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Université of Colorado at Boulder 2015-­‐2016 Rapport de séjour 1 Une année à CU Boulder Clémence Durand Université of Colorado at Boulder 2015-­‐2016 Rapport de séjour 2 Table des matières Introduction 3 Rapport 3 1. Description de l’expérience -­‐ Boulder et le Colorado -­‐ Étudier à CU -­‐ Travailler à CU -­‐ Faire du sport à Boulder et à CU 2. Dimension comparative de l’expérience -­‐ Comparaison et différence culturelle -­‐ Système universitaire 3 8 3. Apport de l’expérience -­‐ Compétences -­‐ Connaissances -­‐ Qualités humaines 9 Annexes 11 1. Avant le départ -­‐ Visa -­‐ Logement -­‐ Billets d’avion 2. Vivre à Boulder -­‐ Météo -­‐ Transports -­‐ Compte bancaire -­‐ Téléphone -­‐ Sécurité sociale -­‐ Nourriture -­‐ Voyages 11 11 Université of Colorado at Boulder 2015-­‐2016 Rapport de séjour 3 Etudiante à Sciences Po Paris, j’ai effectué ma troisième année en échange aux Etats Unis, à CU Boulder. Etant en double cursus avec Paris I en mathématiques, le choix de cette année d’échange était fortement restreint. Je devais en effet choisir une université partenaire me permettant de valider ma licence de mathématiques à l’étranger. Boulder est un des quatre campus de University of Colorado. Ayant en deuxième année un projet professionnel plutôt flou, mon choix a principalement était motivé par des considérations non académiques. Ayant grandi en Normandie, je voulais pourvoir profiter d’une troisième année ensoleillée et le Colorado et ses 300 jours de soleil par an était une alternative attirante à la Californie qui restait mon premier choix. Par ailleurs, la proximité des stations de skis et la perspective de pouvoir skier fréquemment pendant un an m’ont immédiatement séduite. Ce rapport est l’occasion de faire un bilan sur cette année passée à l’étranger en décrivant mon expérience, la comparant à ce que j’ai pu vivre avant, notamment à Paris. Université of Colorado at Boulder 2015-­‐2016 Rapport de séjour 4 I. Description de l’expérience 1. Boulder et le Colorado
Présentation University of Colorado Boulder, plus sobrement raccourci en CU, se trouve dans le Grand Ouest américain, au pied des Montagnes Rocheuses. L’état du Colorado partage ses frontières avec de nombreux états comme l’Utah à l’ouest ou le Nouveau Mexique au Sud. Il s’agit de l’un des deux seuls états carrés des Etats Unis. Denver est la capitale de l’Etat. Le Centenial State doit son surnom au fait d’avoir rejoint l’Union en 1876, soit un siècle après la déclaration d’indépendance des Etats Unis. Cet état a également la particularité de se trouver en moyenne 1000m au dessus du niveau de la mer. La ville de Boulder se trouve à une cinquantaine de kilomètres au nord de Denver. Nichée au pied des Rocky Mountains, Boulder est réputée pour être une des villes les plus libérales et démocrates des Etats Unis. Pionnière dans des méthodes de développement urbain respectueuses de la nature, elle est à la pointe de la protection de l’environnement. Avec une population de plus de 97 000 habitants dont près d’un tiers composé d’étudiants, la ville accueille le campus de CU ainsi que celui de la Nairopa University, seule université bouddhiste du pays. 2. Étudier à CU
Le campus CU constitue le poumon de la ville à plusieurs niveaux. Poumon économique, du fait de la présence des étudiants dans la ville et de leur fort pouvoir d’achat, mais également poumon dans le sens premier du terme puisque la ville vit au rythme de l’année scolaire. Boulder est un des quatre campus de l’Université du Colorado mais aussi son campus le plus ancien, fondé en 1876. Les autres sont situés à Denver, Colorado Springs et Aurora, pour le CU Anschutz Medical Campus. En vous promenant sur le campus, vous croiserez de nombreuses représentations de Ralphie ou de Chip, les mascottes de CU, ainsi que les couleurs des Buffaloes, l’équipe universitaire, à savoir le noir, l’or et l’argent. CU est une des plus universités les plus importantes de l’Etat en terme d’effectifs universitaires et d’excellence académique. Sa rivalité avec CSU (Colorado State University) est notoire et exacerbée lors d’évènements sportifs comme le Rocky Mountains Showdown. Réputée pour son école d’ingénieurs, CU excelle notamment dans le domaine de la physique avec quatre prix Nobel obtenus depuis 2000. Elle possède également un partenariat avec la NASA. Il s’agit d’une université publique, bien que les frais de scolarité soient supérieurs à ceux des universités françaises comme la Sorbonne. L’équivalent américain de la licence française est le Bachelor et il est divisé en quatre années : freshman year, sophomore year, junior year et senior year. Lors des deux premières années, les étudiants suivent des cours de lower division tandis que les deux dernières années sont considérées comme upper division. Pour être considéré comme étudiant à plein temps et ainsi remplir les conditions pour conserver son visa, il faut être inscrit dans 12 crédits par semestre. Etudiante en double diplôme à la Sorbonne, la moitié de mes crédits devaient être des mathématiques ou de l’économie. Ils sont repérés dans la description suivante par un DD. Différentes stratégies sont possibles pour Université of Colorado at Boulder 2015-­‐2016 Rapport de séjour 5 valider la licence de mathématiques à 50% : prendre la moitié de ses cours en mathématiques ou en économie à chaque semestre ou ne prendre que ces matières sur un seul semestre. J’ai personnellement opté pour la première, ce qui me permettait d’avoir une charge de travail équilibrée sur l’année, les cours de mathématiques étant bien souvent assez lourds en terme de travaux à rendre. Les cours commençant par 1 sont des cours de première année tandis que les cours de senior débutent par un 4. Description des cours 1er semestre (total de 15 crédits dont 6 en mathématiques) Alors que quatre cours auraient suffi en termes de crédits, j’avais choisi de prendre un cours supplémentaire, peu confiante en mes capacités en mathématiques. -­‐ ASTRO 1000 : The Solar System – C. Danforth Il s’agit d’un cours d’introduction à l’astrophysique assez basique puisque destiné aux étudiants de première année. À la différence des autres cours que j’ai pu suivre ce semestre, ce cours était dispensé dans un amphithéâtre avec un auditoire majoritairement constitué de freshmen. Les notions abordées étaient souvent celles du programme de physique-­‐chimie de première et de terminale scientifique en France. Pour être honnête, j’ai assez vite décroché, malgré un professeur passionné et à l’écoute. La charge de travail est assez lourde. Seul intérêt du cours : les séances au planétarium et à l’observatoire. -­‐ APPM 4440 : Undergrad Analysis 1 -­‐ J. Meiss DD Il s’agit d’un cours d’analyse assez classique, couvrant de grandes notions déjà étudiées à la Sorbonne: suites, continuité, différentiation. À la différence des cours de Calculus, il est beaucoup moins calculatoire et orienté sur les démonstrations. La plupart des concepts ont déjà été étudié par les étudiants en Calculus, mais uniquement dans des cadres pratiques, sans démonstration ni explication poussées. Le cours suivait le livre recommandé par le professeur de manière assez linéaire. La charge de travail était assez lourde, avec des devoirs maisons à rendre et à corriger toutes les semaines. Les office hours organisées toutes les semaines par le TA (Teacher Assistant) étaient très utiles pour pourvoir terminer (et souvent commencer) les devoirs maisons. Il s’agissait de mon premier contact avec les mathématiques en anglais. Bien que déstabilisant au début, il ne m’a fallu que quelques cours pour assimiler le vocabulaire spécifique, les notions restant les mêmes quelque soit la langue. Donc pas de panique après le premier cours ! -­‐ APPM 4520 : Introduction to Mathematical Statistics – J. Corcoran DD Cours de mathématiques statistiques assez basique au début du semestre et se complexifiant progressivement. Là encore, il s’agit d’un cours avec une charge de travail soutenue, avec des devoirs maisons à rendre toutes les semaines. Je recommande fortement Jem en tant que professeure : dynamique et passionnée, ses cours étaient vraiment très agréables. Son cours est structuré et ses examens étaient une évaluation de l’application des notions étudiées en cours et développées lors des devoirs maisons. Elle était également très disponible et compréhensive. -­‐ INVS 2919 : Renewing democracy in Schools and Communities – C. Agnoletti Cours original du semestre : il s’agit d’un cours dispensé dans l’école d’éducation, dans le carde du programme de PA (Public Achievement). Il est divisé en une partie théorique, à base de readings et de discussions, et d’une partie pratique dans un établissement scolaire. Le projet initial est très intéressant: il s’agit de sensibiliser de jeunes élèves, de la primaire au lycée, à des problèmes de leur communauté, puis de les investir dans un projet visant à combattre le problème de leur choix. J’ai beaucoup aimé la partie pratique de ce cours, cependant, la partie théorique est ennuyeuse et selon moi, peu enrichissante. La charge de travail y est lourde, aussi bien en terme de readings à effectuer que de papers à rendre sur une base hebdomadaire. Cependant, Charla était une intervenante passionnée, très investie et adorable. Au sein du programme de PA, le groupe constitué aussi bien des enseignants Université of Colorado at Boulder 2015-­‐2016 Rapport de séjour 6 que des étudiants est très soudé. Malgré cela, j’ai préféré abandonner le cours après le premier semestre, bien qu’il s’inscrive sur la totalité de l’année universitaire. -­‐ PSCI 3021 : US Campaings and Elections – R. Dawkins Ce cours et son professeur constituent mon coup de cœur de l’année. Parfaitement adapté au contexte politique de l’année, ce cours avait pour sujet les élections américaines, comme son nom l’indique. La charge de travail était assez modérée et proche de ce que j’avais pu connaître à SciencesPo : des readings à effectuer toutes les semaines, trois papers dans le semestre, un midterm et un final. Le professeur était très disponible, même en dehors des horaires classiques de ses offices hours. Très compréhensif quant au statut d’étudiant en échange, il était disponible pour discuter des readings et du paper. J’ai aussi beaucoup aimé ce cours car à la différence de nombreux cours offerts à CU, celui-­‐ci était réellement intéressant et stimulant sur un plan intellectuel, sans crouler sous la charge de travail. 2ème semestre (total de 12 crédits dont 6 en mathématiques) Après un premier semestre assez lourd et des cours de mathématiques bien plus abordables qu’initialement craint, j’ai décidé de prendre le nombre de cours minimal requis pour le visa (choix peu risqué car il est très difficile de ne pas valider un cours) dont trois cours pour Paris 1, n’étant pas très confiante quant à mes performances en analyse des suites de mon partiel de premier semestre. J’ai également été conseillée par Anne Dougherty, responsable au sein du département de mathématiques appliquées pour le choix de mes cours en mathématiques. Quelque soit votre cursus, double diplôme ou non, n’hésitez pas à demander conseil aux responsables des différentes écoles, ils sont pour la plupart très disponibles et seront ravis de vous aider. -­‐ APPM 4450: Undergrad Analysis 2 -­‐ A. Dougherty DD Ce cours constitue la suite logique de mon cours d’analyse du premier semestre. Cependant, la différence majeure était l’effectif : alors qu’au premier semestre, l’effectif avoisinait la trentaine d’élèves, du fait du caractère obligatoire de l’analyse dans le cursus des étudiants ingénieurs, ce second semestre se faisait sur la base du volontariat. La classe était donc composée d’une dizaine d’élèves brillants et passionnés par la matière et de moi, beaucoup moins brillante et forcée de prendre ce cours par mon responsable de Paris 1. Cependant, ce qui aurait pu être un cauchemar mathématique s’est révélé être une belle expérience grâce à la gentillesse et l’investissement de l’enseignante. Conclusion : cours à prendre si vous aimez réellement l’analyse. -­‐ APPM 4540: Introduction to Time Series -­‐ W. Kleiber DD Cours de statistiques dédié aux séries temporelles, il s’agissait d’un domaine tout à fait nouveau pour moi. Comme pour mon cours de statistiques du premier semestre, les notions de début de semestre étaient assez basiques mais se complexifient rapidement. La charge de travail était raisonnable et le professeur très disponible, comme dans la plupart de mes cours. -­‐ ECON 4818: Introduction to Econometrics – W. Mertens DD Ce cours d’économétrie était en réalité un cours de statistiques appliquées à des cas concrets et à l’économie : régressions simples et multiples, interférences. J’avais étudié la plupart des notions mathématiques au premier semestre dans mon cours de mathématiques statistiques. De plus, venant d’une licence de mathématiques, mon niveau dans cette matière, bien que modeste, était bien supérieur à la moyenne pour des majors d’économie. La charge de travail est très légère puisque la totalité des devoirs se font en groupe lors des cours. Il s’agissait cependant d’un cours intéressant dans lequel j’ai appris de nombreuses choses. Je le recommande vivement ! Université of Colorado at Boulder 2015-­‐2016 Rapport de séjour 7 -­‐ PSCI 3071: Urban Politics – R. Dawkins Ce cours de science politique se concentre sur les villes américaines : construction historique, institutions, différentes politiques… Je dois avouer que j’avais surtout choisi ce cours pour le professeur que j’avais déjà eu au premier semestre et que j’avais beaucoup aimé. Les cours étaient toujours aussi intéressants et bien structurés, le professeur toujours aussi dynamique et agréable. La charge de travail était la même qu’au premier semestre. 3. Travailler à CU
Sewall Dining Hall Avec un visa J1, il est possible de travailler aux Etats Unis, sur le campus et à raison d’un maximum de vingt heures par semaine. Avoir un job étudiant aux Etats Unis est un phénomène courant, en raison des frais de scolarité exorbitants. Le campus emploie de nombreux étudiants dans des services variés, allant du secrétariat à la restauration, en passant par la bibliothèque. Ayant besoin d’argent pour voyager, j’ai donc travaillé pendant huit mois à Sewall Dining Hall, un des nombreux restaurants universitaires du campus. Souvent considéré comme dur et peu gratifiant (soyons honnêtes), ce genre d’emploi est boudé par les étudiants américains. Il est donc très facile d’y être embauché. Il est vrai que le travail n’y est pas toujours très glamour, les tâches allant de la préparation en cuisine au service, en passant par le redouté dishroom et d’autres missions d’entretien. Travailler sur le campus offre néanmoins de nombreux avantages : repas offerts, salaire versé toutes les deux semaines, shifts en fonction de votre emploi du temps. Les équipes avec lesquelles j’ai travaillé étaient très accueillantes et la maîtrise de l’anglais n’est pas un problème. Il est même fort probable que votre niveau d’anglais soit le meilleur dans la station à laquelle vous êtes affecté. Malgré le travail parfois pénible, je garde un très bon souvenir de cette expérience – ma première réelle expérience professionnelle. Attention toutefois, le travail peut beaucoup varier d’un restaurant universitaire, notamment en fonction de sa taille. 4. Faire du sport à Boulder et à CU
La ville est riche en structures et ressources qui font du sport une dimension à part entière de l’identité de Boulder. Sports de glisse La proximité des Rocheuses et de leurs stations de renommée mondiale telles qu’Aspen explique la popularité des sports de glisse dans la région. Il existe également des stations de taille plus modestes comme Eldora, bien plus accessibles financièrement et géographiquement. Des pass saisonniers vous permettent d’amortir le coût d’un forfait à la journée en seulement trois jours. Un bus relie également la station au centre-­‐ville en seulement cinquante minutes1. Il existe également des pass permettant d’accéder aux grosses stations de la région. Je n’ai pas choisi cette option car le coût était bien supérieur à celui d’Eldora et les stations, beaucoup plus difficiles d’accès. En ce qui concerne le matériel, des ventes organisées en début de saison vous permettent d’acquérir du matériel neuf ou d’occasion à prix avantageux. Il existe également des 1 Ligne N, gratuit avec le RTD Student Pass Université of Colorado at Boulder 2015-­‐2016 Rapport de séjour 8 magasins offrant des locations saisonnières, offre intéressante qui vous permet d’échanger votre matériel à tout moment. Course à pied, marche et vélo La multitude d’espaces verts, de parcs nationaux et de pistes cyclables qu’offre la ville en font un cadre idéal pour la pratique de ces sports. De nombreux événements sportifs sont organisés chaque année à Boulder et attirent des sportifs de haut niveau. L’évènement phare en course à pied est la Bolder Boulder, un dix kilomètres organisé tous les ans en mai. Escalade Les formations géographiques qu’offre la ville en font un lieu de choix pour la pratique du bouldering, technique d’escalade de blocs de rochers (appelés boulders) sans corde. Il s’agit d’un sport très populaire, praticable aussi bien en intérieur qu’en extérieur pur les plus expérimentés. Le Recreational Center Lieu central dans la vie d’un Buffaloes, ce centre sportif situé sur le campus offre par ses infrastructures flambant neuves une multitude d’activités : basketball, tennis, natation, patinoire, studios de danse et de yoga, salle de musculation… L’accès à la plupart des infrastructures est gratuit sur présentation de la BuffOne Card, carte étudiante de CU. II. Dimension comparative de l’expérience Bien que les Etats Unis soient un pays occidental proche de la France sur de nombreux plans, cette année à l’étranger a été surprenante à bien des égards. 1. Comparaison et différence culturelle
Stéréotypes et réalité Ayant déjà effectué plusieurs courts séjours aux Etats Unis, les grands clichés sur les Etats Unis ne m’étaient pas inconnus : obésité, société de consommation ou superficialité. Cependant, j’ai pu constater cette année que ces clichés ne sont pas toujours vérifiés, notamment du fait de la situation particulière de Boulder. Comme décrit précédemment, il s’agit d’une ville riche et très peu diversifiée socio économiquement. De ce fait, la plupart des habitants et des étudiants disposent d’un pouvoir d’achat très élevé. Le taux d’obésité y est très faible du fait d’une population très sportive. Cependant, le consumérisme est une caractéristique de la société américaine présente dans la vie de tous les jours. Les supermarchés en sont l’exemple le plus criant, aussi bien dans l’offre de produits que dans les formats proposés. Les gens sont très accueillants et serviables au premier abord. Ceci peut être même parfois poussé à l’extrême dans les restaurants, les magasins ou la vie quotidienne. Cependant, j’ai trouvé assez difficile de nouer des relations avec des étudiants américains. Bien qu’accueillants et chaleureux au premier contact, ils peuvent être froids voire indifférents quelques jours plus tard. Il s’agit cependant d’une observation tirée de mes expériences, et non d’une généralité. Une autre spécificité de Boulder et du Colorado de manière générale, est la dépénalisation du cannabis. Sa consommation à usage récréatif a été légalisée au 1er janvier 2014. Ceci se reflète dans de nombreux aspects de la vie quotidienne : par exemple, les taxes perçues par l’Etat du Colorado ont été tellement importantes la première année suivant cette mesure que le gouvernement Université of Colorado at Boulder 2015-­‐2016 Rapport de séjour 9 fédéral a reversé de l’argent aux contribuables. Enfin, élément commun à tous les Etats du pays, le legal drinking age. À la différence de la France, il faut avoir au moins vingt et un ans pour consommer de l’alcool. Les lois sont plus au moins strictes en fonction des Etats. Boulder étant une ville étudiante, elles sont appliquées avec rigueur. Ainsi, toute personne de moins de vingt et un ans ne pourra pas entrer dans un bar. 2. Système universitaire
Cursus et enseignement Une autre différence majeure entre la France et les Etats Unis est le système universitaire. Comme je l’ai décrit précédemment, l’équivalent américain de la licence française se fait non pas en trois ans mais en quatre ans, pendant lequel les élèves sont considérés comme undergraduates. L’enseignement y est beaucoup moins cloisonné qu’en France, où l’on ne peut effectuer une licence non « spécialisée ». Aux Etats-­‐Unis, les étudiants peuvent choisir une dominante appelée major, mais il est possible d’obtenir son diplôme sans avoir choisi de major. De plus, les cursus, même spécialisés, restent généraux. Par exemple, des crédits de sciences sont nécessaires en majors littéraires. Il est également très courant pour les étudiants d’arrêter leurs études après le Bachelor (équivalent de la licence). En ce qui concerne l’établissement à proprement parler, les Etats Unis se distinguent de la France par un enseignement supérieur public beaucoup moins accessible qu’en France, avec des frais de scolarité pouvant être jusqu’à dix fois supérieurs. Ainsi, il est très courant pour les étudiants américains de travailler en parallèle de leurs heures de cours afin de pouvoir financer leurs études, du moins en partie. Les méthodes d’enseignement diffèrent également des méthodes françaises. Les office hours sont d’une importance cruciale. Il s’agit de places horaires pendant lesquelles les enseignants sont disponibles pour discuter avec les élèves de point de cours ou de devoirs à rendre. Ils s’effectuent sur la base du volontariat et permettent souvent au professeur de mieux connaître ses élèves. Les formats de cours sont variés : configuration traditionnelle cours magistral et conférence en effectifs plus réduits ou encore groupes similaires au lycée. Il me semble également que les professeurs sont plus proches de leurs élèves qu’ils ne peuvent l’être en France, quelque soit la taille du groupe. Dans les cours de sciences sociales que j’ai suivis, la principale différence que j’ai remarqué est que l’accent est moins mis sur l’expression orale, comme cela peut être le cas à Sciences Po avec des exercices comme les débats ou les exposés. III. Apport de l’expérience Cette année a été riche en rencontres et en expériences et cette partie se propose de faire le bilan de ce qu’elle a pu m’apporter sur différents plans. 1. Compétences
De manière assez évidente, mon anglais s’est beaucoup amélioré durant cette année d’échange, aussi bien en ce qui concerne l’accent que la fluidité. À travers des échanges de la vie quotidienne, j’ai pu pratiquer cette langue et ainsi mon expression et ma compréhension de l’oral. Les différents devoirs et lectures que j’ai dû effectuer pendant ces deux semestres de Université of Colorado at Boulder 2015-­‐2016 Rapport de séjour 1
0 cours m’ont quant à eux permis de lire en anglais plus efficacement et d’écrire de manière plus précise et naturelle. Par ailleurs, mon expérience à Sewall Dining Hall constitue ma première réelle expérience professionnelle. Outre les compétences propres à ce secteur, j’y ai acquis des compétences professionnelles basiques : apprendre à travailler au sein d’une équipe, sous la contrainte d’un horaire… Cette année a également été l’occasion pour moi de passer mon permis de conduire. Obtenu dans l’Etat du Colorado, il existe un partenariat avec la France qui me permettra de l’échanger contre un permis français classique. Disposant de beaucoup plus de temps libre qu’à Paris et l’examen étant plus accessible qu’en France, cela représentait une occasion unique. Enfin, j’ai profité de cette année d’échange pour reprendre la course à pied, profitant des infrastructures et du cadre exceptionnel qu’offrait Boulder. J’ai également considérablement progressé en ski alpin, du fait de l’accessibilité de la station d’Eldora. 2. Connaissances
Cette année a également été importante pour moi d’un point de vue académique. J’ai pu découvrir de nouvelles méthodes d’enseignement, notamment en mathématiques. J’ai ainsi pu me réapproprier les bases et reprendre goût aux mathématiques. Je pense également que cette année d’échange m’a permis de réaliser quelles matières me plaisaient et donc quelles matières je pouvais envisager de continuer à étudier en master. En ce sens, cette année m’a donc aidé dans la construction de mon projet professionnel. Au delà des connaissances académiques, cette année d’échange a été une occasion unique pour rencontrer des étudiants venant de divers horizons et donc d’en apprendre un peu plus sur différentes cultures à chaque rencontre. J’ai également appris beaucoup de choses sur la culture américaine et l’Etat du Colorado, me permettant ainsi de confronter les stéréotypes et autres idées préconçues à la réalité, comme décrit précédemment. 3. Qualités humaines De nature plutôt timide, cette expérience m’a également beaucoup apporté sur le plan humain. Devoir surmonter sa timidité en français n’est pas toujours aisé, mais le faire dans une langue autre que sa langue maternelle est beaucoup plus compliqué. Cette année d’échange est une expérience très enrichissante grâce à toutes les amitiés que j’ai pu nouer. Université of Colorado at Boulder 2015-­‐2016 Rapport de séjour 1
1 Annexes – Avant le départ : préparer son séjour Visa Les démarches de visa ne peuvent débuter qu’après réception du DS 2019 (ou I 20), document envoyé par l’université d’accueil. LE type de document, DS 2019 ou I 20 détermine le type de visa à demander, J1 ou F1. Il faut ensuite prendre rendez vous avec l’ambassade américaine pour obtenir le document. Le DS 2019 reste très important tout au long de l’année car il permet de sortir et d'entrer à nouveau sur le territoire américain. Les visas J1 et F1 permettent aux étudiants de quitter puis de revenir aux Etats Unis pendant la durée de leur visa. Logement J’ai vécu pendant toute l’année à Bear Creek, une résidence étudiante au sud du campus gérée par l’université. Il s’agit d’appartements à louer en colocation ou seul. Le loyer est assez élevé, cependant la résidence est desservie par un bus effectuant des trajets sur le campus. De plus, tout ce qui concerne les charges est géré par la résidence et en cas de problème, un service d’entretien et de réparation est disponible gratuitement. En dehors de cette résidence, les logements traditionnels à Boulder restent les shared houses, maisons partagées par plusieurs étudiants, ou les appartements. Boulder est cepednant réputée pour être une ville où les loyers sont élevés et les logements difficiles à trouver, du fait d’une forte demande. Billets d’avion Il n’existe pas de vol direct pour Denver. Il est cependant important de savoir que si votre correspondance est sur le sol américain, vous y effectuerez vos démarches d’immigration. J’ai failli rater un avion à Denver en raison de forte affluence. je recommande donc d’effectuer la correspondance en dehors des Etats Unis, comme le propose Icelandair. Le site Student Universe est un comparateur de vols intéressant pour les étudiants. – Sur place : vivre à Boulder Météo Boulder se situe à 1600m d’altitude, au pied des Montagnes Rocheuses. Cela permet à la ville de bénéficier de saisons très clémentes, en raison du fort ensoleillement que connaît l’Etat du Colorado. Il y fait généralement très sec. Cependant, les hivers y sont rudes, du fait de forts épisodes neigeux. La météo peut également changer très rapidement. Transports Au début de l’année scolaire chaque étudiant se voit remettre un pass pour utiliser les transports sur le réseau du RTD, à Boulder comme à Denver. Le développement des pistes cyclables facilite également l’utilisation du vélo. Le BuffBus est une navette gratuite qui circule sur le campus. Sécurité sociale Avoir un numéro de sécurité sociale n’est pas obligatoire pour un étudiant en échange. Cependant, il peut être pratique d’en demander un si vous souhaitez travailler ou passer votre permis de conduire durant l’année. La procédure est relativement simple et rapide et le numéro est attribué à vie. Université of Colorado at Boulder 2015-­‐2016 Rapport de séjour 1
2 Compte bancaire Il existe des banques permettant aux étudiants d’ouvrir des comptes même s’ils n’ont pas de numéro de sécurité sociale. C’est notamment le cas de Chase ou de Well’s Fargo. J’ai personnellement eu une très bonne expérience à la Chase. Téléphone De très nombreux opérateurs proposent des forfaits sans engagement rechargeables tous les mois à des prix intéressants. J’avais choisi T-­‐Mobile et j’ai été plutôt contente de leurs services. Se nourrir à Boulder Le campus offre une multitude de cafeterias et de dining halls. Concernant les supermarchés, il faut savoir que du fait de la richesse de la ville, le coût de la vie y est assez élevé. Il existe de nombreux supermarchés bio et très chers. Cependant, Target et King Soopers sont des valeurs sûres. Voyages J’ai profité de cette année pour voyager, surtout dans l’Ouest des Etats Unis. Je suis allée au Nouveau Mexique pendant un weekend lors d’un road trip à l’occasion du festival de montgolfières d’Albuquerque. J’ai passé quelques jours en Californie et j’ai profité du Spring Break pour aller à Hawaii avec des amis de Sciences Po étudiants en Californie. L’avion et la voiture restent des modes de transports à privilégier par rapport au bus ou au train. 
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