Situation actuelle des élèves sourds ou malentendants du cégep du Vieux Montréal
La lecture et l’écriture sont pour les élèves sourds ou malentendants des obstacles importants
dans la réussite de leurs études. En plus de connaître les difficultés des apprenants de langue
seconde, ils sont confrontés à celles qui sont causées par la surdité. La plupart des élèves
écrivent dans ce que les chercheurs appellent un Français Sourd qui est parfois difficilement
accessible même pour un lecteur qui connaît la langue des signes québécoise. Il s’agit d’un
groupe qui présente en général de plus grandes difficultés d’apprentissage en français et qui,
conséquemment, présente de plus grands risques d’échec.
Définition de la problématique
L’utilisation de la grille actuelle pour la correction des textes des sourds et des malentendants
pose problème parce qu’elle ne prend pas en compte les erreurs causées par la surdité et le fait
que le français est une langue seconde pour la plupart des élèves des groupes homogènes.
Puisqu’elle ne tient pas compte des particularités de cette clientèle, la grille actuelle est moins
efficace comme outil diagnostique chez les sourds que chez les entendants. Il est difficile pour
l’élève de s’en servir de façon efficace comme outil d’autocorrection. La grille de correction
est aussi mal adaptée au plan de l’évaluation. Pour le professeur, il est difficile de s’en servir
pour guider son intervention pédagogique, les diagnostics présentés dans la grille étant parfois
trop généraux ou carrément différents pour cette clientèle particulière.
Par exemple, la grille ne couvre pas les erreurs sémantiques et phonologiques ou encore les
problèmes causés par la lecture labiale. De plus, les indications de correction fournies sont
souvent mal comprises par cette clientèle ou se réfèrent à des notions qu’elle ne maîtrise pas
nécessairement. Il en résulte inévitablement des fréquences toujours trop basses et surtout
très décourageantes pour les élèves qui se retrouvent constamment en situation d’échec.
Les erreurs qui sont spécifiques aux sourds sont suffisamment importantes pour justifier
l’adaptation de la grille aux besoins de ces élèves. Une grille adaptée permettrait idéalement
de définir des objectifs de fréquences d’erreurs plus réalistes et, à terme, d’établir une courbe
de progression tenant compte des difficultés réelles d’apprentissage de cette clientèle.