Opérations Exécutive, voulu par Churchill soutenir Le SOE et créé en 1940 pour les mouvements de Résistance dans l’Europe occupée. Quel rôle joue-t-elle pour les maquis ? Elle leur procure des armes (complément : elle obtient des parachutages ) D’après la photo, comment voit-on que « Pauline » est engagée dans une organisation de type militaire ? Béret, chemise et cravate, uniforme IV. La répression. Comme les hommes, elles courent des risques énormes. 1. Elles risquent beaucoup si elles se font prendre par les Allemands. • • • • Jane Boiteau : arrêtée le 23 novembre 1943, et déportée en camp de concentration. A survécu. Bertie Albrecht : arrêtée le 28 mai 1943, retrouvée morte dans sa cellule le 31 mai 1943. Zoé Dumonteil : arrêtée le 9 mai 1944, et déportée en camp de concentration. A survécu. Ginette Virmont-Sochet : arrêtée en janvier 1944, et déportée en camp de concentration. A survécu. 3ème vitrine encore, « Les maquis », de l’autre côté. « Ils en ont tant rêvé la Libération » • Autre cas : Cécile Ferrier : racontez son histoire, qui est aussi celle de sa mère et son père. 16 ans en 1944, arrêtée avec ses parents, à la ferme de la Goubarderie, Nohant en Gracay. Terrain de parachutage pour les maquis. Morte en déportation ainsi que ses parents. Complément : à côté de Vierzon .Cette ferme n’existe plus, reste l’emplacement, chemin du même nom. . Grand mur et vitrines « L’univers concentrationnaire nazi » Repérez la grande carte murale et sa légende. La forte densité de camps de concentration correspond au territoire allemand. A votre avis, quel insigne portent les femmes françaises résistantes déportées ? Triangle rouge, F Dans les camps de concentration, les conditions de vie et de travail sont terribles : Bien qu’elles représentent des camps masculins, regardez les 4 reproductions affichées au mur. Complément : reproductions : le transport/ aller à l’appel/ les Kapos, le travail, les coups/ la fatigue. 2 petites vitrines basses : Pour « tenir », pour garder le moral, les détenues fabriquent de petits objets, qui rappellent leur ancienne vie. Quels objets, par exemple ? 1ère vitrine : Porte-monnaie, carnet de recettes, petits drapeaux, ceinture. 2ème : (Objets de Rose Desserin) : ceinture, barrette, trousse de couture…. Quelle déportée a rapporté la plupart d’entre eux ? Quel était son métier ? Pourquoi a-t-elle été arrêtée ? Rose Desserin. Institutrice. Appartenait à un réseau avec son mari (Réseau Mithridate) Elle a aussi rapporté la tenue rayée qui est exposée. Complément : ces objets étaient réalisés avec des matières 1ères volées par les détenues, avec des restes pris dans les ateliers, (au risque d’être battues). Ou bien « organisé s », en argot des camps : échangés ; certaines femmes travaillaient dans les magasins où on triait le contenu des valises des arrivantes et dérobaient de petits objets. V. 1944-45, « la Libération ». Mur et tables murales, au fond de la 2ème salle, vers la sortie : « L’après-Libération et l’héritage de la Résistance » Le Cher est libéré en septembre 1944. Cette période et l’année 1945 sont marquées par la joie d’avoir vaincu le nazisme . Mais par ailleurs, de nombreux problèmes restent à résoudre. 1. Les femmes à la Libération. Quelle image renvoie les photographies de cette jeune femme , quelles idées ou sentiments se dégagent ? Joie, énergie... Quel droit obtiennent les femmes en 1944 , donné par le général de Gaulle ? (En réalité, c’est un rattrapage, c’est un droit qu’avaient déja les femmes dans de nombreux pays ! ) Droit de vote. Complément : annonce en 1944, 1ers votes en 1945. Hommes : depuis 1848. 2. Certaines femmes doivent se réhabituer à une vie « normale ». Dernière table murale avant la sortie. A. Se réadapter : lisez le témoignage de Jane Boiteau : • Rappel : elle a été déportée et rentre de camp de concentration. • Quels sentiments positifs éprouve-t-elle ? Qui retrouve-t-elle ? Joie, liberté. Retrouve sa fille , sa mère, puis son père. (Complément : sa fille, Madeleine, est la future Mme Ferdonnet, elle épousera Perre Ferdonnet, lui même déporté) Montrez qu’elle doit, toutefois, « apprendre à revivre » : Déçue. N’est plus habituée à une vie « normale ». • Oublie ses affaires. Son appartement a été pillé. Fatiguée. « Harcelée de tracasseries de toutes sortes ». B. Le retour des hommes. Notice « Enfin libres », affiche Quelles catégories de « personnes déplacées » rentrent chez elles ? Les déportés (+ 2 photos), Les « Requis du service du travail obligatoire » (En clair, les STO) Et les prisonniers de guerre (PG) Pour beaucoup de couples, une fois passée la joie des retrouvailles, la reprise de la vie conjugale (vie de couple) se révèle difficile . 3. Au final, les femmes obtiennent-elles la reconnaissance de leur engagement ? Si vous avez le temps, retournez dans la salle. Grand mur et documents : « Entre histoire et Mémoire » « Ecrire l’histoire de la Résistance dans le Cher ». Etudiez ce dessin, réalisé après-guerre... Combien de femmes résistantes ? Aucune Combien d’hommes résistants ? 7 ou 8 Quel aspect de la Résistance est privilégié sur ce dessin, ou encore quelle forme d’action ? Les combats, les affrontements avec les Allemands, Résistance armée, « héroïque ». Les maquis. La photographie, sur le même mur, représente un comité départemental issu de la Résistance, aprés-guerre. Et d’hommes ? 15 Combien de femmes ? Une Qu’en penser ? Rôle des femmes oublié , minoré. ( Certainement pas perçu à l’époque. Tâches pas « nobles ». ) Ce que vous pouvez faire de retour dans votre établissement : un texte rédigé, ou un exposé oral : « Les femmes sous l’occupation ». • • • • • • Faites une introduction générale sur la France entre 1940 et 1944 : situation ? Qui dirige ? Dans une 1ère partie, expliquez les difficultés auxquelles les femmes sont confrontées dans la vie quotidienne, et à quoi Vichy veut les cantonner. Dans une 2ème partie, présentez leur engagement . En 3ème partie, montrez les risques encourus. Enfin, en 4ème partie, évoquez la Libération et les années qui suivent. Faites une conclusion : quelles fonctions ont-elles assuré, quel rôle ont-elle joué, sous l’occupation ? Musée de la Résistance et de la Déportation du Cher, Bourges. Document CP-PR.