français (cul a assuré sa descendance, qu'elle soit technique ou vulgaire), alors qu'une
troisième a beaucoup emprunté à l'étranger. C'est le cas de moyen dont la famille
comprend médaille, mezzanine, intermezzo et intermède (de l'italien), méjanage (de
l'occitan), misaine (du catalan), médianoche (de l'espagnol) et média (de l'anglais). Les
mots appartenant à deux familles sont cités sous chacune d'elles : ainsi brouette est
mentionné à roue (avec renvoi vers deux) et inversement.
Ces rubriques ne prétendent évidemment pas à l'exhaustivité. Pour éviter de
fastidieuses énumérations, nous nous sommes souvent limitées à un mot centre,
laissant au lecteur le soin de reconstituer la proche dérivation et les composés
« transparents » (charger est mentionné à char, mais pas charge, chargement, chargeur
et chargeuse, ni monte-charge, décharger, recharger). Nous avons pris le soin de signaler
les mots qui, par leur forme comme par leur sens, seraient rattachés, et à tort, à une
famille étymologique. Ainsi, malgré les apparences, bûcheron n'a rien à voir avec bûche;
chiot et caniche sont sans rapport avec chien (du latin canis), popote ne doit rien à pot,
croquer n'est pas dérivé de croc, ni apercevoir de voir.
Des noms propres sont inclus dans la description, qu'il s'agisse de prénoms (Quentin cité
à cinq, Léon, Léonard et Lionel à lion), de patronymes (Delpech, Poujade, Puig à puy) ou
de toponymes (les îles baptisées Sporades à l'entrée épars; Monaco, Munich, Moustier,
Munster à l'entrée moine). La famille de loup comprend des prénoms (Jean-Loup, Lope
en espagnol, Lobo en portugais, Adolphe, Raoul, Rodolphe et Wolfgang, d'origine
germanique), des patronymes comme Leleu, des toponymes comme Saint-Leu ou
Louvre.
La dernière partie de chaque rubrique est consacrée aux mots français adoptés par
d'autres langues, sous leur forme originelle, parfois archaïque ou profondément
remaniée, s'agissant d'emprunts anciens, souvent datés (la date correspond alors à la
forme et non au sens). Qui pourrait reconnaître le sérieux grammaire sous le frivole
anglicisme glamour ? L'anglais contemporain conserve de l'ancien français — beverage,
colour, chief, damage, doctor, navy, number... — et ces mots font partie du vocabulaire
de base. Ainsi, la jelly n'est autre que notre gelée, tout comme porridge est une
altération de potage; le ranch yankee a pour origine le verbe ranger; flower « fleur » et